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débats sur le négationnisme du génocide arménien

 

De : "necati c" <necatisima@hotmail.com>
Date : Thu, 26 May 2005 09:58:20 +0000
À : aliciceksima@yahoo.fr, altay.manco@skynet.be,haydarsaridogan@hotmail.com

Bonjour,

Ci joint une lettre que je vous demande de diffuser largement, surtout aux responsables politiques.

Bonne journée

Necati

Objet : FW:
De : "Altay A. Manço - SKYNET" <altay.manco@skynet.be>
Date Jeu, 26 Mai 2005, 22:55
À : <manco@fusl.ac.be>, <tpamukcu@ulb.ac.be>, <pyl@minorites.org>, <info@mehmet.be>, <info@tetedeturc.com>, <nkutlu@kir.irisnet.be>

LA LETTRE OUVERTE D'UN MILITANT SOCIALISTE A PROPOS DE LA QUESTION ARMENIENNE

Je suis un militant socialiste d'origine turque, j'ai trente ans de militantisme engagé, d'abord en Turquie et ensuit en Belgique, contre toutes les injustices, douleurs et souffrances des peuples. Je me bats encore pour défendre les causes des exclus, des chômeurs, des sans revenu, des bénéficiaires du revenu d'insertion, des réfugiés…

J'ai grandi dans une région et dans un milieu historiquement opposant à l'Empire Ottoman et aux politiques défendues par la Turquie depuis les années 45-50.

Aujourd'hui, par devoir démocratique (même si cela peut étonner certains), par respects des miens et pour mes enfants, je suis dans l'obligation de réagir.

Notre silence n'était pas synonyme de culpabilité, mais de respect des douleurs vécues.

Dès mon enfance, j'ai été témoin, des récits insoutenables racontés par nos grands parents sur les massacres commis par les milices arméniennes, alors que tous les hommes en âge de tenir une arme étaient mobilisés dans les quatre coins du pays envahi par les anglais, français, russes, italiens, australiens. Ironie de l'histoire, tous ces envahisseurs et les impérialistes d'hier sont les accusateurs d'aujourd'hui. Et ils sont toujours dans la région, avec d'autres, pour continuer à manipuler l'avenir des peuples.

Je ne suis jamais devenu pour autant un ennemi des arméniens, dont je partage la douleur et les souffrances, parce que j'ai également écouté leurs témoignages (de ceux qui sont toujours là, ou ceux qui gardent un contact actif avec la Turquie, ils sont plus de 60 mille à y vivre). Nous avons essayé de comprendre, nous avons lutté ensemble pour les mêmes causes, c'est-à-dire, la démocratie, la liberté et le droit à la vérité. Aujourd'hui, nous en savons un peu plus, mais c'est encore insuffisamment pour expliquer toutes les souffrances subies.

Pour une fois, je soutiens la proposition turque (car initialement, c'est une revendication des milieux démocratiques qui aboutit enfin), à savoir : la constitution d'une commission internationale composée notamment d' experts et de scientifiques des pays impliqués avec une garantie d'accès aux archives de tous les pays concernés, il s'agit entre autres de la Turquie, de l'Arménie, de la France, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la Russie et de la Syrie. Cette commission sera placée sous la responsabilité de l'ONU. Les pays impliqués devront s'engager à respecter le résultat quel qu'il soit. Que la lumière soit faite une fois pour toute ! Quelle importance si cela doit prendre quelques mois de plus après presque un siècle d'attente. Que risque-t-on? La crainte d'un résultat dérangeant pour certains ?

En ce qui concerne le projet de reconnaissance d'un génocide arménien impliquant la punition des pensées différentes, je voudrais savoir de quel droit va-t- on m'interdire de transmettre ma mémoire, notre mémoire collective, à mes enfants ? Qui peut décider à ma place de ce que je peux penser et ressentir ? Quel parlementaire belge sait vraiment de quoi on parle ? De quelles informations crédibles dispose-t-on ? En admettant leurs existences, pourquoi alors avoir laissé passer un siècle avant de pointer le doigt sur la question ?

