Droit de vote des Européens: situations individuelles et locales à travers la presse
La Meuse 12/09/00
Ils racontent avec bonheur leur belle histoire qui a commencé au Portugal, il y a plus de cinquante ans. Ils se sont rencontrés au bord d'une fontaine, à Ovar, à une trentaine de kilomètres de Porto. Puis, le lien avec la Belgique est rapidement mis en place: "Le nom Morais existe déjà à Neufchâteau depuis 1920. Mon oncle y a fait la guerre 14-18 et a épousé une belge. Mon frère Auguste est venu l'y rejoindre en 1939," explique l'heureux jubilaire. Carlos Morais, lui, s'installe en Belgique en 1957, rejoint par son épouse Hélène, très peu de temps après. Ils avaient alors 5 enfants. Les deux plus jeunes sont nés en Belgique. "Nous sommes bien accueillis par la population de Neufchâteau, souligne Madame. Tous nos enfants ont épousé un belge ou une belge. Je profite de l'occasion pour remercier la population de Neufchâteau." De plus, ils voteront pour la première fois, en octobre prochain: "C'était au moment des élections que je me sentais écarté de la population," précise Carlos Morais.
"Maintenant, on se sent mieux," ajoutent-ils tous deux avec un large sourire. Dans la maison des de Jésus Morais, ça sent bon le Portugal! Des photos de famille, des tableaux de plages au sable blanc, de la vaisselle portugaise, une nappe brodée aux motifs portugais. Porto et Benfica trouvent aussi leur place. Chez eux, on s'y sent bien. L'accueil et la chaleur familiale, c'est du vécu. Et puis, le foie gras de Lahérie a presque pris la place des Gambas d'Ovar. Les époux de Jésus Morais ont douze petits-enfants, dont Aurore qui fêtait ses vingt ans le jour des noces d'or de ses grands-parents. La bourgmestre, Nelly Mathieu-Gendebien et l'échevin Emile Guiot sont venus leur apporter les félicitations au nom de l'administration communale chestrolaise.
S.J.
L'Echo 14/03/2000 |
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A quand le droit de vote aux Européens pour les districts d'Anvers? |
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N'ayant pu obtenir un entretien avec le ministre de l'Intérieur, Antoine Duquesne, le ministre flamand des Affaires intérieures, Johan Sauwens (VU-ID), demande la réunion d'urgence de la Conférence interministérielle compétente afin d'examiner notamment la question du droit de vote des ressortissants européens lors des élections pour les conseils de district à Anvers. Sauwens estime illogique que les habitants européens puissent participer aux élections communales à Anvers, mais ne puissent voter pour les neufs conseils de district, qui seront eux aussi élus au suffrage direct en octobre. Le ministre flamand demande également au gouvernement fédéral, qui simplifie actuellement le droit de vote des Belges de l'étranger, de se pencher sur le droit de vote pour le Parlement flamand des Flamands résidant à l'étranger. |
Dernière Heure Date: 02/08/2000 Edition: Mons Section: REGION Sous Section: MONS
Elections, inscriptions: pas mal
Bons résultats dans la région du Centre, à Fontaine l'Évêque. Bilan plus mitigé à Mons!
BORINAGE/CENTRE Ce lundi 31 juillet se clôturait la période au cours de laquelle les ressortissants de la Communauté Européenne pouvaient s'inscrire sur les listes d'électeurs en vue des élections communales du 8 octobre 2000. Tandis que les derniers dépouillements s'effectuent, nous pouvons tirer un premier bilan.
A Mons, sous réserve d'actualisation, on dénombre environ 1.600 inscriptions sur 8.600 électeurs potentiels (10 à 12%). Ils ne se sentent pas concernés!, signale un employé du bureau électoral montois. Et de préciser que la plupart des inscriptions (95% d'Italiens; des Français, en nombre plus important qu'aux élections européennes, des Espagnols) ont été recueillies au domicile des ressortissants étrangers.
A La Louvière, par contre, les résultats sont meilleurs! On compte pas moins de 4.160 personnes inscrites sur un total de 14.000 électeurs potentiels (29,7%). Dans le détail: Allemands (6), Espagnols (29), Français (81), Grecs (19), Italiens (4.004), Luxembourgeois (2), Portugais (12), Hollandais (3), Anglais (4). Par tranches d'âge, on constate 14% de - de 30 ans, 17% pour les 31-40, 23% pour les 41-50, 19% pour les 51-60 et 27% pour les + de 61 ans. Une centaine de documents d'inscription ont encore été recensés ce lundi.
Si Binche a comptabilisé 730 inscrits, Chapelle-lez-Herlaimont dépasserait largement les 600 inscrits sur 2.400 potentiels (soit 25%). Mais on est loin des 41,55% de Fontaine-l'Evêque (1.100 sur 2.647) qui a débuté sa campagne mi-décembre.
F. Sch.
http://www.rtbf.be/info/jt/2000_09_22/n200.html
Journal télévisé RTBF Vendredi 22 septembre
2000 - Thierry Vangulick
Honnelles : étrangers exclus
133 Européens qui comptaient bien voter pour la première fois à Honnelles ont eu une mauvaise surprise. A la suite d'une erreur de l'administration communale, ils ont été radiés des listes. Et ils se sentent victimes d'un règlement de compte politique local.
La petite commune de Honnelles compte 133 ressortissants européens qui normalement devraient pouvoir voter aux communales pour la première fois ce 8 octobre.
Mais voilà, le Collège échevinal n'a pas respecté la procédure à la lettre. Une plainte a été déposé par l'opposition et un parti de la majorité. Résultat: le Tribunal de Mons a décidé de refuser à ces ressortissants européens le droit de vote.
"Les erreurs sont dues au fait que nous sommes une petite commune et que nous avons une secrétaire communale niveau 1 et les autres employés sont des rédacteurs et qu'effectivement on fait face à beaucoup de choses, le personnel est peu nombreux et qu'il y a sans doute moins que dans une grande ville, la possibilité de suivre au bas mot les choses."
Dépassement des délais et manque de rigueur dans l'application de la loi électorale, des erreurs qui, parait-il sont monnaies courantes dans les petites administrations communales mais qui généralement ne prêtent jamais à conséquences. Mais cette fois, l'affaire a pris une toute autre tournure.
95 % des ressortissants européens qui vivent dans cette paisible commune rurale sont des Français venus ici par amour. Les mariages mixtes y sont très nombreux.
Pour ces honnellois qui parfois vivent ici depuis très longtemps, cette exclusion est ressentie comme un véritable prise d'otage.
"Les 133 otages sont éjectés de la liste des électeurs de Honnelles."
C'était important pour vous de voter?
"Mais c'était très important et c'était encore plus important pour ma voisine, elle me dit qu'il y a 50 ans qu'elle habite Honnelles, elle n'allait pas rater l'occasion de enfin pouvoir donner son opinion. Et bien non cette dame-là ne la donnera pas. Grâce à la petite cuisine politique locale qui se fiche éperdument des 133 otages qu'ils ont pris. "
Le groupe Honnelles Dynamique et le Parti Socialiste honnellois dont la plainte est à l'origine de toute l'affaire affirme avoir fait triompher le droit mais pour de beaucoup de Honnellois, c'est surtout la démocratie qui sort perdante de cette aventure.
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=15293
La Dernière heure Date:
09/10/2000
Edition:
Mons
Section:
REGION
Sous Section:
MONS
Honnelles: les séquelles des 133
La radiation des Européens a marqué les esprits et influencé les électeurs
HONNELLES L'ancienne maison communale de Roisin, qui jouxte depuis 1889 le château, a repris goût à la vie politique ce dimanche matin. A la retraite depuis la fusion des communes, le petit édifice abritait hier le bureau de vote résinois où les électeurs de la localité devaient exercer leur droit de vote.
