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La participation politique des allochtones en Belgique
CHARLEROI
Deux listes PS?
Il fallait bien cela pour apaiser la majorité, secouée par des sondages apocalyptiques: il y aura peut-être deux listes PS à Charleroi! La supposition est permise, puisqu'on ne connaît pas encore le sigle de la liste que conduira le révérend Père Samuel, le prêtre rebelle de Gosselies, qui compte en effet se présenter au scrutin, avec une cinquantaine d'apôtres et de disciples. Son programme n'a pas encore été publié officiellement, mais il aurait d'ores et déjà confié certains projets de réformes et mesures municipales: l'ouverture d'une permanence sociale ouverte aux possédés (lesquels pourraient le cas échéant se faire exorciser en séance publique du conseil communal!). Honnête, et adepte du «parler-vrai», il ne promet pas de faire revoir les aveugles et marcher les paralytiques, mais contribuera néanmoins à faire fermer de coûteux lits d'hôpitaux par une série de guérisons miraculeuses de routine. Des bénédictions collectives «urbi et orbi», pourront être régulièrement exécutées du haut du balcon de l'hôtel de ville. Entre autres détails, le Palais des Beaux-Arts serait revendu pour nourrir les pauvres - il est peut-être dangereux de dévoiler prématurément de si bonnes idées, que les édiles actuels pourraient s'approprier...
Les six derniers jours d'une campagne porteuse d'inconnues (XVIII)
Charleroi: la citadelle socialiste assiégée de toutes parts
Olivier Collot
A Charleroi, deux questions résument l'enjeu électoral. Un: le PS sauvera-t-il sa majorité absolue? Deux: quel sera le score personnel de Van Cau, qui avait battu le record wallon avec 29.573 voix en 1988? Jusqu'il y a quelques mois, les stratèges socialistes auraient balayé les deux interrogations d'un revers de la main. Aujourd'hui...
Première ville de Wallonie de par le nombre d'habitants, Charleroi demeure la seule à élire 51 conseillers. A Liège, par exemple, ils ne seront plus que 49. Douze listes s'y présentent: quatre, que l'on peut qualifier de «traditionnelles» (PS, PSC, PRL, Ecolos); huit qui ne font pas le poids, mais dont l'une ou l'autre pourrait cependant perturber les équilibres en cette échéance d'incertitude. On pense au Front national, qui a fait 11,9 % sur le canton (qui se confond avec la grande ville) aux dernières européennes (0,40 % en 88...), et qui rêve d'envoyer un élu à l'hôtel de ville. Gauches unies, PTB, PSN, PCN et Ligue Chrétienne Belge ne devraient faire que de la figuration, tout comme vraisemblablement la liste «Vie» de l'ancien député et ancien chef de file local du PSC, Philippe Laurent, passé «indépendant» en cours de législature. La dernière inconnue a nom Charles Boniface, prêtre catholique rebelle mieux connu sous le nom de «Père Samuel», dont les facéties pourraient séduire quelques poignées d'indécrottables fidèles.
Votes expéditifs en Hainaut pour mieux apprécier le soleil
Olivier Collot et Eric DeffetLes préférences de Charleroi...
La perte de 5 sièges par le PS carolo ne s'explique pas que par le «vote rejet» vers le FN. Les candidats ont rudement été sanctionnés par l'électorat, à commencer par J-C. Van Cauwenberghe, qui perd près de 6.000 voix (23.644 contre 29.573 en 88). Même évolution chez des échevins comme J. Van Gompel (7.120-10.849), J-P. Demacq (5.574-9.580) ou Lucien Cariat (5.153-10.673). Au PRL, le jeune Olivier Chastel (2.437 voix) dépasse de 33 voix son leader Etienne Knoops (2.404); au PSC, un autre nouveau venu, Jean Santacatterina obtient 2.258 voix en tête de liste. Pour l'anecdote, la tête de liste de «Vie», Philippe Laurent, fait 520 voix; il est battu par le père Samuel qui en fait 624.CHARLEROI
Le père Samuel perd une manche
Christian Laporte
Soutenu par ses supporters, le père Samuel, un prêtre traditionaliste en rupture de ban avec l'Église officielle n'a pas fini son pèlerinage en justice... La Cour de cassation a, en effet, tranché sur le pourvoi intenté par l'évêché de Tournai contre un arrêt de la cour d'appel de Mons qui avait considéré que la révocation par l'évêché du père-guérisseur-exorciste de Jumet ne s'était pas faite dans les règles.
En 1990, l'évêché avait révoqué le prêtre et supprimé ses émoluments pour cause de désaccords avec les préceptes de l'Eglise. Le père Samuel avait alors introduit une action en référé, estimant que c'était une procédure disciplinaire injuste. La demande du père Samuel avait été rejetée. La cour d'appel de Mons lui avait donné raison en estimant que la révocation constituait une voie de fait et que la procédure de l'évêché n'avait pas été prise de façon équitable. L'évêché a alors intenté un pourvoi en cassation. Jeudi, la Cour de cassation a estimé qu'il ne peut y avoir d'ingérence de l'Etat dans la nomination et l'installation des ministres du culte et a renvoyé l'affaire à la Cour d'appel de Liège. (C.L.)
Elections : les partis jouent à qui perd gagne
Pierre Bouillon et Jean-Pierre StroobantsLes petites listes perdent. Pour tous les scrutins, les petites formations ont été laminées.
Elle n'ont fait élire personne, et nulle part. Victimes du «vote utile», d'abord. Victimes aussi de leur éparpillement. Pour la seule élection de la Chambre, on comptait, en tout, 57 partis candidats, dont 46 non traditionnels qui récoltent, ensemble... 3,4 % des suffrages.
Le PTB-UA fait 0,5 %, Banaan, 0,7 % et les seniors de WOW, 0,8. Si l'on additionne le score des différents partis unionistes à la Chambre (BEB, BEB-Sud et Unie), on atteint 0,4 %.
Notons certains effets locaux, comme le père Samuel qui récolte 3,9 % des suffrages dans le canton de Charleroi.