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débats sur le négationnisme du génocide arménien

Objet: L'échec de la manifestation négationniste sous l'égide de l'ambassadeur turc

De: fondation@info-turk.be

À: flash@info-turk.be

Date: Lun, 9 Mai 2005, 8:52

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L'échec de la manifestation négationniste sous l'égide de l'ambassadeur turc

La manifestation négationniste des organisations d'ultra-nationalistes turques s'est déroulée le dimanche 7 mai 2005 dans la commune de Schaerbeek à Bruxelles avec la participation de 2 à 3 mille personnes selon l'estimation la plus optimiste des grands médias turcs (Hürriyet et TRT-INT).

Or, juste avant la manifestation, l'ambassadeur de Turquie à Bruxelles Erkan Gezer avait appelé tous les Turcs de Belgique à constituer un cortège de 10 mille personnes d'au moins. Dans un interview paru dans le Hürriyet du 6 mai, l'ambassadeur turc disait: "Alors que 5 mille Arméniens réussissent de faire ériger un monument arménien à Bruxelles, 150 mille Turcs ne sont pas pris au sérieux par les autorités belges car ils ne réagissent pas d'une seule voix." (Hürriyet, 6 mai 2005)

Toutefois, l'absence non seulement d'une grande masse de "compatriotes turcs" mais également de la grande majorité de politiciens d'origine turque à la manifestation du 7 mai était la preuve de l'échec du lobby turc orchestré par l'ambassade de Turquie.

Voici les observations du journaliste turc Mehmet Köksal:

"A l'ombre de l'architecture au style byzantin de l'église Sainte-Marie à Schaerbeek, près de 300 manifestants munis de drapeaux et turbans turcs ont participé à la 'marche au respect du drapeau'. Beaucoup de jeunes, de drapeaux et de chants à la gloire du drapeau turc se faisaient entendre sur la place de la Reine entrecoupés de passages de trams.

"A l'origine, la marche turque se voulait une simple copie d'une représentation folklorique et culturelle, à l'image du défilé annuel du même type à New York ou de la Zinneke Parade à Bruxelles. Depuis l'année passée, une forte récupération nationaliste a permis de transformer la portée d'un tel événement pour en faire une marche purement politique et farouchement nationaliste.

"L'année dernière, le mot d'ordre était 'Prends ton drapeau et participe aussi - Rejette les affirmations de génocide' (sous-entendu 'arménien'). Comme la manifestation prenait place le 29 mai 2004, soit à quelques jours du scrutin régional, une série de personnalités politiques et candidats PS, MR, CDH et Ecolo avaient paradé en tête de cortège. Depuis, la seule personnalité à avoir publiquement exprimé des regrets à ce sujet est l'écologiste namuroise Nermin Kumanova. Tous les autres, fidèles à l'agenda turc, campent sur leur position et préfèrent parler soit de 'prétendu génocide arménien' (Emir Kir au PS, Sevket Temiz et Sait Köse au MR, Halis Kökten au CDH), soit de 'génocide perpétré par les Arméniens contre les Turcs' (Mustafa Öztürk au MR).

"Cette année, le mot d'ordre à nouveau politique était 'respect au drapeau' en réponse à la nouvelle d'un drapeau turc brûlé lors des manifestations arméniennes le 24 avril dernier. Mais curieusement aujourd'hui, seuls des élus du MR (les échevins Sait Köse et Nezahat Namli, le conseiller communal Sevket Temiz, et l'ex-candidate Hatice Ciftci) et le conseiller communal anversois Ergün Top (CD&V) ont répondu à l'appel.

"Un officier à la retraite prend la parole dans le mégaphone pour prononcer un discours fleuve sur le 'complot impérialiste mondial contre la Turquie' avec l'aide de 'ceux qui veulent creuser la tombe de la Turquie'. Il précise également que 'les Turcs ne sont l'ennemi d'aucun peuple, d'aucun drapeau, d'aucune culture' tout en appelant les 'politiciens d'origine turque à ne pas baisser les bras pour témoigner leur amour au drapeau turc'. L'échevin des Finances, Sait Köse (MR-FDF) souhaite brièvement 'la bienvenue dans ce qu'on appelle le quartier turc de Schaerbeek'. 'C'est grâce à vos soutiens que nous sommes arrivés à ce niveau et c'est grâce à vos soutiens que nous pouvons mieux nous battre dans les structures internes de nos partis respectifs'. Ce même élu belge avait déjà demandé le soutien des électeurs lors d'une affiche électorale pour planter 'le drapeau une étape plus loin'. Quel drapeau ? La réponse était évidente lors de cette manifestation.

"Quand les homosexuels défilent à Bruxelles le même jour à Bruxelles, de nombreuses personnalités politiques non homosexuels participent à la gay Pride ou l'encouragent tout au long du parcours. Aux 'marches turques' de 2004 et 2005, on ne retrouve pas un seul politicien belge autochtone, pas même un petit 'dorps politicus' (politicien de village comme l'écrit la presse flamande) comme le bourgmestre Jean Demannez de Saint-Josse ou Willy Decourty d'Ixelles.

"Les organisateurs de la 'plate-forme des Turcs de Belgique', sous la coupole de l'association de pensée ataturkiste de Belgique (BADD), distribuent un tract très engagé pour dénoncer 'les homélies hostiles à la Turquie' qui auraient, d'après les sources ataturkistes, récemment 'été lues lors des messes tenues dans toutes les églises européennes'."

(http://www.suffrage-universel.be et http://www.minorites.org , 8 mai 2005)

Malgré son absence à la manifestation, le secrétaire d'Etat bruxellois d'origine turque Emir Kir, selon une dépêche de la chaîne de TV para-statale, aurait déclaré que tous les hommes politiques belges d'origine turque doivent multiplier leurs efforts au sein de leurs propres partis politiques contre les affirmations de 'soi-disant' génocide arménien. (TRT-INT, 7 mai 2005, 20h)

En effet, dans un site du lobby turc, deux politiciens d'origine turque des partis socialistes belges étaient déjà applaudis à cause de l'absence des sénateurs socialistes parmi les signataires de la demande d'évoquer le projet de loi concernant la répression la négation du génocide. (Voir: Quinze signatures réunies pour évoquer le projet contre négationnisme au Sénat).

"Le sénateurs des partis socialistes francophones et flamands n'ont pas signé la motion. Selon les observateurs, cette absence socialiste est le fruit des efforts de la sénatrice d'origine turque Fatma Pehlivan (Sp.A) et du ministre d'origine turque du gouvernement bruxellois Emir Kir (PS)." (belturk, 6 mai 2005)

D'autre part, quatre autres politiciens d'origine turque (3 MR et 1 CdH) ont récemment publié un appel urgent contre les développements relatifs au "soi-disant" génocide arménien en Belgique et de constituer une plate-forme supra-partis.

L'annonce parue dans le Hürriyet du 7