Les Musulmans de Belgique
Polémique autour de la fête de l'Aïd en 2001
revue de presse après l'interdiction
Polémique autour de la fête de l'Aïd en 2001 - Revue de presse (avant l'interdiction)
Johanne Moyart, "Fête du mouton: la tradition faillira-t-elle?", La Dernière Heure 17 janvier 2001
La Région ne veut plus cautionner l'illégalité. Que les communes prennent leurs responsabilités
BRUXELLES La traditionnelle fête du mouton - fête du sacrifice - est très certainement la 2e fête en ordre d'importance pour les musulmans. Cette année, elle débutera le 5 mars et ce, trois jours durant. Trois jours pendant lesquels des milliers de moutons seront sacrifiés. L'an dernier, Bruxelles-Propreté a récolté plus de 126 tonnes de déchets de carcasses, tripes et autres abats. Au nom de l'hygiène publique, la Région bruxelloise organisait une collecte des déchets dans les 8 communes concernées. Un système qui fonctionne bien mais qui ne sera plus reconduit cette année, annonce Didier Gosuin, ministre de l'Environnement. Dans ce dossier, seule la Région prend ses responsabilités, ça ne peut plus durer!
Collecte autour des abattoirs agréés, uniquement
En Belgique, par décision fédérale, l'abattage à domicile est tout à fait illégal. Néanmoins, une loi permet aux communes d'agréer temporairement des lieux d'abattage. les conditions fixées par cet arrêté sont si strictes qu'il est très difficile aux communes de trouver les lieux adéquats. Nous sommes en discussion avec Mme Aelvoet, ministre de la Santé , pour les assouplir afin que la fête puisse se dérouler en parfaite conformité avec la loi, poursuit M. Gosuin. Malgré les promesses, à deux mois de la fête, aucune décision n'a été prise! Pire: Mme Aelvoet a interdit, suite à l'affaire Gaia, le transport d'animaux par des particuliers. Bref, on incite à l'illégalité par manque de souplesse. Prétextes avancés par certaines communes, comme Molenbeek, Ixelles ou S t -Josse, pour ne faire aucun effort. Lors d'une réunion pour faire le point sur la fête, ni S t -Gilles, ni M me Aelvoet n'étaient présents. A noter, cependant, que les communes de Schaerbeek, Anderlecht et Forest ont, elles, fait preuve de dynamisme, agréant des abattoirs temporaires sur leur territoire. Quant à la Ville de Bruxelles, frappée du syndrome des tentes, elle n'a rien réussi de mieux que de proposer, en guise d'abattoir temporaire, d'installer des tentes au bd. du Midi! On nage en plein délire. Cette année, seules les communes qui respectent la loi recevront l'aide de la Région. Ainsi, Bruxelles-Propreté collectera dorénavant les déchets de carcasses uniquement autour des abattoirs agréés. Leur traitement sera également pris en charge par la Région. Pour ma part, poursuit le ministre, je refuse désormais que les communes, sous prétexte que la Région organise la collecte des déchets, encouragent encore l'abattage illégal à domicile par leur inertie. Mais il est encore possible d'agir pour que cette fête se déroule dans de bonnes conditions.
Johanne Moyart
Les députés bruxellois musulmans s'insurgent
BRUXELLES La sortie, ce mercredi, du ministre Didier Gosuin (FDF) annonçant l'arrêt des collectes des carcasses et abats de mouton en prévision de la fête de l'Aïd El-Adha (fête du sacrifice pour les musulmans) du 5 mars prochain n'aura laissé personne indifférent.
A peine ses propos ont-ils été relayés par la presse que les élus de confession musulmane du parlement bruxellois sont montés aux créneaux pour marquer leur désaccord. Pour rappel, la campagne menée par l'Agence Bruxelles-Propreté en 2000 avait permis la récolte de 126 tonnes de déchets.
