Elus français métropolitains d'origine non-européenne: communes - communautés urbaines - départements - régions - Assemblée nationale - SénatParlement européen
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Bariza KHIARI


http://perso.wanadoo.fr/mrap_siege/mars_2001/027_10309.htm

Elections municipales

Immigrés et enfants d’immigrés : le compte n’y est pas

une déclaration de Mouloud Aounit, Secrétaire Général du MRAP

Combien de maires d’origine africaine, nord africaine, asiatique, seront élus au lendemain du scrutin des Municipales ? Combien d’adjoints au maire, d’origine étrangère, sortiront des urnes pour s’occuper de secteurs comme l’économie, la finance, la sécurité, le logement ? En déroulant certaines listes, s’il est vrai qu’un léger mieux s’est opéré dans l’affichage des candidats enfants d’immigrés, il reste qu’à la lumière de certains indicateurs, le renouvellement attendu et tant espéré risque de ne pas être au rendez-vous de cette élection.

En effet il y a loin de la coupe aux lèvres. A Marseille, les enfants d’immigrés ont du mal à s’imposer sur les listes. A Paris, Khadija Bourcart Bachiri est reléguée après tractations à la troisième position sur la liste des Verts, place qui sauf miracle ne lui laisse aucune chance d’être élue. Bariza Khiari, qui a battu le FN en 1997 dans le seizième arrondissement, à dû faire appel aux arbitrages des instances nationales du PS pour être en position éligible. Au niveau national au PCF, on reconnaît qu’il a fallu remobiliser les fédérations par circulaire. La droite quant à elle reste repliée. Pire, c’est un enfant d’immigrés qui mène la liste FN du dixième arrondissement à Paris.

Ces faits révèlent malheureusement le décalage entre la vie de la société, ses dynamiques, ses mutations et le politique.

C’est un gâchis pour la démocratie locale et participative. En effet, si la banlieue souffre de ces exclusions, elle est aussi un formidable vivier de créations culturelles, d’initiatives, de mobilisations citoyennes. Dans ces espaces stigmatisés, les gens qui s’en sortent, notamment les enfants d’immigrés, le doivent au prix d’efforts considérables, de souffrances vécues. Cela leur confère dynamisme, et vitalité, deux qualités qui ne peuvent qu’oxygéner et renforcer les pratiques, réhabiliter le politique.

Contrairement aux idées reçues, les jeunes, dont ceux issus de l’immigration, s’intéressent et participent - mais d’une autre façon - à faire de la politique : par l’engagement citoyen. Leur mobilisation sur des questions telles que les sans-papiers, la double-peine, les discriminations, l’égalité des droits (où ils se sentent impliqués), sont autant de garanties pour que ces combats trouvent des prolongements dans le champ politique, démarche qui rencontre une adhésion certaine de nos concitoyens, à l’instar de la dynamique générée par les listes " Motivés ".

En effet, au moment où une certaine jeunesse désœuvrée est en quête de repères, nul doute que la visibilité de cette France plurielle puisse être aussi un acte politique de haute portée pédagogique.

Enfin, nous ne pouvons pas être sans amertume, à la pensée que dimanche, quelques deux millions de personnes, les étrangers non-communautaires, resteront en quelque sorte assignés à résidence, tandis que leurs voisins, leurs collègues éliront leurs représentants.

Cette discrimination civique, outre qu’elle blesse et tourne le dos au principe d’égalité, ampute d’autant la démocratie locale, comme elle entame la légitimité des futurs élus. En effet, quand dix, vingt ou trente pour cent d’une population, envers laquelle la République est exigeante en devoirs, restent exclus du droit à la parole, c’est la crédibilité et la représentativité des élus, amenés demain à parler, défendre et gérer les intérêts de cette population, qui seront en cause.

Devant ce rendez-vous manqué, un vœu : dans un an auront lieu les élections législatives ; puisse la campagne qui va désormais s’engager combler les manquements que nous a révélé la celle des Municipales.

