www.suffrage-universel.be
La participation politique des allochtones en Belgique
Les Musulmans de Belgique (aspects religieux)
Fête de l'Aïd 2003
http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/1170
http://www.dhnet.be/dhinfos/article.phtml?id=59590
Bientôt la fête du mouton (© La Dernière Heure 2003 16/01/2003)
Et seulement vingt communes ont fait la demande pour un abattoir temporaire.
Pour le ministre Tavernier, c'est totalement insuffisant
BRUXELLES A une date située entre le 11 et le 14 février prochain, ce sera
la traditionnelle fête du mouton pour les musulmans. A cette occasion,
chaque famille sacrifie un mouton selon le rite musulman, c'est-à-dire en
l'égorgeant vivant. Une pratique que beaucoup (entre 70 et 90% de la
population musulmane en Belgique) font encore clandestinement à la maison au
mépris des règles les plus essentielles de l'hygiène et de la santé publique
mais aussi de la loi.
C'est pour cela que les autorités, en la personne du ministre fédéral de la
santé publique et de l'environnement, Jef Tavernier (Agalev), tirent la
sonnette d'alarme. En effet, hier se clôturait la période au cours de
laquelle les communes pouvaient introduire une demande en vue d'aménager un
lieu d'abattage temporaire. Seulement 20 communes ont répondu à cet appel.
Le ministre considère que c'est insuffisant et a décidé de prolonger cette
période jusqu'à la fin de janvier.
Parmi les 20 communes, deux seulement sont en Wallonie (Ogy dans le Hainaut
et Battice en province de Liège), sept à Bruxelles (Molenbeek, Ixelles,
Schaerbeek, Evere, Bruxelles, Anderlecht, Berchem-Sainte-Agathe) et le reste
en Flandre avec des grandes villes comme Gand ou Anvers.
Pour qu'un lieu d'abattage temporaire soit agréé, les critères ne sont
pourtant pas insurmontables. Le lieu doit être couvert et son sol doit être
dur, l'eau courante doit y être disponible, le sang recueilli dans des
récipients distincts, les déchets collectés et un vétérinaire doit être
présent. Autant dire que n'importe quelle commune peut poser sa candidature.
Le tout étant de la vouloir. En effet, pour Nordin Maloujahmoun, président
de l'exécutif des musulmans de Belgique comme pour Fauzaya Talhaoui,
députée, il s'agit d'un problème politique. D'autant que, selon Nordin
Maloujahmoun, les musulmans des 2e, 3e et 4e génération ne sont pas opposés,
loin de là, à abandonner l'abattage à domicile. Mais il faut qu'on leur en
donne l'opportunité. Dans les communes qui font ce choix, les choses se
passent dans la plus grande convivialité. Mis à part quelques riverains, ces
lieux d'abattage temporaires satisfont donc le plus grand nombre.
Jusqu'à 100.000 sacrifices en quatre jours
BRUXELLES Avec la fête célébrant la fin du ramadan, celle du mouton
(Aïd-el-Kébir) est la seconde du calendrier musulman. Elle intervient au
lendemain de la fin du pèlerinage et commémore le sacrifice d'Abraham. Dieu
lui avait demandé de sacrifier son fils pour lui prouver sa soumission.
Voyant qu'il allait le faire, il lui a fait sacrifier un mouton à la place.
`C'est une fête très importante et vivement conseillée pour les musulmans.
Toutes proportions gardées, elle correspond au Noël des chrétiens´, explique
Nordin Maloujahmoun, le président de l'Exécutif musulman de Belgique. Pour
preuve de cette importance, les chiffres des abattages rituels en Belgique
ces dernières années. Renaud Klee, chef de cabinet adjoint du ministre
Tavernier, explique: `Ces deux dernières années, on n'a pas de chiffres
précis. Mais si on se base sur les statistiques de 1996, 97 et 98, on peut
estimer que le nombre de moutons qui sont abattus de cette manière varie
entre 70 et 100.000´. `Cela correspond à un mouton par famille´, enchaîne le
président de l'exécutif.
Concrètement, cet abattage rituel est fait par un sacrificateur agréé.
Obligatoirement musulman, c'est lui qui tranche la gorge de l'animal de part
en part alors qu'il est toujours vivant. Selon Nordin Maloujahmoun, `il est
prouvé que si ce sacrifice est fait correctement et que les jugulaires sont
sectionnées, le sang n'arrive plus au cerveau de l'animal et il ne souffre
pas´.
Après être passé entre les mains du sacrificateur, c'est au tour des
habilleurs de passer à l'attaque. Ils enlèvent la peau et les viscères de
l'animal qui peut alors être ramené au domicile. Ces habilleurs ne sont pas
obligatoirement musulmans. `L'an dernier, des élèves de Ceria sont venus
comme habilleurs. Si on n'a pas de problème pour les sacrificateurs, trouver
des habilleurs est toujours difficile car il en faut beaucoup. Il faut
savoir qu'un bon habilleur met environ un quart d'heure par bête. Il peut
donc au mieux en faire une quarantaine par jour. Or, la demande est très
forte´, explique Nordin Maloujahmoun.
A ceux qui taxent ce rite de cruel, le président de l'Exécutif des musulmans
dit qu' `il faut comprendre que c'est une fête familiale dans laquelle on
s'unit et on se pardonne tout. Il faut s'ouvrir dans les deux sens et
comprendre l'autre. Certains ont d'ailleurs partagé leur table avec leur
voisin non musulman... Ce n'est pas une grande boucherie´.