Qui peut statuer sur ce qui s'est passé ? Qui est en mesure de dire « la vérité » ? Est-ce qu'un parlement quel qu'il soit peut, après 90 ans, décréter qui a tort et qui a raison ?

Je voudrais m'adresser aux parlementaires et élus ! Ne soyez pas la courroie de transmission de la haine entre les peuples, ne vous croyez pas obligés de résoudre tous les problèmes du monde. Notre pays n'est pas un centre de gestion des conflits mondiaux. Ne prenez pas part à une nouvelle affaire de « compétence universelle » qui n'est d'application qu'à ceux qui sont en situation de faiblesse et ne se manifeste plus lors qu'il s'agit de superpuissances. Prenez plutôt part à des affaires pour lesquelles vous êtes compétents, vous les maîtrisez totalement et dont vous en connaissez parfaitement les tenants et les aboutissants.

Je voudrais à ce titre citer Monsieur Jean-Claude Juncker, actuel président de l'EU, dans le Soir du 25 mai : « Laissons faire les Turcs et les Arméniens, ceux qui portent le fardeau de l'histoire » et parlant de l'initiative belge « Contrôlez vos ambitions dans un domaine où votre conduite n'a pas toujours été exemplaire. Il y a une certaine mégalomanie spontanée qui parfois irrigue la société belge, mais qui n'impressionne personne à l'étranger. »

Oui, notre pays peut jouer un rôle ! Vous pouvez jouer un rôle ; c'est d'œuvrer pour la paix, le développement et le dialogue entre les peuples, les inciter à parler, à s'asseoir autour d'une table de négociation.

Contrairement à ce que certains prétendent, ce n'est pas « un grand combat démocratique » que de faire des projets de lois sur ces problèmes qu'on ne maîtrise absolument pas. Cela sert surtout à déresponsabiliser et déculpabiliser les grandes puissances, les pays impérialistes, ceux qui ont joué, et jouent encore, avec le devenir des peuples. Etre un vrai démocrate, c'est oser dénoncer les manipulateurs, ceux qui se cachent derrière et qui n'ont pas toujours les mains propres.

Je voudrais aussi m'adresser au peuple arménien ! Ne laissez pas les autres jouer avec votre avenir, ne leur donnez pas de prétexte de manipuler le destin de toute une région et des peuples comme ils l'ont toujours fait. Prenez la balle au bond, ne cultivez pas la haine, mais pariez plutôt sur le dialogue et la paix. Qu'avons-nous à perdre d'une démarche commune ? Vous avez le droit à la vérité, mais le peuple turc aussi.

J'appelle tous les démocrates, les progressistes et les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle à plus d'objectivité ! Jetez vos œillères et laissez de côté vos préjugés, ne vous laissez pas influencer par le climat ambiant antiturc. Ne partez pas du principe que le peuple turc ait nécessairement tort et que les autres (ce n'est pas le seul cas) ont nécessairement raison. Demandez-vous finalement ce que vous connaissez réellement de ce problème. Quelle investigation en avez-vous faite? Quelle expertise en avez-vous ?

En guise de conclusion, si vous considérez que j'ai commis « un crime », condamnez- moi, je suis prêt à purger ma peine, on aura tout vu, le ridicule ne tue pas.

Necati CELIK

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Commentaires shaïtanesques

Ce Monsieur devrait étudier l'Histoire, et non la version kémaliste de l'histoire de la Turquie.

En 1914, c'est l'Empire Ottoman qui a déclaré la guerre à la Russie, et donc à ses alliés la France, le Royaume-Uni et la Serbie, le 28 octobre, aux côtés donc de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. Le 29 octobre la marine ottomane a bombardé les principaux ports russes de la mer Noire, et l'infanterie a avancé dans le Caucase russe (ex-ottoman, puisque cette région était le terrain de manoeuvres des impérialismes ottoman, persan et russe depuis des siècles). Ensuite seulement, la Serbie a déclaré la guerre à l'Empire ottoman le 2 novembre, la Russie le 3 novembre, suivie de la France et du Royaume-Uni le 5 novembre.