Premier intervenant, Mostafa Ouezekhti (PRL). Pour lui, le maintien des collectes sélectives doit être assuré. Leur succès, d'année en année, le démontre: elles répondaient à un véritable besoin, souligne celui qui est également vice-président du PRL. Agir dans la précipitation, comme c'est le cas aujourd'hui, n'a jamais rien arrangé. Il n'est pas aisé de modifier les comportements de milliers de personnes. Des abattages auront lieu dans les habitations. Pour éviter que les carcasses et les abats ne se retrouvent sur la rue ou dans le canal, mieux vaut assurer des collectes. Quitte à élaborer un plan pour 2002 en concertation avec les parlementaires bruxellois musulmans, enchaîne encore le libéral qui se dit cependant favorable à l'installation de mini-abattoirs: Mais l'un ne doit pas aller sans l'autre.
De son côté, Mohamed Daïf (PS), parlementaire bruxellois et sénateur, ne conçoit pas que la nouvelle loi puisse être appliquée dans de si courts délais. Bruxelles compte environ 100.000 musulmans, que cette fête se déroule en toute sérénité est important. J'ai l'intention d'interpeller Mme Aelvoet. Bien que sa décision quant à l'hygiène soit une bonne idée, les communes n'ont pas la possibilité de l'appliquer si rapidement. Je suggère donc à M. Gosuin de poursuivre, cette année au moins, la collecte des carcasses. Et que l'on tienne informée la communauté musulmane.
K. F. et Jo. M.
Karim Fadoul, "Aïd El-Adha: les communes sommées d'agir vite", La Dernière Heure 8 février 2001
Mini-abattoirs pour ovidés à l'ordre du jour d'une réunion avec le ministre Gosuin
BRUXELLES La Fête du mouton du 5 mars prochain au centre des discussions entre les représentants des 19 communes de la Région et le ministre bruxellois de l'Environnement, Didier Gosuin. Depuis sa demande de voir s'ouvrir des centres d'abattage en vue d'une diminution des sacrifices dans les habitations, les autorités locales doivent presser le pas.
Ce mercredi, le ministre a demandé aux communes de fournir d'ici vendredi la liste définitive des sites. La plupart sont dans le vert et ont d'ores et déjà livré quelques indications au sujet de leurs capacités d'abattage, notamment. On estime à 10.000 le nombre total de moutons qui seront abattus dans ces mini-abattoirs. Bruxelles-Ville chiffre par exemple la capacité de son site de Buda à 4.000 bêtes, Anderlecht à 3.000, Forest à 500, Schaerbeek à 300
A celles qui répondront favorablement à cette demande seront garanties par la Région, via l'Agence Bruxelles-Propreté, une aide logistique et la prise en charge de la collecte des déchets (peaux, abats) Auparavant, les communes devront obtenir un agrément du ministère de l'Agriculture et assumer les charges financières nécessaires à l'installation d'équipements sanitaires.
Pour pouvoir utiliser les infrastructures communales, les musulmans devront s'acquitter d'une participation aux frais de 500 F (12,39 €) par ovidé sacrifié, un tarif inférieur à celui pratiqué à l'abattoir d'Anderlecht. Une inscription préalable est également demandée au plus tard 48 heures avant le début de la Fête.
Néanmoins, certains responsables locaux n'ont pas hésité à critiquer le ministre pour sa prise de position fort tardive. Pour Georges Dallemagne à Bruxelles-Ville tout comme pour Jean-Pierre Van Gorp de Schaerbeek, il y a une hypocrisie à lever. Des abattages se feront à domicile. Notre seule crainte, c'est de voir des déchets être répandus le jour même sur les voiries.
K. F.
Le Soir du vendredi 9 février 2001
Bruxelles Les communes se préparent à la fête du mouton
Des lieux d'abattage agréés pour tous
ALAIN GÉRARD
Tout n'est pas encore solutionné mais la situation se débloque, déclare-t-on en substance au cabinet de Didier Gosuin, ministre de la Propreté publique. Pour la seconde fois en un mois, le ministre vient de rencontrer bourgmestres et échevins des communes bruxelloises concernées par la collecte des carcasses de moutons à l'occasion de l'Aïd-al-Adha.