M. Ka.
http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/1230
Régions du mercredi 12 février 2003
© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2003
Fête du mouton - Schaerbeek dénonce l'improvisation dans laquelle travaillent les communes bruxelloises
Des abattoirs "bricolés", estime Bernard Clerfayt
FRANÇOIS ROBERT
La fête du Sacrifice est terminée. L'heure des bilans viendra très bientôt, dès que les communes publieront des chiffres. Bernard Clerfayt, le bourgmestre de Schaerbeek (commune qui accueille la plus importante communauté musulmane de la Région) tire déjà un bilan très nuancé. Selon lui, les communes bruxelloises gèrent mal cette fête : C'est du bricolage. Chaque année, nous mettons sur pied des abattoirs temporaires qui répondent plus ou moins aux attentes de la communauté musulmane et aux normes de la Santé publique. On fait ce que l'on peut, plus ou moins bien.
Hier matin, dans la déchetterie de la rue Waelhem transformée à la va-vite en abattoir, il y a eu quelques couacs. Pas de sacrificateurs (chargés d'égorger les moutons selon les rites), manque d'habilleurs (ils dépouillent les bêtes). Ces problèmes ont été réglés dans la journée mais ils laissent une impression d'amateurisme. D'où la conclusion tirée par le bourgmestre schaerbeekois : Ce n'est pas aux communes à gérer ces abattages rituels. Nous ne sommes pas équipés pour ça. A Schaerbeek, nous avons dépensé 2 millions de FB pour cette fête. A Molenbeek, je crois savoir qu'ils ont mis 12 millions. Ce sont des sommes très importantes. Pourquoi les communes doivent-elles supporter ces coûts ?
Bernard Clerfayt rappelle qu'il existe une séparation claire entre l'Église et l'État. Est-ce aux communes d'organiser une procession catholique ? Est-ce aux communes de prendre en charge des sacrificateurs ? Ce sont des traditions religieuses. La religion musulmane, comme la religion catholique est reconnue. C'est à l'État fédéral de gérer ces problèmes, avec l'Exécutif musulman. Les communes sont incapables de le faire correctement.
La santé et l'hygiène chagrinent également le bourgmestre. Les interventions de Gaïa ou de Veeweyde sont révélatrices. Les abattages se déroulent souvent dans de mauvaises conditions. L'importation et l'abattage des moutons, note le bourgmestre de Schaerbeek, est entre les mains de quatre ou cinq importateurs. Lors de la fête du Sacrifice, ils font d'énormes bénéfices (les prix triplent ou quadruplent). Pourquoi l'État fédéral (Santé publique, Economie, Grandes Villes) n'imposent-ils pas à ces importateurs le soin de gérer et financer (ils en ont les moyens !) cette fête. Bricoler des abattoirs dans des grandes villes est un non-sens. C'est dans les campagnes, dans les lieux d'importation ou dans les fermes que doivent se faire les abattages. Ils se feront alors dans de parfaites conditions d'hygiène. Ils offriront de bien meilleurs services à la communauté musulmane. Hier, nous avons abattu 300 bêtes dans de mauvaises conditions. Selon nos services, nous allons récupérer dans les jours qui viennent de nombreuses peaux de moutons. Sans doute 3.000. Dix fois plus.
Bernard Clerfayt propose deux pistes. Un : gérer le circuit d'abattage par la filière économique et l'État. Deux : décharger les communes du fardeau de la Fête du mouton.·
Distribution gratuite de 1.500 pitas turques, place de la Monnaie
ALAIN GÉRARD
Au moins, aujourd'hui, j'aurai de quoi manger... Comme Marcel, abonné à la rue depuis de nombreuses années, des centaines de passants ont fait la file, ce mardi après-midi, place de la Monnaie. Et pour cause, afin de célébrer à leur manière la Fête du mouton, Prisma et Betiad, deux associations turques de la rue des Palais à Schaerbeek, ont eu l'idée d'y distribuer gratuitement des pitas. La première gère une école de devoirs pour les enfants défavorisés. La seconde, qui finance Prisma, regroupe des hommes d'affaires belges et turcs.
Par cette distribution, à base de viande de mouton, on a voulu donner une autre image de l'Aïd al-Adha, explique Abdurrahman Demir, responsable de Betiad. Une image positive de partage, de charité et de solidarité envers les plus démunis, proche du sens premier de l'Aïd al-Adha et loin des habituelles bains de sang des sacrifices. C'est aussi l'occasion de montrer aux non-musulmans que la communauté musulmane ne vit pas en ghetto, poursuit Abdurrahman Demir. Que nous sommes avant tout des Belges musulmans qui désirons prendre activement part à la vie sociale du pays.
Ce sont les commerçants turcs de Bruxelles, mais aussi de partout en Belgique (la viande venait d'Anvers) qui se sont mobilisés pour offrir le pain, le traditionnel yaourt blanc et la viande. De quoi offrir un peu plus de 1.500 pitas durant l'après-midi.
C'est une idée géniale, commente cette maman avec ses deux enfants. C'est vrai que nous, non-musulmans, on a plutôt une image négative de la Fête du mouton. Ici, grâce aussi au petit texte explicatif sur les origines et le sens de la fête distribué en même temps que la pita, on comprend mieux. Une bonne occasion, en tout cas, de l'expliquer facilement aux enfants.
C'est bien parce qu'ici, on mange une pita et pas un mouton sacrifié !, confie, très fier de son explication, Rudy, 8 ans.
Une distribution qui aura à tout le moins permis d'entamer le dialogue et de lutter contre les préjugés. Et là, il y a encore beaucoup de travail, ponctue Abdurrahman Demir. Beaucoup de pitas à distribuer...·
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