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La participation politique des allochtones en Belgique


Extraits de presse sur la liste SAMUEL aux élections communales à Charleroi en 1994 et aux élections sénatoriales dans la circonscription francophone en 1995

Samuel Özdemir / Charles Boniface / "Père Samuel" a été candidat à deux reprises en Belgique sur des listes S.A.M.U.E.L. qu'il avait suscitées et qu'il menait,
  1. aux communales à Charleroi le 9 octobre 1994: 1 788 voix, 1,64%, aucun élu ( résultats officiels des communales de 1994 à Charleroi , site de la Direction générale institutions et population du Ministère belge de l'Intérieur)
  2. aux législatives (circonscription francophone du Sénat) le 21 mai 1995: 31 392 voix, 0,52%, aucun élu (résultats officiels des sénatoriales de 1995, site de la Direction générale institutions et population du Ministère belge de l'Intérieur).



Le Soir Mercredi 22 juin 1994

CHARLEROI

Deux listes PS?

Il fallait bien cela pour apaiser la majorité, secouée par des sondages apocalyptiques: il y aura peut-être deux listes PS à Charleroi! La supposition est permise, puisqu'on ne connaît pas encore le sigle de la liste que conduira le révérend Père Samuel, le prêtre rebelle de Gosselies, qui compte en effet se présenter au scrutin, avec une cinquantaine d'apôtres et de disciples. Son programme n'a pas encore été publié officiellement, mais il aurait d'ores et déjà confié certains projets de réformes et mesures municipales: l'ouverture d'une permanence sociale ouverte aux possédés (lesquels pourraient le cas échéant se faire exorciser en séance publique du conseil communal!). Honnête, et adepte du «parler-vrai», il ne promet pas de faire revoir les aveugles et marcher les paralytiques, mais contribuera néanmoins à faire fermer de coûteux lits d'hôpitaux par une série de guérisons miraculeuses de routine. Des bénédictions collectives «urbi et orbi», pourront être régulièrement exécutées du haut du balcon de l'hôtel de ville. Entre autres détails, le Palais des Beaux-Arts serait revendu pour nourrir les pauvres - il est peut-être dangereux de dévoiler prématurément de si bonnes idées, que les édiles actuels pourraient s'approprier...

Le Soir Mardi 4 octobre 1994

Les six derniers jours d'une campagne porteuse d'inconnues (XVIII)

Charleroi: la citadelle socialiste assiégée de toutes parts

Olivier Collot

A Charleroi, deux questions résument l'enjeu électoral. Un: le PS sauvera-t-il sa majorité absolue? Deux: quel sera le score personnel de Van Cau, qui avait battu le record wallon avec 29.573 voix en 1988? Jusqu'il y a quelques mois, les stratèges socialistes auraient balayé les deux interrogations d'un revers de la main. Aujourd'hui...

Première ville de Wallonie de par le nombre d'habitants, Charleroi demeure la seule à élire 51 conseillers. A Liège, par exemple, ils ne seront plus que 49. Douze listes s'y présentent: quatre, que l'on peut qualifier de «traditionnelles» (PS, PSC, PRL, Ecolos); huit qui ne font pas le poids, mais dont l'une ou l'autre pourrait cependant perturber les équilibres en cette échéance d'incertitude. On pense au Front national, qui a fait 11,9 % sur le canton (qui se confond avec la grande ville) aux dernières européennes (0,40 % en 88...), et qui rêve d'envoyer un élu à l'hôtel de ville. Gauches unies, PTB, PSN, PCN et Ligue Chrétienne Belge ne devraient faire que de la figuration, tout comme vraisemblablement la liste «Vie» de l'ancien député et ancien chef de file local du PSC, Philippe Laurent, passé «indépendant» en cours de législature. La dernière inconnue a nom Charles Boniface, prêtre catholique rebelle mieux connu sous le nom de «Père Samuel», dont les facéties pourraient séduire quelques poignées d'indécrottables fidèles.


Le Soir Lundi 10 octobre 1994

Votes expéditifs en Hainaut pour mieux apprécier le soleil

Olivier Collot et Eric Deffet

(...) les opérations se sont déroulées sans incident et presque à la hâte tant en ville (où le marché dominical et les estaminets du centre ont fait recette) que dans la périphérie, où les électeurs souhaitaient manifestement en terminer au plus vite pour goûter de cette journée exceptionnellement printanière. Un vote qui n'est pas passé inaperçu: celui du Père Samuel, le prêtre rebelle (et candidat) de Gosselies, venu glisser ses bulletins dans les urnes en compagnie d'une procession de fidèles...


Le Soir Mardi 11 octobre 1994

Les préférences de Charleroi...