Paris, le vendredi 9 mars 2001


http://www.ps-paris.org/?rub=43&candidat=15 (fiche pour les élections de 2002)

Bariza KHIARI Mariée, 3 enfants
Conseillère d’arrondissement 16ème - Chevalier de l’Ordre Nationale du Mérite

Etudes et formation
3ème cycle de gestion des entreprises (Institut d’Administration des Entreprises)
Formation continue : Séminaire – E.N.A – " L’Etat et ses modes de gestion "

Activités professionnelles
Déléguée régionale au tourisme Paris-Ile-de-France
Commissaire du Gouvernement du Groupement d’Intérêt Public – Bourse Solidarité Vacances

Autres activités
Membre du Comité National pour la Laïcité à l’Ecole
Déléguée départementale de l’Education nationale

Parti Socialiste
Secrétaire fédérale en charge de la vie associative, membre du Bureau et du Conseil Fédéral - et de la Commission Nationale " Citoyenneté ".

***
Bariza KHIARI se définit comme " un pur produit de l’Ecole laïque " et a fait sienne, la phrase de Jean-Jaurès : " l’égalité des droits est un leurre, tant qu’il n’y a pas égalité des chances " . Elle fait preuve d’une réelle cohérence dans ses engagements, qu’elle exprime et vit sur trois plans, pour la défense des valeurs républicaines :



Engagement dans la vie associative
Lutte contre le racisme et les discriminations au MRAP ou elle a été à l’origine - aux côtés d’Albert LEVY - de la création du journal " Différences "
Mère de famille, elle est l’une des principales animatrices de la FCPE de Janson de Sailly, lycée où ont étudié ses trois fils. Pendant une quinzaine d’années, elle a exercé, tour à tour, toutes les responsabilités du Bureau. Son engagement est principalement marqué par la défense de la laïcité.

Engagement dans la vie professionnelle
Outre ses activités professionnelles, elle est secrétaire adjointe de la section CFDT, où elle travaille à l’amélioration et au développement du service public, au sein du Ministère auquel elle appartient.

Engagement dans la vie citoyenne
Engagée depuis de nombreuses années au Parti Socialiste, militante, puis secrétaire de section, elle s’emploie à faire progresser les valeurs de la Gauche, ainsi que la cause des femmes, mais au côté des hommes, afin de réduire la faille démocratique due, notamment, à la non-représentation des femmes dans la vie citoyenne.
Elle milite pour que le Parti Socialiste, les institutions et le collège des élus reflètent mieux la société française dans toutes ses composantes, notamment celle des personnes issues de l’immigration.

Candidate aux dernières élections législatives de 1997, elle a fait barrage à l’extrême droite dans sa circonscription.


(...) concernant les élections sénatoriales, le PS n'est pas loin d'avoir aussi arrêté son carré d'éligibles (les autres postes étant éventuellement répartis entre les partenaires Verts, PC et MRC). Figurent dans ces favoris Roger Madec, maire du XIX e , Bariza Khiari, secrétaire nationale du PS aux services publics, Jean-Pierre Caffet, adjoint à l'urbanisme, et Gisèle Stievenard, adjointe aux affaires sociales. (Le Parisien, vendredi 28 novembre 2003 )

 

http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/regionales/dossier.asp?ida=423959

L'Express du 15/01/2004

Des beurs très courtisés

par Besma Lahouri

(...) Dominique Strauss-Kahn, lui, apprend l'arabe et Laurent Fabius a imposé la candidature de Bariza Khiari aux élections sénatoriales de septembre prochain, à Paris. Elue, elle serait la première femme d'origine maghrébine au Palais du Luxembourg. Une fierté pour cette militante qui s'est présentée à deux reprises - en vain - aux législatives, dans le XVIe arrondissement de Paris. Sa candidature fait grincer quelques dents: "Choisir des gens en raison de leur origine n'est pas très valorisant, ni pour la fonction ni pour la personne désignée", peste un responsable socialiste. Marketing communautariste ou effort d'intégration: la chasse aux voix musulmanes répond plus, pour l'instant, à la première préoccupation qu'à la seconde.

 

http://ns2412.ovh.net/~lamedina/article.php3?id_article=271

Bariza Khiari : une socialiste convaincue

par Zineb Tazi

Conseillère du XVIe arrondissement de Paris depuis les municipales de 2000 et deuxième sur la liste PS à Paris pour les élections sénatoriales de septembre 2004, Bariza Khiari persiste et signe : l'engagement dans un parti politique doit s'inscrire dans la durée pour produire des résultats.

