Introduction

La paille et la poutre

Projection unilatérale d'une image déformée

Informer. Sans parti pris

Ni tout blanc ni tout noir

La presse belge ne tend plus à l'objectivité


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Revue de la presse israëlienne (Ambassade de France à Jérusalem)






 

Campagne de diffamation de la 'communauté juive organisée' à l'encontre du quotidien belge Le Soir

 

Le Soir du mercredi 17 octobre 2001

Carte blanche

La paille et la poutre

Elie Gross
Président de l'Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB)

Depuis des mois, dans une partie importante de la communauté juive de Belgique, nous assistons à une campagne de dénigrement d'une virulence sans précédent à l'encontre du " Soir " et de ses journalistes qui couvrent les événements du Proche-Orient.

Il n'y a pas de mois sans que " Contact J ", le mensuel du Cercle Ben Gourion, ne distille son venin contre ces journalistes, coupables à ses yeux de désinformation si ce n'est d'antisémitisme

Mais de quoi s'agit-il ? Tout simplement de ceci... Les partisans inconditionnels de la politique israélienne - et même certains qui ne l'approuvent pas - ne supportent pas que l'on présente les Palestiniens comme des victimes. Ils exigent au minimum une approche équidistante entre Israéliens et Palestiniens

Or, n'est-ce pas dans cette équidistance qu'un journaliste - et un responsable politique aussi d'ailleurs - perdrait toute crédibilité ? Comment pourrait-il taire que le nombre de victimes palestiniennes est dix fois supérieur à celui des victimes israéliennes ? Comment pourrait-il feindre d'ignorer que la cause première de la violence dans les territoires est l'occupation ? Une occupation qui dure depuis trente-quatre ans et qui génère humiliation, frustration et colère.

A l'UPJB, ce que nous apprécions chez les journalistes du " Soir ", c'est précisément leur capacité à faire la part des choses.

Nous n'avons pas souvenance de les avoir jamais entendu justifier les attentats terroristes qui visent des civils en Israël même. Bien au contraire, leur écœurement est à chaque fois palpable.

Ce que nous apprécions, c'est leur honnêteté intellectuelle qui les amène non seulement à dénoncer la politique répressive israélienne et les assassinats ciblés de leaders palestiniens, mais aussi, et très régulièrement, la corruption et les énormes carences de l'Autorité palestinienne.

Or, nous n'avons jamais assisté, dans aucune revue de soutien à la cause palestinienne, aussi radicale soit-elle, à la moindre dénonciation de leurs écrits.

Alors que leur reproche-t-on dans la communauté juive ? De ne pas considérer l'intifada comme une entreprise terroriste ? Mais ce n'en est pas une Il s'agit bel et bien d'une lutte de libération menée avec les moyens du pauvre - des pierres et des armes légères - contre un occupant. Et quand nous parlons d'occupant, nous entendons aussi bien les colons que l'armée...

Plutôt que de nier l'évidence sans l'avoir jamais approchée, les thuriféraires de la politique israélienne feraient bien, eux aussi, comme nous l'avons fait, d'aller voir ce qui se passe dans les territoires occupés et " autonomes ".

Des organisations israéliennes militant au sein du mouvement de la paix, telles que Gush Shalom (Bloc de la paix) qui vient de se voir décerner le prix Nobel alternatif, Shalom Arshav (la Paix maintenant), Bat Shalom (un mouvement de femmes pour la paix), le Mouvement des rabbins pour les droits humains... se feraient un plaisir de les y guider.

Mais cela ne les intéresse pas. Ils préfèrent se poser en victimes comme le font beaucoup d'Israéliens, pas tous heureusement, avec la même sempiternelle question : pourquoi tant de haine à notre égard ? Mais sans jamais tenter de trouver la réponse, qui saute pourtant aux yeux.

En déniant systématiquement à quiconque, et aux journalistes en particulier, le droit d'avoir une approche critique de la politique israélienne, les dirigeants communautaires entretiennent, s'ils ne la créent pas, l'opinion selon laquelle Juif et Israélien, c'est du pareil au même. Or c'est précisément contre cette idée pernicieusement entretenue que nous nous élevons avec force, de même que contre celle qui veut que tout Arabo-musulman soit un terroriste en puissance.

