SAINT-JOSSE-TEN-NOODE |
POUR UNE GESTION MULTICULTURELLE A SAINT-JOSSE-TEN-NOODE
Pierre-Yves LAMBERT, texte non diffusé, octobre 1994
1. statistiques officielles par nationalités
Belges | 8.882 | 41,5% |
originaires de Turquie | 4.431 | 20,7% |
Marocains | 3.798 | 17,7% |
Italiens | 828 | 4,1% |
Français | 559 | 2,6% |
Espagnols | 470 | 2,2% |
Zaïrois | 411 | 1,9% |
divers pays arabes | 304 | 1,4% |
divers pays dAfrique noire | 229 | 1,1% |
Européens de lEst | 217 | 1,0% |
TOTAL | 21.420 | 100,0% |
2. Commentaires
Les statistiques officielles de population ne peuvent pas être légitimement utilisées pour déterminer limportance numérique des divers groupes ethniques. Elles ne revêtent quun intérêt politique lié à la répartition entre électeurs et non-électeurs. Ainsi, pour les élections communales doctobre 1994, lélectorat potentiel aurait représenté quelques 15.696 personnes, dont 46% de "Belges" et 54% de "non-Belges", si les droits politiques communaux étaient fondés non sur la nationalité, mais sur la résidence. D'année en année, la population globale de Saint-Josse est en diminution, mais le pourcentage de "Belges" se maintient, en partie probablement grâce aux nombreuses acquisitions de nationalité, 403 pour la seule année 1992.
3. Pour une véritable politique multiculturelle à Saint-Josse
Pourquoi se soucier de limportance numérique des groupes ethniques à Saint-Josse, au-delà de laspect électeurs/non-électeurs? Parce que, dans une commune où aucun groupe ethnique nest majoritaire, la gestion de tous les patrimoines culturels doit être envisagée sérieusement par le pouvoir communal, et pas seulement ceux des deux communautés officiellement reconnues dans la Région de Bruxelles-Capitale, lesquelles ne représentent d'ailleurs même pas 40% de la population totale.
Une prise en charge par le pouvoir communal de cette gestion multiculturelle simpose dautant plus quil y a risque de voir se maintenir ou simplanter diverses institutions liées à des régimes ou à des partis qui ont pour objectifs le renforcement du chauvinisme ethnico-politique (Loups Gris turcs), du conservatisme religieux (Milli Görüsh, branche extérieure du parti islamiste turc Refah; Rabita, ligue musulmane contrôlée par lArabie Séoudite), de lallégeance à un état fort (réseau de mosquées Diyanet, dépendant du ministère des cultes de Turquie) ou à un monarque autoritaire (Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à létranger).
Actuellement, la plus grande confusion semble régner au sein des administrations compétentes belges quant à la politique à suivre dans ce domaine. Par exemple, on a appris par la presse, après les incidents de janvier 1994 entre chauvinistes turcs et forces de lordre, que les Loups Gris avaient reçu des subsides de la Communauté française. En 1993, un voyage au Maroc a été organisé par un service communal de Saint-Josse et des associations qui lui sont proches, voyage en partie financé par la Fondation Hassan II.
Dans ce domaine, il importe de mettre fin à la pratique des nominations partisanes adoptées pour la gestion du culte musulman ( ex-Conseil des Sages) comme pour les conseils consultatifs non élus (Commission mixte du conseil régional bruxellois, ex-Commission consultative des populations dorigine étrangère de la Communauté française). Le champ libre laissé aux interventions extérieures (Centre Islamique du Cinquantenaire entre 1974 et 1991) ne constitue pas non plus une solution politiquement acceptable, pas plus que la confusion organisée par la Communauté française au sein de la Fréquence arabe de Bruxelles.
Seules des institutions démocratiques fondées sur des élections libres et transparentes, au niveau communal, intercommunal ou régional, peuvent rendre possible une politique multiculturelle efficace et compatible avec le socle de cohabitation minimal entre les divers groupes ethniques présents en région bruxelloise. Concrètement, on pourrait envisager la création de conseils culturels gérés démocratiquement par les personnes se reconnaissant dans le groupe ethnique concerné, sans considération de nationalité.
