www.suffrage-universel.be
La participation politique des allochtones en Belgique
Les Musulmans de Belgique (aspects religieux)

 

L'Aid el kébir 2002 - revue de presse

à lire aussi: polémique à Ixelles

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/162

http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=80054

La Dernière Heure (éd. Charleroi) 22/12/2001

(conseil communal à Charleroi)

(...) À l'initiative de Latifa Gahouchi (PS), le conseil communal s'est penché sur la problématique de l'évacuation des déchets lors de la fête du mouton, dans les communautés musulmanes. L'échevin Cariat a annoncé que le collège avait fait appel à l'entreprise Rendac, spécialisée en qualité de collecteur d'animaux, pour la reprise des carcasses.

En ce qui concerne les peaux, c'est un autre opérateur qui en assurera le ramassage. La dépense est estimée à 500.000 francs. Elle sera prise en charge par la ville.

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/175

Le Soir du samedi 29 décembre 2001

Santé Abattage de 35.000 bêtes

Une image positive de la fête du mouton

FRANÇOIS ROBERT

Bruxelles bondit d'une fête à l'autre, mêlant religion, finance et tradition païenne. Après le ramadan et Noël se profilent le nouvel an et l'euro. Et pour la communauté musulmane, la fête du mouton, fixée au 22 février.

En 2001, la fièvre aphteuse a interdit l'abattage des ovins, réglant le délicat problème de l'hygiène, qui suscite régulièrement des réactions de certains Bruxellois. Sans compter les coups de colère de l'ASBL Gaia, prompte à dénoncer les traitements " inhumains " infligés aux animaux.

La fête du sacrifice, qui dure trois jours, devrait se dérouler dans de bonnes conditions. Fin février, quelque 35.000 bêtes seront abattues à Bruxelles. L'expérience aidant, les communes, la Région, Bruxelles-Propreté, le fédéral (Santé, Agriculture, Environnement) et de nombreuses associations (dont les scouts musulmans) sont prêts à coopérer.

C'est le plan de l'année passée qui est repris et amélioré. Tout n'est pas réglé cependant et les musulmans qui vivent cette fête n'ont pas nécessairement les mêmes préoccupations que les autorités. Heureusement, le courant passe, grâce à des gens comme Halis Kokten, d'origine turque. Elu communal (FDF) à Saint-Josse, il est aussi membre de l'exécutif musulman, ce qui lui permet de répercuter auprès des fidèles, à la prière du vendredi, les consignes d'hygiène.

C'est la plus grande fête musulmane, dit-il. Les croyants sont désireux de coopérer pour une raison fort simple : cette fête doit être réussie Les lieux d'abattage proposés par les communes risquent d'être insuffisants. La difficulté consiste à trouver des lieux satisfaisant aux rites du sacrifice.

L'exécutif musulman recherche, via des mosquées, des commerçants disposant d'une infrastructure adéquate, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de Bruxelles. Recherche faite en partenariat avec les communes. Il faut aussi trouver du personnel qualifié : 300 personnes manquent pour encadrer les abattages et assurer une logistique lors de l'évacuation des carcasses.

Les musulmans ne veulent pas donner une mauvaise image de cette fête, assure Halis Kokten, en jetant des carcasses dans la rue ou en pratiquant le sacrifice à l'abri des regards, dans une cave. Tout ce qu'ils gagneraient, c'est de boucher les canalisations de leurs habitations Dans la communauté turque, quiconque gagne un salaire sacrifie une bête. Un mouton coûte de 5.000 à 8.000 F, parfois 12.000 F si on s'y prend au dernier moment. Il reste beaucoup de viande à distribuer au voisinage et aux pauvres, comme l'impose l'islam. Nous songeons à des formules nouvelles, comme rassembler plusieurs familles, sacrifiant un seul gros bélier. Cela limiterait les abattages.·

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/189

Le Soir du mercredi 9 janvier 2002

Culte Pour que la Fête du mouton se déroule dans les règles de l'art

Appel aux sacrificateurs et habilleurs habilités

En vue de préparer au mieux l'Aïd al-Adha, l'Exécutif des musulmans de Belgique en appelle aux bonnes volontés... compétentes.

ALAIN GÉRARD

Le 22 ou le 23 février, selon l'observation du phasage lunaire, la communauté musulmane de Belgique, à l'instar de tous les musulmans du monde, fêtera l'Aïd al-Adha. Cette Fête du sacrifice (Adha), plus populairement appelée " Fête du mouton ", commémore le sacrifice d'Abraham.

A cette occasion, symboliquement, la tradition veut qu'un mouton soit sacrifié pour servir de mets principal à une grande fête familiale. Habituellement, si un tiers du mouton revient à la famille, le deuxième tiers est partagé avec les amis. Quant au troisième, il est distribué aux plus démunis.

L'an dernier, pour cause de fièvre aphteuse, l'abattage rituel avait été interdit. Cette année, rien que sur Bruxelles (environ 160.000 musulmans), on prévoit le sacrifice de quelque 25.000 bêtes.

Dans la pratique, pour éviter tout dérapage et tout problème d'hygiène, des lieux d'abattage, agréés par le ministère de la Santé, seront proposés par les communes concernées. La possibilité de faire appel à des infrastructures adéquates de commerçants et d'éleveurs n'est pas exclue. Le tout, en coordination avec l'Exécutif des musulmans de Belgique, la Région bruxelloise et l'agence Bruxelles - Propreté pour tout ce qui est ramassage des carcasses.

Et pour que la fête soit vraiment réussie, l'Exécutif lance un appel aux sacrificateurs et habilleurs (personnes chargées de dépecer l'animal) habilités à accomplir le rituel. Il nous manque environ 300 personnes, précise Hassan Bouhoute, secrétaire général de l'Exécutif. Les conditions sont simples : être âgé de plus de 20 ans, être disponible durant les deux jours de sacrifice, ou l'un des deux, et poser sa candidature chez nous (1). Chaque jour de prestation sera rémunéré 123,95 euros.

Dernier détail : si, pour l'Exécutif des musulmans, les sacrificateurs doivent absolument être de confession musulmane, cela ne constituera pas une condition sine qua non pour les habilleurs.·

(1) Lundi, mardi et jeudi, de 14 h à 16 h, 500, avenue Louise, 1050 Bruxelles (02-626.15.92).

 

Le Soir du mercredi 9 janvier 2002

Il n'y aura plus de polémique à Ixelles

FRANÇOIS ROBERT

C'est à la rue Wayenberg, dans le garage communal, que sera installé l'abattoir musulman d'Ixelles. Il fonctionnera de 9 à 20 h selon les rites islamiques et en collaboration avec l'inspection vétérinaire.

Ce garage communal est bien situé, entre les rues Gray et Malibran, dans un quartier où vivent de nombreux musulmans. C'est en outre un endroit discret. Les abattages se feront à l'abri des regards et ne troubleront pas le voisinage. Les habitants seront dûment informés ce vendredi.

Ixelles ne répétera donc pas la sordide polémique de l'an passé. Le tout neuf collège avait alors dû improviser en choisissant le stade communal Albert Demuyter comme site de l'Aïd al Adha (Fête du sacrifice). Des tentes devaient accueillir les abattages. Quant aux sportifs, ils se voyaient priés de rejoindre le stade par l'arrière du complexe.

Les libéraux ixellois, qui venaient d'être rejetés dans l'opposition, stigmatisèrent ce choix malheureux. Hélas, tapant sur le clou, ils " dérapèrent " dans un tract injurieux à l'égard de la communauté musulmane. On y décrivait notamment le traumatisme des jeunes enfants entendant les cris et les bêlements des animaux, découvrant les flots de sang ou sentant l'odeur de la mort...

Ce tract scandaleux fut vite épinglé par des associations telles que le Mrax ou l'Exécutif musulman de Belgique (EMB). Il fit aussi l'objet d'un débat houleux au Parlement bruxellois. Au sein du PRL-FDF, il suscita de vifs remous. La polémique s'éteignit cependant d'elle-même puisque la fièvre aphteuse régla le problème...·

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/224

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=50793

La Libre Belgique 29/01/2002

La fin des abattages à domicile?
P.D.G.

Les agriculteurs s'opposent à un projet d'interdiction de la ministre de la Santé publique, Magda Aelvoet

Entre la fédération wallonne de l'Agriculture (FWA) et la ministre de la Santé publique, Magda Aelvoet (Agalev), c'est loin d'être le grand amour. Et ce n'est pas le dernier projet de la ministre qui va les réconcilier.

