www.suffrage-universel.be
La participation politique des allochtones en Belgique
Les Musulmans de Belgique (aspects religieux)

"Un mauvais Belge qui collabore avec les musulmans"...

Suffrage Universel, 29/12/2004

Introduction shaïtanesque

Pour la petite histoire, la première dépêche en français de l'agence Belga sur cette affaire le 7/12, reproduite sur les sites de presse belge, évoquait la menace d'en arriver à la situation d'Uden, mais l'école incendiée aux Pays-Bas était qualifiée d'"islamiste" alors que, vérification faite dans les médias néerlandais et flamands, il s'agissait évidemment d'une école islamique (islamitische school, moslimschool).

A la décharge de Belga, mon mail de protestation fut suivi dans un délai d'une heure par la modification en ligne de la dépêche sur tous les sites abonnés (Le Soir, La Libre Belgique, la Dernière Heure etc.), ainsi que d'un mail d'excuses du journaliste fautif qui m'assurait n'avoir commis qu'une erreur de traduction.

Je veux bien le croire, mais cela ne doit pas faire oublier que dans de nombreux médias, surtout français, l'amalgame entre port du foulard et islamisme, entre simple pratique de la religion et extrémisme communautariste, entre Tariq Ramadan et fondamentalisme, constitue désormais la norme et non l'exception, il n'est plus question là d'erreurs de traduction mais bel et bien d'islamophobie.

Autre chose, je n'ai pas connaissance d'autre réaction que la mienne à la dépêche Belga contenant l'erreur de traduction, alors qu'elle avait déjà été lue et reproduite sur certains sites et forums maghrébins (www.wafin.be e.a.) sans que personne ne s'émeuve de la curieuse mention d'une "école islamiste"...

Pierre-Yves LAMBERT

 

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=196331

Menaces

Une musulmane décide de ne plus porter le voile après des menaces
BELGA

Mis en ligne le 07/12/2004
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Une femme musulmane, employée à l'entreprise Remmery de Ledegem, ne portera plus le voile durant ses heures de travail, et ce de sa propre initiative, a-t-on appris auprès de l'entreprise. Un auteur anonyme avait envoyé des lettres de menaces au cours de ces dernières semaines. Il menaçait de bouter le feu ou de s'en prendre à la famille du directeur si la femme musulmane continuait de porter son voile ou de travailler dans l'entreprise.

La première lettre, non affranchie, était parvenue le 22 novembre dernier dans la boîte aux lettres du grossiste en produits d'alimentation fine Remmery à Ledegem. La lettre avait également été envoyée par fax à la rédaction des journaux flamands du groupe VUM. L'auteur anonyme exigeait que la femme, de croyance musulmane, travaille désormais sans son voile ou qu'elle soit licenciée en cas de refus.

L'auteur indiquait en outre que l'entreprise disposait jusqu'à la fin de ce mois pour mettre en oeuvre l'application de cette mesure. Sinon, on en arriverait à "une situation semblable à celle de Uden ".

Dans cette localité néerlandaise, le feu avait été bouté il y a quelques semaines dans une école islamique. La lettre était signée au nom de "Vrij Vlaanderen " (Flandre Libre).

Le week-end dernier, une deuxième lettre était arrivée, avec la même revendication. Cette fois, les menaces s'adressaient à la famille du directeur. Celui-ci n'était pas disposé à interdire à l'employée de porter le voile et lui laissait le choix.

La femme a elle-même décidé de ne plus porter le foulard au sein de l'entreprise, et ce dans l'intérêt de la famille de son directeur.

Le parquet de Courtrai a entre-temps ouvert une enquête. Un juge d'instruction est chargé du dossier et des mesures de sécurité particulières ont été prises. Jusqu'à présent, l'auteur n'a pas été identifié.

http://www.petitegazette.be/Petite_Gazette/page_4935_284661.shtml

Humour à peine voilé
18 décembre 2004

Le patron de la société Remmery, installée à Ledegem, non loin de Courtrai, envisage d'imposer le port du voile à l'ensemble de son personnel féminin sur le lieu de travail si les menaces adressées par courrier à une femme musulmane membre de son personnel devaient persister. Cette action serait, pour lui, une manière de protester contre la lâcheté avec laquelle l'expéditeur du courrier agit déjà pour la troisième fois.

La première lettre anonyme était parvenue le 22 novembre dernier dans la boîte aux lettres du grossiste en produits d'alimentation fine Remmery à Ledegem. L'auteur de la missive menaçait de bouter le feu à l'entreprise ou de s'en prendre à la famille du directeur si la femme musulmane continuait de porter son voile dans l'entreprise. Les deuxième et troisième lettre ont été transmises à la rédaction gantoise du quotidien Het Nieuwsblad.

