La participation des candidats allochtones aux élections communales de 1994 à Anderlecht

© Pierre-Yves LAMBERT, Suffrage Universel, 2000

 

Présentation des tableaux de résultats électoraux

Les colonnes sont numérotées comme suit:

I. position initiale du candidat sur la liste
II. score en voix de préférence
III. position sur la liste selon les voix de préférence ; cette position ne correspond pas à celle retenue pour déterminer les élus et suppléants, qui prend en compte la répartition des voix qui se sont portées sur la case de tête, le "pot commun"
IV. pourcentage représenté par les voix du candidat par rapport au total des voix obtenues par la liste

  
communales de 1994 I. II. III. IV.
(BOCKSTAEL-ABIB Naïma) (Ecolo) élue 2/43 288 2 8,1%
SI M'HAMED Amidou (Ecolo) 6 223 4 6,3%
MADRANE Aziz (Ecolo) 15 159 5 4,5%
RAJOUM Mohamed (PSC) 10 154 8 4,6%
AKOUZ Mustapha (FDF) 6 109 7 2,3%
DOUKKALI Samira (PTB-PVA) 1 64 1 29%
EL MOHOR Fatima (PTB-PVA) 3 36 2 16,2%
AARAB Mohamed (ACAK) 17 34 12 2,5%
NOKA Murtezan (ACAK) 14 26 0 1,9%
GALAI Fettoma (ACAK) 5 25 0  

Voix cumulées: de 649 à 1.093 voix, soit de 1,5% à 2,6%. Le Vlaams Blok a décroché son siège à 1.898 voix (4,5%). La liste locale Alliance Communale Anderlecht Cureghem n'a par contre obtenu aucun siège avec 1.349 voix (3,2%). L'ancienne majorité PS - SP - Libéraux dissidents - PSC a laissé la place à une coalition Liste de Bourgmestre (PS - SP - indépendants) - PRL - FDF.

Anderlecht 1994 année de naiss. pays de naiss. profession
(BOCKSTAEL-ABIB Naïma) (Ecolo) élue 1964 Belgique infirmière
AARAB Mohamed (ACAK) 1949 Maroc expert en autos
AKOUZ Mustapha (FDF) 2ème sup. 1967 Belgique assistant social
DOUKKALI Samira (PTB-PVA) 1976 Belgique étudiante
EL MOHOR Fatima (PTB-PVA) 1952 Jordanie sans profession
GALAI Fettoma (ACAK) 1953 Maroc ouvrière
MADRANE Aziz (Ecolo) 1972 Belgique étudiant
NOKA Murtezan (ACAK) 1951 Youg. directeur-adjoint
RAJOUM Mohamed (PSC) 1941 Maroc dir. ag. de voyages
SI M'HAMED Ahmed (Ecolo) 3ème sup. 1959 Maroc politologue

Aucun candidat d'origine extracommunautaire ne figurait sur la Liste du Bourgmestre (13 sièges), mais plusieurs personnes d'origine maghrébine, notamment des animateurs, faisaient partie du comité de soutien au ministre Eric TOMAS, candidat sur cette liste. Monsieur TOMAS avait été, début 1991, le seul député socialiste bruxellois à soutenir publiquement l'ouverture du parti à des progressistes issus de l'immigration . Une des conseillères juridiques du cabinet de Monsieur TOMAS, Fadila LAANAN, figurait sur la liste PS pour les élections régionales du 21 mai 1995.

La présence de deux candidats d'origine maghrébine et d'une candidate pouvant être identifiée comme telle n'a pas permis à Ecolo de se maintenir, voire d'accroître son nombre de sièges comme ses responsables l'espéraient. Le mauvais résultat de cette liste (4 sièges contre 5 en 1988) s'explique en partie par la présence de la liste "Cureghem" (ACAK), liste locale centrée sur un quartier urbanistiquement et socialement défavorisé, à forte proportion d'habitants issus de l'immigration. Un des quatre élus, le conseiller régional André Drouart, a démissionné avant l'installation du conseil communal, laissant la place au premier suppléant, Pierre Demol, candidat Agalev.

Naïma BOCKSTAEL-ABIB (Claude Bockstael, née à Etterbeek en 1964) n'est pas d'origine extracommunautaire: elle faisait partie des candidats dont les noms et/ou prénoms prêtent à confusion. Dans la liste des conseillers communaux fournie par l'administration communale, elle figure comme suit: "Claude BOCKSTAEL, épouse ABIB". Elle n'a pu se présenter aux élections sous le prénom de Naïma que moyennant un acte notarié certifiant qu'elle était connue sous ce prénom. Cette jeune infirmière était à nouveau candidate aux élections régionales de mai 1995. Elle a démissionné de son mandat communal entretemps.

Ahmed (Amidou) SI M'HAMED (né à Tanger en 1959), candidat indépendant d'origine marocaine, politologue membre de Jeunesse Maghrébine comme Fadila LAANAN et employé au Centre Bruxellois d'Action Interculturelle. Arrivé en Belgique en 1967, il a acquis la nationalité belge en 1987. Après la démission d'un conseiller, il est devenu deuxième suppléant au conseil en janvier 1995. Dans les mois qui ont suivi les élections, il s'est à plusieurs reprises plaint, à tort, d'avoir dû "céder son siège" à un candidat Agalev, en raison d'un accord pré-électoral entre Ecolo et Agalev, et il a rejoint le PS au début de 1995. Il était candidat PS aux régionales de 1999.

Aziz Madrane (né à Etterbeek en 1972) était étudiant à l'époque des élections.

Mustapha AKOUZ (né à Mons en 1967), assistant social d'origine marocaine, s'était présenté sur la liste du FDF ("FDF-PPW") aux législatives de 1991 à Mons. Deuxième suppléant au conseil communal (FDF: 5 sièges), il a été coopté comme conseiller à l'aide sociale et fait donc partie de la même majorité communale que Jacques SIMONET, premier échevin PRL, bien connu pour ses discours très "musclés" vis-à-vis de l'"immigration". M. AKOUZ travaille dans un organisme d'aide à la recherche de logements dépendant de la Région bruxelloise. Il a quitté le FDF, et a rallié le PS, sur les listes duquel il était candidat à la Chambre en 1999 et aux communales en 2000.

La candidature du directeur d'agences de voyage Mohamed RAJOUM (né au Maroc en 1941) sur la liste PSC (3 sièges) avait été soutenue par l'UAM . Il était à nouveau candidat aux régionales de 1995.

Malgré la présence d'une étudiante d'origine arabe, Samira Doukkali (née à Etterbeek en 1976) en tête de liste et d'une candidate d'origine jordanienne, Fatima El Mohor (née en Jordanie en 1952), en troisième place, le Parti du Travail de Belgique n'a attiré que 222 électeurs, soit 0,5% des votes exprimés.

Le Front National présentait trois candidats allochtones: une Polonaise, une Grecque et un Italien. Seule la première, Béatrice Plonek (née en 1942 à Mons), a recueilli plus de voix (115) que ses prédécesseurs sur la liste, passant de la 8ème place sur la liste à la 5ème en nombre de voix de préférence. Deuxième suppléante lors de l'élection, elle a rapidement été appelée à siéger suite à la démission de deux élus, puis a quitté le FN. En 1999, elle était candidate du nouveau parti Vivant aux régionales, elle siège désormais sous l'étiquette de ce parti.

élections de 1994 dans d'autres communes

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