1998: Un maire mexicain pour los Angeles ?  

Les Mexicains qui résident légalement à l'étranger peuvent, depuis la fin mars, demander la nationalité de leur nouveau pays sans perdre leur nationalité mexicaine. Ceci a de grandes conséquences pour les Etats-Unis, où on estime le nombre de personnes originaires du voisin du sud à vingt millions, dont quatre à cinq millions de résidents légaux.

Cette loi a été approuvée en 1996 par les députés mexicains. Les Mexicains qui résident légalement aux Etats-Unis peuvent maintenant demander la nationalité américaine sans devoir totalement rompre avec leur passé.

Conséquence directe, le nombre d'électeurs hispanophones pourrait augmenter notablement dans de nombreuses grandes villes.

"Si des dizaines ou des centaines de milliers de Mexicains décident de devenir citoyens américains, les conséquences en seront énormes", écrit Jorge Ramos Avalos, un Mexicain qui vit à Miami, dans le journal Reforma. "Des villes comme Los Angeles, Chicago, San Antonio et Homestead pourraient avoir des maires portant des noms comme Hernandez, Lopez, Perez et Sanchez", écrit-il.

La loi mexicaine n'a pas été accueillie d'une manière unanimement positive à Washington. Les Américains ne peuvent combiner la nationalité américaine avec celle d'un autre pays que dans une mesure très limitée.

source: De Morgen (Bruxelles), 21/03/1998


ELECTIONS PRIMAIRES ET REFERENDUMS EN CALIFORNIE

Les Latinos constituaient, lors des élection primaires (préalable à celles de novembre prochain) du 2 juin dernier, quelques 12% des électeurs californiens, soit deux fois plus qu'il y a quatre ans (6% en 1994, 8% en 1996). Néanmoins, le Los Angeles Times (4/6/98) a souligné que ce pourcentage devait être comparé avec celui des Latinos dans la population californienne, soit 29,4%.

En même temps que les élections étaient organisés des référendums sur plusieurs propositions, dont la suppression des écoles bilingues pour les enfants ne maîtrisant pas suffisamment l'anglais. D'après le sondage à la sortie des urnes du L.A. Times et de CNN, 63% des Latinos ont voté contre cette "proposition 227", qui a néanmoins été adoptée par 61% des électeurs. Sitôt le résultat du vote connu, plusieurs organisations ont décidé de porter le débat devant les tribunaux.

Lors d'autres référendums, dans le passé récent, les Latinos avaient également voté à contre-courant, notamment pour les Propositions 187, supprimant l'aide sociale pour les immigrés clandestins, et 209, supprimant l'"affirmative action" (discrimination positive). Cette année, le vote latino semble avoir par contre été décisif dans le rejet de la Proposition 226 qui avait pour objectif de limiter le soutien financier des organisations syndicales aux partis. Cette mesure visait les syndicats traditionnellement alliés au Parti Démocrate. La Proposition n'a été rejetée que de justesse, par 53,5% des voix contre 46,% (AFP 3/6/98).

D'après le dirigeant d'un groupe de pression latino, "Maintenant, nous avons seulement besoin convaincre les électeurs de devenir beaucoup plus actifs. C'est alors que nous ferons la différence." (L.A. Times 4/6/98).

Pour la première fois néanmoins, plusieurs politiciens latinos ont été investis par les électeurs de leur parti comme candidats à des postes importants au niveau de l'Etat de Californie. Selon un groupe de pression latino de San Francisco, 7 sièges du Sénat californien sur 20 ont des candidats latinos, et 25 sièges de l'Assemblée californienne sur 80. Le nombre d'élus latinos pourrait augmenter de 20% lors des élections de novembre prochain.

Le sondage à la sortie des urnes a montré que les électeurs latinos étaient plus jeunes, moins riches et d'un niveau d'instruction plus faible que la moyenne. Par ailleurs, près d'un tiers votaient pour la première fois à une élection primaire. La plupart des Latinos sont inscrits comme électeurs du Parti Démocrate, qui est dans l'opposition depuis 16 ans en Californie, mais les commentateurs insistent sur la diversification politique de cet électorat, tant vis-à-vis des deux partis que de choix politiques plus spécifiques, notamment à l'occasion de référendums. Il y a également des différences selon la durée de la présence aux Etats-Unis: la communauté "latino" compte à la fois des Californiens "de souche", dont les familles étaient présentes lors de l'annexion de cette province mexicaine au XIXème siècle, des immigrés de la troisième ou quatrième génération, et des immigrés de fraîche date, nés au Mexique ou dans d'autres pays d'Amérique latine.

 

MEXIQUE

Des Mexicains redeviennent... mexicains

Suite à l'adoption de la nouvelle législation sur la double nationalité (voir supra), une centaine de personnes ont réintégré, lors d'une cérémonie publique à Mexico, la nationalité mexicaine qu'ils avaient perdue en acquérant une autre nationalité. Il n'est néanmoins pas prévu que les Mexicains résidant à l'étranger bénéficient de droits politiques aux élections mexicaines. (Source: BBC World Service 4/6/98)

 

Le parti au pouvoir au Mexique déplore le référendum californien

Le Parti Révolutionnaire Institutionnel a exprimé sa préoccupation suite aux résultats du référendum californien sur la Proposition 227 (cf. supra). D'après le PRI, les enfants de millions de personnes d'ascendance latino-américaine, en particulier des Mexicains, riquent de perdre un de leurs principaux modes d'identification avec leurs pays. Le PRI a par ailleurs déclaré son opposition à toute forme de discrimination envers l'identité mexicaine, et a exprimé son soutien aux efforts déployés par les Mexicains de Californie pour préserver leur culture.

Source: BBC World Service 5/6/98


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