Pour rappel, le début formel de la guerre de 1914-1918 est la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie le 28 juillet 1914, ensuite l'Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1er août, puis à la France le 3 août.

Donc, c'est bien l'Empire Ottoman qui a décidé d'entrer en guerre en 1914, et si ce "pays [a été] envahi par les anglais, français, russes, italiens, australiens", ceux-ci n'étaient aucunement des "envahisseurs" et des "impérialistes" comme l'écrit le prétendu "socialiste" Necati Celik, c'étaient les armées des pays alliés de la Serbie venues combattre l'allié de l'Autriche-Hongrie. Les dirigeants de l'Empire Ottoman, "homme malade de l'Europe", avaient certainement pris une mauvaise décision en se ralliant à l'Autriche-Hongrie et à l'Allemagne, mais elle n'est devenue mauvaise que quand ils ont perdu la guerre, au départ ils se disaient certainement qu'elle leur apporterait quelque chose...

En 1914-1918, les "impérialistes" n'étaient pas dans un camp ou dans l'autre, mais dans les deux, c'est d'ailleurs le sens de la rencontre de septembre 1915 à Zimmerwald (Suisse) entre des socialistes européens non contaminés par le "patriotisme" qui n'était que du chauvinisme xénophobe. Je reproduis pour rappel ci-dessous la déclaration finale de Zimmerwald, en pleine Grande Guerre, c'est une leçon à méditer par tous les prétendus "socialistes"

Pierre-Yves Lambert
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http://www.merle-rouge.com/_zimwald.htm

DÉCLARATION FRANCO-ALLEMANDE

commune aux socialistes et syndicalistes français et allemands

Après un an de massacre, le caractère nettement impérialiste de la guerre s'est de plus en plus affirmé ; c'est la preuve qu'elle a ses causes dans la politique impérialiste et coloniale de tous les gouvernements, qui resteront responsables du déchaînement de ce carnage.

Les masses populaires furent entraînées dans cette guerre par l' "Union sacrée", constituée dans tous les pays par les profiteurs du régime capitaliste, qui lui ont donné le caractère d'une lutte de races, de défense des droits respectifs et des libertés. C'est sous l'impulsion de ces sentiments que, dans chaque pays, une très grande partie des forces ouvrières d'opposition ont été submergées par le nationalisme et, depuis, une presse aux ordres du pouvoir n'a cessé d'en accentuer le caractère.

Aujourd'hui, les chauvins de chaque nation assignent à cette guerre un but de conquête par l'annexion de provinces ou de territoires ; ces prétentions, si elles se réalisaient, seraient des causes de guerre future.

En opposition à ces ambitions, des minorités résolues se sont dressées dans toutes les nations, s'efforçant de remplir les devoirs affirmés dans les résolutions des Congrès socialistes internationaux de Stuttgart, Copenhague et Bâle. Il leur appartient, aujourd'hui plus que jamais, de s'opposer à ces prétentions annexionnistes et de hâter la fin de cette guerre, qui a déjà causé la perte de tant de millions de vies humaines, fait tant de mutilés et provoqué des misères si intenses parmi les travailleurs de tous les pays.

C'est pourquoi nous, socialistes et syndicalistes allemands et français, nous affirmons que cette guerre n'est pas notre guerre !

Que nous réprouvons de toute notre énergie la violation de la neutralité de la Belgique, solennellement garantie par les conventions internationales admises par tous les États belligérants. Nous demandons et ne cesserons de demander qu'elle soit rétablie dans toute son intégralité et son indépendance. Nous déclarons que nous voulons la fin de cette guerre par une paix prochaine, établie sur des conditions qui n'oppriment aucun peuple, aucune nation ;

Que nous ne consentirons jamais à ce que nos gouvernements respectifs se prévalent de conquêtes qui porteraient fatalement dans leur sein les germes d'une nouvelle guerre ;

Que nous œuvrerons, dans nos pays respectifs, pour une paix qui dissipera les haines entre nations, en donnant aux peuples des possibilités de travailler en commun.