Son cabinet nous a, en effet, confirmé qu'elle avait obtenu l'accord du conseil des ministres pour un projet de loi interdisant les abattages à domicile de porcs et de moutons. Autrement dit, il deviendrait obligatoire pour tout personne élevant un mouton ou porc pour sa consommation personnelle de recourir à un abattoir agréé. Une idée à laquelle se sont toujours opposés les agriculteurs.

Les raisons invoquées par la ministre verte sont à la fois fiscales (risques de fraudes) et de salubrité publique puisque les animaux abattus à domicile échappent aux filières d'expertise. `Ne serait-il pas plus logique de faire respecter la loi plutôt que de rejeter la responsabilité sur le particulier en lui interdisant d'engraisser un animal pour lui-même?´, se demande Yves Somville, directeur du service économique de la FWA. `L'élevage d'un porc ou d'un mouton pour le manger est une tradition rurale. La personne qui abat sa propre consommation le fait en connaissance de cause.´

Pour la FWA, l'interdiction aura des conséquences désastreuses. L'incitation aux abattages clandestins sera l'une d'elles mais un vrai problème de traçabilité risque aussi de se poser puisque la tentation, pour les particuliers, sera grande de ne plus déclarer la possession d'animaux vivants. Or, selon la FWA, la majorité du cheptel ovin serait détenu par des éleveurs non professionnels.

Les agriculteurs reviennent aussi sur les dérogations qui seraient accordées aux musulmans pour la fête du sacrifice (voir ci-dessous) et y voient une forme de discrimination. Autre obstacle: les abattoirs en eux-mêmes. En effet, les plus petits sont en train de disparaître et les grands n'ouvrent pas facilement leurs portes aux particuliers qui représentent, pour eux, une charge importante dans l'organisation des abattages.

Pour preuve que le projet de Magda Aelvoet s'attaque à une tradition ancrée profondément en milieu rural, les environnementalistes de `Nature & Progrès´ soutiennent, pour une fois, la FWA. Selon l'association, les objectifs de la ministre sont clairs: le maintien, à terme, de seulement deux ou trois abattoirs dans le pays et `un cheptel parfaitement uniformisé pour une gamme de produits parfaitement maîtrisée´, soit le spectre du `tout à l'industrie´.

Tout comme la FWA, `Nature & Progrès´ veut conserver une alimentation `à taille humaine´.

 

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=50815

La Libre Belgique 30/01/2002

Fête du sacrifice, le 22 février

En milieu urbain, quand on évoque l'abattage à domicile, on pense immédiatement à la fête du sacrifice des musulmans, l'Aîd al Adha, qui, cette année, aura lieu le 22 février. L'abattage à domicile étant interdit, les communes, bruxelloises notamment, mettront à disposition des croyants des sites d'abattage temporaires mais sont conscientes qu'elles ne pourront sans doute pas empêcher des sacrifices à domicile. Une tolérance qui irrite les agriculteurs. (P.D.G.)

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/228

Le Soir en Ligne, le 04/02/2002

FOREST - Abattage de l'aïd à la station d'épuration

Au dernier conseil communal de Forest, Ahmed Amani, conseiller écolo, s'est inquiété de ce que la commune avait prévu pour la fête du mouton du 22 février. Catherine van Zeeland, échevine de l'environnement, a annoncé qu'un lieu d'abattage serait ouvert à la station d'épuration sud, d'une capacité de 300 bêtes par jour. (H.B.)

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/240

Le Soir en Ligne, le 08/02/2002

Aïd El Adha Derniers préparatifs avant la fête

Dix lieux d'abattage agréés pour la Région bruxelloise

Les 22 et 23 février, la communauté musulmane célébrera la fête du sacrifice. Région et communes dévoilent leur plan de bataille.

MARTINE DUPREZ

L'an dernier, la fièvre aphteuse avait mis un sérieux bémol à la célébration de la fête du sacrifice, l'Aïd El Adha. Vu l'interdiction de tout transport d'animaux, le débat entre la Région bruxelloise, les communes et l'Exécutif des musulmans de Belgique autour de la mise en place de sites d'abattage temporaires agréés (afin de contrer les abattages illégaux de moutons réalisés à domicile, pourtant punis d'une amende de 1.000 euros) avait tourné court.

Ce sursis d'un an a permis à tous de s'organiser, constate Michel Sponar, conseiller au cabinet du ministre bruxellois de l'Environnement. La Région a poussé au maximum les communes à prendre leurs responsabilités.

Cette année, la fête se déroulera les 22 et 23 février. Pour l'occasion, la Ville de Bruxelles, par exemple, mettra à la disposition de la communauté musulmane un site provisoire d'abattage, avenue de Vilvorde, 450 à Haren, sur le futur site de la station d'épuration Nord, à hauteur du pont de Buda (voir ci-dessous). Six sacrificateurs seront à pied d'œuvre. Des vétérinaires seront également présents. Et on y servira même du thé à la menthe.

Mais avant de se rendre sur un site d'abattage (qu'il soit situé à Bruxelles ou dans une autre commune), il sera obligatoire de se munir d'un permis de transport et d'abattage, à retirer auprès de son administration communale, avant le 20 février. Un seul permis sera délivré par famille.

Pour la Ville de Bruxelles, ce permis pourra être retiré au centre administratif (bld Anspach, 6, salle des guichets, 2e étage, guichet 10) moyennant le paiement d'une redevance de 12,50 euros. Le guichet sera accessible jusqu'au 19 février, du lundi au vendredi, de 14 à 17 heures et le jeudi de 14 à 18 h 30 (renseignements : 0800-901.07, entre 8 et 16 heures).

En principe, la Ville ne délivrera de permis qu'à ses habitants, signale le premier échevin, Henri Simons. Mais nous ne refuserons pas d'accueillir chez nous des personnes dont la commune n'a pas pris ses responsabilités.

On estime entre 20 et 25.000 le nombre de moutons qui seront sacrifiés. Or les capacités offertes par les pouvoirs publics bruxellois atteindront à peine 10.000 bêtes. Malgré tous les efforts de sensiblisation entrepris, nous savons que des gens passeront outre l'interdiction d'abattre des animaux à domicile, poursuit Michel Sponar. C'est pourquoi Bruxelles-Propreté mettra des conteneurs supplémentaires à disposition des communes qui auront prévu un site d'abattage temporaire. Par contre, nous ne vendons plus de sacs pour les déchets, comme cela se faisait les autres années, via les mosquées.

Le plan de bataille de Bruxelles-Propreté (info : 0800-981.81) prévoit 19 conteneurs pour les peaux et 18 autres pour les abats. Une demi-douzaine de camions et quelque 80 agents seront aussi mobilisés les 22 et 23 février. Toutes les précautions seront prises pour les abats, déchets à risques, qui seront évacués par une entreprise spécialisée, poursuit le conseiller de Didier Gosuin. Les peaux seront récupérées par la société Rocuir.·

Pratique

Anderlecht. Jour d'abattage : le 22 février. Site : Rue Ropsy-Chaudron, 24 (hors abattoirs). Capacité : 1.500 à 2.000 bêtes. Site supplémentaire : abattoirs. Capacité : environ 1.200 bêtes.

Auderghem/Etterbeek. Jours d'abattage : les 22 et 23 février. Site : ch. de Wavre, 1140. Capacité : 300 bêtes.

Bruxelles. Jours d'abattage : les 22 et 23 février. Site : avenue de Vilvorde, 450. Capacité : 3.000 bêtes. Conteneurs supplémentaires : place de la Maison Rouge, place Anneessens, quai du Commerce, boulevard du Midi.

Evere. Jours d'abattage : les 22 et 23 février. Site : rue de l'Arbre Unique, 11, (serre communale). Capacité : 350 bêtes.

Forest. Jour d'abattage : le 22 février. Site : station d'épuration Sud, rue Bollinckx, 319-325. Capacité : 300 bêtes. Conteneurs supplémentaires : place Saint-Antoine (côté de Fierlandt) et avenue du pont de Luttre (berme centrale).

Ixelles. Jour d'abattage : le 22 février. Site : rue Wayenberg, 43. Capacité : 200 à 250 bêtes.