La commune de Saint-Josse a souvent joué le rôle de pionnière par rapport à ses grandes soeurs bruxelloises, et la composition de sa population la désigne tout naturellement comme la commune-pilote idéale pour expérimenter cette gestion démocratique de la multiculturalité. Ce dautant plus que le prochain conseil communal représentera moins de la moitié de ses administrés en âge de voter...
Saint-Josse-ten-Noode
(27 sièges, 6 échevins + 1 échevin flamand, majorité
PS-PSC-PRL-SP-CVP)
population par nationalité (I.N.S. au 1er janvier)
date | Belges | Turcs | Marocains | Italiens | Espagnols | Portugais | Zaïrois | Pop.tot. |
1979 | 12.222 (54,5%) | 2.304 (10,3%) | 2.664 (11,9%) | 1.661 (7,4%) | 840 (3,7%) | 198 (0,9%) | 22.409 (100%) | |
1995 | 9.231 (42,1%) | 3.904 (18,1%) | 3.761 (17,5%) | 785 (3,6%) | 443 (2,1%) | 209 (1%) | 21.522 (100%) | |
1998 | 10.877 | 3.323 | 3.375 | 724 | 421 | 220 | 337 |
élection du 25 mars 1979 au conseil consultatif (il n'y a plus eu d'élections par la suite)
liste 1 (CLOTI) | liste 2 | liste 3 | liste 4 | Total | |||
votes de liste | 105 | 96 | 63 | 21 | 289 | ||
votes de préf. | LAWRIZY Ahmed | 29 | MOUSTAHFID Abderr. | SAHBAZ Ismaïl | ALVAREZ M. | 40 | 368 |
SMAHI Abdesselam | 25 | SANTILLAN V. | 6 | ||||
KARGIN O. | 5 | SOGUT Ahmet | 18 | ||||
EDE Ahmet | 31 | KAYGISIZ Mehmet | 12 | ||||
ANASTASI Agatina | 31 | SARIGÖZ Adil | 1 | ||||
TERZO Francesco | 17 | DAID Khelifa | 3 | ||||
MACAI Adrian | 16 | MESSAOUDI M. | 15 | ||||
GARCIA GARCIA B. | 12 | DUI Giuseppina | 2 | ||||
MOHAMED Ben Moh. | 6 | ||||||
YOUSSFI Driss | 12 | ||||||
ERSAHIN M. | 16 | ||||||
PALA M. | 3 | ||||||
MODONUTTI Sergio | 26 | ||||||
URFALI M. | 12 | ||||||
MOLA N. | 1 | ||||||
TERZO Giuseppe | 8 | ||||||
CASTRONOVO Santo | 29 | ||||||
BEN ABDELLAH M. | 5 | ||||||
Total | 380 | 96 | 63 | 118 | 657 |
Lors des élections au conseil consultatif des immigrés de Saint-Josse en 1979, la liste des électeurs comptait 5.377 personnes, soit 763 en plus qu'aux élections de 1976 (4.696). Seuls 709 électeurs ont participé aux élections de 1979, soit 13,2% de l'électorat, contre 814 (17,3%) en 1976. 14% des électeurs italiens potentiels, 11% des Espagnols et 5% des Français ont participé au scrutin, contre 23% des Turcs et 21% des Marocains. Quatre listes étaient en présence, deux multinationales et deux mononationales, ces dernières (une turque et une marocaine) n'ayant présenté qu'un candidat chacune. Il y avait 28 candidats et 26 sièges à pourvoir, tous les candidats ont donc été élus, sauf Adil SARIGÖZ et Giuseppina DUI qui sont devenus suppléants pour la liste n°4.
Le conseil consultatif de 1979-1982 fut le dernier à être élu directement. Le conseil de 1982-1985 fut désigné par le collège des bourgmestre et échevins en fonction des candidatures présentées par les associations. C'est dans ce dernier conseil que siégea Khalil ZEGUENDI.
En 1976 et 1982, il n'y a eu aucun candidat allochtone (même communautaire) aux élections communales à Saint-Josse, même sur la liste "pro-immigrée" Démocratie sans frontières.