Une telle paix n'est possible, à nos yeux, qu'en condamnant toute idée, toute violation des droits et des libertés d'un peuple. L'occupation de pays entiers ou de provinces ne doit pas aboutir à une annexion. Nous disons donc : Pas d'annexions, effectives ou masquées ! Pas d'incorporations économiques forcées, imposées, qui deviendraient encore plus intolérables par le fait consécutif de la spoliation des droits politiques des intéressés !

Nous disons que le droit des populations de disposer de leur sort doit être rigoureusement observé.

Nous prenons l'engagement formel d'agir inlassablement dans ce sens, dans nos pays respectifs, pour que le mouvement pour la paix devienne assez fort pour imposer à nos gouvernants la cessation de cette tuerie.

En dénonçant l' "Union sacrée", en restant fermement attachés à la lutte de classe, qui servit de base à la constitution de l'Internationale socialiste, nous, socialistes et syndicalistes allemands et français, puiserons la fermeté de lutter parmi nos nationaux contre cette affreuse calamité et pour la fin des hostilités qui ont déshonoré l'humanité.

Pour la délégation française : A. MERRHEIM, secrétaire de la Fédération des Métaux ; A. BOURDERON, secrétaire de la Fédération du Tonneau. Pour la délégation allemande : Adolf HOFFMANN, députe au Landtag prussien ; Georg LEDEBOUR, député au Reichstag.

La Conférence adopta ensuite, comme conclusion à ses travaux, le manifeste suivant :

PROLÉTAIRES D'EUROPE !

Voici plus d'un an que dure la guerre ! Des millions de cadavres couvrent les champs de bataille. Des millions d'hommes seront, pour le reste de leurs jours, mutilés. L'Europe est devenue un gigantesque abattoir d'hommes. Toute la civilisation créée par le travail de plusieurs générations est vouée à l'anéantissement. La barbarie la plus sauvage triomphe aujourd'hui de tout ce qui, jusqu'à présent, faisait l'orgueil de l'humanité.

Quels que soient les responsables immédiats du déchaînement de cette guerre, une chose est certaine : la guerre qui a provoqué tout ce chaos est le produit de l'impérialisme. Elle est issue de la volonté des classes capitalistes de chaque nation de vivre de l'exploitation du travail humain et des richesses naturelles de l'univers. De telle sorte que les nations économiquement arriérées ou politiquement faibles tombent sous le joug des grandes puissances, lesquelles essaient, dans cette guerre, de remanier la carte du monde par le fer et par le sang, selon leurs intérêts.

C'est ainsi que des peuples et des pays entiers comme la Belgique, la Pologne, les États balkaniques, l'Arménie, courent le risque d'être annexés, en totalité ou en partie, par le simple jeu des compensations.

Les mobiles de la guerre apparaissent dans toute leur nudité au fur et à mesure que les événements se développent. Morceau par morceau, tombe le voile par lequel a été cachée à la conscience des peuples la signification de cette catastrophe mondiale.

Les capitalistes de tous les pays, qui frappent dans le sang des peuples la monnaie rouge des profits de guerre, affirment que la guerre servira à la défense de la patrie, de la démocratie, à la libération des peuples opprimés. Ils mentent. La vérité est qu'en fait ils ensevelissent, sous les foyers détruits, la liberté de leurs propres peuples en même temps que l'indépendance des autres nations. De nouvelles chaînes, de nouvelles charges, voilà ce qui résultera de cette guerre, et c'est le prolétariat de tous les pays, vainqueurs et vaincus, qui devra les porter.

Accroissement du bien-être, disait-on, lors du déchaînement de la guerre.