Unilatéralement propalestinien, " Le Soir " ? Comment peut-on prétendre une chose pareille quand on sait qu'il a donné à de multiples reprises la parole au Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), au Centre communautaire et laïc juif (CCLJ), au Cercle Ben Gourion via l'un des rédacteurs de " Contact J ", Lazard Perez, à Philippe Monfils, chef de groupe PRL-FDF-MCC au Sénat, ainsi qu'à l'ambassadeur d'Israël ?

Ce que nous pourrions au contraire lui reprocher, c'est sa réticence - face aux pressions ? - à donner la parole à des membres de la communauté juive qui font entendre un autre discours.·


Le Soir du mercredi 17 octobre 2001

Carte blanche

Projection unilatérale d'une image déformée

Harry Kney-Tal
Ambassadeur, chef de la mission d'Israël auprès des Communautés européennes

Depuis de nombreuses années, " Le Soir " est engagé dans un journalisme tendancieux, s'agissant de la couverture du conflit arabo-israélien. Le reportage factuel a été remplacé par un soutien partisan clair à la cause palestinienne. Il n'y a pas de distinction claire entre la couverture des informations et l'analyse, et quand bien même celle-ci est faite, elle sert uniquement la " juste cause palestinienne ".

La complexité du conflit, la responsabilité palestinienne dans la tragique chaîne des événements qui ont conduit à l'érosion de l'esprit d'Oslo, la haine et l'incitation effroyables dans la société civile palestinienne, tous ces sujets sont généralement ignorés, ou, au mieux, à peine évoqués.

Rien de ce qui peut jeter quelque ombre sur l'image publique de l'Autorité palestinienne n'est mis en évidence. Ainsi, les violations quotidiennes des cessez-le-feu dirigées contre des civils israéliens, et souvent fatales, ne sont jamais soulignées. Or, ce sont précisément ces développements sur le terrain qui bloquent la reprise des négociations. Le résultat final étant une projection unilatérale d'une image totalement déformée.

L'aspiration de l'Etat d'Israël à la paix et à la sécurité est sincère et authentique. Elle est prioritaire depuis sa création même et tous ses gouvernements successifs ont souscrit à cette vision qui, malheureusement, ne s'est jamais concrétisée.

Toutefois, parvenir à une solution négociée requiert l'existence d'un partenaire crédible et digne de confiance. Les tragiques attentats terroristes aux Etats-Unis ont démontré l'urgence d'une lutte contre le terrorisme à l'échelle planétaire. Ce combat doit être dirigé contre toutes les formes de terrorisme, contre tous les groupes qui pratiquent le terrorisme.

La justification de la terreur et sa glorification sous le faux prétexte de " résistance à l'occupation " doivent être résolument rejetées. Elles sont moralement injustifiables et relèvent d'une perversion intellectuelle. Ceci est le moment de vérité, pour tout le monde.

La récente rencontre entre le président Arafat et le ministre des Affaires étrangères Peres pourrait ouvrir la voie à une reprise des pourparlers, à condition que le rejet de la terreur et de la violence par les Palestiniens ne soit pas une manœuvre tactique, destinée à apaiser l'opinion publique occidentale, actuellement en quête d'une coalition internationale contre le terrorisme.

Un Etat palestinien indépendant sera uniquement établi par la négociation, non par la violence, par des concessions douloureuses des deux côtés et par un effort sérieux des Palestiniens et des Arabes d'accepter la légimité et le droit du peuple juif à l'autodétermination.

A la lumière de la couverture des événements depuis le 11 septembre, je constate que votre journal, dans sa ligne éditoriale et dans son analyse, déploie beaucoup d'efforts pour éviter des amalgames, des généralisations.

A mon grand regret, je me dois de constater également que ce " politiquement correct " ne s'applique toujours pas lorsqu'il s'agit d'Israël.·

NDLR : Le texte de l'ambassadeur n'était pas titré. Nous avons, pour le faire, usé d'un des griefs qu'il énonce.


Le Soir du mercredi 17 octobre 2001

Carte blanche

Informer. Sans parti pris

Michèle Szwarcburt
Présidente du Centre communautaire laïc juif

Depuis l'échec des sommets de Camp David et de Taba, la violence ravage à nouveau le Proche-Orient. Cette violence nous désespère : elle signifie la fin du rêve que nous croyions à portée de main : la paix, enfin.

Elle nous inquiète d'autant plus que des médias, censés rendre compte avec objectivité d'un conflit dont nous connaissons depuis longtemps la rare complexité, font preuve d'un parti pris que nous jugeons insupportable en faveur d'un seul des deux camps en présence, celui des Palestiniens. Pour que nous en venions à parler ainsi, faut-il que les choses soient allées trop loin...