Liste SJTN en 1994 (PS-PSC) 253 voix pour la liste, 2.482 voix de préférence, 16 élus chiffre d'éligibilité: 2754 |
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candidats (ordre liste initiale) | voix | transferts | Total | élus | suppléants |
Guy CUDELL | 1.595 | 1.159 | 2.754 | 1er | |
Jean DEMANNEZ | 521 | 2.233 | 2.754 | 2ème | |
Hubert DRADIN (PSC) | 174 | 656 | 830 | 3ème | |
Pascalette WIGNY-SCHEYVEN (PSC) | 172 | 5ème | |||
Jean SAUWEN | 97 | 10ème | |||
Jean-Pierre LAMMERANT (PSC) | 121 | 7ème | |||
Josée VANDENBEMDEN | 152 | 6ème | |||
Willy VANDERKEERSEN (PSC) | 31 | 2.723 | 2.754 | 1er | |
Kathy WELKENHUIZEN | 77 | 13ème | |||
Anne-Sylvie MOUZON | 101 | 8ème | |||
Olivier DALOZE (PSC) | 30 | 1.325 | 1.355 | 2ème | |
Simone RIMBOUT | 34 | 6ème | |||
Dominique NUYDT | 79 | 12ème | |||
Robert-Charles SCHOCHAERT | 24 | 11ème | |||
Charles DEWIT | 49 | 15ème | |||
Luce HAUTIER | 31 | 8ème | |||
Viorica ILIESCU | 41 | 5ème | |||
Monique BOSSE | 53 | 14ème | |||
Luc FREMAL | 101 | 9ème | |||
Jean GIGOT (PSC) | 47 | 3ème | |||
Jean-Louis BAUSIERE | 25 | 10ème | |||
Nicole MONTOISY | 48 | 16ème | |||
Pierre ANSAY (PSC; Ecolo en 1988) | 30 | 9ème | |||
Abdeslam SMAHI | 176 | 4ème | |||
Jean-Pierre MARSANI | 32 | 7ème | |||
Christiane DEVILLE | 91 | 11ème | |||
Michel MANGNAY | 46 | 4ème | |||
Total | 2.482 | 16 élus | 11 suppl. |
La liste SJTN de 1994 était conduite par le bourgmestre
Guy CUDELL (décédé en 1999, échevin de 1947 à
1953, bourgmestre de 1953 à 1999). Elle rassemblait le PS et le PSC
et avait obtenu 16 sièges sur 27. L'échevin flamand (SP) Jules
SPOOREN, candidat de la liste SJTN en 1988, menait une liste de cartel flamand
(PLU), comprenant des candidats SP, CVP, VU, WOW (parti des pensionnés)
et indépendants, dans le but principal d'empêcher le Vlaams
Blok de présenter une liste qui aurait risqué de faire
disparaître la représentation flamande au conseil communal (1982:
1 élu Kartel, 1988: 1 élu SP sur la liste SJTN + 2 élus
CVP sur la liste d'extrême-droite SJ2000, ex-UDRT-RAD). Seul Monsieur
SPOOREN avait été élu, un candidat CVP ayant été
coopté au CPAS. Le nouveau bourgmestre, Jean DEMANNEZ, a largué
le PSC de sa liste, lui préférant le PRL, et y a
réintégré Jules SPOOREN.