Cette année, la fête dite " du mouton ", qui intervient dix semaines après la fin du Ramadan et qui commémore le sacrifice d'Abraham, débutera le 5 mars pour durer trois jours. Trois jours au cours desquels les musulmans font la fête autour d'un repas dont le met principal est un mouton sacrifié rituellement.
Depuis 1996, ce sont les communes qui sont compétentes pour organiser l'abattage. Pour ce faire, chaque année, elle doivent introduire une demande d'agrément pour des lieux d'abattage temporaires auprès du ministère fédéral de la Santé. Démarche que les communes ne respectaient pas forcément Jusqu'à présent, la Région, qui coordonne le ramassage et le traitement des carcasses via l'agence Bruxelles-Propreté, le faisait également dans des lieux non agréés.
Une situation d'illégalité que Didier Gosuin avait décidé de ne plus cautionner en 2001. Appelant ainsi chaque commune concernée à prendre ses responsabilités en matière d'organisation d'abattage et de demande d'agrément. C'est là que le bât blessait puisque, jusqu'à cette semaine, seules Anderlecht, Schaerbeek et Forest étaient en " ordre d'abattage "
Ce vendredi, toutes les communes concernées, sauf Berchem, auront déposé leurs propositions de lieux temporaires d'abattage, poursuit le cabinet Gosuin. Ce qui devrait permettre d'avoir une capacité d'abattage de 10.000 moutons (NDLR : en 2000, 25.000 moutons avaient été vendus pour l'Aïd ). Seul un problème subsiste encore pour la commune de Saint-Josse qui, vu l'exiguïté de son territoire, éprouve des difficultés à trouver un lieu.
Mais le cabinet ne désespère pas de trouver aussi une solution pour Saint-Josse. Pourquoi pas via une solidarité avec la commune voisine de Schaerbeek ?
En attendant, les communes sont également tombées d'accord pour fixer un prix commun d'abattage. Il en coûtera 500 F par tête. Un prix assez démocratique, précise le cabinet Gosuin, quand on sait qu'un abattage aux abattoirs d'Anderlecht coûte, en temps normal, 1.100 F.·
La Dernière Heure 09/02/2001 Sites d'abattage
La plupart sont connus et pourront être utilisés lors de la Fête du mouton
BRUXELLES On en saura davantage dans les prochains jours mais la plupart des sites d'abattage qui seront mis à la disposition des musulmans à l'occasion de la Fête du mouton du 5 mars sont connus. 20.000 moutons seront sacrifiés en région bruxelloise. Les mini-abattoirs en accueilleront 10.000.
Aux communes qui ont accepté de jouer le jeu, la Région apportera une aide logistique (collecte des conteneurs par Bruxelles-Propreté), prendra à sa charge le coût d'élimination des déchets et la campagne de communication qui sera lancée après le 19 février. Des dépliants en arabe, turc, français et néerlandais seront élaborés en collaboration avec l'exécutif des musulmans de Belgique.
Double constante dans les communes: une inscription au plus tard 48 h avant le jour J et le prix d'utilisation des infrastructures. Ce dernier sera de 500 F (12,39 €). Voici la liste des sites:
P. D. V. et K. F.
Le Soir du samedi 24 février 2001
Bruxelles Pour que les sacrifices de la fête du mouton se déroulent en toute légalité
Certificat d'abattage indispensable
En plus de devoir aller dans des abattoirs agréés, les musulmans devront retirer à la commune une " déclaration d'abattage ". Certains craignent l'embouteillage.
ALAIN GÉRARD
Dans la précipitation des dernières semaines, nous craignons que le message ne soit pas suffisamment passé : chaque personne venant faire sacrifier son mouton devra être munie d'une déclaration d'abattage délivrée par la commune. C'est Anderlecht qui lance cet appel, à l'adresse de la communauté musulmane de Bruxelles. Et ce, à une dizaine de jours du début de la fête du mouton. Dix semaines après la fin du ramadan, l'Aïd-al-Adha commémore le sacrifice d'Abraham. Cette année, la fête se déroulera les 5, 6 et 7 mars. L'occasion pour les 400.000 à 500.000 musulmans de Belgique de perpétuer la tradition.