Molenbeek. Jours d'abattage : les 22 et 23 février. Site : rue de l'Escaut, 19-23. Capacité : 1.000 à 1.200 bêtes. Conteneurs supplémentaires : place du Triangle.

Schaerbeek. Jour d'abattage : le 22 février. Site : rue Waelhem, 65, (déchetterie communale). Capacité : 300 bêtes. Conteneurs supplémentaires : av. Voltaire (coin chaussée de Helmet).

Saint-Gilles. Jours d'abattage : les 22 et 23 février. Site : av. Fonsny, 6. Capacité : 500 bêtes.

Saint-Josse. Jours d'abattage : les 22 et 23 février. Site : rue Verte, 50 (salle Liedts). Capacité : 200 bêtes.

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/256

Le Soir en Ligne, le 14/02/2002

Cultes Les musulmans craignent le chaos

Entraves à la Fête du Sacrifice

EDDY SURMONT

L'abattoir communal d'Anvers sature... La communauté musulmane locale s'en inquiète, à l'approche de la Fête du Sacrifice, qui se tient, en principe, le vendredi 22 février.

Conséquence : les quelque 19.000 musulmans domiciliées à Anvers (6.000 foyers) sont invités à procéder aux abattages de moutons sacrifiés dans d'autres abattoirs de la région.

Il s'agit, explique-t-on, d'éviter des situations chaotiques, en attendant une solution durable.

Pour la communauté musulmane, la Fête du Sacrifice est une priorité absolue. Le jour de cette célébration, chaque ménage musulman offre un mouton, abattu selon le rite islamique, en signe d'obéissance à leur dieu.

Depuis l'interdiction de procéder à des abattages ailleurs que dans un abattoir agréé, et sous des conditions très strictes, la communauté musulmane se déclare fortement limitée dans l'exercice libre de sa religion.

Pire après la privatisation de l'abattoir ?

Afin d'éviter des problèmes à l'avenir, la communauté musulmane envisage de demander à la ministre de la Santé publique de mettre à disposition des services communaux les moyens nécessaires afin de satisfaire aux conditions acceptables d'organisation de la Fête du Sacrifice. A Anvers, les craintes des musulmans sont renforcées par les perspectives de privatisation de l'abattoir communal.

Dans l'attente de cette solution durable, la communauté musulmane d'Anvers dit espérer que tout se passera sans problèmes pour les milliers d'abattages religieux programmés dans le courant de la semaine prochaine.·

REPÈRES

Quand ? L'aïd-el-adha ou aïd-el-kébir, " la grande fête ", a lieu le 7 du mois dhou-l-hijja (le 22 février), 12e mois lunaire, qui est aussi le mois du pèlerinage à La Mecque.

Quoi ? Cette fête commémore le sacrifice d'Abraham. Cette histoire, que l'on trouve dans l'Ancien Testament, raconte que Dieu, pour éprouver la foi d'Abraham, lui demanda de sacrifier son jeune fils unique. Abraham allait obéir et égorger son fils lorsque Dieu arrêta sa main. Pour le remercier de sa loyauté et de son obéissance, il lui demanda de sacrifier un mouton à la place.

Comment ? C'est donc en souvenir du sacrifice d'Abraham que les musulmans ont coutume d'égorger un mouton le jour de l'aïd-el-kébir. C'est également un jour de réjouissances où l'on festoie en famille.

J. G. (St.)

 

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Le Soir en Ligne, le 21/02/2002

Cultes

Gaia milite pour une fête du sacrifice " plus humaine " pour les animaux

" L'étourdissement respecte la souffrance "

Sacrifier rituellement le mouton après l'avoir étourdi. D'après Gaia, association de défense des animaux, le Coran ne l'interdit pas. Un pavé dans la mare, à 24 heures de l'Aïd.

ALAIN GÉRARD

Ce vendredi, débute pour les musulmans l'Aïd al Adha, la fête du sacrifice. En Belgique, 450.000 fidèles s'apprêtent ainsi à sacrifier rituellement un mouton (en lui tranchant les veines jugulaires) pour commémorer le moment où Dieu éprouva la foi d'Abraham en exigeant de lui la vie de son fils. Populairement dénommée " fête du mouton ", elle dure trois jours et peut aussi s'appeler Aïd el Kebir, " grande fête ".

Ces dernières années, en Belgique, il est de tradition que l'Aïd soit également l'occasion pour l'association de défense des animaux Gaia, de stigmatiser le rite. 2002 ne fait pas exception. Sauf que, cette fois, Gaia propose la réflexion au lieu de l'action.

Nous ne sommes pas contre l'abattage rituel, mais contre la souffrance de l'animal, explique Michel Vandenbosch, président de l'association. Tout en rappelant que la loi belge interdit depuis 1988 l'abattage rituel à domicile. Une loi qui stipule également, à la suite d'une décision européenne, qu'aucun animal ne peut être abattu dans les lieux agréés sans un étourdissement préalable. Sauf quand il s'agit de sacrifice rituel. Par respect des pratiques religieuses.

C'est ce que nous dénonçons, poursuit Michel Vandenbosch. La loi autorise l'égorgement sans évanouissement, alors que le Coran n'interdit pas l'évanouissement. Pour étayer sa position, Gaia a fait appel à Sami Aldeeb, chercheur à l'Institut de droit comparé à Lausanne et spécialiste en droit arabe et islamique. Depuis 1978, la Suisse est le seul pays, en Europe, à interdir le sacrifice rituel sans étourdissement.

Paradoxalement, la loi belge se montre plus " intégriste " que le Coran, confirme Sami Aldeeb. Aucun texte ne fait allusion à une interdiction de l'étourdissement. Ce qui est interdit, c'est de consommer du sang et de manger du cadavre. En n'oubliant pas le respect de l'être humain comme de l'animal et la bonté pour toute chose. Même pour un sacrifice. Or, l'étourdissement, précise encore le juriste, facilite l'évacuation du sang, ne provoque pas la mort de l'animal et respecte sa souffrance - et donc respecte les préceptes sacrés. Mieux, le sacrifice rituel, norme religieuse, n'est pas pour autant un des cinq piliers de l'islam. Dont l'un recommande l'aumône. Un pilier que nombre de musulmans choisissent de suivre en faisant plutôt don de l'argent de l'achat d'un mouton aux pauvres ou à des causes humanitaires.

Au cabinet de Madga Aelvoet, ministre de la Santé publique, on reconnaît que le débat doit être ouvert : En mettant autour de la table les communautés et les associations de défense des animaux. Mais pas à 24 heures de l'Aïd et tout en tenant compte que la loi belge s'inscrit dans un débat européen. En n'oubliant pas enfin qu'une interdiction du rituel risquerait, en stimulant l'importation de moutons, de transformer le problème religieux en problème économique

Du côté de l'Exécutif des musulmans de Belgique, on n'est pas contre l'étourdissement préalable si la science garantit à 100 % que l'animal ne meurt pas. Ce qui n'est pas le cas, ponctue Nordin Maloujahmoum, président de l'exécutif. D'autant qu'il est aussi prouvé scientifiquement qu'un abattage rituel réalisé dans les règles par des professionnels évite toute souffrance à l'animal. Le Comité de théologiens européens est divisé sur la question. Ce n'est pas à nous de trancher, et il ne sera pas facile de changer les habitudes. En attendant, nous ne cessons de répéter : " Allez dans un abattoir agréé pour éviter tout problème d'hygiène. "·

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/264

L'aïd el-adha en Belgique et en France - revue de presse (22-23/02/2002)

Le Soir en Ligne, le 22/02/2002

Liège L'aïd el-adha se déroule ce vendredi

Un mauvais jour pour la fête du sacrifice

EDDY LAMBERT

Comme l'année dernière, la fête islamique du sacrifice, aïd el-adha (ou aïd el-kébir, la grande fête) ne se déroulera pas, ce vendredi, à Liège, dans les meilleures conditions qui puissent être. L'autorité fédérale avait interdit en 2001 le transport et l'abattage de moutons à cause de l'épidémie de fièvre aphteuse. En 2002, c'est le calendrier qui en est la raison.

L'aïd el-adha, célébration du sacrifice que Dieu demanda à Abraham, a lieu le 10e jour du douzième et dernier mois (dhul-hijja) de l'année hégirienne, en union avec le pèlerinage à La Mecque, l'un des piliers de l'islam. La conversion dans notre calendrier grégorien a désigné pour 2002 la date du 22 février.

