www.suffrage-universel.be
Citoyenneté,
démocratie, ethnicité et nationalité
aux Pays-Bas
Le Staatkundige Gereformeerd Partij
(SGP), parti fondamentaliste protestant
Le Staatkundige Gereformeerd Partij (SGP), l'exclusion politique des femmes et le financement des partis
Principe de base du SGP: Je veux cependant que vous le sachiez : le chef de tout homme, c'est le Christ ; le chef de la femme, c'est l'homme ; et le chef du Christ, c'est Dieu. (1 Co 11:3) (source: La Bible de Jérusalem, 1 Corinthiens, chapitre 11 )
extraits des revues de presse de l'ambassade de France à La Haye: 2001 - 2002 - 2003 - 2004 - 2005 - 2006 - 2007
http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/98
Presse néerlandaise du vendredi 23 novembre 2001
Parti SGP
Le Trouw, à la une, et le Volkskrant (p.3) signalent que des députées PvdA, VVD, CDA, D66 et GroenLinks, dans une lettre ouverte aux ministres De Vries (Intérieur) et Korthals (Justice), leur demandent de contraindre le parti réformé conservateur SGP d'accepter les femmes comme membres à part entière. Les députées des cinq grands partis politiques jugent décevant que la secrétaire d'Etat Verstand (Emancipation) ne veuille pas prendre de mesures contre le SGP.
D'après Verstand, toute mesure coercitive reviendrait à interdire le SGP, ce qui est inconvenant dans une société démocratique. La plate-forme des députées retourne cet argument : un parti politique qui exclut les femmes n'est pas à sa place dans une sociéte démocratique. Une telle exclusion est contraire aux droits de l'homme et à l'égalité des sexes, établis par des traité internationaux et par la Constitution néerlandaise.
http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/177
Presse néerlandaise du lundi 31 décembre 2001
SGP
La Commission pour l'égalité de traitement des
deux sexes (CGB) s'est déclarée
incompétente pour juger de la plainte
déposée par un membre féminin du parti
protestant SGP, en raison du refus du droit de vote féminin
et de la non-éligibilité des femmes. Depuis la
dernière modification des statuts du petit parti protestant,
en 1996, les femmes ne peuvent plus que devenir "membres
extraordinaires" du SGP.
La Commission fait valoir que la loi sur
l'égalité vise le monde du travail et
l'enseignement qui y est lié, mais ne s'étend pas
aux corps représentatifs comme les conseils municipaux et la
Deuxième Chambre.
La plaignante a été encouragée de
diverses parts à saisir un tribunal civil, mais de guerre
lasse, elle estime devoir laisser cette tâche à
quelqu'un d'autre."N'importe quelle femme peut le faire. On n'a pas
besoin d'être membre du SGP pour traduire ce parti devant un
tribunal civil" (Trouw p.3, de Volkskrant p.3, De Telegraaf p.3 de
samedi).
Presse néerlandaise du mercredi 20 février 2002
Petits partis protestants
"Si le SGP ne modifie pas sa position concernant les femmes sur les listes électorales communes formées avec la ChristenUnie (CU), ce dernier parti suspendra toute forme d'association aux prochaines élections municipales", relève le Trouw à la une. "C'est ce que déclare le président de la CU, Thijs van Daalen. Le leader de la ChristenUnie, qui est née de la fusion du RPF et du GPV, réagit à l'échec d'un certain nombre d'associations entre le SGP et la ChristenUnie. Les deux partis nomment la position du SGP concernant les femmes comme raison de ces échecs."