Misère et privations, chômage et renchérissement de la vie, maladies, épidémies, tels en sont les vrais résultats. Pour des dizaines d'années, les dépenses de la guerre absorberont le meilleur des forces des peuples, compromettront la conquête des améliorations sociales et empêcheront tout progrès. Faillite de la civilisation, dépression économique, réaction politique, voilà les bienfaits de cette terrible lutte des peuples.

La guerre révèle ainsi le caractère véritable du capitalisme moderne qui est incompatible, non seulement avec les intérêts des classes ouvrières et les exigences de l'évolution historique, mais aussi avec les conditions élémentaires d'existence de la communauté humaine.

Les institutions du régime capitaliste qui disposaient du sort des peuples : les gouvernements - monarchiques ou républicains -, la diplomatie secrète, les puissantes organisations patronales, les partis bourgeois, la presse capitaliste, l'Église : sur elles toutes pèse la responsabilité de cette guerre surgie d'un ordre social qui les nourrit, qu'elles défendent et qui ne sert que leurs intérêts.

OUVRIERS !

Vous, hier, exploités, dépossédés, méprisés, on vous a appelés frères et camarades quand il s'est agi de vous envoyer au massacre et à la mort. Et aujourd'hui que le militarisme vous a mutilés, déchirés, humiliés, écrasés, les classes dominantes réclament de vous l'abdication de vos intérêts, de votre idéal, en un mot une soumission d'esclaves à la paix sociale. On vous enlève la possibilité d'exprimer vos opinions, vos sentiments, vos souffrances. On vous interdit de formuler vos revendications et de les défendre. La presse jugulée, les libertés et les droits politiques foulés aux pieds : c'est le règne de la dictature militariste au poing de fer.

Nous ne pouvons plus ni ne devons rester inactifs devant cette situation qui menace l'avenir de l'Europe et de l'humanité.

Pendant de longues années, le prolétariat socialiste a mené la lutte contre le militarisme ; avec une appréhension croissante, ses représentants se préoccupaient dans leurs congrès nationaux et internationaux des dangers de guerre que l'impérialisme faisait surgir, de plus en plus menaçants. A Stuttgart, à Copenhague, à Bâle, les congrès socialistes internationaux ont tracé la voie que doit suivre le prolétariat.

Mais, partis socialistes et organisations ouvrières de certains pays, tout en ayant contribué à l'élaboration de ces décisions, ont méconnu, dès le commencement de la guerre, les obligations qu'elles leur imposaient. Leurs représentants ont entraîne les travailleurs à abandonner la lutte de classe, seul moyen efficace de l'émancipation prolétarienne. Ils ont accordé aux classes dirigeantes les crédits de guerre ; ils se sont mis au service des gouvernements pour des besognes diverses ; ils ont essayé, par leur presse et par des émissaires, de gagner les neutres à la politique gouvernementale de leurs pays respectifs ; ils ont fourni aux gouvernements des ministres socialistes comme otages de l'"Union sacrée". Par cela même, ils ont accepté, devant la classe ouvrière, de partager avec les classes dirigeantes les responsabilités actuelles et futures de cette guerre, de ses buts et de ses méthodes. Et de même que chaque parti, séparément, manquait à sa tâche, le représentant le plus haut des organisations socialistes de tous les pays, le Bureau socialiste international manquait à la sienne.

C'est à cause de ces faits que la classe ouvrière, qui n'avait pas cédé à l'affolement général ou qui avait su, depuis, s'en libérer, n'a pas encore trouvé, dans la seconde année du carnage des peuples, les moyens d'entreprendre, dans tous les pays, une lutte active et simultanée pour la paix.

Dans cette situation intolérable, nous, représentants de partis socialistes, de syndicats, ou de minorités de ces organisations. Allemands, Français, Italiens, Russes, Polonais, Lettons, Roumains, Bulgares, Suédois, Norvégiens, Hollandais et Suisses, nous qui ne nous plaçons pas sur le terrain de la solidarité nationale avec nos exploiteurs mais qui sommes restés fidèles à la solidarité internationale du prolétariat et à la lutte de classe, nous nous sommes réunis pour renouer les liens brisés des relations internationales, pour appeler la classe ouvrière à reprendre conscience d'elle-même et l'entraîner dans la lutte pour la paix.