Or le seul abattoir agréé à Liège, l'Intercommunale de l'abattoir, où conformément à la loi peuvent être abattues les bêtes, ne pourra accueillir tout le monde, en raison de l'intense activité qui y règne le vendredi. La Ville, n'ayant pu trouver de solution de remplacement, s'est bornée à placer des conteneurs où se débarrasser des déchets animaux. L'information sera donnée aux fidèles par l'imam après sa prière et son discours du matin.

La fête du sacrifice se passera sereinement et dans le respect de la loi et du Coran, a assuré la veille Ismaël Batakli, secrétaire du conseil provincial des musulmans. Les gens se rendront dans d'autres abattoirs spécialisés. Ou, faute d'infrastructures agréées, dans des boucheries musulmanes et des fermes de la région.

Beaucoup de musulmans, la majorité parmi les Turcs, envoient cependant de l'argent à leur famille du pays d'origine pour qu'ils fassent le sacrifice en leur nom. D'autres, comme Ismaël Batakli, le versent à des organisations humanitaires pour permettre à une famille d'un pays pauvre de célébrer l'aïd el-adha.·

Namur La communauté musulmane célèbre la fête du sacrifice

Un moment de partage

Pour la première fois, la ville de Namur va s'impliquer dans la fête du sacrifice en organisant un système de ramassage des déchets. Un signe concret de reconnaissance de cette fête à laquelle tous les Namurois sont invités à participer.

CORINNE BODART

Ce vendredi, deux mois et dix jours après la fin du ramadan, les musulmans célèbrent la fête du sacrifice. Une fête - qui va durer trois jours - qui a lieu en mémoire du sacrifice d'Abraham et est marquée par le sacrifice d'animaux. Dans la province de Namur, 9.700 musulmans sont concernés par cette célébration, dont 4.000 habitent la capitale wallonne.

Cette fête est l'équivalent, pour nous, de la fête de Noël pour les chrétiens, rappelle Elmahdi Bouzrouti, représentant de la communauté musulmane et président du centre culturel marocain à Namur. Elle est la seconde grande fête du calendrier musulman et est marquée par le sacrifice d'animaux, qui perpétue celui d'Abraham.

Le sacrifice de l'Aïd n'a rien à voir avec un quelconque plaisir que l'on trouverait à faire couler le sang d'une bête, explique le membre de l'Exécutif des musulmans de Belgique. Il signifie l'immolation du vice par la main qui ne veut plus se départir de la vertu.

Et d'ajouter, comme tout acte religieux, le sacrifice s'opère selon des codes précis. Le musulman est tenu d'assister à la prière de l'Aïd avant de procéder à l'immolation de la bête. Il doit veiller au bien-être de l'animal, l'outil de l'abattage doit être fort aiguisé, et la bête doit être orientée vers La Mecque. L'étourdissement de l'animal n'est d'ailleurs pas du tout interdit (voir notre édition du 21 février).

" Comme tout acte religieux, le sacrifice s'opère selon des codes précis "

Trois " méthodes " s'offrent pour l'abattage : s'adresser à un abattoir agréé, comme celui de Gembloux, le faire soi-même en ayant au préalable demandé une autorisation à la commune ou encore s'adresser à un fermier. Evidemment, nous conseillons de s'adresser plutôt à un abattoir agréé.

Hygiène et propreté sont aussi des actes de foi : le musulman doit absolument respecter les consignes décrétées par les autorités communales en matière de collecte des déchets. Et pour la première fois, à Namur comme à Andenne, la Ville a tout prévu pour cela : un lieu de collecte (situé à Vedrin) sera accessible, durant trois jours, pour déposer gratuitement les déchets ovins et bovins (1).

C'est une opération pilote pour nous, souligne-t-on au cabinet de l'échevin de l'environnement. Nous avons prévu des containers pour collecter les déchets d'un millier de têtes de bétail. Ce qui équivaut à plus ou moins quinze tonnes. Nous verrons comment cela va se dérouler et comment améliorer cela pour les années suivantes.

La commune pourra s'en rendre compte de visu. La communauté musulmane invite en effet tous ceux qui le souhaitent à venir célébrer la fête du sacrifice, le samedi 22, à 13 heures, sur le site de Vedrin. Cette fête est un moment de partage, ajoute Engin Kumanova, secrétaire du centre culturel turc musulman de Namur. Si la fête se poursuit dans un premier temps en famille, elle continue ensuite avec la rencontre des voisins, quelle que soit leur origine.·

La Ville de Namur met donc à disposition un lieu de collecte situé au service Espaces verts (rue Frères Biéva, 203 à Vedrin). Il sera accessible les 22 et 23 février, de 10 à 18 heures, et le 25 février de 11 à 14 heures.

Les déchets recyclés et valorisés

La commune de Namur fait partie des quelques communes wallonnes à s'être montrées intéressées par le ramassage des déchets d'animaux issus d'abattages rituels et à avoir répondu à l'invitation de l'Office des déchets wallons pour réfléchir à cette problématique.

Pour rappel, explique Dominique Alexandre, chef de cabinet de l'échevin de l'environnement de Namur, en 1991, l'Office wallon des déchets a conclu pour une durée de dix ans un marché public de services relatif à la collecte et à la transformation de cadavres d'animaux produits dans les exploitations agricoles wallonnes.

Cette année, poursuit-elle, le gouvernement wallon a décidé de continuer cette action - pour cinq ans - en incluant dans le champ d'application les déchets des abattages rituels pratiqués à l'occasion de la fête du sacrifice par la communauté musulmane. Nous avons reçu un courrier au mois de janvier nous invitant à nous manifester si nous étions intéressé par le projet. Ce que nous avons fait comme, par exemple, La Louvière, Charleroi, Andenne ou encore Liège.

La Région wallonne s'est donc engagée à couvrir les frais de gestion de déchets de ces abattages rituels. Les abats, têtes et pattes seront repris par la SA Rendac-Udes. Ceux-ci seront transformés en farines et graisses animales dans leurs installations puis détruits, par valorisation thermique, dans les unités wallonnes de production de ciment. Les peaux d'animaux seront quant à elles, confiées à la société de confection Reocuir.·

C. Bt

Le Soir en Ligne, le 23/02/2002

Ce vendredi, les sites n'ont pas été pris d'assaut

Vendredi soir, il était impossible de dégager un bilan global de la nouvelle organisation mise en place en concertation entre l'Exécutif des musulmans, les communes et la Région. L'agence Bruxelles-Propreté était bien en peine de donner des chiffres sur les tonnages de peaux et de boyaux déposés dans ses conteneurs.

Apparemment, il n'y a pas eu d'hiatus entre le nombre de bêtes sacrifiées et la quantité de déchets récoltés, constatait en fin de journée le porte-parole du ministre de l'Environnement, Didier Gosuin. Le taux de rotation des conteneurs de l'ABP n'était pas trop important. Et les sites ne semblent pas avoir été pris d'assaut. Peut-être la pénurie de moutons a-t-elle joué ?

Ou le mauvais temps, comme l'évoquait Luc Devyver, responsable du site de la Ville de Bruxelles, qui a délivré 525 permis mais comptabilisait seulement un petit 200 moutons sacrifiés, ce vendredi soir. A Forest, par contre, seules 33 demandes d'abattage ont été introduites contre 350 demandes de transport. Beaucoup de personnes sacrifient l'animal sur le lieu d'achat, expliquait le responsable M. Gernaert.·

" S'il y a souffrance, y a pas respect "

Malgré le dispositif des abattoirs agréés mis en place pour l'Aïd, certaines familles se rendent dans des fermes pour sacrifier elles-mêmes le mouton. Une pratique illégale. Récit.

On attend encore un cousin. Puis, on y va... Vendredi, 9 h 30, quelque part dans le quartier turco-marocain de Bruxelles. Erkan, 20 ans, s'impatiente. Le cousin arrive. Les voitures peuvent se mettre en route. Destination : la campagne flamande. On a acheté quatre moutons. Pour nous mais aussi pour la famille et un ami. On préfère aller tuer le mouton à la campagne parce que c'est moins risqué qu'à la maison. Et puis, dans les abattoirs provisoires, il y a trop de monde. On doit faire la file. Pas génial pour la fête Tandis qu'à la campagne, on tue la bête rituellement, on la découpe et on revient à la maison avec les morceaux qu'on distribuera. La moitié aux voisins et aux pauvres. L'autre moitié pour nous. C'est propre et on ne perd pas de temps.

