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Elections musulmanes 2005
BELGIQUE
Le bras de fer entre l’état et la communauté musulmane se poursuit
L’Assemblée générale de la communauté musulmane dûment élue et reconnue par l’état presque unanimement opposée à l’arrêté royal imposant des élections générales pour renouveler sa compostion
Willy Fautré, Human Rights Without Frontiers Int.
HRWF Int. (02.07.2004) Website http://www.hrwf.net – Email info@hrwf.net – Lors de la conférence de presse tenue le 1er juillet 2004, Mohamed Boulif, président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, et Boubker Ngadi, président de l’Assemblée générale, ont annoncé que les membres de leurs organisations étaient à une écrasante majorité, et même presque unanimement, opposés à des élections internes anticipées en vue du renouvellement total de l’Assemblée que la ministre de la Justice et des Cultes veut leur imposer par un arrêté royal. Et d’ajouter que leur position était soutenue par les communautés locales qu’ils ont largement consultées.
Les tensions entre l’état et la communauté musulmane se sont ravivées en février 2004 après que la ministre de la justice eut prêté une oreille complaisante aux plaintes formulées par des dirigeants d’unions de mosquées et de groupes musulmans ou par certaines personnes à titre individuel, ayant des liens avec les ambassades de Turquie et du Maroc.
"La décision de la ministre n’est pas fondée sur de solides arguments. Des réajustements internes peuvent améliorer la représentation des diverses composantes de la communauté musulmane et des élections générales ne sont pas nécessaires pour y parvenir ", a déclaré Boubker Ngadi.
Boubker Ngadi s’est plaint d’ingérences répétées de la part des autorités fédérales dans leurs affaires intérieures: création d’une commission d’accompagnement de l’organe chef de culte à la suite des élections de 1998, élimination de nombreux candidats dûment élus par le biais d’une procédure de screening de la sûreté de l’état, imposition de quotas linguistiques (francophones et néerlandophones), représentation féminine minimale, création d’une commission d’enquête composée de deux sénateurs sur de supposés conflits au sein des institutions musulmanes et maintenant des élections générales contre la volonté d’une large majorité de musulmans. " Toutes ces mesures sont totalement discriminatoires et inacceptables ; aucune d’entre elles n’a amais été imposée à d’autres religions reconnues ", a déclaré Boubker Ngadi.
" L’arrêté royal qui ne vise que les institutions musulmanes ne nous a jamais été communiqué, malgré nos demandes insistantes. Je suis toutefois parvenu à en lire le texte par un canal non officiel ", a dit Boubker Ngadi. Selon le décret, une commission électorale sera créée. Elle comprendra deux magistrats honoraires, un représentant du ministère de l’Intérieur et deux représentants musulmans, choisis par la ministre de la Justice sur base de deux listes de candidats (francophones et néerlandophones) que devra lui fournir l’Exécutif.
" Une fois de plus, nous aurons à faire à une procédure de screening ", a commenté Boubker Ngadi. " Le screening sera également d’application aux élections bien qu’aucun des candidats écartés en 1998 par le ministre de la Justice d’alors n’ait à ce jour eu maille à partir avec la police ou la justice ", a-t-il ajouté.
Human Rights Without Frontiers Int. presse les autorités fédérales belges
- de respecter les organes représentatifs démocratiquement élus de la communauté musulmane;
- de respecter l’accord pré-électoral de 1998 qui prévoyait des élections générales en 2009 et le renouvellement d’un tiers des members de l’Assemblée Générale à mi-parcours;
- de retirer l’arrêté royal controversé.