Cette lutte est la lutte pour la liberté, pour la fraternité des peuples, pour le socialisme. Il faut entreprendre cette lutte pour la paix, pour la paix sans annexions ni indemnités de guerre. Mais une telle paix n'est possible qu'à condition de condamner toute pensée de violation des droits et des libertés des peuples. Elle ne doit conduire ni à l'occupation de pays entiers, ni à des annexions partielles. Pas d'annexions, ni avouées ni masquées, pas plus qu'un assujettissement économique qui, en raison de la perte de l'autonomie politique qu'il entraîne, devient encore plus intolérable. Le droit des peuples de disposer d'eux-mêmes doit être le fondement inébranlable dans l'ordre des rapports de nation à nation.

PROLÉTAIRES !

Depuis que la guerre est déchaînée, vous avez mis toutes vos forces, tout votre courage, toute votre endurance au service des classes possédantes, pour vous entretuer les uns les autres. Aujourd'hui, il faut, restant sur le terrain de la lutte de classe irréductible, agir pour votre propre cause, pour le but sacré du socialisme, pour l'émancipation des peuples opprimés et des classes asservies.

C'est le devoir et la tâche des socialistes des pays belligérants d'entreprendre cette lutte avec toute leur énergie. C'est le devoir et la tâche des socialistes des pays neutres d'aider leurs frères, par tous les moyens, dans cette lutte contre la barbarie sanguinaire.

Jamais, dans l'histoire du monde, il n'y eut tâche plus urgente, plus élevée, plus noble ; son accomplissement doit être notre œuvre commune. Aucun sacrifice n'est trop grand, aucun fardeau trop lourd pour atteindre ce but : le rétablissement de la paix entre les peuples.

Ouvriers et ouvrières, mères et pères, veuves et orphelins, blessés et mutilés, à vous tous qui souffrez de la guerre et par la guerre, nous vous crions : Par-dessus les frontières, par-dessus les champs de bataille, par-dessus les campagnes et les villes dévastées :

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Zimmerwald (Suisse), septembre 1915.

Au nom de la Conférence socialiste internationale (1),

Pour la délégation allemande : Georg LEDEBOUR, Adolf HOFFMANN.

Pour la délégation française : A. BOURDERON, A. MERRHEIM.

Pour la délégation italienne : G. E. MODIGLIANI, Constantino LAZZARI.

Pour la délégation russe : N. LÉNINE, Paul AXEL ROD, M. BOBROV.

Pour la délégation polonaise : St. LAPINSKI, A. VARSKI, Cz. HANECKI.

Pour la Fédération socialiste interbalkanique : Au nom de la délégation roumaine : C. RACOVSKI ; au nom de la délégation bulgare : Vassil KOLAROV.

Pour la délégation suédoise et norvégienne : Z. HÖGLUND, Turc NERMAN.

Pour la délégation hollandaise : H. ROLAND HOLST.

Pour la délégation suisse : Robert GRIMM, Charles NAINE.

ADRESSE DE SYMPATHIE

La Conférence socialiste internationale envoie l'expression de son ardente sympathie aux victimes innombrables de la guerre, au peuple polonais, au peuple belge, au peuple juif, au peuple arménien, aux millions d'êtres humains se débattant dans d'atroces souffrances, victimes d'horreurs sans précédent dans l'histoire, immolés à l'esprit de conquête et à la rapacité impérialiste.

La Conférence salue la mémoire du grand socialiste Jean Jaurès, première victime de la guerre, tombé en martyr de la lutte contre le chauvinisme et pour la paix, et des militants socialistes Toutsévitch et Catanesi, morts sur les sanglants champs de bataille.