 

Aux Arabes déçus de la gauche qui se sont laissés tenter par " le marketing de la droite ", Bariza Khiari répond : " valeurs et engagement dans la durée ". Sur les débats de société, de l'immigration au statut des femmes, un seul credo : l'égalité. Le tiercé gagnant de Madame Khiari : engagement, égalité, PS. Voilà une femme sereine et combative, en pleine maturité politique, qui doit bien plus sa réussite à sa constance et à sa personnalité qu'à un unique volontarisme politique vers plus d'intégration des populations nées de l'immigration. Son engagement a du sens et découle de beaucoup de son histoire familiale. Bercée de militantisme depuis son enfance, elle en a fait sa norme. Née en Algérie avant l'indépendance et arrivée en France à moins d'un an, elle a développé très tôt une conscience politique. Ses parents, tous deux engagés dans la lutte anti-coloniale, ont été des " citoyens de seconde zone en Algérie durant la colonisation ", pour finalement rester dans le même statut une fois immigrés en France. Forte de son histoire et nourrie de constats d'injustice, Bariza Khiari s'est alors demandée ce qu'elle pouvait faire pour sa génération et " pour un monde plus juste ". Il s'agit de " semer des graines pour mes enfants, en hommage au combat de mes parents ".

Spécificité

Bariza Khiari est donc certes " une citoyenne qui a une spécificité, mais avant tout une citoyenne ". Ses convictions sont communes à de nombreux socialistes et son parcours assez classique. Comme d'autres, elle est arrivée à la politique par le biais de l'engagement associatif, en particulier au MRAP dès 1980, puis syndical, à la CFDT. En 1997 et de nouveau en 2002, elle bat le FN aux législatives à Paris sur une liste PS. Parallèlement, elle fait carrière dans la fonction publique, et depuis 1999, est déléguée régionale au tourisme Paris Ile-de-France. Dans le même temps, elle se forge progressivement une personnalité politique liée à l'immigration, depuis " la marche pour l'égalité " de décembre 1983 qu'elle a accueillie à Paris. Mais c'est le Congrès très attendu des socialistes à Dijon, en mai 2003, qui marque officiellement son implication dans la mission de longue haleine du PS, en faveur d'une réelle émergence politique des Français d'origine étrangère qui ne serait pas accaparée par la droite. A cette occasion, elle a prononcé un discours thématique qui a fait date, "Luttons ensemble contre les discriminations". Un sujet qui la concerne personnellement. Depuis, Bariza Khiari est membre du Conseil national et du Bureau national du PS. Aujourd'hui, elle compte inévitablement parmi les premières figures politiques issues de l'immigration. Bien que contestée par des membres de son propre parti mais soutenue par Laurent Fabius, numéro deux du PS, et Claude Bartolone, député de Seine Saint Denis, elle est en deuxième place de la liste PS à Paris pour les sénatoriales de septembre 2004. Pressentie comme sénatrice, elle serait alors la première femme issue de l'immigration au Parlement. Epilogue : "après l'effort pour surmonter les difficultés en politique, on peut ainsi modestement devenir un modèle positif d'identification. Ça suffirait à mon bonheur".


http://www.ps-paris18jbc.org/docs/listeregionale03.xls

Liste proposée par le Conseil Fédéral pour les élections sénatoriales

Nom

Arrondisst

Motion

Mandats et responsabilités

Roger Madec

19

Motion A

Maire du 19ème

Bariza Khiari

16

Motion A

Secrétaire nationale du PS

Jean-Pierre Caffet

18 JBC

Motion A

Adjoint au Maire de Paris

Gisèle Stievenard

19

Motion A

Adjointe au Maire de Paris

David Assouline

20

Motion C

Adjoint au Maire de Paris

Sandrine Mazetier

12

Motion A

Adjointe au Maire de Paris

Soulé Diawara

17

Motion E

Olga Trostiansky

10

Motion A

Adjointe au Maire de Paris

Jacques Bravo

9

Motion A

Maire du 9e

Gilles Marron

11

Motion A

Lyne Cohen-Solal

5

Motion A

Adjointe au Maire de Paris

 

 

Motion A

Adjointe au Maire de Paris

 

 


http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/01/28/nicolas-sarkozy-contre-l-esperance-republicaine-par-bariza-khiari-et-jean-pierre-michel_1004554_3232.html

Point de vue

Nicolas Sarkozy contre l'espérance républicaine, par Bariza Khiari et Jean-Pierre Michel

LE MONDE | 28.01.08 | 13h59  •  Mis à jour le 28.01.08 | 13h59

omme il l'avait fait avec les imams lors des émeutes dans les banlieues en 2005, Nicolas Sarkozy prône la présence des religions dans le champ politique pour pacifier les tensions sociales aggravées par sa politique. Après avoir tenté d'ethniciser la question sociale, il essaie aujourd'hui de la confessionnaliser. En survalorisant l'appartenance religieuse par rapport à l'appartenance à la nation républicaine, il contribue un peu plus chaque jour à communautariser notre société. En hiérarchisant les monothéismes, il instille un ferment de division supplémentaire, comme il l'a déjà fait entre Français et immigrés, ou entre salariés du public et du privé.

