débats sur le négationnisme du génocide arménien
Le Soir 18/05/2005
Génocide arménien : le bras de fer
RICARDO GUTIÉRREZ
Le président du parti socialiste, Elio Di Rupo, a tenu, hier, à rappeler avec clarté, écrit-il, que le PS reconnaît l'existence du génocide arménien. Il ne peut y avoir aucun doute sur la position du PS... Une mise au point qui fait suite aux déclarations ambiguës de plusieurs mandataires socialistes et à l'absence de réaction des sénateurs PS dans le cadre de l'activation du débat sur le négationnisme, au Sénat (« Le Soir » de samedi et de mardi).
Le Sénat, pour rappel, a reconnu le génocide arménien par résolution dès 1998. Mais la Belgique n'en réprime pas la négation. Actuellement en débat, le projet de loi sur le négationnisme n'y changera rien, bien qu'il élargisse le champ d'application de la loi sanctionnant la négation du génocide contre les Juifs à l'ensemble des crimes contre l'humanité reconnus par le droit international.
Comme aucune juridiction internationale n'est compétente pour statuer sur le génocide perpétré par l'empire ottoman sur les Arméniens, entre 1915 et 1917, nous allons tout droit vers l'institution du premier génocide oublié du XXe siècle, réagit le sénateur MR François Roelants (majorité), qui a déposé un amendement, hier, avec son chef de groupe, Christine Defraigne. Isabelle Durant a fait de même, au nom d'Ecolo. Objectif : modifier le projet de loi pour faire en sorte que le code pénal punisse, dans l'immédiat, la négation du génocide arménien.
Le PS n'est pas convaincu. Mais le MR ne compte pas lâcher prise... Un bras de fer qui sera négocié au sommet, entre la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS) et le président du MR, Didier Reynders. Sous la pression d'Ecolo qui, prenant le PS au mot, annonce le dépôt d'une proposition de loi visant à reconnaître le génocide arménien.