(le Schelswig-Holstein au XIXème siècle)
source:Lorenz Rerup, Neutralité, politique régulatrice et conflits politiques, 1914-1920
La débâcle allemande offrit la possibilité de résoudre la question du Sud-Jutland. On procéda à des plébiscites dans le cadre des Traités de Versailles. Lors du premier plébiscite qui eut lieu au nord du Schleswig le 10 février 1920, les trois quarts des habitants votèrent pour et un quart contre leur rattachement au Danemark ; le plébiscite qui eut lieu le 14 mars de la même année dans le Moyen Schleswig, y compris Flensborg, donna le résultat contraire. Ces plébiscites ravivèrent des deux côtés les oppositions nationalistes. Dès 1919, le mouvement de Dannevirke avait milité pour obtenir une frontière le long de la ligne fortifiée de Dannevirke et malgré le résultat du second plébiscite, des groupes de nationalistes fomentèrent un puissant mouvement en faveur du retour de Flensborg au Danemark.
Fin mars 1920, la Droite mécontente de la politique de régulation et les nationalistes en colère à cause du tracé imminent de la frontière au nord de Flensborg, s’unirent pour attaquer violemment le gouvernement et contraindre le roi Christian X à le dissoudre. Le 29 mars, le roi révoqua le gouvernement de Zahle, provoquant ainsi la Crise de Pâques. Le Folketing était en vacances de Pâques et aucune majorité ne s’était opposée à lui. Le lendemain, le roi désigna un gouvernement provisoire qu’il chargea d’organiser les élections. Cette décision de Christian X fut considérée comme un coup d’Etat par les Radicaux et les Sociaux-démocrates, et le Mouvement des ouvriers, en particulier, se mobilisa massivement pour le rétablissement de conditions parlementaires, en brandissant notamment la menace d’une grève générale. Les ouvriers manifestèrent massivement pour exiger la création d’une république. La menace d’un conflit généralisé contribua à aggraver la situation. Le matin de Pâques, après des négociations intenses, les chefs des partis parvinrent à un compromis qui impliquait la nomination d’un nouveau gouvernement provisoire dont la seule tâche serait d’organiser les élections. Bien que la crise eût été l’une des plus sérieuses de l’histoire politique récente du Danemark, sa résolution contribua néanmoins à consolider le principe du parlementarisme.