CANDIDATURE POUR LA LISTE ECOLO
AUX ELECTIONS REGIONALES BRUXELLOISES DE MAI 95

Pierre-Yves LAMBERT (diffusion dans le bulletin interne d'Ecolo)

I. Actions au sein d'ECOLO

membre de la Commission immigration-citoyenneté depuis janvier 93, j'y ai participé constamment depuis ; je fais également partie du groupe de travail "organisation du culte islamique" ; membre sympathisant d'ECOLO depuis janvier 93, je suis devenu membre effectif en octobre 93

2. Renseignements concernant la candidature

· étudiant en sciences sociales et politiques, puis en sciences sociales et islamologie, à l'UCL puis à l'ULB ; spécialisé dans le domaine de l'ethnicité ; langues parlées et écrites : anglais, néerlandais ; connaissance surtout passive de l'italien ;

· membre du Comité Etudiant de l'ULB pendant les grèves de l'hiver 86-87 contre l'augmentation des droits d'inscription notamment; membre actif de l'a.s.b.l. Jeunesse Maghrébine (maison de jeunes à Bruxelles-Ville) en 87-89 ; membre du conseil d'administration de l'a.s.b.l. Avicenne (m.j. à Cureghem) en 88-89 ; service civil comme objecteur de conscience (89-91)

· membre du P.S. français, section de Belgique, en 84-85, jusqu'à l'attentat contre le Rainbow Warrior (je n'ai acquis la nationalité belge qu'en 86) ; militant du Partito Radicale en 87 (antiprohibitionnisme/ constituante européenne)

· militant et "cadre" des Jeunes Socialistes de Saint-Gilles, puis de la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes entre septembre 89 et juin 91 ; départ dû en partie aux réactions (non condamnées par la FBJS malgré mon insistance) de PICQUE suite aux "émeutes" de mai 91, en partie par déception de voir la dérive opportuniste des autres responsables de la FBJS en passe d'entrer dans la vie professionnelle "au service du Parti" ; j'ai été à l'initiative, début 91, de deux campagnes de lobbying interne de la FBJS auprès des élus bruxellois du P.S. contre le projet de loi WATHELET sur la réforme des baux à loyers (soutien aux propositions du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l'Habitat), puis en faveur de l'intégration dans le P.S. de progressistes issus de l'immigration (la présence sur les listes PS et, dans plusieurs cas, l'élection de telles personnes aux communales d'octobre 94 a constitué une suite logique, sinon une conséquence, de cette campagne, très dérangeante à l'époque)

· depuis janvier 93: agent-auxiliaire de police (policier communal non armé principalement chargé de faire respecter le code de la route) à Saint-Josse-ten-Noode (entre février 93 et mars 94: patrouilleur à Police-Secours, y compris dans des missions à caractère plutôt judiciaire; depuis mars 94: affecté à la Brigade de Circulation)

3. Motivation de la candidature

A l'heure où certains, y compris même au sein d'ECOLO, tiennent des discours confinant parfois au régionalisme bruxellois ou au communautarisme francophone, tous deux propices à des unions politiques contre nature, je continue d'affirmer que je me sens plus proche d'un progressiste flamand ou wallon que d'un "libéral" bruxellois par exemple et je remettrais immédiatement mon mandat à la disposition du parti en cas de coalition régionale, communautaire ou fédérale avec le PRL et/ou le VLD. Par contre, je regrette l'absence de structures permanentes d'ECOLO dans la périphérie bruxelloise où nous sommes devenus, aux européennes, le deuxième parti francophone après le PRL-FDF mais avant le PS !

"Faire de la politique autrement" implique à mon avis le rejet de toute professionnalisation des élus, surtout quand il s'agit de mandats à temps plein. Je suis par conséquent radicalement opposé au mandat à temps plein renouvelable (même via un changement d'assemblée ou un poste de permanent du parti) car après deux mandats consécutifs l'élu, dans quasiment tous les cas, connaîtrait de très grandes difficultés pour poursuivre une carrière professionnelle normale.

En 2000, les élections communales s'ouvriront aux résidents citoyens de l'Union Européenne. Il est essentiel qu'ECOLO tienne un discours sans ambiguïté à ce sujet et affirme haut et fort, même si c'est impopulaire, que l'objectif est bien l'égalité totale des droits pour tous les résidents, "communautaires" ou non, aux communales comme aux régionales, aux fédérales et aux européennes. Laissons aux partis traditionnels les discours "pédagogiques" ou "limitatifs" qui visent à perpétuer les discriminations en vue de flatter une frange de l'électorat avec laquelle nous n'avons rien à voir. Par contre, ne soyons pas naïfs en croyant que toutes les personnes issues de l'immigration partagent nos convictions, et posons dès le départ les limites : tout comme il n'est pas question d'admettre au sein de notre parti des antisémites ou des nostalgiques de Degrelle, si des islamistes ou des partisans des régimes politiques anti-démocratiques et peu respectueux des droits de l'hommes (Maroc, Turquie, Algérie, Zaïre, la liste n'est malheureusement pas exhaustive) veulent participer, avec ou sans naturalisation, à la vie politique de ce pays qui est autant le leur que le mien ou le vôtre, c'est leur droit, mais pas à ECOLO ! Et soyons vigilants face au double langage ou aux silences diplomatiques des opportunistes de tout poil : la nécessité morale et politique de présenter au moins un candidat d'origine maghrébine parmi les dix premiers sur notre liste aux régionales implique que chacun des "volontaires" pour occuper cette ou ces places exprime clairement et publiquement son accord avec les condamnations réitérées de ces régimes et de ces idéologies tant de la part d'ECOLO que des Verts européens...

Le discours sécuritaire, véhiculé par les partis traditionnels et les médias qui leur sont inféodés, doit être traité tant dans ses aspects fantasmatiques et réducteurs que par rapport à des réalités qu'on ne peut pas faire semblant d'ignorer. Expliquer les causes d'une certaine insécurité (relative par rapport à des zones urbaines comparables) ne permet pas de faire l'économie d'une réforme en profondeur du système de prévention et de répression, tant au niveau policier que judiciaire. La Région peut jouer un rôle, en concertation avec les autres niveaux institutionnels, par exemple au niveau de la formation et des modes de recrutement des policiers (l'école de police fonctionne en grande partie grâce à des subsides régionaux), mais aussi par des formules de formation et de réinsertion professionnelle des jeunes en situation de délinquance (sur le modèle des mesures pénales alternatives). Et la politique régionale de déplacements doit impérativement être intégrée au niveau communal par le biais notamment d'une coordination obligatoire des corps de police communale dans ce domaine, et pas seulement en matière de maintien de l'ordre ou de lutte contre les diverses formes de délinquances comme c'est actuellement prévu (mais même pas toujours appliqué). Idem pour la répression des infractions en matière d'urbanisme, d'environnement, d'hygiène ou de législation du travail.



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