La file des électeurs blottis sous leurs parapluies s'étendait jusque sur les escaliers à l'extérieur. Dire que tous se préoccupent de l'affaire des 133 Européens radiés est exagéré. Certains, c'est clair, s'en moquent comme de leur première convocation électorale Disons plus modestement que, dans leur grande majorité, les Honnellois déplorent l'image négative donnée à leur commune par leurs élus.
C'est scandaleux parce que ces gens n'ont rien à se reprocher. Ils ne sont coupables de rien et pourtant, ils sont les victimes, les victimes d'un règlement de compte politique, s'indigne un Résinois qui vient de voter. C'est injuste car ils payent leurs taxes et vont donc payer les émoluments de l'échevin et des deux conseillers supplémentaires que comptera Honnelles en janvier prochain.
A Roisin, les avis sont sans doute plus tranchés qu'ailleurs dans l'entité. 54 électeurs européens non belges sur les 133 radiés (soit plus du tiers et presque la moitié!) devaient voter dans la maison communale. Chacun connaît un ami, un voisin ou a même un proche directement concerné par la sanction de la cour d'appel de Mons.
Vers 11 h, plusieurs de ces Européens radiés se sont quand même présentés au bureau de vote avec leur convocation bleue. J'ai reçu des consignes de la part de la commune qui s'est renseignée auprès des ministères de l'Intérieur et de la Justice, explique le président. Je dois signifier aux électeurs européens qu'ils figurent sur la liste électorale mais ont été radiés par la cour d'appel. Ils ne peuvent donc se voir remettre de bulletin de vote.
Mme Fanny, l'une des Européennes sanctionnées, ne s'est pas laissé démonter. Nous avons reçu une convocation comme les autres, c'est pour cette raison que nous nous présentons. J'ai insisté pour que notre venue soit actée au procès-verbal par le président du bureau de vote. Ce qui nous arrive est pitoyable. Nous avons déjà voté aux européennes de juin dernier sans que cela ne provoque le moindre problème. Et ici, parce qu'il s'agissait des communales, nous sommes injustement privés de notre droit! Tout cela n'est qu'une sale petite cuisine électorale aux relents nauséabonds!
V. Saintghislain
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=109934
La Dernière Heure:
08/01/2001
Edition:
Mons
Section:
REGION
Sous Section:
MONS
Conseil boîteux à Honnelles |
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Jacques Maesschalck, bourgmestre sortant et sorti, demeure mayeur ff
HONNELLES La petite maison communale d'Autreppe était comble, ce vendredi soir, de citoyens de l'entité de Honnelles venus assister à l'installation officielle de l'ensemble des membres du conseil communal. Situation paradoxale, alors que les élections communales ont été validées par la députation permanente du Hainaut: celui qui devrait être bourgmestre, Bruno Deroubaix (Ecolo) n'a prêté serment que comme simple conseiller communal. Comme tout le monde Comme Jacques Maesschalck, bourgmestre Ensemble pour Honnelles sortant, qui fera fonction.
Un mayeur de l'opposition
La loi électorale permet ce genre de situation transitoire. On sait qu'il existe toujours un litige au sujet de la non-participation des 133 électeurs européens non belges, aux élections du 8 octobre 2000. Un litige porté par M. Maesschalck et son parti EPH devant le Conseil d'Etat, la Cour d'arbitrage, la commission européenne et le ministre de la Justice.
Il faut vider la question devant toutes les instances juridiques, avant que le gouverneur de la Province ne demande à M. Deroubaix de prêter serment de bourgmestre. En attendant que la situation s'éclaircisse une fois pour toutes, c'est donc le bourgmestre sortant ff qui a présidé le conseil de vendredi soir!
Les quatre échevins sont connus. Lucien Pouille (Honnelles Dynamique) est premier échevin. Il a dans ses attributions l'environnement, l'état civil et la citoyenneté. Le socialiste Bernard Paget est second échevin (affaires sociales, jeunesse, sports, personnes âgées et enseignement). Le 3e édile est Alain Basilien (PS). Il a les finances et le commerce dans ses attributions. Et Omer Jonas (Honnelles Dynamique) gère les travaux et l'agriculture.
Et Bruno Deroubaix, futur bourgmestre? L'Ecolo attend, sereinement, la fin de la polémique autour des électeurs européens. La députation permanente a validé les élections sur base de nos mémoires détaillés à tous. Devant le Conseil d'Etat, le problème sera reposé sans élément neuf. Dois-je ajouter que, selon nos calculs, EPH aurait besoin de 132 voix supplémentaires pour emporter le siège supplémentaire qui lui apporterait la majorité face à notre cartel. EPH eût-il mené ce combat s'il avait emporté 9 sièges au lieu des 8 sur 17?, termine le futur bourgmestre.
Lors du prochain conseil communal, le 22 janvier, il sera question des élections des conseillers du CPAS et du conseil de police. Avec quel bourgmestre? Le sortant ou le nouveau?
G.M.
Un bourgmestre allemand en 2001 à Raeren, dans les cantons de l'Est ?(Le Soir 24/09/96)
Quelque 8.500 Allemands ont élu domicile en Communauté germanophone de Belgique, qui compte au total 68.000 habitants. Ils se sont surtout installés dans les communes proches d'Aix-la-Chapelle. A Raeren, ils constituent un pourcentage record de 45 % de la population, ce qui ne va pas sans poser des problèmes.
Généralement issus des classes moyennes de la société, ils ont fait flamber le marché immobilier. Les terrains à bâtir se négocient entre 2.000 à 3.000 F du mètre carré, soit à un prix deux à trois fois plus élevé que dans la région de Verviers, à 20 km de là. Un petit appartement se loue 20.000 F par mois et le loyer d'une maison non mitoyenne grimpe allègrement au-delà des 30.000 F. Du coup, les listes d'attente s'allongent à la porte des sociétés de logement social et les jeunes ménages doivent souvent quitter leur village pour trouver un toit.
Cette pression foncière amène même certains autochtones à qualifier les Allemands d'" envahisseurs ". Davantage que par xénophobie, ces sentiments sont nourris par une différence de classes sociales. Il n'empêche que ce phénomène risque de s'accentuer à l'approche des élections communales de l'an 2000, quand tous les citoyens de l'Union européenne exerceront leur droit de vote dans la commune où ils sont domiciliés. Le conseil de la Communauté germanophone a adopté une résolution excluant la possibilité de déroger à ce principe pour des municipalités peuplées par plus de 25 % de non-Belges. Il se pourrait donc que le prochain scrutin porte des Allemands au pouvoir à Raeren.
Intéressé au premier chef par cette éventualité, l'actuel bourgmestre Bruno Fagnoul (PRL) espère que plusieurs zones d'ombre seront éclaircies d'ici là : J'attends toujours que le gouvernement fédéral précise quels critères s'appliqueront au droit d'éligibilité. Les étrangers originaires de l'Union européenne devront-ils exciper d'une durée déterminée de domiciliation dans la commune (5 ans, par exemple) pour être élus ? Auront-ils accès aux postes d'échevin et de bourgmestre ?
Ces questions rebondissent sur un autre problème, en souffrance depuis des années. En vertu d'un accord belgo-allemand, similaire à ceux existant aussi avec les Pays-Bas et la France, les fonctionnaires et les indépendants sont soumis au régime fiscal du pays où ils exercent leur profession; et ce, quel que soit leur lieu de domicile. Or, tout comme 2.500 Belges germanophones, la plupart des Allemands habitant l'Est de la Belgique font tous les jours la navette pour aller travailler de l'autre côté de l'ancienne frontière. Ils ne payent donc pas leurs impôts sur le revenu en Belgique; ni, forcément, les taxes additionnelles destinées aux caisses communales.