La Conférence envoie l'expression de son ardente et fraternelle sympathie aux membres de la Douma, exilés en Sibérie, qui continuent la glorieuse tradition révolutionnaire russe ; aux camarades Liebknecht et Monatte qui, en Allemagne et en France, ont mené courageusement la lutte contre la trêve nationale ; à Clara Zetkin et Rosa Luxembourg, emprisonnées pour leur propagande socialiste ; aux camarades de toutes nationalités poursuivis ou emprisonnés pour avoir lutté contre la guerre.

La Conférence s'engage solennellement à honorer les vivants et les morts en suivant l'exemple de ces courageux camarades, en travaillant sans trêve à réveiller l'esprit révolutionnaire dans les masses du prolétariat international et à les unir dans la lutte contre la guerre fratricide et contre la société capitaliste.

La Conférence socialiste internationale envoie l'expression de son ardente sympathie aux victimes innombrables de la guerre, au peuple polonais, au peuple belge, au peuple juif, au peuple arménien, aux millions d'êtres humains se débattant dans d'atroces souffrances, victimes d'horreurs sans précédent dans l'histoire, immolés à l'esprit de conquête et à la rapacité impérialiste.

La Conférence salue la mémoire du grand socialiste Jean Jaurès, première victime de la guerre, tombé en martyr de la lutte contre le chauvinisme et pour la paix, et des militants socialistes Toutsévitch et Catanesi, morts sur les sanglants champs de bataille.

La Conférence envoie l'expression de son ardente et fraternelle sympathie aux membres de la Douma, exilés en Sibérie, qui continuent la glorieuse tradition révolutionnaire russe ; aux camarades Liebknecht et Monatte qui, en Allemagne et en France, ont mené courageusement la lutte contre la trêve nationale ; à Clara Zetkin et Rosa Luxembourg, emprisonnées pour leur propagande socialiste ; aux camarades de toutes nationalités poursuivis ou emprisonnés pour avoir lutté contre la guerre.

La Conférence s'engage solennellement à honorer les vivants et les morts en suivant l'exemple de ces courageux camarades, en travaillant sans trêve à réveiller l'esprit révolutionnaire dans les masses du prolétariat international et à les unir dans la lutte contre la guerre fratricide et contre la société capitaliste.


Qui est Necati CELIK ?

(recherche dans les annexes du Moniteur belge)

Service d'Intégration et d'Insertion, Missions Actions, en abrégé : " S.I.M.A "

1210 Bruxelles

DEMISSION(S) *** NOMINATION(S) *** CONSEIL D'ADMINISTRATION

Publié le : 1999-04-29 N. 006759

Numéro de l'association : 388883 No TVA ou no entreprise : 423966412

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Assemblée générale du 1er juillet 1998

Adhésions : l'assemblée générale accepte à l'unanimité comme membre effectif, M. Saridogan, Haydar, employé, domicilié rue du Huit Mai 16, à 6200 Châtelineau, de nationalité belge, n° de C.I. : 321-0045432-85; et M. Özden, Seyhhaydar, ouvrier, domicilié chaussée de Lodelinsart 230, à 6060 Charleroi, de nationalité belge, n° de C.I. : 320-0243001-86.

Démissions : l'assemblée générale a accepté la démission de tous les membres du conseil d'administration.

Nominations : en vertu de l'article 12 des statuts, le conseil d'administration se compose de trois membres au minimum, qui sont élus par l'assemblée générale, à savoir :

M. Özden, Cafer, employé, domicilié rue Marie-Thérèse 67, 1020 Bruxelles, de nationalité belge, n° de C.I. : 074-0077147-30;

M. <Celik>, <Necati>, employé, domicilié rue Saint-Antoine 2/26, 4800 Verviers, de nationalité belge, n° C.I. : 443-0060854-44;

Mme Van De Velde, Marina, employée, domiciliée Brouwer- straat 9, 2890 Sint-Amands, n° de C.I. : 041-0011488-54;

M. Kaya, Hüseyin, employé, domicilié rue Marcus 29, 6060 Gilly, de nationalité turque, n° de C.I. : F2Y 066606;

M. Cakal, Abdurrahman, employé, domicilié rue du Bon Pasteur 51/61, 1140 Bruxelles, de nationalité belge, n° de C.I. : 076-0043804-13.

