Polémique sur les écoles islamiques aux Pays-Bas

"La secrétaire d'Etat Adelmund (Education) veut que l'Inspection scolaire et le Ministère public entament à court terme une enquête approfondie sur l'enseignement primaire islamique aux Pays-Bas", annonce le Telegraaf dans son grand article à la une. "Au moins dix des 32 écoles islamiques du pays sont soupçonnées d'inciter les élèves musulmans à la haine contre la société occidentale et à la discrimination. Il s'avère en outre qu'un grand nombre de ces écoles sont financées par l'Arabie Saoudite et qu'elles entretiennent des liens étroits avec des organisations fondamentalistes." "'Je ne veux pas qu'ils touchent à nos enfants', a déclaré une Adelmund profondément choquée hier soir, durant le programme télévisé NOVA. 'Ceci n'est pas bon pour nos enfants. Cela incite à la haine. S'ils dépassent les bornes, ils peuvent s'attendre à des mesures'." "Selon Adelmund, ces écoles foulent aux pieds l'article anti-discriminatoire de la Constitution néerlandaise. La secrétaire d'Etat exige en outre que les 32 écoles islamiques des Pays-Bas fassent cours en néerlandais." "Le service de la sûreté nationale, le BVD, présentera demain un ample rapport sur l'enseignement islamique controversé aux Pays-Bas" (également Trouw p.1, de Volkskrant p.1, Algemeen Dagblad p.5).

L'ensemble de la presse développe le thème des écoles où l'on inciterait les jeunes musulmans à la haine contre la société occidentale, une allégation que l'organisation des écoles islamiques ISBO réfute catégoriquement, comme le note le Trouw à la une. "La Deuxième Chambre veut que les autorités interviennent si les écoles poussent à la haine ou à la discrimination", note le même Trouw en page 3. "L'Etat peut mettre fin à leur financement, et fermer l'école, à la limite. La plupart des partis politiques ont approuvé l'annonce de la secrétaire d'Etat à l'Education, Adelmund (PvdA), qu'elle interviendrait sérieusement auprès d'écoles islamiques bénéficiant de fonds saoudiens et incitant dans leurs leçons ou par le biais du matériel pédagogique à la haine contre les impies" (également de Volkskrant p.3, De Telegraaf p.3, Algemeen Dagblad p.3, avec une carte des 35 écoles primaires islamiques des Pays-Bas). Pour l'éditorialiste du Volkskrant, "c'est à l'Inspection qu'il incombe de veiller à la bonne qualité de l'enseignement". "Dans la pratique, elle ne le fait guère. C'est pour cela qu'Adelmund est manifestement surprise maintenant." Le journal de centre-gauche juge nécessaire d'enquêter sur la possible infiltration des écoles islamiques par "des extrémistes de pays comme le Pakistan, l'Afghanistan, la Libye, l'Iran et l'Arabie Saoudite". "Car c'est un fait que des fondamentalistes de ces pays essaient d'exercer une influence sur les musulmans des Pays-Bas. Les subventions des pays islamiques mentionnés entravent l'intégration des musulmans dans la société néerlandaise." "Adelmund a raison", titre l'Algemeen Dagblad au-dessus de son commentaire. "Les règles sont claires. Quand on ne les respecte pas, d'autres mesures s'imposent. Sans réserve." "Il est grand temps que les autorités renforcent le contrôle exercé sur les organisations musulmanes, comme les écoles islamiques, pour éviter le fondamentalisme", estime aussi le Telegraaf.

"Selon le BVD [Sûreté de l'Etat, DST], les écoles islamiques n'incitent pratiquement pas à la haine contre le monde occidental", rapporte le Volkskrant (p.3). "Il y a bien des contacts avec des organisations radicales, mais on surestime leur influence." "Le BVD a étudié les signaux selon lesquels certaines écoles musulmanes inciteraient à la haine contre la société occidentale. Ce n'est pas le cas dans la plupart des écoles, selon le rapport De democratische rechtsorde en islamitisch onderwijs [Etat de droit démocratique et enseignement islamique]. On s'efforce de préserver sa propre identité ethnique et/ou religieuse, mais certaines écoles protestantes en font de même." "L'enquête s'est concentrée sur les 32 écoles primaires islamiques (six mille élèves au total). Il n'y a pratiquement pas encore d'enseignement islamique secondaire et supérieur" (également Trouw pp.1 et 13, De Telegraaf p.7). "Les politiques doivent éviter de monter les gens les uns contre les autres, dans la discussion sur les allochtones", relève l'Algemeen Dagblad à la une. "Ils risquent de tomber dans 'l'hystérie de l'islam et de l'intégration des musulmans'. C'est ce qu'a déclaré le ministre Van Boxtel (Grandes villes et Intégration, D66) hier à Leeuwarden, lors de l'inauguration d'un immeuble destiné à diverses instances de promotion de l'intégration. 'D'autres partis jouent maintenant au petit soldat : qui inventera les peines les plus lourdes, quel groupe est notre plus grand ennemi ? C'est comme ça qu'on monte les gens les uns contre les autres. Il ne faut pas balayer notre tolérance de la table parce que les élections approchent, et ne pas profiter de peurs injustifiées en brandissant des épouvantails', a estimé le ministre."