Ma commune est doublement victime de cette injustice envers les cités transfrontalières, s'indigne le maïeur raerenois. Nous ne percevons pas 12 à 15 millions de francs par an, alors que cette population étrangère nous coûte en frais administratifs et, surtout, en infrastructures. Il y a aussi plus de 40 % d'enfants allemands dans nos écoles.
Sans pour autant vouloir en revenir à une forme de droit censitaire, tous les responsables politiques germanophones espèrent que le ministère des Finances parviendra à faire modifier l'accord fiscal belgo-allemand d'ici les prochaines élections municipales. Sinon, on pourrait connaître cette situation pour le moins paradoxale d'une majorité d'élus (Allemands) qui décident de l'utilisation de certaines taxes communales qu'ils ne payent pas eux-mêmes.
Fr. D. et D. C.
Elections communales en 2000, transfrontaliers en cause Pas d'impôts, pas de vote? (Le Soir 14/09/98)
Faut-il refuser le droit de vote aux transfrontaliers qui
résident dans des communes germanophones parce qu'ils ne
payent pas d'impôts sur le revenu (IPP) en Belgique?
La
perte fiscale est en effet importante dans les communes de
Plombières, La Calamine et Raeren où respectivement
12,7 %, 23,2 % et 45 % de la population est allemande! Conséquence:
manque à percevoir de 12 à 15 millions par an pour la
commune de Raeren. C'est le chiffre avancé par son maïeur
Bruno Fagnoul qui y voit l'origine de la gestion difficile de
l'enseignement communal et des infrastructures routières.
Or
des élections communales ouvertes aux habitants de la
Communauté Européenne sont prévues pour 2000 et,
c'est là que le bât blesse: il risque d'y avoir à
la tête de la commune des élus "sans impôts
direct" (puisqu'ils les payent déjà dans leur pays
de travail).
Une convention bilatérale, signée entre
la Belgique et l'Allemagne, règle les problèmes de
double imposition, mais elle date de 1967. Il faut la reviser de
toute urgence , clament en ch ur les grosses pointures politiques
germanophones qui tiennent tout de même à éviter
toute dérive régionationaliste, type Van den Brande.
Il
y aura "trop d'émotion" aux élections
communales de l'an 2000 si l'inégalité n'est pas revue
d'ici là. Comment avoir le même droit de vote, si
l'imposition est différente? lance Bruno Fagnoul.
A La
Calamine, nous allons proposer une liste "internationale"
pour éviter le cas de figure "allemands contre belges",
déclare Mathieu Grosch, bougmestre de la localité et
député européen. Je ne suis pas d'accord avec le
principe de M. Fagnoul "On vote, on paye ses impôts":
des Belges vivent et travaillent en Allemagne, mais payent leurs
impôts en Belgique, que fait-on alors? Il faut aller plus au
fond des choses en réglant les problèmes fiscaux et
sociaux. Notre région profite de cet aspect transfrontalier,
nous avons seulement 6 % de chômage, la proximité avec
l'Allemagne n'y est pas étrangère. Pour éviter
un tourisme social où l'on recevrait sa pension aux Pays-Bas,
son assurance maladie-invalidité en Allemagne et son chômage
en Belgique, il faut revoir la notion de "service social
exportable" pour soutenir la mobilité du travail. En
gros: on se déplace avec ses avantages et devoirs sociaux
ainsi que fiscaux. Quant aux déséquilibres budgétaires
des communes comme Raeren ou La Calamine, Mathieu Grosch a son idée:
Les résidents européens payent une quote-part
communale.
Des négociations bilatérales entre les
ministères des finances belges et allemands sont bien en cours
mais actuellement c'est le blocage: les allemands avancent le
principe "impôts payés dans le pays où l'on
travaille", un principe qui semble logique mais peu favorable à
la Belgique pour la situation des communes germanophones. D'où
la proposition du ministère belge: que l'Allemagne rétrocèdent
à la Belgique (et donc aux communes belges) une partie des
impôts. L'Allemagne est d'accord, à concurrence de 15 %.
Trop peu, dit Alfred Evers, bourgmestre libéral d'Eupen et
parlementaire wallon. Fifty-fifty, c'est bon, en attendant 85/15.
Naturellement rien ne bougera avant les élections législatives
allemandes du 27 septembre. Résultat: on est dans le
brouillard.
Une solution rapide et harmonieuse entre partenaires
de l'Eurégio donnerait davantage de cohérence à
cette région en quête d'identité.
Ph. B.
(St.)
Raeren la plus allemande des communes de Belgique (Le Soir 29/12/1998)
Pour une population totale de 70.00 habitants, la Communauté
germanophone compte quelque 11.500 étrangers dont 9.500
Allemands. Près d'un habitant sur sept y est donc de
nationalité allemande! Cette invasion pacifique pose surtout
des problèmes à Raeren, la plus allemande des neuf
communes germanophones.
Cette bourgade, jadis connue pour son
industrie de la poterie jouxte Aix-la-Chapelle et bon nombre de
banlieusards de cette ville y ont élu domicile. Notre commune
est devenue un dortoir d'Aix-la-Chapelle. Les Allemands sont attirés
chez nous par le prix des terrains à bâtir et le coût
des constructions qui sont moins élevés qu'en
république fédérale , souligne le bourgmestre,
Bruno Fagnoul. En outre, pour les familles où les deux parents
travaillent, l'enseignement maternel et primaire s'avère plus
pratique en Belgique. Les gosses y fréquentent en effet
l'école toute la journée alors qu'en Allemagne les
cours ne durent qu'une demi-journée; ce qui pose des problèmes
de gardes.
CONSÉQUENCES FISCALES
ET POLITIQUES
Parmi ses 9.558 habitants, Raeren compte 4130 étrangers,
soit 46 % de sa population. A eux seuls, les Allemands représentent
43,2 % du nombre total des Raerenois. La cohabitation se déroule
sans heurts, mais elle ne constitue pas pour autant un modèle
d'intégration harmonieuse. Jadis Raeren était une
commune rurale où tout le monde se connaissait. Les nouveaux
venus sont essentiellement des citadins; leur mentalité est
donc différente. Certains ont fait l'effort de s'intégrer
à la vie locale, mais beaucoup d'autres dorment à
Raeren, mais n'y vivent pas vraiment. Leurs relations sociales et
familiales sont restées en Allemagne, regrette Bruno
Fagnoul.
Cette invasion pacifique se répercute aussi sur
les finances communales. La grosse majorité des Allemands
domiciliés chez nous continuent à travailler dans leur
pays d'origine et ils payent donc leurs impôts sur les revenus
en Allemagne. Notre commune est donc pénalisée. Elle
enregistre un manque de recettes et une augmentation des dépenses,
se plaint le bourgmestre. Environ 35 % de nos administrés
n'acquittent pas d'impôts sur le revenus dans notre commune et
65 % de la population doit supporter 100 % de dépenses
communales , s'indigne-t-il. Au total, Raeren perd ainsi entre 10 et
15 millions par an.
Depuis déjà belle lurette,
l'Allemagne et la Belgique tentent de trouver un mécanisme qui
remédierait aux inconvénients supportés par
certaines communes frontalières. L'accord devrait, enfin, être
finalisé en 1999, espère Bruno Fagnoul. Il prévoyerait
de verser une somme forfaitaire les premières années
aux communes lésées par cette situation. Ensuite, on
leur attribuerait une compensation de l'ordre de 15 % des impôts
sur les revenus.
L'"invasion allemande" pourrait aussi
avoir des conséquences sur la vie politique locale. Comme tous
les ressortissants de l'Union européenne, les Allemands de
Raeren auront le droit de vote lors des élections communales
d'octobre 2000. Actuellement, le corps électoral raerenois est
composé d'environ 4.000 personnes Le vote de quelque 2.000
nouveaux électeurs pourrait évidemment bouleverser
l'échiquier politique , prédit le bourgmestre. Des élus
allemands figureront sans doute dans le prochain conseil communal
raerenois, même si, comme le stipule la loi, les ressortissants
de l'Union européenne ne pourront devenir échevins ni
être nommés bourgmestre dans une commune belge avant
2006.
