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débats sur le négationnisme du génocide arménien

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VERSION PROVISOIRE

CRI No17 (2004-2005) CRI No17 (2004-2005)

PARLEMENT DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE

Session 2004-2005

24 MAI 2005

COMPTE RENDU INTÉGRAL

SÉANCE DU MARDI 24 MAI 2005

12 Prise en considération d’une proposition de décret

M. le président. – L’ordre du jour appelle la prise en considération de la proposition de décret tendant à introduire dans les programmes scolaires une évocation circonstanciée des différents génocides qui ont ravagé le monde en ce dernier siècle, proposition déposée par M. Petitjean (doc. 97 (2004-2005) n°1). Personne ne demandant la parole, je vous propose de l’envoyer à la commission de l’Éducation. (Assentiment)

2.8 Question de Mme Christine Defraigne à Mme Marie Arena, ministre-présidente, chargée de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale, relative au « génocide des Arméniens »

Mme Christine Defraigne (MR). – Monsieur le

président, madame la ministre-présidente, le débat

sur le génocide arménien est à présent porté au

Sénat. Ce génocide doit être reconnu et sa négation

doit être pénalement sanctionnée.

À côté de ce travail législatif, un travail de mémoire

doit être entrepris afin d’éviter que des faits

aussi atroces ne se reproduisent. Hélas, l’histoire

récente de même que l’actualité nous apprennent

que nous ne sommes jamais à l’abri de dérives. Ce

travail de mémoire peut, à mon sens, être réalisé

par des campagnes d’information, par un travail

de rappel auprès des jeunes générations ainsi que

par l’insertion dans les manuels scolaires – pour

autant que ces derniers retrouvent droit de cité –

de passages précis, éclairants et éducatifs sur ce génocide

bien particulier.

Nous aurions tous à y gagner ; cela éviterait

les replis identitaires et communautaristes qui sont

l’inverse de la société multiculturelle que nous

voulons, à l’heure où l’Europe est occupée à s’élargir

et où il est question sinon d’adhésion, du moins

de négociation de partenariat avec un grand État

qui comporte aussi une communauté importante.

Les jeunes générations ont tout à gagner de cette

reconnaissance. Madame la ministre-présidente,

qu’en pensez-vous ? Comment comptez-vous insérer

ce passage historique dans les manuels scolaires

?

Mme Marie Arena, ministre-présidente chargée

de l’Enseignement obligatoire et de Promotion

sociale. – Monsieur le président, je ne peux

effectivement qu’approuver la proposition formulée

par Mme Defraigne, portant sur la reconnaissance

du génocide arménien. M. Philippe Mahoux

a d’ailleurs introduit une résolution au Sénat en

vue de cette reconnaissance. Il est bien entendu

important de pouvoir y travailler, de même que

sur tous les génocides, et de donner des informations

sur cette question cruciale par le biais du

manuel scolaire. Une commission du manuel scolaire

devra, bien entendu, les analyser sur le plan

des principes pédagogiques. Une attention particulière

sera apportée à la notion de citoyenneté.

Pouvoir parler de ces génocides dans le cadre du

cours d’histoire me semble tout à fait important.

Il convient également de les valoriser par le biais

des différentes actions de mémoire organisées en

Communauté française.

Ainsi, en termes de mémoire de la Shoah, un

travail sérieux a été réalisé et continue de l’être. Il

est également important de parler des autres génocides

ayant eu lieu au cours du siècle dernier pour

montrer que ce qui s’est passé hier pourrait se répéter

aujourd’hui et s’est d’ailleurs encore produit

il y a peu de temps. Je ne puis donc, madame,

qu’approuver votre proposition en la matière.

Mme Christine Defraigne (MR). – Monsieur le

président, je remercie Mme la ministre-présidente

de son enthousiasme à approuver ma proposition.

Je connais évidemment la résolution sur le génocide

arménien adoptée au Sénat en 1998. Nous espérons

qu’elle sera traduite dans les actes et que

la condamnation du délit de négationnisme de ce

génocide sera soutenue par le biais des amendements

que nous proposons au Sénat. Je remercie

le PS de cette prise de position, laquelle reconnaît

que le génocide arménien doit être traité au même

titre que la Shoah.


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