En Région bruxelloise, le rituel du sacrifice du mouton est chapeauté par l'agence Bruxelles-Propreté qui collecte et traite les carcasses. L'an dernier, 126 tonnes de déchets avaient été récoltées. Cette année, à la suite d'une circulaire de la ministre de la Santé, Magda Alvoet, tous les lieux d'abattage doivent être agréés, et chaque personne devra présenter une déclaration d'abattage. Certaines communes parlant même d'un permis de transport d'animal Pas du tout, rétorque-t-on au cabinet Alvoet. Si notre circulaire demande bien l'agrément et l'obtention d'un certificat d'abattage, en aucun cas, il n'a été question de permis de transport.
Et le cabinet de rappeler néanmoins que l'animal ne pourra pas être transporté les pattes entravées ni être véhiculé dans le coffre de la voiture. Enfin, le certificat d'abattage devra impérativement être retiré deux jours avant le sacrifice soit, au plus tard, le vendredi 2 mars. Des mesures que certains musulmans n'accueillent pas forcément avec réjouissance.
Beaucoup m'ont fait part de leurs inquiétudes, confie Abdelrhami Belhaloumi, conseiller communal à Saint-Gilles. Ils craignent des files interminables et regrettent de ne pas pouvoir sacrifier l'animal eux-mêmes, comme le veut la tradition. Ce qu'ils demandent, ce n'est pas de déroger à la loi, mais que celle-ci s'adapte à la réalité. D'autant que la fête n'a lieu qu'une fois l'an et qu'elle rapporte gros, via la vente des moutons, à la collectivité belge.
Au conseil communal de Bruxelles-Ville, c'est la capacité d'abattage des lieux agréés qui a été remise en cause. Le calcul est simple. Cette année, la capacité d'abattage des lieux agréés plafonnera à une dizaine de milliers de têtes. En 2000, 25.000 moutons ont été vendus. Une logique des chiffres qui ne peut qu'entraîner des abattages illégaux
C'est pourquoi, si nous demandons aux musulmans de se rendre dans les lieux agréés, ponctue Nordin Maloujahmoum, président de l'Exécutif des musulmans de Belgique, il faudra aussi, pour l'avenir, mettre en place plus de lieux de sacrifice et assouplir la réglementation d'abattage, dans les limites de la légalité.·
Le Soir du samedi 24 février 2001
Stade-abattoir à Ixelles ?
FRANÇOIS ROBERT
La polémique fait rage à Ixelles, depuis la distribution de la lettre d'information " L'Ixellois " sur la fête du mouton, émanant du groupe PRL-FDF. Le billet a choqué plus d'un. On peut y lire notamment :
Le nouveau collège a décidé de fermer, pendant trois jours, le stade communal Albert Demuyter, pour le transformer en abattoir rituel, afin que les musulmans puissent s'y livrer à l'abattage sacrificiel des moutons... Imagine-t-on l'arrivée des animaux, leurs cris et leurs bêlements, les écoulements et les flaques de sang, l'odeur de la mort à laquelle, par instinct naturel, les chiens du chenil de la police, tout proches, ne seront pas insensibles ?... Imagine-t-on le traumatisme des enfants qui iront jouer sur le terrain de basket, lequel aura été pendant trois jours transformé en couloir de la mort ?
On a déjà lu ailleurs ce genre de littérature. Le billet crée au sein de la communauté musulmane une sainte colère et scandalise la nouvelle majorité. Ceci dit, le stade communal n'est pas un lieu judicieux pour les sacrifices : Ils auraient pu utiliser les étages vides du parking Tulipe, remarque Dominique Dufourny, ex-échevine.
A la décharge du collège, il a travaillé dans l'urgence : Ce tract est injurieux et mensonger, dit Anne De Buyst, échevine des sports. La précédente majorité n'a strictement rien fait pour préparer cette fête. Nous avons dû en quelques jours improviser. Le stade ne sera pas fermé : il sera accessible par l'arrière. Tous les sacrifices (une toute petite partie du site) se feront sous tentes, à l'abri des regards et dans des conditions de propreté rigoureuses.