De Standaard 22/07/2000 Raeren blijft
Belgisch
Deelname EU-Duitsers
aan verkiezingen zeer laag
Van onze redacteur
Guido
Fonteyn
RAEREN -- In deze Belgische grensgemeente, vlak bij
het Duitse Aken, schrijven zich zeer weinig burgers uit EU-lidstaten
in voor deelname aan de gemeenteraadsverkiezingen. Dit geschiedt tot
grote opluchting van de liberale burgemeester Fagnoul, die bevreesd
was voor een Duitse lijst.
Raeren -- en niet Tervuren,
Overijse of een Brusselse gemeente -- is de koploper in België
voor wat de aanwezigheid van EU-burgers betreft: 47 procent van de
9.500 inwoners zijn EU'ers, en dat zijn bijna allen Duitsers, die uit
het naburige Aken zijn overgewaaid. Raeren telt 3.800 Belgische
stemgerechtigde burgers, en een potentieel van 3.500 stemmen van
Duitsers.
De Belgen moeten wel stemmen. Maar totnogtoe
schreven zich slechts een driehonderdtal Duitsers voor deelname aan
de verkiezingen in, en men verwacht er in het gemeentehuis -- dat
hier Gemeindehaus heet -- tegen einde juli niet meer dan een
vierhonderdtal. ,,En de druk vanuit Duitsland op deze Belgische
grenszone, en op Raeren in het bijzonder, vermindert'', zegt
Fagnoul.
Grenszones zijn altijd ingewikkeld. Op de autoweg
Brussel-Keulen delen het Belgische Raeren en het Duitse Aken-Zuid
dezelfde afrit, en in de restaurants worden dezelfde schnitzels
gegeten, aan beide zijden van de grens. Toch wordt een onderscheid
tussen Duitsers en Belgen in acht genomen.
,,Wij worden hier
geconfronteerd met het bekende fenomeen van de integratie van
vreemdelingen in een maatschappij'', zegt Fagnoul, die ooit de
allereerste minister-president van Duitstalig België was. ,,Maar
vreemdeling is hier een relatief begrip''. Fagnoul zegt dat Raeren
twee groepen Duitsers kent: de aloude grensbewoners, die al vele
generaties over de landsgrens heen trouwen en verhuizen, en die goed
zijn geïntegreerd. ,,Daarnaast kregen wij hier een groep Duitse
ambtenaren, die omwille van de woningnood in Duitsland, en de daaraan
gekoppelde hoge prijzen voor onroerend goed, de grens overstaken'',
zegt Fagnoul, ,,waar ze bovendien weinig of geen, belasting
betalen''. In Raeren kost bouwgrond 3.000 á 4.000 frank per
vierkante meter, rond Aken snel drie tot vier keer meer. En hetzelfde
geldt voor de prijzen van bestaande woningen.
,,Maar op dit
vlak is in Duitsland fundamenteel iets veranderd'', zegt Fagnoul,
,,en daarvan voelen wij in Raeren de gevolgen''. Die verandering
blijkt te slaan op de vermindering van de totale bevolking -- als een
gevolg van de daling van het geboortecijfer -- waardoor in Duitsland
op vrij korte termijn een overschot aan onroerend goed beschikbaar
lijkt te zijn. Iets gelijkaardigs moet ook Vlaanderen vroeg of laat
overkomen. ,,Maar de druk op Raeren verminderde ook omdat in
Duitsland een groot aantal ministeries van Bonn naar Berlijn werd
overgebracht'', zegt Fagnoul. ,,Uit dit alles volgt dat waar hier tot
vóór een paar jaar voor elk leegkomend huis 20 tot 30
kandidaten waren, nu -- voor de allereerste keer -- 20 tot 30 huizen
in Raeren leeg staan. De trend is niet meer dezelfde. De druk vanuit
Duitsland op de grenszone is afgenomen, vermoedelijk voorgoed.''
En
deze tendens blijkt ook uit de lage deelnemingsgraad van Duitsers aan
de gemeenteraadsverkiezingen. Fagnoul meent dat vooral de klassieke
grensbewoners zich inschrijven, en dat de EU-ambtenaren liever buiten
blijven staan. Toch staan op de vier lijsten, die in Raeren aan de
gemeenteraadsverkiezingen deelnemen, Duitsers als kandidaat-gekozenen
ingeschreven. Maar Fagnoul meent dat het ook hier om grensbewoners
gaat. ,,En die groep is al langer ingeburgerd'', zegt de
burgemeester.
Die voelt zich van een zware last bevrijd, omdat
in deze ingewikkelde Belgisch-Nederlands-Duitse grenszone de vrees
voor een nieuw Zelfkant heerste, naar de naam van een in de Duitse
grenszone gelegen gemeente. Daar haalde bij de vorige lokale
verkiezingen een lijst van Nederlanders twee gekozenen, die zich niet
wilden integreren in hun Duitse gemeente. En in het Nederlandse Vaals
werd een Duitse lijst ingediend -- in Nederland hebben EU-burgers al
langer stemrecht -- maar die behaalde weinig succes. Indien de 3.500
potentiële Duitse stemmers in Raeren één front
zouden hebben gevormd had dit van even weinig zin voor integratie
getuigd. Maar daarvan is dus geen sprake.
Raeren blijft
Belgisch. Alleen in het Limburgse Voeren, die andere grensgemeente,
schreven EU-burgers -- Nederlanders -- zich massaal in voor deelname
aan de gemeenteraadsverkiezingen in België.
Dat is
vermoedelijk eerder aan José Happart te wijten, die men ten
allen prijze weg wil, dan aan een of andere Europese overtuiging:
liever stemplicht dan nog eens Retour á Liège. Uit geen
enkele andere Belgische gemeente komen signalen die wijzen op een
opvallende deelname van EU-burgers aan de gemeenteraadsverkiezingen
van oktober.
Dernière
Heure 08/08/2000
Edition:
Liège
Section:
REGION
Sous Section:
LIEGE
Plus de 26% d'inscriptions
Ils voteront aux prochaines élections à Ans
ANS Selon les derniers chiffres, quelque 12,6% des ressortissants des pays membres de l'Union européenne voteront aux élections communales. Dans la commune d'Ans, ce pourcentage est beaucoup plus important puisque 26,17% des ressortissants, âgés de 18 ans et plus, membres de l'Union européenne, sont repris sur les listes d'électeurs.
Selon les responsables communaux, il s'agit du résultat de la série d'actions lancées en vue d'informer les étrangers concernés de la possibilité qui leur était offerte.
Ce sont les Italiens qui seront les plus nombreux à voter à Ans: 609 des 2.218 ressortissants italiens recensés à Ans se sont en effet inscrits sur les listes électorales. Suivent les Espagnols (59 inscrits sur 297) et les Français (27 inscrits sur 139).
Les Grecs seront 5 à voter à Ans, au mois d'octobre prochain, les Hollandais, 7, et les Allemands, 3. Par contre, les bureaux de vote n'accueilleront qu'un seul Anglais, un seul Luxembourgeois et un seul Autrichien. Quant au seul ressortissant irlandais domicilié à Ans, il a décidé de faire l'impasse sur le devoir électoral communal.
Ed.F.
Le Soir du mercredi 9 août 2000
En périphérie, l'euro-vote s'exprimera en français
Ces Européens qui bousculeront les communales (II). En périphérie bruxelloise, ils se sont inscrits (surtout) en français. Et pèseront à la marge.