Erkan et sa famille savent que sacrifier un mouton en dehors d'un abattoir agréé est une pratique illégale en Belgique.

Mais c'est primordial de faire moi-même le geste, argumente Erdogan, le patriarche. Tuer le mouton, c'est faire ce que Dieu demande. C'est refaire aussi le geste du Prophète. C'est comme une prière à Dieu. Une grande fierté. Un geste sans lequel la fête ne serait pas tout à fait la fête.

La fête, ce matin-là, elle avait déjà commencé par la prière à la mosquée. Dans la voiture qui emmène à la ferme, elle se poursuit, soutenue par des musiques traditionnelles qu'Erkan prend plaisir à écouter plein tube : C'est comme en Turquie. Sauf qu'ici, il pleut... Et que la viande est moins bonne parce que l'animal n'a pas mangé l'herbe de la montagne.

Ah les barbecues avec la viande de là-bas, se remémore Erdogan. C'est quelque chose... Lui, ça fait 31 ans qu'il a immigré en Belgique, 31 ans qu'il sacrifie le mouton pour l'Aïd : C'est en regardant mon père que j'ai appris les gestes qui sacrifient sans faire souffrir. Lui-même, il les avait appris de son père. J'espère qu'Erkan fera la même chose, rajoute-t-il en regardant son fils, le visage rayonnant de fierté.

Trois quarts d'heure plus tard, les familles arrivent à destination. Le fermier les attend. Les moutons, dans une remorque, aussi : 149 euros la tête. La note, négociée avant par téléphone, est vite réglée. Erdogan n'est pas là pour marchander mais pour sacrifier. Une dernière fois, il affûte ses couteaux, après avoir enfilé son pull de sacrificateur. Ensuite, tout se passe rapidement. Il lie les pattes de l'animal. Le couche sur l'herbe. La tête en direction de La Mecque. D'une main, il cache les yeux du mouton en lui rabattant ses oreilles. De l'autre, il lui caresse la gorge, palpe les jugulaires, tout en psalmodiant la prière rituelle. D'un coup, geste sûr, précis et vif, il tranche la gorge de l'animal. Le mouton ne crie pas. Bouge à peine. Le sang s'écoule comme une rivière. Rouge. Le silence dans la campagne. La pluie dilue déjà les traces.

Un peu plus loin, un autre mouton a moins de chance que celui d'Erdogan. Spasmes et souffles rauques attestent de la souffrance de la bête.

Quand on sait pas, on coupe pas, commente tout bas Erdogan. Ça, c'est du travail mal fait. S'il y a souffrance, la bête n'est pas respectée. Du coup, Dieu non plus. La fête est gâchée...

Après, il y aura le dépeçage des bêtes. Dans une cabane. Têtes, pattes, carcasses, abats, membranes des viscères. Tout servira. Tout sera redistribué. Tout participera de la fête.

Erkan ne sait pas si un jour, il sera capable, à son tour, de tuer le mouton : On verra. J'ai encore le temps.·

voir aussi dans la Dernière Heure:

8/2/2002 Sites d'abattages déjà connus

21/2/2002 Une cérémonie dédiée à la paix et l'entraide

22/2/2002 Sur l'autel de la tolérance

23/2/2002 Moins de moutons que prévu

23/2/2002 Plus de sites, d'année en année

23/2/2002 Veiller au bien-être des moutons!...

23/2/2002 A Anderlecht, hygiène et tradition ont fait bon ménage

23/2/2002 Trois jours de fête en famille

et dans La Libre Belgique

La fin des abattages à domicile? 29/1/2002

Fête du sacrifice, le 22 février 30/1/2002

`Les bêtes ne souffrent pas´ 21/2/2002

Une loi `plus musulmane que l'imam´? 21/2/2002

En mémoire d'Abraham 22/2/2002

Trois jours de fête pour les musulmans 23/2/2002


FRANCE

http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020222-030014120SOCI.html

Société

MENACE DE FIÈVRE SUR L'AID EL-KEBIR
La fête musulmane débute demain et fait craindre l'importation de moutons anglais aphteux.

Par Frédéric PONS

Libération vendredi 22 février 2002

"Alerte à la fièvre aphteuse"... On est au Tréport (Seine-Maritime). Depuis quelques jours, il y a là sur les quais un cargo arraisonné, le Kalifeh-I. Samedi, ce bateau battant pavillon syrien a été harponné par la brigade locale d'enquête vétérinaire. Surprise: à bord, les pandores découvrent 274 moutons britanniques bien seuls sur un bâtiment qui peut en contenir 2 500 ou plus. Leur certificat sanitaire date du 12 février. "Ils auraient donc mis cinq jours à franchir la Manche", s'étonne Isabelle Chmitelin, de la Direction générale de l'alimentation. Qui fait immédiatement bloquer le bateau au port et place sa cargaison sous séquestre. Il y est encore.

Découverte. "Pour le moment, ces moutons sont en quarantaine, bien traités et surveillés. Tant que nous ne savons pas exactement d'où ils viennent et où ils vont, il ne faut prendre aucun risque en les laissant entrer en France. Dans le doute, nous allons demander aux autorités britanniques de rappeler ce bateau et de garder ces bêtes." Au passage, les enquêteurs vétérinaires ont fait une étonnante découverte: le destinataire final de ces 274 moutons n'est autre qu'un certain Jean-François Reboux. Ce négociant en bestiaux n'est pas un inconnu des autorités sanitaires: l'année dernière, sa ferme de La Baroche-Gondouin (Mayenne) a été le premier foyer de fièvre aphteuse en France.

Ce fait divers tombe bien mal. Les autorités sanitaires françaises craignent le retour de cette redoutable épizootie qui pourrait s'inviter brutalement à l'occasion de l'Aïd el-Kébir et du Salon de l'agriculture de Paris.

Ces deux manifestations commencent en effet demain. Très attendues par les fidèles musulmans et par un monde paysan en quête de certitude, elles supposent de grands rassemblements d'animaux plus ou moins contrôlables et potentiellement explosifs, à en croire les experts. Or depuis quelques semaines, le ministère de l'Intérieur, celui de l'Agriculture, Matignon et l'Elysée sont sur les dents pour l'Aïd. Sur fond de délicates tensions communautaires et d'incompréhensions réciproques.

Car il se dit que la fièvre est toujours bien présente en Europe: "Personne ne peut assurer avec certitude que la fièvre aphteuse a complètement disparu du paysageÊeuropéen", reconnaît un haut responsable français. "Je ne suis pas sûre qu'il n'y a pas de risques", note Isabelle Chmitelin, directrice générale adjointe de l'alimentation au ministère de l'Agriculture. Inquiète ­ et au nom du principe de précaution cher à Jean Glavany, son ministre de tutelle ­, elle a envoyé à tous les professionnels et à tous les services vétérinaires départementaux une série d'instructions extrêmement sévères et détaillées. Dans son collimateur: "les mouvements intracommunautaires d'ovins sur le territoire national", autrement dit les échanges de moutons à l'intérieur de l'espace Schengen. Elle exige la mise en place immédiate de "contrôles renforcés" des importations d'animaux vivants et demande "une surveillance particulière des points d'entrée des ovins en particulier dans les ports".

"Roulette". Mais rien ne dit que cela sera suffisant. A l'occasion de l'Aïd, et alors que le Salon de l'agriculture concentrera des centaines de bestiaux porte de Versailles à Paris, les risques de mouvements d'animaux suspects sont jugés très sérieux par les experts. Qui ont bien du mal à se faire entendre, et pour cause: la communauté musulmane a cru au début de l'année pouvoir continuer d'avoir facilement accès aux sites d'abattoirs dits "dérogatoires" qu'elle utilise traditionnellement pour les sacrifices du mouton. Or ces sites plus ou moins artisanaux feraient peu de cas de l'indispensable "traçabilité" des animaux qui y sont sacrifiés. Bruxelles les a donc formellement interdits dans toute l'Europe. "La grande peur, c'est qu'un mouton anglais aphteux se glisse quand même dans un lot destiné à l'aïd, puis contamine un, deux, puis cent, puis toutes les bêtes. Dans la situation actuelle, nous jouons àÊla roulette. Il est quasiment impossible de contrôler tous les mouvements d'animaux", résume un responsable français.