En déclarant que, dans l'apprentissage des valeurs, "jamais l'instituteur ne pourra remplacer le pasteur ou le curé" et que la morale laïque "risque toujours de s'épuiser", le chef de l'Etat tente de discréditer la laïcité et l'école républicaine, son lieu d'expression historique. Cela revient à affirmer la supériorité de la foi sur la raison. Cette dérive doit être refusée catégoriquement. Foi et raison relèvent de deux domaines distincts. C'est cela l'intuition fondamentale de la laïcité. Les valeurs républicaines transmises par l'instituteur sont la condition du vivre ensemble. Héritée des Lumières, la morale laïque est une étape essentielle dans la construction d'un individu autonome et d'un citoyen libre et éclairé.

Voilà pourquoi le principe de laïcité et la loi de 1905 ne peuvent donner lieu à aucun compromis. La laïcité n'est pas amendable, elle n'a pas à être "ouverte" ou "positive". Les jeux rhétoriques autour du terme de laïcité masquent mal la volonté du président de restaurer une certaine confusion entre Etat et religion.

Les valeurs républicaines restent le remède aux tensions que nous connaissons actuellement. Seul le respect de la loi de 1905 peut constituer une garantie face au mouvement d'atomisation de la société. La laïcité n'est pas une contrainte, mais un instrument essentiel d'émancipation et de libération. Pour justifier ses attaques contre la loi de 1905, Nicolas Sarkozy prend notamment pour prétexte la nécessité de donner aux musulmans de France la possibilité d'exercer dignement leur culte. Quel paradoxe, si l'on se souvient des "moutons égorgés dans la baignoire" et de ses autres dérapages !

Puisque cette question de l'islam est posée, nous devons y répondre avec clarté. Non, il n'y a pas plus ni moins d'incompatibilité entre l'islam et la République laïque qu'entre les autres religions et la République ! Il n'y a pas d'incompatibilité dès lors que la République installe un cadre rigoureux, dès lors qu'elle ne transige pas sur ses principes fondateurs. La loi sur les signes religieux à l'école en constitue le meilleur exemple.

RÉVISION DANGEREUSE ET INUTILE

Les conditions dans lesquelles les musulmans de France peuvent pratiquer leur culte sont trop souvent indignes et doivent indéniablement être améliorées. Mais cet effort ne nécessite pas une révision des principes de 1905, qui serait dangereuse et inutile.

Dangereuse, puisqu'elle signifierait une porte ouverte à divers mouvements obscurantistes ou sectaires. Inutile dans la mesure où la puissance publique dispose d'ores et déjà des moyens politiques et juridiques nécessaires pour donner aux musulmans les mêmes droits qu'aux autres croyants. S'il est souvent difficile de construire une mosquée, ce n'est pas parce que le cadre juridique serait trop restrictif, mais par défaut de volonté politique. Ce sont d'ailleurs souvent les élus de droite qui refusent d'accorder les permis de construire pour les mosquées.

La diversité et l'acceptation de l'islam sont le test de crédibilité de notre République laïque, qui doit pouvoir concilier les termes du triptyque République, laïcité, égalité. La République n'est pas seulement une forme de régime politique. Elle est un ensemble de principes, de valeurs. Elle est surtout un projet. Affirmer que la République a besoin de croyants convaincus, c'est nier la valeur de ce projet.

La République n'a pas besoin de croyants pour exister, elle a besoin de citoyens égaux qui bâtissent ensemble leur avenir. L'espérance n'appartient pas aux seules religions. La République elle-même est la plus grande de nos espérances : espérance dans nos valeurs et notre projet commun, espérance dans la justice sociale, espérance dans un monde meilleur, ici et maintenant.


Bariza Khiari, sénatrice de Paris, membre du bureau national du Parti socialiste

Jean-Pierre Michel, Sénateur (PS) de la Haute-Saône

Article paru dans l'édition du 29.01.08.