L'exemple fouronnais se multipliera-t-il dans les communes à facilités? Autrement dit: les électeurs européens, qui participeront pour la première fois aux élections communales le 8 octobre, pourront-ils renverser d'autres majorités (puisque, comme exposé ici hier, cela risque d'être le cas à Fourons) ou modifier d'autres équilibres politiques? Zoom, aujourd'hui, sur les six entités à statut spécial de la périphérie bruxelloise.
Une différence s'impose d'emblée: contrairement à Fourons, la population francophone est nettement majoritaire dans les six communes périphériques. Même un vote massif d'Européens pour les listes flamandes ne pourrait, dès lors, renverser les majorités francophones (ou bilingues). Mais il ne sera pas sans influence ici et là...
Autre différence nette avec Fourons: en périphérie, les Européens ne se sont pas rués sur les listes d'électeurs. Même si le taux de participation est plutôt supérieur à la moyenne belge, variant de 14 à 34 %.
Si l'on ne peut évidemment préjuger du choix des nouveaux électeurs européens, une indication peut, toutefois, être dégagée. Parce que, communes à facilités obligent, ces ressortissants de l'Union ayant choisi de s'inscrire ont dû le faire... en optant pour un formulaire en français ou en néerlandais. Résultat? Les français sont très largement majoritaires.
Mais examinons la situation commune par commune (grâce aux chiffres de population et d'inscriptions fournis par les administrations).
Kraainem. La commune pourrait connaître le changement le plus important après le 8 octobre. Grâce à une (autre...) particularité propre aux communes à facilités. Au terme de la loi dite de pacification, de 1988, 8 (des 16) communes à statut linguistique spécial du royaume (dont les 6 de la périphérie) se sont vues attribuer un statut encore plus spécial: les échevins (ainsi que les conseils et les bureaux permanents des CPAS) sont élus directement par la population (à la proportionnelle). Objectif: installer des échevins de l'opposition (flamande) dans les majorités (francophones).
En 1994, la liste du bourgmestre Maricq a obtenu 18 sièges, contre 5 à l'opposition flamande. Mais la minorité a hérité (comme en 1988) d'un échevinat... grâce à quelques voix. Dans cette commune de 7.800 électeurs, les quelque 360 Européens inscrits (sur 1.800 en âge de voter), essentiellement des Italiens, Français et Allemands, pourraient dès lors jouer les arbitres. Et peser sur l'octroi, ou non, d'un échevinat à l'opposition flamande. Une indication: comme la commune compte 75 % de francophones, trois quarts des Européens se sont inscrits en français.
Rhode-Saint-Genèse. La situation y est plus serrée. La population francophone représente environ 56 %. Et la majorité politique francophone de la bourgmestre Delacroix occupe 14 sièges sur 25. Comme à Kraainem, elle est nantie d'un échevin flamand de l'opposition. Sous la législature précédente, il y en avait d'ailleurs deux... et ce pourrait de nouveau être le cas. Parce que les Flamands présenteront une liste unique.
Les Européens pèseront-ils sur cet enjeu? Vraisemblablement pas: 288 se sont inscrits, majoritairement en français (sur 1.600 en âge de voter), essentiellement des Français, des Italiens et des Hollandais. Mais comment pourraient-ils faire la différence face aux 11.400 électeurs belges?
Linkebeek (3.200 électeurs). 76 Européens (sur 220 en âge de voter) y ont choisi d'user de leur droit de vote. C'est le taux de participation le plus élevé des six communes à facilités (34 %). Près de la moitié de ces inscrits sont français (les Italiens et les Espagnols étant aussi bien représentés).
Autre "record": Linkebeek a la plus importante proportion d'habitants francophones (80 %). Et, dès lors, une majorité au conseil communal, emmenée par Christian Van Eyken, de 13 sièges sur 15. Pas question, dès lors, d'échevin de l'opposition. Ni de danger de renversement de tendance. D'autant que 70 des 76 Européens inscrits l'ont fait en français...
Wezembeek-Oppem. La commune ne devrait pas connaître davantage de soubresaut dû à la présence de 271 électeurs européens (dont trois quarts se sont inscrits en français), face au collège électoral belge de 8.500 personnes. La liste du bourgmestre van Hoobrouck occupe 10 sièges sur 23 au conseil communal, celle (bilingue) de l'ancien maïeur de Grunne en détient 9, face à 2 conseillers flamands. Pas d'échevin de l'opposition...
Drogenbos. Toujours officiellement présentée comme la commune 50-50 (répartition francophones-Flamands), elle a - notamment en raison de flux migratoires venus de Bruxelles et à 90 % francophones - désormais rattrapé en pourcentage francophone Kraainem et Linkebeek. Mais la représentation politique, au conseil communal, reste moitié-moitié, en raison de la liste bilingue du bourgmestre Calmeyn - catalogué francophone mais avec une carte de parti flamand... En place depuis 1965, il occupe actuellement 13 sièges sur 15.
Pas d'échevin de l'opposition en vue, donc... d'autant que les deux membres de l'opposition devraient rejoindre la liste du maïeur, un membre de la majorité prévoyant, lui, une liste d'opposition!
Les 57 Européens inscrits (principalement des Italiens, Espagnols et Grecs), dont seuls 2 l'ont fait en néerlandais, ne joueront aucun rôle de fond, comparé aux 3.270 électeurs belges.
Wemmel. La commune connaît le même genre de situation que Drogenbos: un bourgmestre, Jos Geurts, indéboulonnable depuis des décennies; une liste majoritaire bilingue (18 sièges sur 23); pas d'échevin de l'opposition; pas de révolution en vue due aux 90 Européens inscrits (sur 650 en âge de voter), face à quelque 7.000 électeurs belges. Seule différence: une population francophone moins majoritaire, entre 55 et 60 %.
MARTINE DUBUISSON
Demain: le cas bruxellois
Dernière
Heure: 09/08/2000
Edition:
Bruxelles
Section:
REGION
Sous Section:
BRUXELLES
36.838 électeurs à Molenbeek
Parmi eux, 491 sont des ressortissants de l'Union européenne
MOLENBEEK Le 8 octobre prochain, plusieurs millions de Belges se rendront aux urnes afin d'élire leurs mandataires communaux. Parmi eux, 36.838 Molenbeekois qui désigneront pour leur part les 41 membres du conseil communal. Molenbeek gagnera en effet deux conseillers communaux (39 à l'heure actuelle) en raison de l'accroissement de la population qui se situait au-delà des 70.000 unités au 1er janvier 1999.
71.234 habitants
En 1994, pas moins de 33.893 habitants avaient participé au scrutin. A deux mois des élections, ils seront ainsi 36.838 personnes sur les 71.234 habitants recensés dans cette entité de la Région de Bruxelles-Capitale. Ce ne seront pas moins de quarante bureaux de votes qui ouvriront leurs portes de par l'ensemble du territoire communal, soit 900 électeurs par bureaux.
Quant aux 5.800 ressortissants de l'Union européenne vivant à Molenbeek, seuls 491 d'entre eux ont officiellement formulé leur souhait d'exprimer leur droit de vote tel que le prévoient les dispositions prises par les institutions européennes. Ces 491 Euro-Molenbeekois ne représentent finalement que 9% du potentiel total des citoyens concernés. Et ce malgré les campagnes (tardives) d'information notamment mises en place par le Bureau de liaison Bruxelles-Europe mais aussi par le maïeur Philippe Moureaux.
Parmi ces personnes, l'on retrouvera 175 Français, 147 Italiens, 65 Espagnols, 47 Grecs, 16 Hollandais, 14 Portugais, 10 Anglais, 7 Allemands, 5 Luxembourgeois, 2 Irlandais, 1 Suédois, 1 Finlandais et 1 Autrichien.
