Les Juifs progressistes de Belgique
voir aussi Les Juifs de Belgique et l'Etat d'Israël
29 janvier 2001
Manifeste
Des Juifs de Belgique s'impliquent et s'expliquent
Citoyens de ce pays, nous avons décidé de nous exprimer en tant que Juifs sur les événements qui embrasent le Proche-Orient. En cette qualité, nous nous sentons le devoir de condamner la politique menée par les gouvernements israéliens à l'encontre du peuple palestinien au mépris, tant des résolutions des Nations Unies, que des droits élémentaires de l'Homme et du droit des peuples à disposer librement d'eux-mêmes. En exprimant notre opposition à cette politique nous contestons la prétention des dirigeants israéliens à la mener au nom du peuple juif.
Nous voulons aussi témoigner de la diversité des opinions des Juifs de Belgique à l’égard d’Israël, contrairement à l’idée que certains représentants de la communauté juive cherchent à accréditer. Nous refusons précisément de nous laisser enfermer dans une logique de repli identitaire qui vise à détourner les consciences et les actes du soutien à une cause juste : celle d’une paix fondée sur la reconnaissance d’un Etat palestinien souverain et viable aux côtés de l’Etat d’Israël avec Jérusalem, capitale des deux pays.
Nous estimons que le combat du peuple palestinien pour son indépendance nationale est légitime. L'occupation qu'il endure depuis plus de trente ans, en violation des principes du Droit international, ainsi que l'exil forcé dans lequel sont maintenus les réfugiés palestiniens n'ont que trop duré. Toute occupation génère tôt ou tard une résistance de la part de celui qui la subit. Le climat de violence dans lequel Israéliens et Palestiniens s’enferment aujourd’hui est le fruit de cette longue occupation : les racines de leur affrontement sont essentiellement politiques et non réductibles à un conflit religieux.
Proclamer son soutien à la cause d’une paix dont presque tous se revendiquent ne suffit pas. Encore faut-il en définir les conditions nécessaires.
* Il convient avant tout de mettre en application les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies, et en particulier la résolution 242 qui exige le retrait d’Israël des territoires occupés en 1967. Nous considérons, en effet qu’un Etat palestinien ne serait pas viable si Israël maintenait sous sa souveraineté ses implantations, illégales au regard du Droit international, en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est. L'annexion par Israël de la plupart des terres où ces colonies sont situées ne pourrait avoir pour conséquence que le morcellement du futur Etat palestinien : la circulation d’une ville palestinienne à l’autre et vers l’étranger dépendrait du seul bon vouloir des autorités israéliennes. Comment un Etat souverain pourrait-il accepter une telle solution ? C’est pourtant bien cela qui a été proposé aux Palestiniens à Camp David en juillet 2000.
* Il importe aussi que la viabilité du futur Etat palestinien soit garantie par des mesures qui favoriseront son développement économique et la maîtrise, partagée sur un pied d’égalité avec les pays voisins, des ressources en eau.
* Le sort actuel des réfugiés est un autre obstacle majeur à l'établissement d'une paix véritable entre les deux peuples. Le mouvement sioniste, après deux mille ans, a institué, pour les Juifs, le droit au retour. Après cinquante ans, les Palestiniens ne sont-ils pas au moins aussi fondés à exiger le droit au retour des réfugiés sur les terres dont ils ont été chassés ou, pour ceux qui seraient amenés à y renoncer, le droit à l'indemnisation pour les biens dont ils ont été spoliés ? La reconnaissance par Israël de ce principe rendrait enfin au peuple palestinien la justice qu'il réclame et ouvrirait la porte à une véritable réconciliation.
Les accords d'Oslo auraient pu conduire par étapes à un règlement du conflit si une dynamique de paix l'avait emporté sur la politique du fait accompli menée depuis lors par Israël.
Cette occasion a malheureusement été manquée.
Compte tenu du rapport de force par trop inégal entre les deux parties et de la mansuétude dont Israël bénéficie de la part des Etats-Unis, les négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens ont bien peu de chance d'aboutir sans des pressions exercées par la Communauté Internationale et tout particulièrement par l’Union Européenne. La persistance de la situation actuelle constitue une grave menace pour la paix et la stabilité dans tout le Proche-Orient. Nous demandons dès lors à nos gouvernants belges et européens de faire prévaloir le Droit international et d’agir avec détermination pour qu’Israël s’y conforme. Nous tenons également à répercuter l’appel dans ce sens des organisations qui, dans des conditions extrêmement difficiles, militent au sein du Bloc de la Paix israélien.