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? Danièle LEBRUN DE JETTE

Concernant une autre question qui a été présentée il y a quelques jours à propos du foulard... je voudrais savoir pourquoi, alors que la religion musulmane a été reconnue en Belgique depuis 1974, il n'y a tj pas d'école musulmane en Belgique, à part l'école primaire du Cinquantenaire, je crois que c'est la seule qui existe alors qu'il y a des lycées maimonides, protestants, l'école juive et toutes sortes d'autres écoles d'autres confessions... pourquoi n'y a-t-il pas d'écoles musulmanes ?

Betty CLEEREN

Il n'y a effectivement qu'une seule école islamique à bxl, il s'agit de l'école primaire El Ghazali, hébergée dans les locaux de la Grande Mosquée dans le parc du Cinquantenaire. Le pouvoir organisateur de cette école libre et privée est une association de parents d'élèves, constituée en a.s.b.l. Elle est donc financée en grande partie par les contributions des parents et par des dons offerts à la communauté musulmane à l'occasion par exemple du ramadan ou d'autres festivités religieuses islamiques. Depuis longtemps, elle se sent à l'étroit dans les murs de la Mosquée et aimerait s'établier ailleurs, mais les autorisations semblent difficiles à obtenir: certaines communes ne veulent pas d'une école islamique sur leur territoire, d'autres refusent l'obtention d'un permis de bâtir de nouveaux bâtiments,argumentant de possibilité de troubles du voisinage, problèmes de circulation ou encore inaccessibilité par transports en commun par exemple. la création d'un établissement d'enseignement secondaire islamique est un vieux projet cher à la communauté musulmane et à l'exécutif des musulmans de Belgique, mais celui-ci a d'autres chats à fouetter et puis, comme toujours, il manque le nerf de la guerre. L'école secondaire devrait, elle aussi, être financée par des dons. Mais les donnateurs , la plupart du temps, exigent soit un droit de regard, mettant ainsi en péril l'indépendance de l'école et provoquant la méfiance des autorités belges, soit refusent de donner tant qu'il n'y a pas de réalisation concrète; or, il ne peut pas y avoir de concret tant qu'il n'y a pas eu de dons, c'est un cercle vicieux...D'un autre côté,à l'heure où on essaie de faire éclater les "ghettos", srait-ce une si bonne idée de concentrer les élèves musulmans en un seul établissement scolaire fermé à toute autre culture ou philosophie???????

http://www.rnw.nl/news/news.html#3785589

Radio Netherlands

Hilversum, Tuesday 28 October 2003 09:00 UTC

Dutch conservatives want stricter laws for Islamic schools

Conservative MP Ayaan Hirsi Ali says her party, the VVD, wants to see stricter legislation governing Islamic schools. The conservatives claim these schools teach children to discriminate against women, homosexuals and migrants. She made her remarks during a parliamentary debate on a new integration bill put forward by Immigration Minister Rita Verdonk. Most parties support the minister's plans, but the left-wing opposition has criticised plans to make migrants pay part of the cost of their integration courses. They argue this will force many people into debt.

Volontiers plus d'écoles islamiques, mais moins loin de la maison

Alors qu'il existe déjà 47 écoles islamiques aux Pays-Bas, dont un quart ont des problèmes faute d'un nombre suffisant d'élèves, une étude de l'Institut des sciences sociales appliquées (ITS) de l'Université Radboud à Utrecht vient d'annoncer qu'il existe une demande pour une centaine d'écoles de ce type, mais qu'"une partie des écoles qui ont actuellement des problèmes se trouve dans le mauvais quartier".

Selon le quotidien chrétien Trouw (20/03/2006), "D'une enquête menée parmi des dizaines de milliers de familles, il ressort que 30% des parents turcs et marocains d'enfants entre zéro et onze ans enverraient de préférence leur enfant dans une école islamique, à condition qu'elle se trouve dans le quartier. Quans la distance de la maison à l'école devient trop grande, les parents musulmans choisissent quand même une école publique ou chrétienne. Actuellement, les écoles se voient encore souvent attribuer par les communes des bâtiments situés dans un quartier où il n'y a pas besoin d'école islamique."

Source: http://www.trouw.nl/deverdieping/opvoeding_onderwijs/article252962.ece (présentation-traduction P.Y. Lambert 20/03/06)

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