K. F.
Le Soir du jeudi 10 août 2000
Ces Européens qui bousculeront les communales (III)
A Bruxelles, les naturalisations pèseront plus lourd
Bruxelles, capitale multiculturelle, compte presque 30 % d'étrangers sur son territoire dont la moitié environ sont des ressortissants de l'Union européenne.
Les enjeux ne sont donc pas minces pour les partis politiques, surtout dans certaines communes où la proportion d'Européens peut être particulièrement élevée. Ce phénomène est d'ailleurs tangible pendant cette campagne. De nombreux Européens ont été sollicités pour figurer sur les listes et capter les voix de leurs compatriotes.
Pourtant, il semble bien que leur vote ne générera pas de grands bouleversements sur l'échiquier politique des dix-neuf communes. Seuls 9,5 % environ (les chiffres ne sont pas encore tout à fait définitifs) des 120.246 Européens séjournant dans la capitale se sont inscrits pour les élections. Un chiffre très inférieur à la moyenne nationale, qui est de 17,12 %.
Personne ne peut prédire bien sûr comment ils voteront. Il est difficile de savoir dans quelle proportion des listes francophones ou flamandes en bénéficieront. Mais dans tous les cas de figure, la domination francophone dans les dix-neuf communes ne serait pas menacée. Pour le reste, les pronostics restent ouverts...
C'est à Ganshoren que le taux d'inscription d'Européens est le plus élevé avec 19,3 %. La commune est suivie par Woluwe-Saint-Pierre (16,2 %) et Saint-Gilles (12,9 %). Les Européens d'Ixelles (6,7 %) et de Bruxelles-Ville (7,0 %) semblent par contre les moins enthousiastes à se rendre aux urnes le 8 octobre.
Mais, à Bruxelles, bien plus que le vote des Européens, ce sont les vagues de naturalisation qui sont susceptibles de peser sur l'issue du scrutin. Et ce principalement dans les communes pauvres du centre de la capitale, là où la proportion d'immigrés est la plus forte. Saint-Josse en est l'exemple type: la plus petite, la plus densément peuplée et la plus pauvre des communes du royaume (en termes de revenu par habitant) est aussi la commune où la proportion d'étrangers est la plus forte.
Ce véritable laboratoire politique s'apprête à vivre le 8 octobre un séisme démocratique. Pour la première fois depuis des années, une minorité ne décidera plus seule du destin de toute la commune. Le nombre de personnes en droit de voter dépassera enfin la barre des 50 %.
Depuis les années 80 en effet, le nombre d'électeurs ne cessait de chuter. Les Belges quittaient la commune, trop pauvre, tandis que les étrangers, eux, y affluaient en nombre. Lors des dernières élections en 1994, la population belge ne représentait plus que 41,4 % de la population totale. On en était donc arrivé à une situation complètement aberrante où un conseil communal élu le plus démocratiquement du monde ne représentait même plus la moitié de la population de sa commune! Pour conquérir un siège au conseil communal, il suffisait d'ailleurs d'une poignée de voix.
Depuis 1994, la vapeur s'est inversée. Le nombre de Belges est à la hausse: à cause des naturalisations, bien sûr, mais aussi et surtout des naissances. Les enfants d'immigrés nés sur le territoire belge acquièrent automatiquement la nationalité belge. Entre 1994 et 2000, le nombre de Belges est donc passé de 8.882 à 12.624, soit une augmentation de 42,1 %. Leur proportion dans la population totale est maintenant de 56,6 % contre 41,4 % il y a 6 ans encore. Le nombre d'électeurs a lui grimpé en conséquence: + 25 %. Rien que sur les quelques mois séparant les élections régionales des communales, six cents nouvelles personnes sont venues gonfler les rangs des votants.
Politiquement, la donne va-t-elle être modifiée? Je ne le pense pas, du moins pas dans l'immédiat, explique le bourgmestre socialiste Jean Demannez. Nous avons toujours mené une politique d'intégration vis-à-vis des étrangers. Je pense donc qu'il y aura une continuité dans les votes. La représentation des nouveaux Belges au conseil communal va sans doute gonfler. Il y en aura plus de dix certainement. Je me suis aussi engagé, si nous gagnons les élections, à ce qu'il y ait un échevin issu de l'immigration. Une chose est certaine, l'impact du vote des Européens n'est rien par rapport à cette hausse spectaculaire de l'électorat! Ils sont seulementcent septante à s'être inscrits sur les listes, soit 8 % du total des ressortissants européens.
JEAN-FRANÇOIS MUNSTER
Demain: zoom sur le Hainaut
Le Soir du vendredi 11 août 2000
Ces Européens qui bousculeront les communales (IV)
La Louvière, modèle de l'intégration citoyenne
Les derniers chiffres officiels ont de quoi faire hurler de joie la Louve: avec 4.117 électeurs inscrits sur 13.836 recensés, sa cité a mobilisé 30,3 % des Louviérois ressortissants de l'Union européenne. Un succès qui, en termes relatifs, place la première ville de la région du Centre devant ses consoeurs de Charleroi, Mons, Namur et Liège.
Les raisons de ce succès affleurent pour qui sait observer le quotidien de cette cité rivée dans le creu de l'ancien sillon industriel hennuyer. C'est le cas de Nadia Buttini, présidente sortante du CCI, le conseil consultatif des immigrés. Cet organe qui travaille en collaboration avec la commune, fonctionne depuis le début des années 80, rassemblant un large spectre du monde associatif où s'expriment les Louviérois non belges.
Après des débuts centrés sur l'expression culturelle des différentes communautés, le CCI s'est lancé, sous la présidence de Nadia Buttini, sur des problématiques plus politiques. Depuis 3 ans, le collège échevinal tient des assemblées citoyennes dans les anciennes communes qui composent La Louvière, explique-t-elle. Parallèlement, le CCI a tenu des assemblées ouvertes aux habitants belges et étrangers de ces quartiers. Avec ce constat à la clé: Etrangers et Belges ressentent de la même façon les problèmes de la vie quotidienne, tels que la sécurité ou l'aménagement du territoire.
Pour Nadia Buttini, tant le travail du conseil consultatif que la disponibilité de la commune expliquent la bonne intégration des différentes composantes de la société louviéroise. On n'a pas été chercher les gens au moment de voter, mais bien avant. Ils ne se sont donc pas sentis utilisés. A ce constat s'ajoute l'épaisse trame d'un tissu associatif, où la communauté transalpine est présente en force. Quoi de plus normal: A La Louvière, un quart des immigrés sont Italiens, précise la jeune femme originaire de la région de Ligurie (nord de l'Italie).
Malgré ce travail de fond, les Euro-Louviérois avaient été peu nombreux à manifester leur volonté de soutien à une liste belge aux dernières élections européennes. Il y avait 4 % d'électeurs étrangers inscrits, se souvient Nadia Buttini. Mais à l'occasion de ce scrutin, on garde un lien avec le pays d'origine. Et puis, le vote aux élections européennes est idéologique, tandis qu'aux communales, il repose sur la proximité.
Pour ne pas répéter ce mièvre résultat, la ville a envoyé deux courriers personnels aux Européens, tout en multipliant les appels au civisme dans les colonnes du bulletin communal. De leur côté, le centre régional d'actions interculturelles du Centre (Ceraic) et le CCI réalisaient un clip diffusé durant 20 semaines sur la télévision communautaire Antenne centre.
Un autre élément explique en partie la mobilisation de l'électorat européen: la plupart des listes compteront des candidats "issus de l'immigration". Nadia Buttini se présente sous la bannière du PS. Un choix qui l'a poussée à remettre son mandat de présidente du CCI. L'assemblée porte-voix de la population étrangère de La Louvière connaîtra d'ailleurs une mutation après les élections d'octobre: les Européens ayant trouvé un relais politique au sein du conseil communal, le conseil consultatif se composera alors des Turcs, Maghrebins et Africains. Le successeur de Buttini est connu: il se nomme Ali Aycik.