Des moutons anglais aphteux débarquant en France? Apparemment, la chose est impossible, pour deux raisons. La première, c'est que le Royaume- Uni a été déclaré indemne de la maladie le 6 janvier par l'Observatoire international des épizooties. La seconde, c'est qu'il y a quelques jours les autorités britanniques ont pris l'engagement oral devant le Comité vétérinaire permanent de l'Union européenne de ne pas exporter leurs moutons chez nous... avant la fin de l'aïd! Mais cette absence forcée des exportations d'outre-Manche risque de peser lourd sur le marché français, traditionnellement déficitaire en ovins: 60 % de nos besoins sont couverts par les importations, lesquelles proviennent à 47 % du Royaume-Uni. D'où la tentation du trafic.

Réunion discrète. Les représentants de la communauté musulmane sont, en tout cas, furieux de la tournure que prend la fête cette année. Le président de la République lui-même ne leur avait-il pas assuré que tout se passerait bien? Le mois dernier, Jacques Chirac avait reçu une partie des représentants de la communauté musulmane de France qui lui avaient demandé d'intervenir pour que les dérogations aux sites d'abattage soient accordées en temps voulu. Chirac avait laissé entendre qu'il allait s'occuper du dossier. Mais rien ne s'est passé. Et c'est Jean Glavany, le ministre de l'Agriculture, qui en a hérité, saisissant la Direction générale de l'alimentation. Enfin, le 14 février, au ministère de l'Intérieur, une réunion discrète a rassemblé les services de Daniel Vaillant et des représentants de la communauté musulmane. Les con seillers du ministre de l'Intérieur ont opposé une fin de non-recevoir aux demandes de dérogations. On en est là. Et à la veille de la fête, rien ne paraît réglé.

http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020222-030014121SOCI.html

Société

Nouvelle barrière au sacrifice du mouton
Un arrêt tardif et mal préparé restreint l'abattage.

Par Daniel LICHT

Libération vendredi 22 février 2002

La célébration de l'Aïd el-Kébir est probablement le moment de l'année où l'absence d'organisation de la communauté musulmane pose le plus de problèmes aux fidèles. D'année en année, les difficultés pratiques pour célébrer l'abattage rituel ressemblent de plus en plus à un parcours du combattant. En plus des incontestables raisons sanitaires (lire ci-dessus) et du manque d'équipements, les fidèles sont aussi confrontés à des barrières juridico-administratives de plus en plus strictes, éloignant toute perspective de résolution du casse-tête.

Pas de bras de fer. Cette année, un arrêt du Conseil d'Etat d'octobre 2001 rend illégal l'usage des sites dérogatoires, pratique autorisée par les préfets depuis une quinzaine d'années. Du coup, le manque de sites est criant, surtout en région parisienne. Ceux qui souhaitent "s'approvisionner en carcasses préparées selon le rite musulman" devront donc se rendre dans un des six abattoirs officiels reconnus par la préfecture de police de Paris. Malgré ces problèmes d'organisation, les responsables musulmans ne désirent visiblement pas engager de bras de fer avec les autorités. "De nouvelles dispositions réglementaires et juridiques s'imposent aux pouvoirs publics, qui feront malgré tout le maximum pour faciliter les opérations de ces journées sacrificielles. Le Coran dit que Dieu n'impose rien à une âme qui soit au-dessus de sa capacité", se résigne officiellement Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris.

Pourtant, beaucoup de fidèles expriment en privé une profonde déception face à ce que nombre d'entre eux considèrent comme de l'indifférence pour la place grandissante de l'islam en France. Bien que le ministère de l'Intérieur répète depuis de nombreux mois que le recours aux sites dérogatoires est incompatible avec la législation européenne, certains responsables musulmans estiment avoir été placés devant le fait accompli. "Si nous avions eu connaissance de l'arrêt du Conseil d'Etat, nous aurions au moins envisagé des recours ou demandé à participer au débat", observe Kamel Kabtane, directeur de la mosquée de Lyon.

"Liberté". L'avocat Gilles Devers, conseil de la mosquée de Lyon, ajoute: "Ce n'est pas une remise en cause du cadre réglementaire actuel. Mais nous proposons le renforcement des capacités des abattoirs, la création d'installations spécifiques et temporaires, fonctionnant en lien avec les autorités étatiques, religieuses et professionnelles, quitte à promulguer un décret à effet transitoire." Non sans rappeler qu'"une liberté fondamentale telle que la liberté de religion ne peut faire l'objet de limitations générales".

La création d'un Conseil français du culte musulman (en 1999, à l'initiative de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur) était censée régler, entre autres, les problèmes d'abattage. Mais les élections de ses membres par les représentants des 1 500 lieux de culte, prévues début mars, ont été reportées à la fin du mois de mai.

http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020222-030014122SOCI.html

Société

L'Aïd, "un lien sacré avec notre culture"
Plus qu'un acte religieux, cette fête est un moyen de rassembler la famille.

Par Charlotte ROTMAN,Pierre GIRARD

Libération vendredi 22 février 2002

Ce matin tôt, Kilani se rendra à la mosquée de La Courneuve avec les siens. Ils auront mis des habits neufs, achetés pour l'occasion. Plus tard, ils se retrouveront à huit familles dans un grand pavillon de banlieue. Les hommes feront le sacrifice du mouton acheté par les cousins et cousines, puis ils partageront la viande avec les voisins et les amis.

Aujourd'hui, comme Kilani, près de cinq millions de musulmans s'apprêtent, en France, à célébrer l'Aïd el-Kébir. Une cérémonie religieuse qui ne se résume pas à la religion. Une sorte de Noël musulman, l'affirmation identitaire en plus. "Je ne vais pas à la mosquée. Le côté religieux, nous, on ne l'a pas. C'est plus une fête familiale", raconte Nébia, qui se souvient des "défilés à la maison" à Toulouse autour du "patriarche". L'Aïd est l'occasion de grands rassemblements et de longues retrouvailles. "Ma mère dit qu'au moins, comme ça, elle a tous ses enfants avec elle", ajoute cette jeune femme issue d'une fratrie de huit. Ahmed, un sexagénaire installé à Laval loin de ses enfants et petits-enfants établis à Paris, est sûr de les retrouver ainsi chaque année. "Tout le monde y est habitué. Et comme moi, ils continuent à fêter l'Aïd el-Kébir comme nous le faisions au Maroc", raconte-t-il.

Au téléphone. Lors de ce rendez-vous, on se rapproche de sa famille, celle d'ici et celle de là-bas. Chez Nébia, le jour de l'Aïd, le téléphone sonne sans arrêt. "On appelle l'Algérie. On pense à tout le monde, là-bas, et surtout aux plus pauvres." Nadia vit à Nogent-sur-Marne, avec sa mère et son fils de 9 mois. Le reste de sa famille est au Maroc, à Casablanca. "Comme on ne va pas acheter un mouton à deux, ma mère a préféré qu'on envoie de l'argent à la famille pour qu'eux puissent en acheter un", raconte-t-elle. Fêter l'Aïd permet aussi d'affirmer une identité différente. "Je suis issue de l'immigration. L'Aïd el-Kébir, c'est une manière pour nous de marquer notre identité. La dimension religieuse est là, latente, mais c'est beaucoup plus culturel, affirme ainsi Saïda, une célibataire de Strasbourg. Quand je vois certains qui vont travailler ce jour-là, ça m'énerve." Sabrina, "jeune rebeu née en France": elle se maquille, boit, fume, mais elle fait le ramadan et a toujours fêté l'Aïdà Trappes où elle a grandi. "Dans mon bâtiment, il n'y avait que des musulmans, des Arabes et des Noirs. C'était très chaleureux, toutes les portes restaient ouvertes, Pour moi, c'est un retour aux sources, à mes origines."

L'Aïd peut être aussi nostalgique, lié souvent à des images joyeuses d'enfance et d'étés ensoleillés. Ainsi, Kilani: "Pour ceux qui ont 20-30 ans, quand on était petits, l'Aïd tombait pendant l'été, alors qu'on était en vacances au pays. Il faisait beau, on se photographiait devant les moutons. Cela a marqué nos enfances, et c'est une joie de le revivre. C'est un lien sacré avec la culture de nos parents." "Je l'ai fêté en Algérie, en 1985. C'est un beau souvenir: là-bas, tout le monde vit au rythme de la fête. Tout le monde égorge le mouton. En France, il y a beaucoup d'a priori sur cette pratique. C'est l'incompréhension. Ici, le climat n'est pas propice à une fête totale", regrette Rabah, un étudiant de Bordeaux.