"Le SGP ne tolère les femmes inscrites sur les listes électorales communes que si elles occupent une place inéligible. Ce parti reste d'avis que les femmes ne peuvent pas exercer un pouvoir politique. 'C'est écrit dans la Bible', selon le président du SGP, Wim Kolijn."
http://www.ambafrance.nl/article.php3?id_article=2808
Presse néerlandaise du mercredi 23 avril 2003
"Le ministre VVD de l'Intérieur, Remkes, a fait savoir hier, durant le programme télévisé Barend & Van Dorp, qu'il n'est pas favorable à la participation au gouvernement du SGP, à cause de sa position sur la place des femmes dans la société."
http://www.ambafrance.nl/article.php3?id_article=2820
Presse néerlandaise du jeudi 24 avril 2003
Formation de gouvernement
"Les partenaires de coalition présumés CDA et VVD espèrent choisir aujourd'hui leur troisième partenaire pour former un gouvernement", relève la Volkskrant (p.2). "Le CDA affiche une légère préférence pour la ChristenUnie et le SGP, alors que le VVD est en faveur du D66. Le leader du groupe parlementaire D66, Boris Dittrich, a déclaré mercredi soir, à l'issue d'une concertation avec le VVD et le CDA, qu'il avait bon espoir que son parti devienne le troisième partenaire de coalition. 'Nous allons dans la bonne voie'."
"Des voix s'élèvent au sein du CDA qui disent qu'il serait facile de s'accommoder avec la combinaison protestante SGP-ChristenUnie. Mais le VVD hésite. Le SGP et la ChristenUnie affirment dans leurs programmes électoraux qu'il faut abroger les lois qui rendent possibles l'avortement et l'euthanasie. Ils veulent aussi mettre fin au mariage homosexuel, à l'autorisation des maisons closes, à l'ouverture croissante des magasins le dimanche et à la tolérance des coffee-shops. La politique du SGP concernant les femmes est un obstacle supplémentaire pour de nombreux membres du VVD. Dans ce parti, les femmes n'ont pas le droit d'être membres à part entière et elles ne peuvent pas exercer de fonctions représentatives."
L'éditorialiste du journal chrétien progressiste Trouw prend une position claire et nette sur ce dernier point : "Le SGP ne doit pas participer au gouvernement", puisqu'il "se distancie de deux importants fondements de notre Etat de droit démocratique, la séparation de l'Eglise et de l'Etat et l'égalité des femmes et des hommes". Le simple fait que le CDA et le VVD aient envisagé la participation du SGP paraît "opportuniste" au commentateur. "Les deux partis auraient dû fixer une limite claire : pas d'atteinte à l'égalité fondamentale des femmes dans la vie publique et politique."
http://www.ambafrance.nl/article.php3?id_article=2833
Presse néerlandaise du lundi 28 avril 2003
"Les députées VVD de la Deuxième Chambre nourrissent de graves objections de principe contre une coalition avec le SGP", souligne l'Algemeen Dagblad à la une. "Elles sont en désaccord total avec les positions du parti protestant de stricte obédience concernant la place des femmes." "'Il n'y a pas une seule femme, ni un seul homme, de notre groupe qui souscrive au programme du SGP sur ce point', déclare aussi la députée CDA De Pater."
http://www.ambafrance.nl/article.php3?id_article=3014
Vrij Nederland, 24 mai 2003.
Interview de l'Ambassadeur de France, Mme Gazeau-Secret, par Nausicaa
Marbé
(...) la confiance nettement inférieure des néerlandaises, comparée à celles des Françaises, au sujet de l'influence de l'Etat pour assurer une politique de l'emploi durable. Existe-t-il un rapport entre cette vision pessimiste et la faible ambition professionnelle des femmes aux Pays-Bas ? Mme Gazeau-Secret : "Je ne sais pas si c'est l'ambition qui manque, étant donné la forte représentation des femmes dans la politique locale, le travail bénévole, les syndicats. Il est possible que les Néerlandaises soient plus gênées par des sentiments de culpabilité par rapport aux Françaises quand elles travaillent à plein temps. Il règne ici en effet une très forte tradition calviniste qui prescrit aux mères de familles de rester à la maison. Ce n'est pas sans raison qu'un parti politique comme le SGP a failli faire partie du gouvernement !"
http://www.ambafrance.nl/article.php3?id_article=3272
Presse néerlandaise du mercredi 09 juillet 2003
SGP
L'institut Clara Wichmann, qui a pour objectif l'émancipation de la femme, intentera un procès à l'Etat néerlandais s'il n'entreprend rien contre la politique restrictive que le Staatkundig Gereformeerde Partij (parti réformé constitutionnel, SGP) applique à l'encontre des femmes. L'institut estime que le SGP (deux sièges à la Deuxième Chambre), qui refuse le droit de vote à ses membres féminins et les empêche de devenir conseillères municipales ou députées, devrait au moins être exclu des élections.