Pour sa part, la présidente sortante formule l'espoir de voir boutée l'extrêmedroite hors du conseil communal: Cette formation, qui avait obtenu 15 % en 1994 et 6 élus, est aujourd'hui divisée en trois groupes politiques. Avec l'apport des électeurs étrangers, qui représentent 6 ou 7 % de l'électorat louviérois, les partis démocratiques devraient sortir renforcés.
Parmi ceux-ci, socialistes et sociaux-chrétiens devraient se partager l'essentiel de cet apport en voix neuves. Dans la région, une majorité d'électeurs italiens votent à gauche, principalement pour le PS, mais les ACLI (NDLR: association chrétienne de travailleurs italiens) sont très actives à La Louvière et on retrouve d'ailleurs des candidats transalpins sur la liste du PSC.
PASCAL LORENT
site du Front Démocratique des Francophones http://www.fdf.be/electionscommunales/tetesdeliste.htm
Hoeilaert
Les membres de la section ont porté leur choix sur un candidat européen de nationalité italienne, Franco Busato, pour mener la liste francophone. Nul doute qu’au lendemain du 8 octobre, aux côtés de Norbert Carnoy, il saura représenter dignement et efficacement au conseil communal tous les démocrates qui lui auront fait confiance.
Leeuw-Saint-Pierre
Huit candidats, dont un ressortissant européen, Fernando Gigli, défendront avec force les couleurs du FDF sur la liste d’union et de rassemblement francophone du Grand Leeuw-Saint-Pierre, intitulée Présence Francophone (P.F.).
Le Soir du samedi 12 août 2000
Visé perd des habitants et gagne des électeurs
Ces Européens qui bousculent les communales (5). A Visé on veut séduire les Européens et les nouveaux belges.
Elle est loin d'approcher le record (85 %) de sa célèbre voisine des Fourons, mais la petite ville de Visé n'est pas peu fière du "score" qu'elle a réalisé pour ce qui concerne l'inscription des ressortissants de l'Union européenne pour les élections communales. Dans cette commune de 16.500 habitants, qui s'étire dans la Basse-Meuse à mi-chemin entre Liège et Maastricht, cinquante-quatre pour cent des citoyens originaires de l'Union et en âge de voter le 8 octobre ont rempli les formalités indispensables. Un total qui pourrait bien constituer le record de Wallonie.
Nous comptons 949 électeurs européens potentiels et 513 d'entre eux se sont inscrits, se félicite le secrétaire communal, Charles Havard. Les Italiens arrivent en première position avec 268 inscriptions rentrées. Les Néerlandais pointent en deuxième rang avec 72 inscrits. Dans une proportion bien moindre, Visé connaît, en effet, un peu le même phénomène que les Fourons; ici aussi on a constaté un accroissement du nombre de compatriotes de la Reine Béatrix attirés dans cette commune frontalière par le prix des terrains nettement plus avantageux pour eux et des règles d'urbanisme moins draconiennes qu'aux Pays-Bas.
Dans la ville bassimosane, le monde politique local a mis beaucoup de zèle à essayer de convaincre les ressortissants européens à participer au scrutin du 8 octobre. Ce jour-là, en effet, la lutte risque d'être très serrée. La majorité qui sortira des urnes pourrait bien n'être que d'un siège (13 contre 12) qui se jouera peut-être à quelques dizaines de voix, pronostique Charles Havard. Dans la "cité de l'Oie", les trois partis traditionnels se tiennent de très près: neuf sièges pour le PS, huit pour le PS et sept pour le PRL tandis qu'Ecolo doit se contenter d'un seul mandat. Ces douze dernières années la ville a été dirigé par un couple PS-PRL qui se déchire à belles dents depuis... février lorsque le député wallon et Premier échevin, Gustave Hofman (PS) a annoncé que son parti avait signé un accord pré-électoral avec le PSC. A la grande colère du député wallon et bourgmestre Marcel Neven (PRL) et de son prédécesseur au mayorat, la députée fédérale Pierre Cahay, passée du PSC au MCC.
Dans ces conditions, la stratégie politique commandait d'essayer de séduire ces électeurs européens potentiels et les trois partis traditionnels s'y sont attelés. Certains de leurs détracteurs leur reprochent de s'être livrés à une campagne de démarchage politique tandis que le bourgmestre ne voit dans ce taux d'inscription impressionnant qu'un des fruits d'une politique de proximité menée depuis belle lurette par les politiciens locaux. La commune a adressé une première lettre en avril à ces ressortissants européens et, en juin, nous leur avons envoyé à tous un formulaire d'inscription, souligne Marcel Neven.
Les trois formations ont donc agrémenté leurs listes de l'un ou l'autre candidat italien (Ecolo à qui on prédit une belle percée n'a pas encore clôturé la sienne) et ils sont également partis à la "chasse aux naturalisés". Visé possède, en effet, aussi, un pourcentage non néglibeable d'habitants Marocains et Turcs - rien qu'à Cheratte, la communauté compte quelque 1.200 personnes dont beaucoup sont aujourd'hui naturalisées. Les trois principales forces politiques visétoises ont donc également veillé à inclure certains de ces nouveaux Belges dans leurs listes.
Quelle sera l'influence de ces Européens et de ces naturalisés sur le paysage électoral local? C'est évidemment l'inconnue du scrutin, mais d'aucuns prédisent déjà qu'elle ne s'avérera pas déterminante.
En revanche, cet afflux de nouveaux votants va engendrer un phénomène bizarre: Visé qui a vu sa population diminuer ces dernières années comptera cependant un millier d'électeurs (11.969 contre 10.959) en plus par rapport aux communales de 1994!
DANIEL CONRAADS
Edition: Ath-Tournai
Section: REGION
Sous Section: ATH - TOURNAI
Les Européens veulent voter
MOMIGNIES A l'aube du scrutin communal, les communes de Momignies et de Beaumont ont fait la démarche d'informer les Européens habitant dans les villages des communes concernées des conditions qu'ils devaient remplir pour avoir le droit de voter.
Si le droit de vote des Européens ne semble pas avoir été très suivi dans les grandes villes, il n'en a pas été de même dans les plus petites communes. A Momignies, par exemple, sur les 3.714 électeurs, 142 sont des Européens qui ont rempli les démarches pour voter.
Toutes les nationalités sont concernées par cette démarche, comme le précise l'employée de l'Etat Civil: Il n'y a pas moins de 5 nationalités. Au total ce sont 130 Français, 2 Allemands, 1 Anglais, 1 Luxembourgeois et 7 Italiens.
Cette nouvelle est la preuve d'une implication citoyenne dans les élections communales comme le précise M. Depret, bourgmestre de Momignies: Les Européens qui vivent au quotidien à Momignies sont parfaitement intégrés. Ils vont chez le boucher du coin et achètent leur pain comme tout le monde. Pour nous, ce sont des habitants comme les autres. Le fait qu'ils puissent enfin voter est tout simplement un juste retour des choses. Ils vivent comme tout le monde et c'était presque une discrimination le fait qu'ils ne puissent voter. Il ne faut pas oublier que la plupart se sont établis parfois depuis plusieurs générations dans l'entité.
Beaumont également terre d'accueil
Si, avec 40% de participation des Européens, l'entité de Momignies est une bonne élève, les 50% de Beaumont sont un résultat remarquable, comme tient à le souligner le bourgmestre M. Dupuis: Cela donne une bonne image de l'intégration des personnes dans l'entité. De plus, ils acquièrent enfin la possibilité de donner leur avis sur la vie communale à laquelle ils participent parfois depuis plus de 20 ans. Ils sont tellement intégrés que l'on ne voit plus la différence.
La mesure touche à Beaumont près de 150 personnes essentiellement des Italiens et des Français.
