Le débat sur le droit de vote des résidents étrangers en France

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Liens vers la presse nationale et régionale en France Kamel Kateb, « Les politiques françaises d'assimilation en Algérie », in : Populations et Politique, vol.I, n°1, juin 1997






 

Le droit de vote en France - positions des Alternatifs
 

TEXTE ADOPTE PAR la Conférence nationale des Alternatifs réunie à Paris les 2/3/4 juin 2001

POUR UNE CITOYENNETE RATTACHEE A LA RESIDENCE ET NON A LA NATIONALITE !

Après l'adoption de la Charte européenne des droits fondamentaux, un débat va s'ouvrir sur les institutions européennes qui abordera deux points qui, pour les Alternatifs, sont en partie liés : la place des résidents étrangers, la citoyenneté européenne. Une directive sur un statut du résident étranger de longue durée est en préparation. Elle ne fait aucune allusion à la citoyenneté européenne réservée depuis le traité de Maastricht aux nationaux de l'un des pays de l'Union européenne (UE).
Si lors du traité de Maastricht, la citoyenneté européenne a pu apparaître à certains comme une rupture du lien nationalité-citoyenneté nationale, elle a maintenu le lien citoyenneté européenne-nationalité de l'un des Etats membres, au détriment du lien possible citoyenneté-résidence. Or ce sont les Etats qui déterminent les modes d'attribution de la nationalité et donc de la citoyenneté européenne avec les inégalités qui en découlent : ainsi deux frères s'installant en même temps dans deux pays différents auront un droit d'accès à la citoyenneté européenne différent suivant le code de la nationalité du pays d'accueil.
La citoyenneté européenne, a rendu obsolète la plupart des arguments opposés au droit de vote des résidents étrangers : durée de séjour, degré d'intégration Tous ces arguments ne sont que des arguties quand existe une volonté politique. Mais, le traité de Maastricht a instauré une division entre les résidents, et même entre résidents étrangers en fonction de la seule nationalité. Il a ainsi créé des castes :
- le national résidant dans le pays dont il a la nationalité qui a tous les droits attachés à la citoyenneté ;
- le citoyen européen, national d'un Etat-membre de l'UE, à qui sont attribués un certain nombre de droits notamment le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales et européennes, dans les mêmes conditions que les nationaux, à l'exception de la possibilité d'être élu maire, maire adjoint ou grand électeur ;
- les résidents ressortissants des Etats-tiers qui ont (en Irlande, Danemark, Hollande, Suède) ou qui n'ont pas (en Allemagne, Autriche, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Portugal) le droit de vote aux élections municipales ;
- et les sans-papiers qui n'ont aucun droit nulle part !

Pour les autogestionnaires que sont les Alternatifs, la citoyenneté doit être rattachée à la résidence et non à la nationalité. Cela implique la reconnaissance de tous les droits sociaux, syndicaux et politiques à tous les résidents quelle que soit leur nationalité. Et notamment le droit de vote à toutes les élections.
Dans un premier temps, les Alternatifs revendiquent l'égalité de tous les résidents étrangers quelle que soit leur nationalité et notamment la citoyenneté européenne avec le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales et européennes.

Après avoir régularisé la moitié des sans-papiers qui en ont fait la demande, le gouvernement Jospin croit faire une politique habile et équilibrée en refusant d'imposer la discussion au Sénat de la proposition de loi de Les Verts votée à l'Assemblée nationale. Malheureusement dans un cas, il a remis à la disposition d'employeurs indélicats des travailleurs qui ne demandaient que leur régularisation. Dans l'autre, il renonce à une réforme qui a, désormais, la faveur de l'opinion, des associations de résidents étrangers et des mouvements de solidarité.
Le Gouvernement a invoqué la proximité des élections municipales, un calendrier parlementaire surchargé pour lancer une discussion qui suppose une réforme de la Constitution ! Les municipales sont passées sans la réforme. Les mêmes diront que cette réforme n'intéresse que les élections municipales de 2007 ! Qu'il n'y a donc pas urgence et que de nouvelles échéances approchent.
Les Alternatifs demandent que, sans tarder, le Gouvernement transforme en projet de loi la proposition de loi sur l'extension du droit de vote et d'éligibilité à tous les résidents pour les élections municipales et impose sa mise à l'ordre du jour au Sénat.

Si la lourdeur d'une réforme de la Constitution est le motif réel de ses atermoiements, le Gouvernement et plus particulièrement le candidat Jospin peut donner quelque crédibilité à ses arguments et à ses promesses. Il peut engager des réformes qui, sans donner le droit de vote, montreraient une volonté réelle d'aller de l'avant. Une simple loi qui ne nécessite pas l'assentiment du Sénat, suffit pour faire des réformes significatives. Les Alternatifs ne peuvent se contenter de promesses renouvelées et de demi-mesures qui ne sont que l'ajournement sine die de décisions concrètes. Ils attendent, avant les prochaines échéances électorales, des mesures qui montrent la ferme volonté du Gouvernement de faire avancer la question. Désormais, les nationaux français, arrivant à l'age de 18 ans, sont inscrits d'office sur les listes électorales. Cela veut dire qu'à terme, tous les Français "de souche" seront inscrits sur les listes électorales. Seuls ne le seront pas les Français par acquisition qui auront fait la démarche de demander la nationalité française et devront faire une nouvelle démarche pour avoir la citoyenneté en s'inscrivant sur les listes électorales !
Les Alternatifs demandent l'inscription d'office des Français par acquisition sur les listes électorales.
Par suite d'une loi de 1992 sur l'aménagement du territoire, votée par une majorité de gauche, le maire de la commune peut organiser un référendum, à valeur consultative; sur un projet d'intérêt local. Mais légalement, il ne peut consulter que les "citoyens". Cette loi a ainsi exclu les résidents étrangers non communautaires d'une procédure qui n'est pourtant que consultative et d'intérêt local !
Les Alternatifs demandent qu'une loi autorise les maires à consulter tous les résidents quelle que soit leur nationalité, sur des projets locaux. La Convention 144 du Conseil de l'Europe sur la participation des résidents étrangers à la vie publique locale est a la signature depuis 1992.
Les Alternatifs demandent que cette convention soit signée par le Gouvernement qui pourra la faire ratifier ultérieurement par le Parlement.

Dans certaines communes, les municipalités mettent en place ou ont mis en place des structures de consultation des résidents encore exclus du droit de vote. Les Alternatifs soutiennent ces initiatives qui ne sont, cependant, que des solutions palliatives et réaffirment leur profond attachement à une citoyenneté fondée sur la résidence et non sur la nationalité et, dans un premier temps, à l'égalité de tous les résidents étrangers.

Dans l'immédiat, les Alternatifs apportent tout leur soutien aux campagnes entreprises par les "Trois collectifs" ("même sol, mêmes droits, même voix", "un(e) résident(e), une voix", "pour une véritable citoyenneté européenne"). Ils engagent leurs militants à continuer les campagnes de signatures des pétitions en faveur du droit de vote aux élections municipales et européennes. Ils demandent à leurs élus de présenter ou soutenir les voeux allant dans le même sens devant les Conseils municipaux.




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