Dans un premier temps, l'auteur anonyme exigeait que la femme, de croyance musulmane, travaille désormais sans son voile ou qu'elle soit licenciée en cas de refus. Mais dans son troisième courrier, il réclamait également que la femme circule tête nue en rue et adressait dans la foulée un avertissement à toutes les entreprises flamandes.

Excédé par ces menaces répétées, le responsable de l'entreprise a refusé de se plier aux exigences du maître-chanteur. Il laisse donc toujours le libre choix à la travailleuse de porter ou non le voile, et envisage même, pour mieux exprimer son ras-le-bol, de faire travailler l'ensemble de son personnel féminin coiffé d'un voile.

(D'après Belga)

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=199130

Flandre

Mobilisation pour un patron menacé
P.G. (avec Belga)

La Libre Belgique Mis en ligne le 28/12/2004
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Rik Remmery, patron d'une PME, a reçu plusieurs menaces de mort. Motif: une de ses employées travaille avec un foulard islamique. Mais la solidarité s'organise et il a reçu plus de 15000 marques de sympathie.

Tout a commencé le 22 novembre dernier. Ce jour-là, une lettre anonyme, non affranchie, est déposée dans la boîte aux lettres de la société Remmery. Cette entreprise conditionne des plats de poisson pour la grande distribution et emploie cinquante personnes à Ledegem, près de Courtrai.

L'auteur de la lettre anonyme exige du directeur, Rik Remmery, qu'il congédie Naïma, une employée musulmane de la société, si elle persiste à porter le foulard islamique à son travail. L'auteur signe "Vrij Vlaanderen" ("Flandre libre") et donne huit jours à M.Remmery pour s'exécuter, "sinon, on en arriverait à une situation semblable à celle de Uden". Dans cette localité néerlandaise, une école islamique avait été incendiée quelques semaines auparavant.

Les mêmes menaces à l'encontre du patron de Remmery sont envoyées par fax à un quotidien flamand, le "Nieuwsblad". M.Remmery a d'abord cru à une plaisanterie mais a - par précaution - tout de même prévenu la police. Celle-ci a pris d'emblée l'affaire au sérieux et un juge d'instruction du parquet de Courtrai a été désigné.

Les soupçons se sont d'abord portés sur les collègues de travail de Naïma. En effet, vu la configuration des lieux, seuls ceux-ci pouvaient savoir qu'elle gardait son foulard pendant les heures de travail. Mais le patron de Remmery assure que tout son personnel soutient la jeune femme, qui travaille dans l'entreprise depuis huit ans, et, interrogé dans la presse flamande, déclarait ne pas pouvoir s'imaginer que l'un d'eux pourrait être responsable des menaces.

Nouvelles menaces

Le 3 décembre, Rik Remmery reçoit alors une seconde lettre anonyme. Cette fois, l'auteur menace de s'en prendre à sa famille. Mais le dirigeant refuse catégoriquement d'obtempérer.

Trois jours plus tard, c'est alors Naïma elle-même qui crée la surprise en annonçant que, de sa propre initiative, elle ne portera plus son foulard pendant les heures de travail et ce, "par respect pour Monsieur Rik et sa famille et par peur qu'il leur arrive quelque chose à cause de son voile". Mais cela ne calme toujours pas le jeu.

Les semaines suivantes, deux lettres supplémentaires arrivent encore au domicile de M.Remmery. Dans la première, l'auteur prétend que Naïma portait toujours son voile au travail. Dans la deuxième, il accuse le dirigeant de la PME d'être "un mauvais Belge qui collaborait avec les musulmans" et met sa tête à prix pour 250000 euros. Suite à la quatrième lettre, signée cette fois "Nieuw Vrij Vlaanderen" (Flandre libre nouvelle"), la jeune femme présente sa démission, qui est aussitôt refusée par M. Remmery.

Mais cette fois, pour Unizo, l'union flamande des classes moyennes, la coupe est pleine. L'organisation décide de lancer une pétition de soutien (voir site ci-contre) "à Rik Remmery, ses collaborateurs et sa famille". Pour Unizo, Remmery est "une entreprise exemplaire des bonnes relations qui règnent entre employeurs et employés dans la plupart des PME".

Vague de solidarité

Quatre jours après, le site affiche plus de 15000 signatures, et presque autant de messages de soutien. Morceaux choisis:

" Malheureusement, il faut être héroïque aujourd'hui pour encore se comporter normalement avec les gens. Beaucoup de gens partagent votre vision. Espérons qu'encore plus de gens imitent vos actes."

" Laissons les musulmans être musulmans, les chrétiens être chrétiens et les agnostiques être agnostiques. Naïma et M. Remmery, ne pliez pas! "

" Puissent votre calme et votre fermeté devenir les symboles d'une Flandre tolérante."

Plusieurs personnes proposent même de nommer Rik Remmery manager de l'année 2004.

Le lendemain du jour où il avait reçu la quatrième tentative d'intimidation, M. Remmery avait également reçu plus de 1500 courriers électroniques.

La pétition sur le Net

 


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