Ce tract a fait mouche, comme l'ont montré plusieurs coups de fil indignés à la rédaction. Les riverains demandent que la commune fournisse rapidement des explications sur les conditions d'hygiène des abattages.·
N.B.: ce tract est reproduit ici
Fête du mouton
Déclaration d'abattage obligatoire
ANDERLECHT Ce sont les 5 et 6 mars prochains qe se fêtera l'Aïd Al Adha, la traditionnelle Fête du mouton musulmane. Pour ce faire, la commune d'Anderlecht, l'Exécutif des Musulmans et l'Agence Bruxelles-Propreté ont défini une série de propositions. Concrètement, il existe deux formules de sacrifices: à la société des Abattoirs ou sur le lieu d'abattage temporaire agréé. Mais dans les deux cas, il est obligatoire de se munir d'une déclaration d'abattage. Cette déclaration sera délivrée du lundi 26 février au vendredi 2 mars. Où? A la démarcherie, située dans la salle des pas perdus à la maison communale d'Anderlecht (1, place du Conseil). Ce service est accessible entre 8 h 30 et 14 h. N'oubliez pas votre carte d'identité.
Société des Abattoirs. Le sacrifice se fait dans les étables des Abattoirs les 5 et 6 mars, à partir de 8 h. Le coût s'élève à 1.100 F (27,27 €), payable aux Abattoirs le jour même du sacrifice.
Lieu temporaire agréé. L'endroit choisi se trouve sous la grande halle des Abattoirs. Cette possibilité ne sera accessible que le 5 mars, entre 8 h ets la grande halle des Abattoirs. Cette possibilité ne sera accessible que le 5 mars, entre 8 h et 17 h. Coût: 500 F (12,39 €), payable à la caisse installée sur place, le jour même du sacrifice.
Jo. M.
Fête du mouton...
IXELLES En réaction à la demande du ministre de l'Environnement, Didier Gosuin, la commune d'Ixelles met à la disposition de la communauté musulmane un lieu d'abattage temporaire sur son territoire.
Les 5 et 6 mars prochains, le terrain de basket du stade Albert Demuyter, situé rue Volta, sera transformé en lieu d'abattage, explique le bourgmestre. Bien entendu, nous avons fait en sorte que rien ne soit visible de la voirie. Le terrain est, lui-même, isolé du stade. On camouflera l'endroit avec des bâches pour ne pas gêner les passants. A l'intérieur, trois tentes seront dressées pour les trois opérations du sacrifice, jusqu'à l'habillage de la bête. Je suis conscient que ce n'est certes pas l'endroit idéal mais nous avons voulu parer au plus pressé. Et répondre ainsi aux exigences régionales. Mais il est faux de dire, comme le prétend dans un tract l'opposition, que le stade sera fermé pendant 3 jours. Le stade reste bel et bien accessible.
Johanne Moyart
----- Original Message -----
From: "mrax" <mraxmrax@hotmail.com>
Sent: Monday, February 26, 2001 7:21 PM
Subject: compress : Ixelles, pas d'impunité pour les pyromanes!
Communiqué de presse du Mrax : pas d'impunité pour les pyromanes !
Nous avons été surpris de lire, dans la lettre d'information " l'ixellois "
de février 2001 un article intitulé " Le stade d'Ixelles Albert Demuyter
transformé en abattoir rituel ".
Les auteurs de cet article font bien de rappeler, en introduction, que
l'article 19 de la constitution garantit la liberté de culte. Mais,
malheureusement, ce rappel paraît bien protocolaire et formel lorsqu'on lit
la suite du texte.
Car, très rapidement nous passons de la citation " vertueuse " de la
Constitution aux insinuations les plus nauséabondes et dénuées de scrupules.
Les auteurs nous décrivent les " abattages rituels " de manière
apocalyptique : " les animaux, leurs cris, leurs bêlements, les écoulements
et les flaques de sang ; l'odeur de la mort à laquelle, par instinct
naturel, les chiens du chenil de la police communale, tout proche, ne seront
pas insensibles, la sortie des dépouilles sacrifiées devenues viande à
consommer et remisées dans des camionnettes ou des coffres des voitures ".
