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débats sur le négationnisme du génocide arménien

 

Texte du discours prononcé en français par M. Grégoire Jakhian au nom du Comité des Arméniens de Belgique le 6 juin 2005 devant le mémorial arménien.

Monsieur le Président,

Au nom du Comité des Arméniens de Belgique et de la Communauté arménienne de Belgique, je voudrais vous dire publiquement, de même qu’au B’nai B’rith de Bruxelles, au CCLJ, au CCOJB et à tous leurs membres notre reconnaissance émue et profonde pour l’appel de ce soir.

Nous avons plus de quatre millénaires d’histoire ininterrompue derrière nous et une fidélité au Livre.

Vous ne cessez d’irriguer la pensée universelle, nous avons apporté une pierre à l’édifice de l’Occident chrétien, sans jamais épouser ses perversions.

A presque trente ans de distance, nous avons connu les atrocités qui font peur à un homme d’être un homme.

Notre génocide a été la préfiguration du vôtre, par son intention délibérée d’exterminer méthodiquement.

Depuis, les Tutsis ont également été victimes de la folie génocidaire.

Nous endurons ensemble les blessures négationnistes qu’infligent à nos mémoires les Faurissons, français et turcs.

Nous nous sentions bien seuls.

Aujourd’hui votre fraternité nous rend plus assurés et vous êtes nos Justes car vous permettez à l’espoir de reverdir.

Nous pouvons rappeler ensemble à nos partis politiques démocratiques qu’il n’y a pas de démocratie sans mémoire et humanisme et qu’au-delà des tentatives électoralistes, il ne reste que l’être humain et rien que l’être humain.

La femme et l’homme politiques, de quelque parti qu’ils soient, qui ne le comprennent ni ne l’admettent pas, rendent plus visible encore la honte et plus intolérable encore la conspiration du silence.

Ils gagneront peut-être les prochaines élections ou feront prévaloir certains intérêts économiques, mais ils auront failli face à la plus haute des exigences : celle qui apprend à rester droit.

En 1915, Jules Destrée, Paul Hymans et le Cardinal Mercier ont dénoncé et condamné ensemble ce qui était encore innommable, à savoir ce qui ne pouvait pas encore porter de nom : le génocide des Arméniens perpétré par l’Empire ottoman.

Ce soir, ils auraient été des nôtres, à trois et unis par nos valeurs universelles fondamentales. Ils se seraient spontanément élevés, sans concession, sans condition, sans compromission, contre quiconque qui attenterait à la mémoire et à la dignité des victimes de tout génocide.


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