Dont :

Président : Özden, Cafer.

Vice-président : <Celik>, <Necati>.

Secrétaire : Van De Velde, Marina.

Trésorier : Kaya, Hüseyin.

Membre : Cabal, Abdurradman.

(Signé) Özden, Cafer, président.

_________________________

Service d'Intégration et d'Insertion, Missions Actions, en abrégé : " S.I.M.A. "

1200 Bruxelles

MODIFICATION DE DENOMINATION *** NOMINATION(S) *** CONSEIL D'ADMINISTRATION

Publié le : 2002-04-25 N. 007194

Numéro de l'association : 388883 No TVA ou no entreprise : 423966412

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L'assemblée générale extraordinaire réunie ce le 1er juin 2001 a décidé d'adapter ses statuts, et a élu un nouveau conseil d'administration :

Article 1. L'association est dénommée : " a.s.b.l. SIMA le Réseau (Réseau des Services d'intégration et d'Insertion, Mission Action) ", et a son siège rue Brialmont 21, 1210 Bruxelles.

Article 2. L'association est composée de membres effectifs et de membres adhérents.

1. Les membres effectifs dont le nombre est limité à douze, sont des personnes qui participent activement à la réalisation de l'objet de l'association. Verviers et Charleroi seront représentés par, au moins, une personne chacun.

2. Les membres adhérents sont des personnes qui soutiennent l'association et souscrivent à ses objectifs. Leur nombre est illimité.

3. Les membres adhérents participent aux assemblées générales.

4. Chaque membre fondateur paiera une cotisation annuelle maximum de EUR 30.

Article 3. 1. Les décisions de l'assemblée sont consignées dans un registre des procès-verbaux signées par le président et le secrétaire ou deux administrateurs.

2. Ce registre est conservé au siège social, où tous les membres effectifs peuvent en prendre connaissance, il ne peut être déplacé.

3. Tous les membres ou tiers justifiant d'un intérêt peuvent demander des extraits signés par le président ou un administrateur.

Article 4. L'association est administrée par un conseil d'administration composé de cinq membres nommés par l'assemblée générale pou un mandat de trois ans renouvelable. Leur mandat expire par décès, démission ou révocation.

En cas de vacance d'un mandat, un administrateur peut être nommé à titre provisoire, en ce cas il achève le mandat de l'administrateur qu'il remplace.

Dispositions transitoires

Article 17. L'assemblée générale de ce jour a élu en qualité d'administrateurs, qui acceptent le mandat.

Les administrateurs ont désigné en qualité de :

Président : CAKAL, Abdurrahman.

Vice-président : Ozden, Cafer.

Secrétaire : <Celik>, <Necati>.

Trésorier : Saridogan, Haydar.

Membre : Armut, Ibrahim.

Au nom du conseil d'administration : M. ARSLAN, Yasar.

Le 26 février 2002.

(Suivent les signatures.)

_________________________

Sima

1210 Bruxelles

CONSEIL D'ADMINISTRATION

Publié le : 2002-10-08 N. 019518

Numéro de l'association : 388883 No TVA ou no entreprise : 423966412

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Suite à l'assemblée générale réunie dans les locaux de l'a.s.b.l. Sima, sis rue Brialmont 21, à 1210 Bruxelles, en date du 11 janvier 2002; l'assemblée a décidé d'élire pour le conseil d'administration :

1. Président : M. ABDURRAHMAN CAKAL, chemin de Gastendall 9, à 1140 Evere.

2. Secrétaire : M. CELIK NECATI, rue Dison 22, à 4800 Verviers.

3. Trésorier : M. MODRIE ROLAND, rue Saxe Cobourg 12, à 1210 Saint-Josse.

4. M. OZDEN CAFER.

5. M. SARIDOGAN HAYDAR.

(Signé) ARSLAN Yasar, directeur.


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