Nous partageons les convictions des nombreux Israéliens qui aspirent à la paix avec leurs voisins palestiniens et admettent aujourd’hui leur droit à un Etat souverain et viable. Ils savent que c’est leur meilleure garantie de vivre en sécurité dans leur propre pays en y préservant les valeurs démocratiques.
Pour notre part, nous resterons mobilisés jusqu'à ce qu'un règlement juste et équilibré mette fin à un conflit qui n'a apporté que souffrances et désolation..
Signataires
(160 au 29 janvier 2001)Bettina Abramowicz, Manuel Abramowicz, Marco Abramowicz, Stella Abramowicz, Mateo Alaluf, Quentin Alaluf, Valérie Alaluf, Daniel Apelbaum, Jacques Aron, Cécile Baldwin, Emmanuelle Balzano, Joëlle Baumerder, Jérome Beghin, Marianne Berenhaut, Daniel Berkenbaum, Ivan Berkenbaum, Sarah Blau, Micheline Blust, Ariane Bratzlavsky, Inge Brinkman, Jacques Bude, Anita Chaberman, Rosy Chauvier, Eric David, Koen Dille, Elise Draise, Nathalie Dunkelman, Bernard Fenerberg, Patricia Fenerberg, Fanny Filosof, Maurice Fogel, Danielle Frank, Norbert Frankfort, Thérèse Frankfort, Laurette Frydman, Mady Frydman, Patricia Geller, Geneviève Gendebien, Pierre Gillis, Victor Ginzburgh, André Goldberg, Charles Goldenberg, Rosa Goldman, Charly Goldmann, Jeannette Goldsztein, José Gotovitch, Louise Gotovitch, Anne Grauwels, Simon Gromowski, Catherine Gross, Elie Gross, Laurent Gross, Léa Grunbaum, Julos Gruszow, Marcel Gudanski, Marco Gudanski, Michel Gudanski, Alfred Gutmann, Boris Gvirtman, Sylvie Harold, Christiane Havet, Anne Herscovici, Charles Herscovici, Paula Hirsch, Marc Hordies, Berthy Hudes, Agnès Hurwitz, Henri Hurwitz, Manuelle Hurwitz, Léon Ingber, Christian Israël, Lolita Iven-Abramowicz, Jean-Pierre Jacquemain, Virginie Jortay, Dolf Kacenelenbogen, Willy Kalb, Catherine Kestelyn, Simone Klajman, Stéphane Kohn, Rachel Kramerman, Anna Klipper, Estelle Krzeslo, David Lachman, Alain Lapiower, Hélène Lapiower, Sarah Lefèvre, Cécile Lenkowitz, Florence Levis, Rosine Lewin, Dominique Liebermann, Henri Liebermann, Sophie Liebermann, Adeline Liebman, Sophie Liebman, Claire Liebmann, Daniel Liebmann, Jean-Claude Liebmann, Léon Liebmann, Lili Liensens, Christophe Lisart, Anne Lucas, Arié Mandelbaum, Ariéh Mandelbaum, Marcelle Mandelbaum, France Marage, Vital Marage, Chantal Marissal, Noé Martens, Thérèse Massart, Nicole Mayer, Robert Minc, Yves Minc, Viviane Mora, Irène Moskovic, Annette Nicolle, Josée Noël, Emmanuel Nudel, Michel Nudel, Jean-Marc Picard, Alain Potaznik, Léon Potaznik, Léon Prays, Gérard Preszow, Fabienne Raindorf, Jean-Michel Raindorf, Nadia Raindorf, Norma Raindorf, Jacques Rajchman, Jacques Ravedovitz, David Roger, Pierre Roger, Claire Roger-Wolf, Sabine Rozen, Dominique Rozenberg, Edith Rubinstein, Anne Sapir, Marc Sapir, Jacques Simon, Michel Staszewski, Marcel Stelzer, Marka Syfer, Georges Sylin, Henriette Sztajer, Anne Thyrion, Daniel Tursch, Esther Vamos, Muriel Vamos, Eric Van Praag, Laurent Vogel, Ludmila Vondracek, Bella Wajnberg, Henri Wajnberg, Admon Wajnblum, Henri Wajnblum, Axel Wang, Nadine Wang, Richard Wang, Thierry Wenes, Gilbert Wolf, Larissa Wozek
8 mars 2001
Communiqué de presse envoyé ce jour aux rédactions
L’Union des Progressistes Juifs de Belgique s’indigne de l’entrée de l’extrême droite dans le nouveau gouvernement israélien
Résolument engagée dans le combat militant en faveur d’un règlement juste du conflit israélo-palestinien basé sur la notion de deux peuples
Ce n’est en effet pas, contrairement à ce sur quoi s’appesantissent la quasi totalité de nos média, la "promotion", au rang de ministre, de la fille
L’entrée d’Avigdor Lieberman, leader du parti raciste Israël Beitenou (Israël notre Maison), partisan du bombardement des capitales arabes
Notre gouvernement s’est distingué dans les réactions qui ont suivi l’accession au pouvoir du parti de Jörg Haider ; notre ministre des Affaires
Le Comité de l’UPJB
25 mai 2001
Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB)
Communiqué de presse
Ariel Sharon à Bruxelles…
C'est avec consternation et indignation que l'Union des Progressistes Juifs de Belgique a appris qu'Ariel Sharon pourrait être reçu le 6 juin par le Premier ministre, Guy Verhofstadt, et que le Président de la Chambre, Herman De Croo, ne verrait aucun inconvénient à le recevoir lui aussi.
