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La participation politique des allochtones en Belgique

 

Candidats allochtones aux élections belges de juin 1999

avertissement


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AVERTISSEMENT

Afin d'éviter tout malentendu, je tiens à préciser ici que le terme "allochtone" signifie "d'origine étrangère" au sens large. La mention de candidats supposément allochtones sur cette page ou sur d'autres dans ce site résulte soit d'interviews de ces candidats publiées dans la presse soit d'informations communiquées personnellement, soit, dans la majorité des cas, d'une sélection sur base des patronymes et/ou des prénoms. Il est bien clair que cette méthode a ses limites, ou plutôt qu'elle n'en a pas de très stables. Je serais d'ailleurs exclu de la sélection en raison de mes nom et prénom "non suspects" ;-) alors que je n'ai acquis la nationalité belge qu'à l'âge de 21 ans, que j'ai conservé la française, que je vote depuis 1983 à la plupart des élections françaises (au consulat ou en France même)  et que je ne voyage jamais avec un passeport belge, ce qui me rend beaucoup plus allochtone que certains... 

Dans les premiers documents que j'ai produits à propos des élections de 1994, puis de 1995, je m'étais limité exclusivement aux candidats d'origine extracommunautaire, et plus particulièrement aux Maghrébins, aux Turcs, aux Albanais et aux Africains. Répondant à une demande de comparaison avec les Italiens notamment, j'ai inclus ceux-ci, ainsi que d'autres personnes originaires de pays de l'Union Européenne.

L'inclusion ou la non inclusion de tel ou tel candidat (l'exemple de Basile et Sylvie Risopoulos en est une excellente illustration) pose indubitablement plus problème pour ces personnes que pour les candidat d'origine marocaine ou turque, dont les parents (ou eux-même) ne sont arrivés en Belgique que dans les années soixante ou soixante-dix, voire plus tard (quoiqu'il y avait déjà plus de cinq mille Maghrébins en Belgique vers 1928, et que certains ont probablement fait souche en Belgique), et qui ont dans leur quasi-totalité conservé des prénoms "en concordance" avec leurs patronymes (Mélanie OUALI, conseillère communale à Mons, est probablement une exception à cette règle, tout comme Joeri EL HAZIMI à Mol).

Il y a des Belges d'origine française, italienne ou allemande dont l'ancêtre étranger est arrivé dans ce pays avant 1830 ou dans les premières décennies de l'indépendance (Gatti par ex.), il y a aussi tous ces Belges portant des patronymes à consonance "belge", c'est-à-dire flamande, française ou allemande, mais dont la mère est d'origine étrangère, voire n'a pas elle-même la nationalité belge. Dans certains cas, ils considèrent cette double origine comme une richesse à préserver, notamment par la préservation de la connaissance de leur langue "maternelle" au sens strict (voir à ce sujet les interviews récemment parues dans le mensuel belge d'expression italienne Qui Italia: "Paul Martens, juge d'origine italienne"...), dans d'autres ils font le choix de l'assimilation totale à la langue et à la culture du père.

Ce genre de phénomènes se retrouve bien évidemment aussi parmi les couples belgo-belges linguistiquement  mixtes, de même que pour des couples allochtones homogènes qui font le choix de ne pas apprendre leur langue d'origine à leurs enfants. J'ai personnellement rencontré plusieurs personnes dans ce cas, qui portaient un nom à consonance grecque ou arabe notamment sans pour autant parler ces langues. Outre les problèmes triviaux que cela peut poser face à certains douaniers chauvins  quand on va passer ses vacances dans le pays d'origine de sa famille ("Quoi, vous vous appelez Aphrodite Karamanlis et vous prétendez ne pas parler grec, vous vous foutez de moi ?"), il n'est pas toujours évident d'assumer cette différence à moins de changer de nom (ou de prénom), ce qui se produit d'ailleurs parfois.  

Jusqu'ici, j'ai évité l'"écueil" des candidats juifs, mais je crois qu'il faudrait aussi aborder cet aspect car la communauté juive de Belgique du XIXème siècle, puis celle du XXème, sont principalement issues des vagues d'immigration, d'abord en provenance d'Allemagne (Bisschoffscheim par exemple) dans la première moitié du XIXème, puis d'Europe centrale et orientale à la fin du XIXème et au XXème. La question de la participation politique des immigrants juifs a déjà été abordée en Angleterre et aux Etats-Unis, de même qu'en France, notamment à travers l'histoire du mouvement sioniste ou du Bund. Si quelqu'un a connaissance d'une étude de ce type sur la Belgique, je l'ajouterai à la bibliographie sur le sujet que je prépare. La question de savoir si les candidats juifs d'aujourd'hui doivent être inclus parmi les candidats allochtones est plus délicate et devrait à mon avis être posée tant aux associations juives qu'aux candidats ou élus qui se revendiquent clairement de cette communauté. Contrairement à la France, la Belgique n'a pas de communauté protestante numériquement significative, la quasi totalité de celle-ci ayant été éliminée pendant la période espagnole par massacres ou par expulsion/émigration (les "Wallons" des Pays-Bas et de Suède notamment, dont certains sont allés jusqu'à la Nouvelle-Avesne/Nieuw Amsterdam/New York). 

Un problème du même type se pose d'ailleurs pour les candidats gays: à part ceux qui se présentent ouvertement comme tels à l'occasion des campagnes électorales, et il y en a plusieurs en juin 1999, il est bien évident qu'il serait pour le moins déontologiquement inacceptable d'identifier comme tels des candidat(e)s qui n'ont pas fait état publiquement de leur préférence sexuelle. D'un autre côté, si un(e) candidat(e) ou un(e) élu(e) s'amusait à tenir des propos virulemment homophobes alors qu'il/elle est lui-(elle-)même une "closet queen" (un homo honteux), il/elle ne doit pas être surpris(e) d'être victime d'outing: "tu périras par là où tu as péché" :-) 

De là, en remontant vers le point de départ de cet avertissement, on peut légitimement s'interroger sur la pertinence de la méthode patronymique en la matière. Par conséquent, précisons-le d'emblée ici comme en 1996: "La mention des noms de candidats dans le présent document ne peut donc en aucun cas être considérée comme un quelconque fichage, mais bien comme l'indice d'une évolution sociopolitique en Belgique."

 

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