La perte de 5 sièges par le PS carolo ne s'explique pas que par le «vote rejet» vers le FN. Les candidats ont rudement été sanctionnés par l'électorat, à commencer par J-C. Van Cauwenberghe, qui perd près de 6.000 voix (23.644 contre 29.573 en 88). Même évolution chez des échevins comme J. Van Gompel (7.120-10.849), J-P. Demacq (5.574-9.580) ou Lucien Cariat (5.153-10.673). Au PRL, le jeune Olivier Chastel (2.437 voix) dépasse de 33 voix son leader Etienne Knoops (2.404); au PSC, un autre nouveau venu, Jean Santacatterina obtient 2.258 voix en tête de liste. Pour l'anecdote, la tête de liste de «Vie», Philippe Laurent, fait 520 voix; il est battu par le père Samuel qui en fait 624.


Le Soir Samedi 22 octobre 1994

CHARLEROI

Le père Samuel perd une manche

Christian Laporte

Soutenu par ses supporters, le père Samuel, un prêtre traditionaliste en rupture de ban avec l'Église officielle n'a pas fini son pèlerinage en justice... La Cour de cassation a, en effet, tranché sur le pourvoi intenté par l'évêché de Tournai contre un arrêt de la cour d'appel de Mons qui avait considéré que la révocation par l'évêché du père-guérisseur-exorciste de Jumet ne s'était pas faite dans les règles.

En 1990, l'évêché avait révoqué le prêtre et supprimé ses émoluments pour cause de désaccords avec les préceptes de l'Eglise. Le père Samuel avait alors introduit une action en référé, estimant que c'était une procédure disciplinaire injuste. La demande du père Samuel avait été rejetée. La cour d'appel de Mons lui avait donné raison en estimant que la révocation constituait une voie de fait et que la procédure de l'évêché n'avait pas été prise de façon équitable. L'évêché a alors intenté un pourvoi en cassation. Jeudi, la Cour de cassation a estimé qu'il ne peut y avoir d'ingérence de l'Etat dans la nomination et l'installation des ministres du culte et a renvoyé l'affaire à la Cour d'appel de Liège. (C.L.)


Le Soir Mardi 23 mai 1995

Elections : les partis jouent à qui perd gagne

Pierre Bouillon et Jean-Pierre Stroobants
(...)

Les petites listes perdent. Pour tous les scrutins, les petites formations ont été laminées.

Elle n'ont fait élire personne, et nulle part. Victimes du «vote utile», d'abord. Victimes aussi de leur éparpillement. Pour la seule élection de la Chambre, on comptait, en tout, 57 partis candidats, dont 46 non traditionnels qui récoltent, ensemble... 3,4 % des suffrages.

Le PTB-UA fait 0,5 %, Banaan, 0,7 % et les seniors de WOW, 0,8. Si l'on additionne le score des différents partis unionistes à la Chambre (BEB, BEB-Sud et Unie), on atteint 0,4 %.

Notons certains effets locaux, comme le père Samuel qui récolte 3,9 % des suffrages dans le canton de Charleroi.


Le Père Samuel et Jean-Claude Van Cauwenberghe

Certains membres du Parti socialiste ont été mis en cause pour leurs liens et leur complaisance envers le père Samuel, parmi lesquels Jean-Claude Van Cauwenberghe, à l'époque ministre-président de la Région wallonne et ancien bourgmestre de Charleroi, qui avait pris la parole en décembre 2001 à l'invitation du prêtre pour l'ouverture au public des portes l'église Saint-Antoine-de-Padoue (qui appartenait précédemment aux franciscains) à Montignies-sur-Sambre en déclarant notamment « Je tiens ici à saluer l'extraordinaire disponibilité du père Samuel pour écouter les détresses de chacun et tenter de les soulager à sa façon ». Le quotidien Le Soir commentait ainsi l'attitude de "Van Cau": « A défaut de montrer que le guérisseur de Gosselies est un pourvoyeur de fonds du PS local, on sait qu'il en est un des... fidèles serveurs de voix, lui qui, depuis 1994, appelle ses ouailles à voter socialiste. »[1],[2]. La Libre Belgique était quant à elle plus précise: « les deux hommes entretiennent des1 relations plus ou moins amicales depuis les élections communales de 1994. Le Père Samuel avait alors créé l'événement en annonçant son retrait de la course et en demandant à ses admirateurs de voter pour Van Cau. Même si cela ne représentait finalement que peu de voix (entre 1 000 et 1 500), c'est le genre de geste qu'un politicien peut difficilement oublier. »[3].

  1. Stéphanie Hotton, Christian Laporte, Luc Delfosse, "Le prêtre controversé a inauguré «sa» propre église à Montignies-sur-Sambre - Van Cau chez le père Samuel", Le Soir 10 décembre 2001
  2. Au conseil communal de Charleroi, "Le bourgmestre n'a pas voulu se justifier sur sa participation à l'inauguration du couvent des Récollets de Montignies-sur-Sambre.", in: D.A, "Le père Samuel au conseil - Les Verts dénoncent le financement des oeuvres du père par l'extrême droite", La Dernière Heure (éd. Charleroi) 22 décembre 2001
  3. Pascal André, "Le grand retour du Père Samuel", La Libre Belgique 7 décembre 2001