Le 1er octobre dernier, l'envoyée spéciale du Soir en Israël consacrait un article à " Khalil ", ce Palestinien qui, en février dernier, fonçait sur un arrêt de bus en Israël, tuant huit soldats. Cet homme, comment le décrit-elle ? Comme l'assassin qu'il est ? Que non " Ce n'était pas un fanatique ", se contente-t-elle d'écrire. Juste un type qui a " disjoncté ".

Elle ne s'en tient malheureusement pas là. Décrivant la première visite de Mana, épouse du terroriste, à son mari en prison, elle s'appesantit lourdement sur le " choc " de la jeune femme quand elle le découvre amputé d'une jambe. Une " opération " dont la journaliste semble contester l'utilité, comme si les Israéliens avaient coupé une jambe à ce " malheureux " pour le punir.

De telles insinuations, habilement amenées il est vrai, sont choquantes. Indignes d'un journal respectable.

Un autre exemple. Rendant compte à ses jeunes lecteurs de la conférence contre le racisme de Durban, Le Soir Junior affirme qu'elle s'est déroulée dans la confusion, certains pays comme Israël et les Etats-Unis ne supportant pas d'être montrés du doigt. Fin de citation.

Rien sur la propagande antisémite déversée à Durban. Rien sur les " Morts aux Juifs " hurlés, des dizaines de fois, des centaines de fois, au cours de la conférence. C'est grave. Nous savons, nous, Juifs, ce que signifient ce genre d'insultes. Où elles peuvent mener. A Auschwitz

Nous ne demandons pas aux journalistes du Soir de virer du jour au lendemain à un pro-israélisme de circonstance - il nous est arrivé de nous montrer nous-mêmes très critiques vis-à-vis de la politique israélienne -, mais il serait bon qu'ils cessent de parler du Proche-Orient comme s'il s'agissait d'un mauvais feuilleton mettant aux prises des bons, les Palestiniens, et des mauvais, les Israéliens.

Le conflit israélo-palestinien n'oppose pas nécessairement le fort au faible. Et du reste, celui qu'on dit fort, trop fort, est sans doute moins fort qu'on ne l'affirme ici ou là. Et le faible sans doute pas aussi faible qu'on ne le prétend. La réalité du Proche-Orient est complexe, répétons-le.

Montrer des enfants palestiniens qui jettent des pierres ne nous choque pas par définition. Mais pourquoi se refuser à évoquer le détestable bourrage de crâne dont sont l'objet ces mêmes enfants de la part d'aînés irresponsables ?

Les manuels scolaires utilisés dans les écoles de Palestine appellent clairement à la haine des Israéliens, des Juifs. Cette éducation au mépris est honteuse et dangereuse. Pourquoi s'en cacher ? Au nom de quoi ?

Je ne ferai pas l'insulte aux journalistes du Soir de prétendre qu'ils travaillent sciemment à désinformer leurs lecteurs sur la question qui nous occupe. Je ne le crois pas. Ce serait terrible. Or, c'est le résultat auquel ils aboutissent.

Nous avons toujours vécu en bonne intelligence avec la communauté arabo-musulmane de ce pays. Que doivent penser les membres de cette communauté quand ils apprennent par Le Soir que des médecins israéliens sont prêts à couper une jambe à un de leurs coreligionnaires pour des motifs de basse vengeance ? Est-ce une guerre intercommunautaire à quoi l'on veut nous pousser ? Le Soir ne devrait-il pas tout faire, au contraire, pour rapprocher les communautés, favoriser le débat entre juifs et musulmans, entre Arabes et Israéliens ? Apaiser la haine plutôt que l'attiser ?

Le rôle de la presse, que l'on qualifie, non sans raison, de quatrième pouvoir, ne se limite pas à rapporter les faits bruts. Mais à mettre ces faits dans leur contexte global et à les éclairer. Un journal qui se veut responsable se doit d'éduquer son lecteur, de le rendre plus ouvert, plus libre, plus intelligent. Et plus tolérant.