En Janvier de l'année dernière, nous avons applaudi lorsque notre gouvernement a défendu le principe de la suspension des entretiens bilatéraux avec celui du Chancelier Shüssel, coupable d'avoir ouvert la porte au parti d'extrême droite, antisémite, raciste et xénophobe de Jörg Haider ; et l'ensemble de la Communauté juive est descendue dans la rue pour le soutenir…
Nous ne comprenons dès lors pas que notre gouvernement n'agisse pas de même avec le chef du gouvernement israélien qui n'a pas hésité, alors qu'aucune arithmétique ne l'y obligeait pour asseoir sa majorité, à y faire entrer Avigdor Liberman, leader du parti raciste Israël Beitenou (Israël notre Maison) qui n'a pas hésité à menacer d'écraser sous les bombes les capitales arabes "coupables" de soutenir l'Intifada, et Rehavam Zeevi, leader du parti Union Nationale, grand partisan du "transfert" pur et simple des Palestiniens, tant d'Israël que de Cisjordanie et de Gaza, vers les pays arabes.
Cette alliance d'Ariel Sharon et de Shimon Pérès avec des partis racistes et fascisants n'a suscité aucune réaction dans les capitales européennes. Avec le PS et Ecolo, nous avons été les seuls à nous en indigner sans obtenir le moindre écho dans les médias, pas plus qu'au sein du gouvernement.
Or, nous avons vu, depuis bientôt quatre mois, ce dont ce gouvernement d'"union nationale" est capable…
Faut-il donc nécessairement être antisémite pour être catalogué d'extrême droite ? Si c'était le cas, il n'y aurait effectivement pas de Juifs d'extrême droite. Mais Umberto Bossi, leader de la Ligue italienne du Nord, "simplement" raciste et xénophobe, ne le serait pas non plus… Et notre ministre des Affaires étrangères devrait lui présenter des excuses !
Certains aimeraient accréditer l'idée, et ils s'y efforcent d'ailleurs, que toute critique à l'égard de la politique d'un gouvernement israélien, quel qu'il soit, relèverait de l'antisionisme, lequel relèverait lui-même de l'antisémitisme pur et simple ! Et de fait, nous avons nous-mêmes, à l'Union des Progressistes Juifs de Belgique, été traités d'antisémites (!) et de Juifs honteux tout simplement parce que nous avons "osé" dire et écrire que l'occupation était intolérable et que la résistance à l'occupation était légitime… Peu nous importe. Nous défendons depuis toujours, au nom même de notre Mémoire, un certain nombre de valeurs — celle des droits de l'homme, de justice, de respect de la dignité humaine, du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes — et nous continuerons à dénoncer, sans la moindre distinction partisane, quiconque se rendrait coupable de les bafouer. Nous attendons de nos gouvernants qu'ils fassent de même.
En ce qui nous concerne, en aucun cas nous n'accepterions de serrer la main d'Ariel Sharon, d'Avigdor Liberman ou de Rehavam Zeevi. Nous serions offensés de voir nos responsables politiques l'accepter. S'il en allait autrement, nous appellerions toutes celles et tous ceux qui pensent comme nous, au nom des mêmes valeurs, à se rassembler avec nous pour le leur faire savoir.