Nous avons presque l'impression d'une description empruntée aux premiers
explorateurs découvrant les peuplades anthropophages. L'auteur de l'article
nous présente l'abattage sacrificiel du mouton à l'occasion de la fête
religieuse de l'Aït El-Ahda comme un déferlement e cruauté et de barbarie
qui ne pourra que marquer les habitants du quartier, les sportifs
fréquentant le terrain de foot et nos chers enfants, une fois qu'ils devront
jouer au basquet ou au foot dans ce qui aura servi de " couloir de la mort".
Or, si les auteurs de l'article s'étaient renseignés, ils sauraient que le
stade communal ne sera pas fermé, que les abattages seront réalisés sous une
tente montée sur le terrain de basquet et que ce terrain est séparé des
habitations par, d'un côté, une centrale électrique et, de l'autre côté, un
terrain vague ! Du reste, la mise en place de ce " lieu d'abattage "
correspond aux directives de la Ministre de la Santé publique, Magda Alvoet
; c'est aussi pour cette raison qu'il aura reçu l'agrément de la Ministre.
Il n'est donc pas question d'improvisation, de manque d'hygiène, de flaques
de sang, de bêlements insupportables d'animaux mis à mort. Au contraire, ce
dispositif vise à éviter les abattages " clandestins " qui, parfois, peuvent
être réalisés dans de moins bonnes conditions.
De plus, au delà du caractère ridicule de ce qui est avancé dans l'article,
au fur et à mesure de la lecture de cette " lettre d'information ", il
apparaît clairement que la question du " lieu d'abattage " n'est qu'un
prétexte pour régler des comptes entre tendances politiques. Il semble
d'ailleurs que certains soient prêts, dans ce domaine " à faire feux de
tous bois, même à prendre en otage une partie des citoyens de la
commune.tout en affirmant dans le même temps : " nous avons toujours
favorisé une conviviale politique de cohabitation et d'intégration réussies
". L'éditeur responsable de l'article, l'ancien bourgmestre Yves de
Jonghe d'Ardoye, doit avoir une conception bien particulière de la "
cohabitation et de l'intégration réussies " en prenant ainsi la
responsabilité de diffuser largement des affirmations fausses et insultantes
concernant des habitants d'Ixelles.
Dans cette " lettre d'information ", il y aurait encore d'autres
insinuations et coups bas à relever. Mais les éléments que nous avons mis en
exergue suffisent pour nous convaincre que le mauvais goût, le " spectacle
affligeant " est du côté de ceux qui, inconsciemment ou cyniquement,
prennent le risque de remettre en cause le travail patient de nombreux
intervenants pour assurer, à Ixelles, les conditions d'une véritable
multiculturalité.
L'auteur de l'article et son éditeur responsable nous trompent donc
lourdement en prétendant vouloir agir dans le souci de " l'intérêt général
et de la salubrité publique ".
Au contraire, en distribuant systématiquement cette " lettre d'information "
dans un quartier ciblé (le quartier Volta) - le quartier où se trouve le
centre sportif- ses auteurs ont délibérément couru le risque de semer la
confusion dans les esprits (la fête de l'Aït El-Ahda n'est pas ce qu'ils
décrivent !), de créer un sentiment de méfiance, de générer la tension et de
provoquer éventuellement des explosions de haine. Cette attitude est
d'autant plus irresponsable que ceux qui tentent ainsi de " mettre le feu
aux poudres " savent qu'ils ne devront pas jouer les pompiers. Nous sommes
néanmoins certains que beaucoup d'Ixellois ne sont pas dupes de cette
politique-politicienne, qu'ils n'oublieront pas de si peu ces propos et ces
actes méprisants : leurs auteurs devront en rendre compte devant les
électeurs. De plus, il va sans dire que nous utiliseront toutes les voies
légales possibles afin que ces mêmes auteurs soient sanctionnés pour
infraction à la Loi Moureau de 81.
Djamal Zahaf
Président
Les Musulmans de Belgique
Polémique autour de la fête de l'Aïd en 2001
revue de presse après l'interdiction