Si elle oublie sa mission, ou si elle l'accomplit mal, la presse se trahit elle-même. Elle met alors la démocratie, dont elle est un des plus solides remparts, en grand danger.·


Le Soir du mercredi 17 octobre 2001

Carte blanche

Ni tout blanc ni tout noir

Julien Rybski,
coprésident AI du comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB)

Récemment, un journaliste d'une radio française relatait un attentat perpétré par un kamikaze palestinien contre des civils israéliens. Il annonçait deux morts palestiniens, et, à la fin de ses commentaires, ajoutait qu'il y avait eu aussi un mort israélien. Pour lui, l'attentat n'avait pas fait trois morts mais bien deux... et un troisième aussi. Cet exemple de la façon de traiter un sujet aussi complexe que le conflit israélo-palestinien est tiré parmi d'innombrables de la presse écrite et audiovisuelle.

Depuis la première Intifada s'est développé un manichéisme qui s'accorde peu à la réalité du terrain : il y aurait, d'un côté un Goliath (Israël surarmé), et de l'autre un David (le peuple palestinien pauvre et opprimé) que sa situation pousserait jusqu'au terrorisme suicidaire. Y aurait-il un terrorisme réprouvé de tous, celui du criminel Ben Laden, un autre acceptable et justifiable parce que dirigé contre des Juifs israéliens - et qu'il s'agisse de civils hommes, femmes ou enfants importe peu. Y aurait-il deux poids, deux mesures ?

La communauté juive de Belgique est convaincue qu'une information partiale ne peut concourir au but à atteindre impérativement : la paix entre Israéliens et Palestiniens par la reconnaissance du droit de chaque peuple à vivre librement dans son Etat, dans des frontières sûres parce que mutuellement et internationalement reconnues.

Or, nous constatons qu'en Belgique, au lieu de progresser dans l'opinion publique, l'idée de cette seule alternative à la guerre qu'est la paix recule. Elle recule d'autant plus dangereusement que certains pratiquent un amalgame entre Israéliens et Juifs, entre musulmans et intégristes islamistes avec des conséquences néfastes. Les médias, avec raison, ont mis en garde l'opinion publique contre le racisme qui assimile toutes les communautés immigrées arabo-musulmanes aux adeptes de Ben Laden. Il conviendrait qu'ils fassent de même contre la nouvelle forme d'antisémitisme qui se répand et fait de tout Juif un ennemi de la paix. Et s'il est vrai que tout Juif, en Belgique, est particulièrement sensible à ce qui se passe en Israël, c'est bien parce qu'Israël est né de son mouvement de libération nationale, le sionisme, qui a concrétisé son droit à l'existence, à la liberté, au bonheur, au même titre que tous les autres peuples.

Dans la construction d'une société multiculturelle et démocratique, où toute communauté trouve son espace de développement économique, culturel et spirituel dans le respect des autres, les médias ont un rôle certain à jouer. Ce rôle peut être à la fois porteur de progrès et préventif. Porteur de progrès parce que ce qui permet à l'individu de s'épanouir dans une société harmonieuse, de s'ouvrir à l'autre, de le reconnaître dans sa différence est un enrichissement pour lui-même et pour le pays. Préventif, parce qu'il peut contribuer à empêcher que ne s'exporte, dans notre pays, la violence et la haine qui opposent deux peuples appelés à vivre côte à côte au Moyen-Orient. Cette violence, cette haine commencent à faire leurs ravages dans nos rues, dans nos écoles. Presque chaque jour nous sont rapportés des incidents antisémites liés au conflit du Moyen-Orient. C'est intolérable. Il n'est pas trop tard pour endiguer ce fléau.

Les médias - ce quatrième pouvoir - ont une responsabilité à assumer. La liberté a ses limites : elle s'arrête là où commence celle de l'autre. La liberté de la presse n'échappe pas à la maxime. Il appartient aux médias - comme à nos représentants politiques qui y puisent eux aussi de quoi forger leur opinion - de contribuer à ce que, au moment où elle assume la présidence européenne, la Belgique, par une attitude d'équilibre et de modération, apporte son grain au terreau fertile de la conciliation et de la réconciliation.·


Le Soir du mercredi 17 octobre 2001

Carte blanche

La presse belge ne tend plus à l'objectivité

Arié Renous
Président du Cercle Ben Gourion, Radio Judaïca, Contact J

Sur le conflit du Proche-Orient on constate deux types de déviance journalistique.