Transmission. Et puis l'Aïd peut changer. Quand Mansour était célibataire, il ne représentait qu'"un rassemblement amical, lié à la sphère alimentaire". Puis, cet Algérien, en France depuis huit ans, est devenu père: "A partir de là, j'ai eu le sentiment qu'il fallait transmettre quelque chose: un patrimoine différent de la culture dominante. L'Aïd est un moment qui nous appartient, qui nous ancre dans la communauté immigrée." C'est aussi ce que raconte Hassan, un père d'origine marocaine, de deux petites filles de 4 et 9 ans. "Je ne suis pas pratiquant et encore moins croyant. Mais je respecte l'aspect culturel de l'islam. Je ne sacrifie pas de mouton, mais pour la culture de mes filles j'invite des amis autour d'un couscous ou d'un tajine, un plat qui sort de l'ordinaire. Je leur offre des cadeaux. Je leur explique la signification de la fête."

Comme avec Noël pour les chrétiens, la célébration de l'Aïd est réactivée par la naissance des enfants. Puis la fête se transmet. Devenus trop vieux, parfois les pères ne peuvent plus procéder au sacrifice rituel. Certains préfèrent alors commander leur viande dans une boucherie. Kilani, lui, a décidé de prendre la relève de son père. L'an dernier, pour la première fois, c'est lui qui a tué le mouton.


à lire aussi:

Le Monde (Paris): Le monde musulman célèbre l'Aïd - Les musulmans célèbrent, vendredi, l'Aïd-el-Kébir, ou Aïd-el-Adha, dans la misère, la douleur ou parfois la liberté. Tour du monde d'une des plus importantes fête de l'islam.

La Voix du Nord (Lille):

Religion Le rassemblement s’achève par la grande fête de l’Aïd-el-Kébir aujourd’hui Deux millions de pèlerins sur le mont Arafat 22/02/2002

Célébration L’Aïd el Kebir chez les musulmans Trois mille moutons sacrifiés dans le Dunkerquois 23/02/2002

Tradition Quatre cents d’entre eux ont été égorgés hier à l’abattoir de Bailleul Des agneaux pour l’Aït-el-Kebir 23/02/2002


sujet connexe

http://www.lavoixdunord.fr/vdn/journal/2002/02/19/ROUBAIX/ART52.shtml

La Voix du Nord (éd. Roubaix) Mardi 19 Février

Débat Une rencontre se déroulait, samedi, au Centre spirituel du Hautmont à Mouvaux

Quelle place pour l’islam en France ?
" Il faut arrêter de prier dans les caves. Si la République considère l’islam comme la 2e religion de France, il faut lui accorder les moyens ", estime Brahim Bourabaa, vice-président du Centre culturel du monde arabe. Avec son association située à Roubaix, il est à l’origine de la journée de réflexion consacrée à l’organisation de l’islam en France, qui s’est déroulée samedi, au centre spirituel du Hautmont à Mouvaux. Un débat durant lequel on abordait franchement les questions touchant à ce thème.
Certains intervenants comme Soheib Bencheikh, secrétaire de la mosquée de Marseille, n’hésitant pas à stigmatiser " le manque de civisme des musulmans de France qui n’arrivent pas à se fédérer ".
A cet égard, le modèle protestant a été cité en exemple à plusieurs reprises. Malgré leurs différences dogmatiques, les divers mouvements qui composent cette religion ont réussi à parler d’une même voix, même si le consensus n’a pas toujours été facile.
Les différents interlocuteurs ont conscience qu’il restera toujours des irréductibles qui refuseront de s’intégrer au sein d’un organe musulman représentatif, mais ils appellent la création de celui-ci de tous leurs voeux.
L’Etat français a décidé d’accélérer le processus visant à identifier les représentants crédibles et compétents de l’islam en France.
Pour Soheib Bencheikh, la première difficulté de ce problème de reconnaissance est historique. " En France, l’islam est arrivé après coup et ne profite donc pas des avantages liés à la loi de 1905 instituant la séparation de l’Etat et des églises. " Il existe aussi selon lui un problème psychologique : " La France n’est peut-être pas prête à accueillir une religion longtemps considérée comme celle de l’autre, les Sarrazins, les Maures, les Turcs. "
La guerre d’Algérie peut, selon lui, constituer aussi un frein à cette acceptation. Pourtant, il considère qu’une certaine visibilité de la pratique de l’islam mettrait un terme à l’obscurantisme que peut engendrer la pratique dans les caves ou les garages. " Mais une mosquée sans imam compétent, c’est comme une clinique sans médecin qualifié. Cela peut donner la mort plus que la vie ", estime-t-il.
L’intervenant a également insisté sur la nécessité de faire appel à des imans prêchant en français afin de se faire comprendre des jeunes des 2e et 3e génération.
Pour M. Benhadj, historien, " l’islam ne constitue pas un frein à la citoyenneté et à l’intégration, mais constitue une source spirituelle et culturelle indéniable ".


Mosquées trop petites
Mais comme l’a souligné Ahmed Taleb, imam de la mosquée de Roubaix, la pratique de cette religion est parfois freinée par la faible capacité des mosquées.
Le cas s’est posé notamment lors de la fête de l’Aïd. De nombreux musulmans ont alors trouvé porte close, faute de place.
La question de la création d’une grande mosquée à Roubaix a une nouvelle fois été posée.
René Vandierendonck, maire de Roubaix, n’y est pas hostile. Il souhaite toutefois avoir en face de lui un projet cohérent. Pour lui, " des accommodements sont possibles avec les lois, notamment celle de 1905 régissant les cultes, pour trouver des solutions adaptées, comme cela s’est fait dans l’Essonne avec la mosquée d’Evry. Il existe des solutions pour avancer de façon pragmatique ", a souligné le maire de Roubaix.

 

http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/265

Le Soir en Ligne, le 25/02/2002

Aïd Les sites d'abattage temporaires ont tourné à 50 %

La flambée du prix du mouton a entraîné moins de sacrifices

Pas de chiffres définitifs, mais Région et communes estiment qu'on a sacrifié moins de moutons " agréés " qu'en 2000. Un demi-succès pour la nouvelle structure mise en place.

ALAIN GÉRARD

Nous avons récolté 67 tonnes d'abats. On peut estimer à 63 tonnes les peaux collectées. Par projection, on en déduit qu'environ 12.000 à 12.500 moutons ont été sacrifiés dans les abattoirs provisoires mis en place pour l'aïd, commente Dominique Degrave pour l'Agence Bruxelles-Propreté (ABP), chargée de la récolte et du traitement des carcasses de moutons sacrifiés au cours de la fête du mouton que les quelque 170.000 musulmans de Bruxelles ont célébré vendredi, samedi et dimanche. Pour cette édition 2002, un nouveau dispositif de sites d'abattage temporaires, agréés par la Région et supervisés par une douzaine de communes, en collaboration avec l'Exécutif des musulmans de Belgique, avait été mis en place. Objectif : limiter les abattages clandestins à domicile et avoir un meilleur contrôle sur l'hygiène.

A titre indicatif, poursuit Dominique Degrave, en 2000, ce sont 129 tonnes d'abats, pour environ 25.000 moutons, qui avaient été collectées via les conteneurs de l'agence. C'est donc un recul. Que nous attribuons à la flambée du prix du mouton due à une relative pénurie (NDLR : le spectre de la fièvre aphteuse venue d'Angleterre est encore bien présent dans la communauté musulmane qui s'était vue privée de l'aïd en 2001). Du coup, les gens ont moins sacrifié, en préférant, précise encore le responsable de l'ABP, envoyer l'argent dans leur famille à l'étranger.

Raison pour laquelle, l'opération " Aïd 2002 " est néanmoins une réussite pour l'Agence Bruxelles-Propreté. A l'exception, cependant, de l'évacuation des tripes : Il n'y a pas eu assez de roulement de conteneurs. Sans parler d'un problème d'étanchéité. Ce sera facilement résolu pour l'an prochain.

