[©Mehmet Koksal
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SP.A Turkish babe en campagne
Une belle activité organisée par la FRIT (Fondation religieuse islamique turque - Diyanet) en Belgique ce dimanche 23 mai au Parc Josaphat à Schaerbeek. Kermesse traditionnelle où on voit les femmes turques courageusement mastiquer la pate à yufka (crêpe géante salée), un stand de pâtisseries, une magnifique tente typique de la région d’Emirdag, deux activités d’animation pour enfants et un stand de nourriture... arabe.
En l’espace d’une législature, l’image médiatique du parti socialiste flamand (SP.A) est passée d’un Luc Van den Bossche, Johan Vande Lanotte, Louis Tobback à celle de Freya Van den Bossche (ministre de l’Environnement), Kathleen Van Brempt (secrétaire d’Etat à l’organisation et au bien être au Travail) ou Anissa Temsamani (ex- secrétaire d’Etat et actuelle députée fédérale). Demandez les photos pour visualiser la révolution. La nouvelle génération est considérée comme des "babes" (beautés, poupées) du parti en politique et dans ce registre on n’avait pas encore entendu parler d’Ayse Elkiliç (5e effective à Bruxelles pour le Parlement flamand), juriste au cabinet du ministre flamand Renaat Landuyt et originaire d’Ardahan en Turquie, à deux pas de la frontière géorgienne. "De mon village, on arrive à voir la Russie", précise-t-elle avant de déballer sa phrase-type à chaque détente de carte de visite : "Bonjour, je m’appelle Ayse Elkiliç, je suis candidate aux élections du 13 juin. J’exerce la fonction de conseillère juridique pour un ministre et j’espère recueillir votre soutien." Tellement robotisée qu’on dirait un automate qui répète la même phrase à chaque carte rencontre d’électeur. "Bonjour, je m’appelle Ayse Elkiliç,..."
" Brigitte Horreur "
Deux pas de plus et hop, la première promesse qu’on note soigneusement : " Je promets à tous mes électeurs... de préparer un plat de ‘hinkal etli mantisi’ (raviolis typiques de sa région natale). Je suis également très forte en dentelle (rires) " A l’une des tables sur le côté gauche, on voit la sénatrice d’origine turque Fatma Pehlivan (SP.A) et on lui demande des explications sur la babemania au sein des socialistes flamands. " Vous savez, on est en train de vivre une révolution interne au sein du parti avec une volonté affichée de mettre en avant les femmes ", déclare-t-elle d’un air amusé. Même pas le temps de lui rappeler Mia De Vits (même quand elle sourit, on dirait qu’elle est énervée), tête de liste du parti à l’Europe, qu’on voit le plateau se remplir de nombreux politiciens francophones et flamands. " Vous savez comment on nomme celle-là ? Brigitte Gruwel ("Horreur" en néerlandais) ", nous déclare un électeur très amusé de voir Brigitte Grouwels du CD&V parmi les Turcs du Parc Josaphat.
Nouvelle bruxelloise, Ayse tend sa carte à l’échevin MR de Schaerbeek Georges Verzin. " Bonjour, je m’appelle... " L’échevin précise poliment en néerlandais qu’il est membre du MR mais la réplique fait mouche : " Je comprends... Vous avez 3 semaines pour changer d’avis, il n’est pas trop tard. " A deux pas, le candidat Sait Köse (21e à la Région – MR) explique à qui veut l’entendre qu’il n’est pas un candidat comme les autres. " Je ne suis pas de ceux qui dorment en étant libéral et se réveillent le lendemain comme socialiste. Vous comprenez ce que je veux dire... " La jeune candidate arrive juste à ce moment pour tendre sa carte, ce qui nous permet de placer la bonne phrase. " Est-il possible que demain en vous réveillant vous soyez SP.A ? " Le candidat titillé répond en nous fixant des yeux : " SP.A peut-être mais PS jamais ! " SP.A peut-être pour un candidat FDF, c’est noté...
On rejoint ensuite la présence de la tête de liste SP.A et actuel secrétaire d’Etat, Pascal Smet, en pleine discussion de campagne avec ses militants. On commence bien entendu par la plus importante question qui préoccupe tous les Bruxellois et qui a justement été soulevée par Brigitte Grouwels (CD&V) lors d’une question parlementaire : " Bonjour Monsieur le Secrétaire d’Etat, où en êtes-vous sur le dossier AZERTY ? " En effet, il y a quelques semaines, la députée chrétienne-démocrate avait lancé un plaidoyer pour condamner l’impérialisme francophone à Bruxelles à travers les claviers d’ordinateur, en suggérant le remplacement de tous les claviers par des QWERTY. Une saga relatée à merveille par l’excellent hebdomadaire néerlandophone de la capitale, Brussel Deze Week.
Plus facile d’interdire
Sur l’actualité, on demande à Pascal Smet pourquoi le SP.A est pour la scission de l’arrondissement électoral et judiciaire Bruxelles-Hal-Vilvoorde ? " Il faut savoir que sur cette question, la position des partis néerlandophones est totalement différente du point de vue francophone. Les Flamands prennent en compte le pennent en compte le principe de la proportionnalité de la représentation au niveau fédéral, ce qui n’est pas un critère valable aux yeux des Francophones. " En gros, par l’exigence de cette scission, les Flamands veulent empêcher les habitants de Hal et Vilvoorde de pouvoir voter pour des listes francophones. Mais au lieu d’exiger une interdiction pourquoi ne pas demander simplement une même possibilité pour les Flamands du Brabant Wallon ? " Parce que les Flamands qui décident d’habiter en Wallonie acceptent d’apprendre le français et de s’intégrer tandis que les Francophones du Brabant flamand refuse de s’intégrer et d’apprendre la langue. De plus, notre volonté en tant que parti flamand bruxellois est de protéger au mieux les intérêts de la minorité flamande à Bruxelles ", explique M. Smets.
Fatigué, on tente de se frayer un chemin jusqu’à la sortie mais avant on tombe nez à nez sur la candidate démocrate-humaniste Véronique Lefrancq (16e à la Région – CDH). Allez, on se dévoue encore pour un mini-entretien (voir plus bas). Les petites filles turques commencent leur danse à la tribune sur la musique pop de Sertap " Here I am ". C’est là qu’Halis Kökten débarque... Here he is ! Tiens, il ne distribue pas ses tracts, on regarde en l’air pour être sûr qu’il n’a pas loué un hélico ou un avion avec une banderole, rien à l'horizon pourtant. " Ma présence suffit, les gens me connaissent tellement qu’il me suffit d’être présent, c’est tout. " Tellement vrai qu’on décide de ne pas faire d’entretien avec lu