1. Les médias ne favorisent qu'une face des événements, sans la compléter par les explications de l'autre. Exemple : Les médias rappellent que les Israéliens ne respectent pas les résolutions de l'ONU. Fort bien, mais ils omettent de dire que les Palestiniens non plus. Ils n'ont pas respecté la résolution 181 qui partageait la Palestine sous mandat en 2 entités, la juive et l'arabe. Les Juifs l'ont acceptée et les Arabes l'ont refusée. Ce n'était pas une petite résolution. Si Les Arabes l'avaient acceptée, ils auraient eu leur Etat depuis 1948 et l'on se serait épargné de nombreuses guerres. Pourquoi les médias ne rappellent-ils pas qu'outre Israël, les Arabes ne respectent pas le droit non plus.

2. Les médias adoptent sans les vérifier, les thèses palestiniennes et toutes les conséquences qui s'ensuivent. Exemple : Les médias belges affirment comme une évidence que la Palestine est occupée par Israël, que les Palestiniens en sont les opprimés et qu'ils ont donc pour eux le droit de se défendre contre l'occupant.

Or, lorsque en 1967 les Israéliens sont entrés sur ces terres de Cisjordanie, elles n'étaient pas palestiniennes que je sache. Comment auraient-elles pu l'être puisque la Palestine n'existait pas. Ces terres n'ont aucun statut, elles font problème. Pourquoi le taire.

C'est autour d'une table de négociation que les frontières du futur Etat palestinien devront être définies, moyennant des concessions, et non au prix d'intifada et d'attentats-suicide. Les médias devraient s'y tenir, le rappeler, mais voilà, ils ne le font pas, ou si peu.

Ce qui est dérangeant, c'est que depuis la seconde Intifada, la presse ne traite les événements que partiellement et très souvent partialement. Les Israéliens ont des torts et personne n'en disconvient, mais les Palestiniens aussi. Or, ceux-ci, la plupart du temps, sont occultés et c'est cela qui est insupportable.

Même la presse pour enfants n'échappe pas à cette vague de partialité qui confine à la désinformation pure et simple. Dans Le Soir Junior du 11/09/01, on peut lire que la seule leçon de Durban à retenir est qu'Israël y a été qualifié d'Etat raciste, en ajoutant que certains pays comme Israël et les Etats-Unis ne supportent pas d'être montrés du doigt. Edifiant non ?

Les médias, dont le vôtre, offrent davantage leurs colonnes à ceux qui critiquent Israël qu'à ceux qui le soutiennent. Que n'a-t-on vu des cartes blanches avec des pétitions (50 signatures au maximum) de groupes minoritaires juifs dénoncer les pratiques israéliennes, alors qu'en même temps des cartes blanches émanant d'organisations juives autrement plus importantes, avec des pétitions (2.000 signatures pour l'unité de Jérusalem, en janvier 2001) étaient refusées. Et si déjà elle publie une carte blanche pro-israélienne, la direction du journal se sent obligée de lui opposer en regard, un point de vue contradictoire.

Autre constat : aucun des journalistes qui rendent compte de l'actualité ne donne des gages d'impartialité, soit qu'ils épousent les positions de l'opposition et se cantonnent donc dans la critique gouvernementale, soit qu'ils sont fondamentalement pro-palestiniens. Les thèses israéliennes seraient-elles à ce point insensées ? N'est-ce pas faire injure à 60 % de l'opinion israélienne, qui fait confiance à son gouvernement, que de ne jamais les considérer avec sérieux ? Si le quotidien imposait comme première qualité au journaliste de renoncer à imprégner ses écrits de ses convictions personnelles, alors il pourra prétendre à l'objectivité.

Qu'on ne se méprenne pas : chacun a le droit d'avoir des positions politiques, y compris un quotidien. Mais quand on en a, il faut le dire et non affirmer son contraire. Les journaux, même si ce ne sont pas des journaux d'opinion, peuvent avoir des opinions, c'est vrai, mais qu'ils aient le courage de le dire et cessent de nous répéter qu'ils tendent à l'objectivité. On ne peut, et avoir une opinion donnée sur le conflit, et revendiquer l'objectivité. Continuer à nous faire croire à nous, Juifs vivant en Belgique, que les médias belges, y compris le vôtre, expriment le plus impartialement du monde les informations sur le Moyen-Orient, tient de l'exercice désespéré. Une année de désinformation nous l'a appris. On pourrait essayer de savoir pourquoi on n'assiste pas à cette même désinformation aux Etats-Unis par exemple, où la position israélienne est mieux comprise, mais ceci est un autre débat.

Ne soyons donc pas étonnés du tout qu'un nombre croissant de lecteurs juifs se désabonnent; c'est leur façon à eux de dire : Assez, vous n'êtes pas objectifs.

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