débats sur le négationnisme du génocide arménien
www.freemetro.be (18-05-2005)
Palabres au sénat autour du génocide arménien
BRUXELLES La question de la négation du génocide arménien a suscité moult palabres hier dans les couloirs du Sénat où aurait dû être examiné le projet de loi visant à réprimer la négation de tous les génocides reconnus.
Le texte était inscrit à lordre du jour de la Commission de la Justice. Faute de temps, il na cependant pas pu être examiné.
Ecolo a annoncé quil allait déposer une proposition de loi comportant un article unique: «La Belgique reconnaît pleinement et publiquement le génocide arménien ».
Le projet de loi tel quil a été voté à la Chambre ne permet pas à lheure actuelle de poursuivre les auteurs coupables de négation du génocide arménien.
Datant de 1915, le génocide arménien na jamais été qualifié comme tel par lassemblée générale ou le Conseil de Sécurité de lONU ou par nimporte quel tribunal européen. Il a en revanche été reconnu par certaines instances politiques, comme ce fut notamment le cas en France.
En Belgique, le Sénat a adopté une résolution invitant le gouvernement turc à reconnaître la réalité du génocide perpétré en 1915 par le dernier gouvernement de lempire ottoman.
Ecolo et le MR ont préparé des amendements qui visent à retenir ce critère de reconnaissance politique pour permettre les poursuites de lensemble des génocides y compris celui dont les Arméniens ont été les victimes.
Ecolo propose un critère qui fait référence à la reconnaissance du génocide par le Parlement belge et déposera une proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide arménien par la Belgique.
Le MR pour sa part rajoute aux critères de reconnaissance juridictionnelle celui de la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement européen.
Après des rumeurs selon lesquelles plusieurs mandataires socialistes préféraient utiliser le terme de «massacre», le président du PS Elio Di Rupo a tenu à rappeler hier que son parti reconnaît lexistence du génocide arménien. Il a précisé que le projet de loi pourra notamment sappliquer au génocide arménien lorsque celui-ci aura été reconnu par une des instances visées.
Mais pour Christine Defraigne (MR), lattitude du PS est «électoraliste». Ils savent bien que la Cour pénale internationale ne reconnaîtra pas aujourdhui un génocide datant de 1915, indique-t-elle.