Le gouvernement réagira après les vacances (de Volkskrant p.1).
http://www.ambafrance.nl/article.php3?id_article=3783
Presse néerlandaise du vendredi 14 novembre 2003
SGP
L'Institut Clara Wichman, hier, a officiellement porté plainte pour discrimination à l'égard des femmes contre le parti réformé constitutionnel SGP. Ce parti interdit aux femmes de devenir membres, en se fondant sur la Bible. L'institut a également porté plainte contre l'Etat néerlandais, parce que le parti bénéficie d'une subvention publique.
Selon le président du SGP, Kolijn, l'Ancien Testament établit que l'homme est au-dessus de la femme et le Nouveau Testament le confirme. Le parti n'a pas l'intention de revoir son point de vue (NRC Handelsblad d'hier soir p.1, de Volkskrant p.3, Trouw p.4, Algemeen Dagblad p.5).
http://www.nrc.nl/binnenland/artikel/1068706379955.html
NRC Handelsblad 13/11/2003 (trad. P.Y. Lambert)
Le SGP et l'Etat cités en justice
Par Tom Kreling
ROTTERDAM, 13 NOV. Le Clara Wichmann Instituut a assigné aujourd'hui le SGP et l'Etat devant le tribunal de La Haye pour la discrimination des femmes. L'institut veut obtenir par cette procédure judiciaire une déclaration principielle quant à l'exclusion des femmes en tant que membres à part entière au sein du SGP.
Le Clara Wichmann Instituut, qui milite pour la position juridique des femmes, est soutenu dans cette procédure judiciaire par neuf organisations sociétales. Selon ces organisations, l'exclusion des femmes est en contradiction avec la constitution néerlandaise et des traités internationaux.
En 2001 l'ONU a fait savoir au gouvernement néerlandais que l'exclusion des femmes par un parti politique est contraire au traité de l'ONU sur les femmes. Le cabinet ne voulut pas y donner suite. Selon le Clara Wichmann Instituut l'Etat tolère la discrimination envers les femmes et "il y participe même activement en versant des subsides aux partis".
Depuis 1997 il est statutairement interdit aux femmes de devenir membres du SGP, auparavant c'était une règle non écrite. Il est par contre possible de devenir membre extraordinaire. Il est par contre exclu de participer aux votes ou d'assumer des fonctions dirigeantes. Le parti base sa position sur la Bible, où il est stipulé que l'homme est le chef de sa femme (1 Cor.11:3).
Presse néerlandaise du vendredi 18 novembre 2005
Le parti réformé SGP, qui risque d’être privé de la subvention que l’Etat néerlandais accorde aux partis politiques à la suite d’une décision du tribunal de La Haye, prépare des collectes pour subvenir à ses besoins financiers.
Le tribunal a décidé récemment que l’Etat devait mettre fin à la subvention du SGP tant que ce parti refuse d’accueillir les femmes comme membres à part entière. Le ministre de l’Intérieur Remkes a fait appel contre cette décision, mais en attendant le jugement en appel il mettra fin à la subvention de 800 000 euros par an, à partir du 1er janvier 2006 (NRC Handelsblad d’hier soir p.1, de Volkskrant p.3, Trouw p.4).
Presse néerlandaise du mardi 13 décembre 2005
L’ensemble de la presse relève que le parti réformé SGP est revenu lundi sur son interdiction de coopérer avec des femmes de la ChristenUnie.