élections communales de 1994 | I. | II. | III. | IV. | ||
SMAHI Abdesselam (LB) élu | 25/27 | 176 | 3 | 6,4% | ||
MANTRACH Jaouad (Ecolo) élu | 2 | 36 | 4 | 7,7% | ||
AZMANI MATAR Zohra (PLU) | 7 | 30 | 6 | 9,2% | ||
BGHIEL Souljeman (PLU) | 11 | 18 | 0 | |||
BERJAMY Jamila (Ecolo) | 19 | 17 | 0 | |||
NIJAR Mohamed (PLU) | 24 | 17 | 0 | |||
EL GHRICH Najat (PTB-PVA) | 1 | 17 | 0 | |||
AJHIR Myriam (PH-HP) | 4 | 4 | 0 |
Voix cumulées: 263 à 315 (4,7% à 5,6%). A Saint-Josse, le cartel flamand PLU (PLUralistisch en sociaal) a obtenu un siège avec 326 voix (5,8%). D'après un comptage effectué par nos soins à la demande d'un candidat, il y avait à Saint-Josse, pour les élections régionales de mai 1995, 679 électeurs d'origine arabe (9,5%), 340 d'origine turque (4,8%) et 151 (2,1%) d'origines extracommunautaires diverses (Africains, Asiatiques, Indo-Pakistanais), soit au total 1.170 électeurs sur 7.123 (16,4%). Si les droits politiques communaux étaient fondés non sur la nationalité, mais sur la résidence, lélectorat potentiel aux communales aurait représenté quelques 15.696 personnes, dont 46% de " Belges " et 54% de " non-Belges ".
A lui seul, Abdesselam SMAHI (né en 1953 au Maroc), employé communal, a récolté 3,1% de tous les suffrages valables et obtenu plus de voix que tous les échevins sortants (PS, PSC, PRL et SP), à l'exception de Jean DEMANNEZ (PS). Il faut noter que ce candidat avait appelé ses électeurs à voter également pour Guy CUDELL, bourgmestre sortant et reconduit, lequel a, d'après de nombreux observateurs, recueilli de très nombreux votes de Belges issus de l'immigration. Cet élu socialiste d'origine marocaine travaillait comme employé communal. Afin de pouvoir surmonter cette incompatibilité légale, le bourgmestre Guy CUDELL lui a trouvé un nouvel emploi à la Compagnie intercommunale Bruxelloise des Eaux, dont il assumait la présidence du Comité de Gestion.
La présence d'un candidat d'origine maghrébine avait suscité des réserves de la part de certains membres du PS, bien qu'Abdesselam SMAHI soit membre de ce parti depuis de nombreuses années. Son résultat inattendu a suscité des réactions très négatives de la part de l'"aile droite" du PS de Saint-Josse qui a un moment eu peur de perdre un demi-échevinat (trois ans sur six) promis avant les élections au profit de ce nouveau venu. Un échevin PS nous a à ce sujet déclaré, quelques jours après les élections "s'il veut devenir échevin, Abdesselam devra d'abord apprendre à lire et à écrire"... Ce résultat a par contre suscité une certaine fierté parmi de nombreux jeunes, notamment des animateurs des maisons de jeunes communales, qui ont estimé qu'il était le symbole d'une nouvelle réalité socio-politique dans la commune, dont il faudra tenir compte lors des prochaines échéances électorales, ce d'autant plus que le nombre d'électeurs d'origine extracommunautaire est en constante augmentation à Saint-Josse, au contraire de la population "autochtone".
Deux membres du PS de Saint-Josse, qui l'avaient quitté quelques mois avant les élections, après le rejet de leur candidature, se sont présentés sur d'autres listes mais dans des communes voisines: Khalil ZEGUENDI (FDF, Schaerbeek, élu) et Farid KESSAS (MERCI, Bruxelles, non élu). En 1988 déjà, la candidature de Monsieur ZEGUENDI avait été rejetée par le comité du PS local, qui craignait d'effaroucher ses électeurs traditionnels à une époque où le nombre de "nouveaux Belges" ne pesait pas encore suffisamment sur le plan électoral...
Après moultes tergiversations, MERCI n'a finalement pas déposé de liste à Saint-Josse. Guy CUDELL craignait d'ailleurs de perdre une partie de son électorat potentiel au profit d'une telle liste et, en février 1994, un sondage commandé par lui mentionnait MERCI dans 4 questions sur 7:"si demain il y avait des élections communales, pour quel parti voteriez-vous?" (8 possibilités, dont "liste présentée par des Belges d'origine étrangère, liste "MERCI"), "si la liste que vous avez choisie comportait 1 ou 2 candidats étrangers naturalisés belges, voteriez-vous pour elle?", "Si les autres listes comportaient des candidats étrangers naturalisés belges, voteriez-vous pour une de ces listes? Pour laquelle?" et enfin "Pour quelles listes ne voteriez-vous certainement pas?". D'après des informations recueillies auprès de membres du PS local, ce sondage répondait également aux craintes, exprimées par certains militants socialistes (comme en 1988), de perdre des voix d'électeurs autochtones au cas où la liste du bourgmestre aurait comporté un ou des candidats d'origine maghrébine ou turque.