Bruxelles, le 25 mai 2001
Pour le comité de l'UPJB
Elie Gross
président
Adresse contact : Henri Wajnblum, tél : 02 344 09 36 ; GSM : 0495 22 65 88
30 mai 2001
Ariel Sharon à Bruxelles…
Le mercredi 6 juin, Ariel Sharon sera à Bruxelles, reçu par le Premier ministre Guy Verhofstadt, le ministre des Affaires étrangères Louis Michel, ainsi que par le président de la Chambre Herman de Croo. Les députés SP, Ecolo et Agalev ont déjà fait savoir qu'ils n'assisteraient pas à sa visite à la Chambre.
Dès que nous avons eu confirmation de la venue de Sharon, nous avons diffusé un communiqué de presse par lequel nous marquions notre incompréhension de voir nos plus hautes instances politiques, au moment même où elle déclarent une guerre ouverte à notre propre extrême droite, recevoir un chef de gouvernement qui n'a pas hésité à ouvrir la porte du pouvoir à deux partis racistes et xénophobes.
La visite de Sharon ayant été maintenue, nous invitons les démocrates de ce pays à nous rejoindre le mardi 5 juin à 18 heures à la place de la Monnaie, à Bruxelles, pour signifier clairement notre indignation à nos gouvernants.
Nous voulons que ce rassemblement soit digne et pacifique
Les mots d'ordre sur lesquels nous nous rassemblerons seront…
1) Haider (Autriche)
Bossi (Italie),
De Winter (Belgique)
Avigdor Lieberman et Rehavam Zeevi (Israël)…
Il n'y a pas une extrême droite plus fréquentable qu'une autre
Cordon sanitaire autour du gouvernement Sharon !
2) Halte au terrorisme d'Etat
3) Fin de l'occupation et retour de Tsahal et des colons en deçà de la Ligne Verte
Conditions sine qua non d'une paix juste et durable
4) Aux côtés d'Israël, un Etat palestinien souverain et viable
Nous espérons vous voir nombreux à ce rassemblement.
Au nom du Comité de l'UPJB
Henri Wajnblum
4 juin 2001
L'UPJB (Union des Progressites Juifs de Belgique) condamne l'inacceptable et odieux attentat-suicide de Tel-Aviv.
Ainsi que l'écrivait récemment le grand intellectuel palestinien Edward. W. Saïd : "Même si toutes les déclaration des droits de l'homme, dans le monde d'aujourd'hui (y compris la Charte de l'ONU) donnent à un peuple soumis à une occupation militaire le droit de résister par tous les moyens possibles, et aux réfugiés le droit de retourner chez eux, il faut dire aussi que(de tels attentats) ne servent aucune cause, ni politique, ni éthique. Ils sont inacceptables
Ceci dit, en raison de l'annulation de la visite d'Ariel Sharon, le rassemblement prévu pour ce mardi 5 juin à 18h n'aura pas lieu.
Nous remercions tous ceux qui se sont sentis très mobilisés par notre appel, et nous les invitons à se joindre à nous pour la
manifestation des "Femmes en Noir", ce vendredi 8 juin de 12h30 à 13h30 à la place de la Monnaie, manifestation aux mots
d'ordre de laquelle nous souscrivons entièrement.
Pour rappel :
A l'appel de plusieurs
Les "Femmes en Noir" de Belgique
Plusieurs Mouvements de femmes israéliens, dont Bat Shalom, Mères et Femmes pour la Paix (anciennement le Mouvement
des Quatre Mères), Mouvement des Femmes pour la coexistence, Journal féministe Noga, Mouvement des Femmes
démocrates, Femmes engendrant la paix, les Femmes en Noir… appellent à un vaste rassemblement à Jérusalem et dans
les villes du monde, le vendredi 8 juin, pour protester contre l'occupation israélienne.
Les mots d'ordre de ces Mouvements de Femmes sont…
C'est pour répondre à cet appel à l'internationalisation du rassemblement que les "Femmes en Noir" de Belgique et les "Amis
belges du Wofpp" nous invitent, femmes et hommes, à nous réunir le vendredi 8 juin de 12h30 à 13h30, sur la place de la
Monnaie de Bruxelles.
Nous nous devons d'être nombreux à ce rassemblement, non seulement pour marquer notre révolte à l'égard de l'occupation
israélienne et de ses conséquences de plus en plus dramatiques, mais aussi pour affirmer notre solidarité avec ces
Mouvements de Femmes qui militent pour une paix juste dans des conditions extrêmement difficiles compte tenu de l'hystérie
collective et de l'union sacrée qui ont gagné une bonne partie de la société israélienne depuis le début de l'Intifada.