"Cette interdiction avait suscité une vive agitation au sein du parti, les derniers jours", écrit le Volkskrant (p.3). "Deux membres de la direction centrale du SGP ont déposé leurs fonctions pour protester et l’échevin Akkerman, à Gorinchem, le maire de Putten, Van Putten, et quelques conseillers municipaux ont rendu leur carte de membre."
"La semaine dernière, la direction centrale avait fait une croix sur le projet des fédérations d’Amersfoort, d’Enkhuizen, de Gorinchem et de Zoetermeer de former une liste unique avec la ChristenUnie (CU) aux prochaines élections municipales, parce que la CU, dans ces communes, avait placé des femmes en position éligible sur sa liste. Le SGP s’oppose au rôle actif des femmes en politique."
L’interdiction de la coopération traditionnelle entre les deux partis aurait eu des conséquences pour le SGP : il n’aurait probablement plus été représenté dans les quatre communes, faute d’obtenir un siège tout seul.
"La direction centrale du SGP a su éviter de justesse l’effritement du plus vieux parti des Pays-Bas", souligne le Trouw (p.5). "Le lobby des femmes gagne peu à peu en force au sein du SGP."
Presse néerlandaise du mardi 26 septembre 2006
Le petit parti protestant SGP, dans son programme électoral, propose de dégager 700 millions d’euros pour l’enseignement et la politique de la jeunesse. Il veut par ailleurs consacrer 3,5 milliards à la famille et à la société civile.
Le SGP, qui a présenté son programme hier au centre de presse du Binnenhof, Nieuwspoort, espère "ardemment" obtenir trois sièges aux élections législatives. Bas van der Vlies dirige la liste, le député Kees van der Staaij reste le numéro deux et l’ancien président des jeunes du SGP Elbert Dijkgraaf occupe la troisième place, suivi par Henk Leertouw, conseiller municipal à Krimpen aan den IJssel (Hollande du Sud).
Le maire de Soest, Arie Noordergraaf, qui figurait en cinquième position, a été retiré de la liste pour avoir affirmé à plusieurs reprises que les femmes devaient pouvoir devenir maires ou échevins. Le SGP est d’avis que les femmes ne doivent pas exercer de fonctions politiques (de Volkskrant p.2, De Telegraaf p.3, Trouw p.5).
"Le SGP ne bénéficiera pas d'une subvention d'Etat cette année", note le Trouw (p.3). "Ce parti, après avoir modifié ses statuts, avait demandé une nouvelle contribution de l'Etat, mais le ministre de l'Intérieur a rejeté sa demande."
"En septembre 2005, la justice avait ordonné à l'Etat de ne plus subventionner le SGP 'tant que les femmes ne pourront pas devenir membres de ce parti sur un pied d'égalité'. A l'époque de cet arrêt, les statuts du SGP disposaient que les hommes étaient membres du parti. Pour les femmes, il y avait l'adhésion extraordinaire, qui les écartait des fonctions de direction et les excluait du droit de vote au sein du parti, ainsi que du droit d'être candidates à la Deuxième Chambre, par exemple. En juillet 2006, le SGP a supprimé dans ses statuts la distinction entre hommes et femmes. Mais dans son programme de base, il estime toujours que faire partie d'un organe politique est contraire à la vocation biblique de la femme."
"'Les femmes ne peuvent toujours pas remplir de fonctions politiques, on ne peut donc pas parler d'une adhésion à part entière. Nous nous sentons liés par l'arrêt du tribunal de La Haye', commente un porte-parole de l'Intérieur. Le ministère veut en tout cas attendre le jugement en appel, prévu plus tard cette année."
Notons dans ce contexte que la chanteuse pop Madonna ne sera pas poursuivie pour blasphème aux Pays-Bas, comme les jeunes SGP l'avaient demandé à la suite de son show à Amsterdam. Madonna s'était notamment produite sur une croix, coiffée d'une couronne d'épines ( De Telegraaf p.1, de Volkskrant p.17).