Le médiocre score des candidats d'origine maghrébine sur la liste PLU a constitué une déception pour l'échevin SP Jules SPOOREN, tête de liste et unique élu, qui s'était personnellement engagé en faveur de leur présence sur cette liste de cartel flamand (SP - CVP - VU - WOW - indépendants). Le bourgmestre CUDELL avait d'ailleurs fait part de ses inquiétudes, pendant la campagne, quant à un éventuel bon résultat de Zohra AZMANI MATAR (née en 1956), candidate francophone d'origine marocaine sur cette liste, craignant que le candidat de sa propre liste ne pâtisse de cette concurrence féminine. Il semble que les deux autres candidats d'origine maghrébine de cette liste, Souljeman BGHIEL (né en 1970), étudiant en management hôtelier, et Mohamed NIJAR (né en 1952), comptable, n'ont pas mené de campagne personnelle.
Ecolo a fait un score inattendu (8,4%), décrochant deux sièges alors que les trois premiers candidats de 1988 étaient présents sur des listes concurrentes (SJTN, PLU et FDF), dont le conseiller sortant, passé au FDF. Jaouad MANTRACH (né en 1951 au Maroc), licencié et docteur en sciences du travail de l'Université Libre de Bruxelles, employé dans le secteur privé, a notamment milité au sein de Démocratie Plus. Il est par ailleurs délégué syndical (FGTB) dans son entreprise. Pour les élections régionales de 1995, il occupait la vingt-troisième place. Son épouse, Jamila BERJAMY (née en 1962), figurait également sur la liste Ecolo aux communales. Lors de l'élection par le conseil communal des conseillers à l'aide sociale (C.P.A.S.), Mohamed (dit Ahmed) MAHOU (né en 1954) avait été désigné comme conseiller suppléant à la fois par Ecolo et par le PS. Ce titulaire d'une licence en politiques de formation pour adultes (Université Catholique de Louvain), est actuellement responsable d'une maison de jeunes à Saint-Josse et fait partie de la direction de Démocratie Plus et du conseil d'administration de "Radio de la Communauté Maghrébine" (voir Ixelles, Aziz BEN OTMANE); il a également été professeur de religion islamique en Wallonie. Il a été exclu d'Ecolo en 1995 suite à son soutien à des candidats PS aux élections régionales et législatives.
Il faut également signaler que l'échevin des classes moyennes sortant et tête de liste P.R.L. Christian VAN DE WIELE, commerçant dans la chaussée d'Haecht (quartier considéré comme à prédominance turque), avait tenté de solliciter, via le porte à porte, les suffrages de ses confrères et voisins d'origine turque, se voulant le porte-parole du quartier au collège, mais la majorité de ceux-ci a apparemment plutôt soutenu soit Guy CUDELL soit Jules SPOOREN, qui a accordé une attention plus particulière à cette communauté, notamment sur le terrain social et sportif.
Contrairement à d'autres communes, le FDF de Saint-Josse n'avait inclu aucun candidat d'origine extracommunautaire sur sa liste, et a perdu un de ses trois sièges. Un élu de cette liste nous a d'ailleurs confié, quelques semaines après les élections, qu'il y avait eu là un "manque de courage politique" dont ses colistiers avaient fait les frais, et qu'il faudrait se préparer à l'avance pour ne pas commettre la même erreur aux élections suivantes...
Deux autres candidates d'origine marocaine figuraient sur des micro-listes, Najat EL GHRICH, née en 1962, commerçante, sur celle du Parti du Travail de Belgique (PTB-PVA, une seule candidate sur la liste !) et Myriam AJHIR, née en 1972, sur la liste du Parti Humaniste (PH-HP).
Elections communales de 1994 en Belgique
La participation politique des allochtones en Belgique
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