Un rendement à 50 % aussi constaté par les communes. Et ce, que ce soit à Bruxelles-Ville, Saint-Josse, Schaerbeek, Anderlecht ou Molenbeek.

En effet, précise Halis Kökten, coordinateur pour l'Exécutif des musulmans des sites de Bruxelles, Saint-Josse et Schaerbeek, sur le site de Buda, qui avait une capacité de 1.200 bêtes, nous n'avons enregistré que 530 inscriptions pour seulement 231 bêtes abattues.

Et Halis Kökten d'expliquer ces résultats en demi-teinte d'abord par le fait que les gens ont confondu permis de transport et permis d'abattage. Alors que les deux étaient liés - le transport devant servir à amener la bête à l'abattoir agréé -, beaucoup de gens ont cru que le permis de transport leur donnait aussi le droit de sacrifier à domicile. Ce qui n'était évidemment pas le cas. Ensuite, analyse encore Halis Kökten, c'était la première fois qu'une telle structure était mise en place. Il faut du temps pour que les gens changent leurs habitudes. Encore plus pour faire changer les mentalités. C'est un travail à long terme. De génération en génération. Mais nous restons optimistes parce que la complémentarité entre la Région bruxelloise, les communes et l'Exécutif des musulmans de Belgique a été exemplaire.

Une intercommunale comme à Paris ou à Strasbourg

Une complémentarité que Halis Kökten, également conseiller communal à Saint-Josse, professeur de religion islamique et président de l'Association des commerçants turcs de Schaerbeek, ne désespère pas voir transformée en intercommunale. Une idée portée également par l'échevin bruxellois de la Propreté publique, Georges Dallemagne.

Créée spécifiquement pour la gestion de l'aïd, ponctue Halis Kökten, elle serait matérialisée par la création d'un site d'abattage centralisé, dans un lieu suffisamment dégagé avec un parking suffisamment


Le Soir en Ligne, le 25/02/2002

Namur Collecte des déchets de la fête du sacrifice

Les musulmans prônent le partage

LUC SCHARÈS

Les voitures des particuliers entament leur ronde au service Espaces Verts de Vedrin. Des remorques et des coffres émergent les sacs poubelles et les peaux acheminés vers les conteneurs. Pour la première fois à Namur, la communauté musulmane dispose d'un endroit où amener les déchets des moutons abattus pour la fête du sacrifice.

Auparavant, l'évacuation des carcasses se faisait dans une relative clandestinité. Selon la tradition islamique, le geste rappelle l'immolation d'Abraham et doit être suivi d'un partage. Une partie de l'animal est destinée aux pauvres, une autre aux invités, la troisième à la famille.

Un peu plus loin, dans une salle, une trentaine de personnes sont attablés autour de brochettes et de verres de thé. Musulmans, représentants de la Ville, membres d'associations culturelles s'adonnent au partage dans la bonne humeur.

Evidemment, c'est un début. Elmadhi Bouzrouti a déjà l'an prochain en point de mire. Président de la mosquée de Namur, très impliqué dans la représentation de la communauté musulmane locale à l'extérieur, il aimerait toucher tous les Namurois. La fête du sacrifice est un événement important, qui peut être l'occasion de découvrir l'islam et de rencontrer des musulmans. Parallèlement au caractère religieux, on peut envisager une journée d'accueil et d'information. Par exemple, via des conférences d'islamologues.

Une autre désir de la communauté musulmane est de trouver un lieu d'abattage agréé à Namur, qui respecte les normes d'hygiène. Pour permettre aux croyants vivant en appartement, qui ont dû abandonner cette pratique, de renouer avec celle-ci.

Cette année, environ 600 bêtes ont été sacrifiées. Moins que de coutume car des Turcs, comme le permet la loi coranique, ont préféré envoyer la somme équivalente au coût de l'abattage en Turquie aux victimes des tremblements de terre.·

La Dernière Heure 25 février 2002

Peaux et carcasses collectées à Andenne pour la fête de l'Aïd

Des conteneurs mis à disposition

NAMUR Président de la mosquée de Namur, membre de l'Assemblée générale de l'exécutif des musulmans de Belgique où il représente la province de Namur, Elmahdi Bouzrouti était ce week- end au four et au moulin. Pour une première.

La ville, cette année, avait mis à disposition des musulmans plusieurs conteneurs où décharger les déchets de la fête du sacrifice.

Durant trois jours, de vendredi à dimanche, les Espaces Verts de Vedrin ont vu défiler des voitures d'où sortaient les restes des moutons sacrifiés qui seront ensuite valorisés.

Les parties de carcasses, après traitement, seront utilisées pour faire du ciment. Quant aux peaux, elles seront récupérées par une société de confection.

600 moutons sacrifiés

Au sein de la communauté musulmane, on se félicite de l'initiative. C'était un réel problème, explique M. Bouzrouti. Les années précédentes, ces déchets n'étaient pas valorisés et leur évacuation se faisait plus ou moins clandestinement. Nous sommes très satisfaits d'avoir pu trouver un arrangement qui profite à tout le monde. Cette année, environ 600 animaux ont été sacrifiés dans le Namurois. Ce chiffre est généralement plus élevé. La Turquie a subi dernièrement des tremblements de terre. Il est admis que, au lieu de sacrifier un animal, on utilise la même somme d'argent pour aider des proches ou des personnes nécessiteuses. C'est ce qui s'est passé avec des familles de la communauté turque.

Trouver un seul lieu d'abattage

Tout le monde s'accorde à dire que cette collaboration n'en est qu'à son début. Pour les musulmans, la prochaine priorité sera de trouver un lieu d'abattage à Namur. Il y a des musulmans qui vivent en appartement et qui ont abandonné la pratique du sacrifice. Par ailleurs, pour tout le monde, il est préférable de respecter les normes d'hygiène dans un endroit agréé.

M. Bouzrouti n'oublie certainement pas que la fête du sacrifice est un moment de partage. Pour les prochaines années, il espère organiser une journée d'accueil et d'information pour tous les Namurois.

Ce serait une manière de découvrir plusieurs facettes de l'islam et de se rencontrer entre adeptes de différentes religions.

L. S.

La Dernière Heure 25 février 2002

Quaregnon a célébré sa Fête du mouton

Les musulmans et les chrétiens du Borinage ont célébré ensemble la Fête du sacrifice

QUAREGNON Ce vendredi 22 février était un jour bien particulier, pour les millions de musulmans du monde entier. Ils célébraient en effet, l'Aïd-Al-Adha ou la Fête du mouton, un événement qui rappelle l'importance de la foi d'Abraham, un homme près à tuer son fils pour l'amour de Dieu.

Nous célébrons cette fête pour rappeler le geste de Dieu qui a offert un mouton à Abraham quelques secondes avant le sacrifice de son fils, un moment important de l'histoire pour les chrétiens, les juifs et les musulmans, explique Saïd Ait, de l'Amicale de la Communauté marocaine de Mons-Borinage. Pour les musulmans, cette fête est l'occasion de retrouvailles, de réconciliation, de partage et de fête. Traditionnellement, les familles plus riches offraient leur mouton aux plus pauvres, une coutume qui s'applique toujours.

Une fête pour toutes les religions

Célébrée dans l'union cette année à Quaregnon, en présence de la Communauté d'église du monde ouvrier de Mons-Borinage, cet Aïd-Al-Adha fut complété par une exposition basée sur les rites musulmans et par une conférence abordant de plein fouet cette pratique souvent décriée.

Nous voulions vraiment effectuer un mélange des cultures cette année et inviter les gens à mieux comprendre notre religion. Aujourd'hui, nous avons proposé aux Quaregnonais de venir découvrir l'exposition mise sur pied et de partager ensuite un repas couscous, évidemment, pour célébrer ensemble cette fête. C'est important d'effectuer le plus souvent possible ce genre de mélange de cultures, surtout dans une commune comme Quaregnon qui est très concernée par l'immigration. Espérons que nous aurons peut-être fait bouger un peu les choses, c'était notre souhait profond en tout cas, souligne Saïd Ait.

Si pour cette première expérience une centaine de chrétiens et de musulmans avaient décidé de se réunir, l'idée sera renouvelée l'année prochaine, toutes les religions semblent d'accord sur ce point.

J. C.

 


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La participation politique des allochtones en Belgique
Les Musulmans de Belgique (aspects religieux)