V.Li.
La Dernière Heure 09/10/2000
Les
électeurs européens ont fait un effort vestimentaire
A La Louvière, de nombreux électeurs non belges se sont rendus aux urnes ce dimanche
LA LOUVIÈRE Munis de leur convocation bleue, de nombreux résidents européens se sont rendus dans les différents bureaux de vote de la ville de La Louvière ce dimanche afin de participer à ces élections communales et provinciales qui les concernent directement.
Ils étaient en majorité italiens, bien entendu, mais également espagnols ou portugais à avoir tenu à profiter de ce droit de vote fraîchement obtenu.
Cette journée de vote est très symbolique pour nous. À travers notre vote, nous participons pleinement à la vie de notre commune et c'est encore un bel exemple d'intégration à La Louvière. Je n'étais pas obligé de venir bien entendu, mais je trouve qu'il est important de profiter de ce droit et de venir donner mon avis sur la manière dont je voudrais voir évoluer ma ville, explique Giancarlo Meneghello, un électeur.
Un vote très attendu
Intégrés totalement dans le processus électoral, ces résidents européens qui votaient dans les mêmes bureaux que les électeurs belges, ont insisté sur l'importance d'une telle démarche en venant en nombre à La Louvière. L'un des bureaux de vote louviérois comptait d'ailleurs 670 inscrits belges et 140 non belges.
Je constate que les électeurs non belges considèrent le vote d'aujourd'hui avec fierté. La plupart d'entre eux ont fait un effort vestimentaire et c'est un jour très important pour eux. C'est vrai que cela change un peu de certains électeurs belges qui ont l'air de subir complètement cette journée et qui ont l'air moins motivés, explique Daniel Nervene, un président de bureau de vote de La Louvière.
Place aux résultats maintenant.
J.C.
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=15815
La Dernière heure Date:
11/10/2000
Edition:
Charleroi
Section:
REGION
Sous
Section: CHARLEROI
L'autre raison du renforcement du PS dans ses bastions
Pour beaucoup, ces élections étaient les premières
CHARLEROI Les dirigeants du PS hennuyer ont sans aucun doute sous estimé le nombre de voix que les électeurs italiens et espagnols leur ont apporté. Ce sont pour la plupart des socialistes convaincus qui ont un lourd passé ouvrier en Belgique ou dans leur pays d'origine.
Beaucoup d'entre eux ont immigré pour travailler dans le fond de la mine, dans les années 50. D'autres encore sont venus exercer leur métier manuel de métallo ou sidérurgiste dans nos contrées. Leur appartenance au monde ouvrier les lie directement à la gauche et à son expression la plus courante chez nous: le parti socialiste. En ce qui concerne la communauté espagnole, elle fuyait aussi la dictature de Franco. Vivre dans un pays démocratique signifiait aussi pour eux la possibilité d'exprimer leurs idées sans crainte. En arrivant ici, ils pouvaient dire publiquement Je suis socialiste sans risquer d'être arrêtés et abattus par la police. En partant du pays, ces personnes étaient socialistes mais elles n'ont jamais pu l'exprimer par les urnes. Il était impensable pour eux de voter à droite. Certains d'entre eux voient encore en elle l'oppression et la dictature.
Dimanche, c'était l'occasion rêvée pour exprimer leur appartenance politique. En tout cas, pour la plupart des Espagnols de la première génération, ce scrutin est le seul libre qu'ils aient connu, puisque la dictature, après la guerre d'Espagne, les a privés de toute liberté.
La situation des immigrés italiens est très semblable puisqu'ils sont arrivés ici très jeunes. La plupart n'ont donc jamais connu l'isoloir. J'avais trois ans quand je suis arrivé ici en 1929. Je n'ai donc jamais voté de ma vie. Après avoir passé 50 ans ici, il était temps que je puisse donner mon opinion, explique Giovanni Foschi immigré italien de Châtelineau. Maintenant, on se sent vraiment impliqué dans notre commune et on ne demandait pas mieux que de pouvoir voter, conclut Véra, son épouse. Peut-être restait-il un sentiment de devoir non accompli. C'est ici qu'ils vivent jour après jour les réalités de leur commune. Et même s'ils ont tous le droit de vote dans leur pays, la politique italienne ou espagnole leur paraît bien lointaine.
M.I. Gomez
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=15813
Date: 11/10/2000
Edition:
Charleroi
Section:
REGION
Sous Section:
CHARLEROI
Les Européens ont eu une influence
Ils ont pour la plupart été voter dans leur commune
MOMIGNIES La nouveauté des élections et la grande interrogation se situaient au niveau du vote des Européens pour les communales.
Deux entités s'étaient distinguées par le fort pourcentage de rentrées de demande des Européens pour avoir accès au droit de vote. Elles se situaient dans la Botte du Hainaut et plus précisément à Momignies et à Beaumont.
Dans les deux cas, les communes avaient presque atteint les 50%. À Beaumont, ils étaient 63 inscrits pour 130 électeurs potentiels. À Momignies, la commune avait adres- sé un courrier personnalisé à chaque Européen pour qu'il prenne pleinement conscience de ses droits. Il y avait eu 145 inscrits pour 358 voix.
Un taux élevé de participation
À Momignies, l'addition des différents bureaux a permis de tomber sur un constat intéressant: On peut effectivement être satisfait puisque 135 personnes se sont déplacées sur 145. Quand on sait qu'il fallait 340 voix à un candidat pour être élu, les votes des Européens ont donc eu une certaine importance dans le décompte des voix pour l'attribution des sièges. Même si, sur 3.714 électeurs potentiels, le vote des Européens n'a pas chamboulé la majorité.
À Beaumont, le comptage séparé n'a pas eu lieu, on ne peut donc pas tirer d'enseignement sur le mouvement de voix dans l'entité.
V.Li.
La
Dernière Heure: 28/07/2000
Edition: Brabant
Section:
REGION
Sous Section: BRABANT
Vote des étrangers: la date limite approche
Le 31 juillet, clôture des inscriptions des ressortissants européens
TUBIZE Si vous voulez devenir électeur, le temps presse. En effet, pour la première fois, les ressortissants européens non-belges ont l'opportunité de voter aux prochaines élections communales. Pour cela, il est nécessaire de s'inscrire sur la liste des électeurs avant le 31 juillet.
La population tubizienne est assez diversifiée et la commune compte de nombreuses communautés immigrées, il y a plus de 2.700 ressortissants européens domiciliés dans celle-ci. A l'heure actuelle, nous avons reçu quelque 560 inscriptions, ce qui représente environ 20% des ressortissants européens de la commune. Parmi ces inscriptions, 90% proviennent de la communauté italienne, très importante à Tubize. Mais nous avons aussi reçu des inscriptions de quelques Français, Espagnols, Allemands, Portugais, etc. Le 31 juillet, date de clôture des demandes, nous arriverons peut-être à 25% de demandes, commente Michel Noël, employé à l'état civil de Tubize.
4 personnes en plus
En vue de ces élections et pour permettre à tous de s'exprimer, la commune de Tubize avait multiplié les actions. En avril dernier, une information avait été publiée dans le bulletin communal, avec même une traduction en italien. Et en juin, tous les ressortissants européens ont reçu une brochure explicative et les formulaires de demandes d'inscriptions sur la liste des électeurs, poursuit Michel Noël.
Il faut aussi savoir que, selon les inscriptions qui seront parvenues à l'administration communale, il sera peut-être nécessaire d'ouvrir un bureau de vote supplémentaire le 8 octobre. Ce qui ferait passer le nombre de bureaux de vote à 21 pour Tubize.
Même si certains électeurs trouvent la démarche fastidieuse, sachez qu'il en est de même pour le personnel communal. En effet, 3 employés communaux et un policier administratifs sont chargés de traiter les demandes.
A. M.
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