Elus français métropolitains d'origine non-européenne: communes et communautés de communes - départements - régions - Assemblée nationale - Sénat - Parlement européen |
Elections: 1995 - 1998 (rég.) - 2001 (mun.) - 2001 (cant.) - 2002 (lég.) - 2004 (rég.) - 2004 (cant.) - 2004 (eur.) - 2004 (sén.) - 2007 (lég.) - 2008 (mun.) |
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Couleurs Bordelaises (municipales 2001 - 2008)
Bordeaux (Gironde, majorité de droite, 61 élus)
Il n'y a aucun élu sortant d'origine non-européenne à Bordeaux.
"Ils ne sont pas aussi implantés
que le groupe toulousain ZEBDA. Mais ils défendent les
mêmes idées et veulent présenter une liste.
(…)
De cette liste qui pour l'instant n'est pas totalement
constituée, on connaît le nom : " Couleurs bordelaises ".
L'objectif de ses protagonistes c'est de rassembler des gens
différents, hommes et femmes, sans considération
d'âge, d'origines sociale, géographique, de religion. Il
s'agit justement, selon Karfa Diallo, de " réfléchir
à la place de la diversité culturelle dans la
cité. Il faut que les gens différents puissent participer
à la construction de leur ville sans pour autant être
assimilés et devoir abandonner leur culture, leur
différence. Sinon la cohésion sociale est menacée
". " Il est temps de rassembler toutes les communautés dans la
communauté nationale ", ajoute Michel Malacarnet.
" Penser globalement et agir localement ", précise Karfa Diallo
dont le programme n'est pas encore affiné mais qui veut avant
tout se soucier principalement de tous les " déçus des
systèmes actuels ", qui en sont victimes ou qui ont
renoncé à s'exprimer. Et lutter contre les idées
du Front national, lesquelles, à son avis, résistent
même si ce parti " est en miettes ".
" Marie-Claude Aristégui, " Une liste poussée par Utopia", Sud-Ouest 10/01/01
"La liste Couleurs bordelaises conduite par Karfa Diallo est
dirigée par la cellule d'animation réunissant toutes les
personnalités et organisations décidées à
participer activement à la campagne électorale. Elle est
composée de deux grandes commissions: la commission
communication et la commission intendance dirigée par le
mandataire financier.
Une souscription a été ouverte. Le but est de récolter au minimum 90 000 francs.
La permanence de la liste se situera au cinéma Utopia. " Sud Ouest(Bordeaux) 13/01/01
B.L., "Citoyens Pluriels - Contre le racisme politique", Sud Ouest(Bordeaux) 13/01/01
L'association Citoyens pluriels a annoncé qu'elle présenterait une liste à Bordeaux et sur sept autres communes de l'agglomération (…)
Citoyens pluriels : 05.56.49.68.35. E-mail : citpluriels@aol.com
Civisme
Le désenchantement des immigrés
Amadou, Hamadi et Youssef ont deux
points communs : ils ne votent pas et ils s'éloignent des listes
d'étiquetage national
Par Jacques Ballarin
20 février 2001 / " Le premier plat le plus consommé
en France est le couscous ". Marocain, Youssef est artiste peintre
à Bordeaux. Il voudrait voter le 11 mars prochain. Il ne pourra
pas. Face à ce qu'il ressent comme une discrimination il
réagit mal : " Je ne suis pas un citoyen français et
bordelais, j'ai une tête d'Arabe, on n'a pas besoin de mon avis
". Fâché, il en veut à la gauche de n'avoir pas
donné le droit de vote aux immigrés. " Pourtant je suis
socialiste, les socialistes sont un peu pour les pauvres ",
lâche-t-il, amer. Et il est convaincu que si les immigrés
votaient " le changement serait possible à Bordeaux ".
" UNE QUESTION DE PRINCIPE "
Restaurateur, Hamadi Essaouis est marocain également, il vit
à Bordeaux depuis 16 ans, il est choqué de ne pas pouvoir
voter. " Je ne veux pas la double nationalité. C'est une
question de principe. Je paie des impôts, je participe à
l'économie de la ville, je suis citoyen bordelais marocain,
normalement j'ai mon mot à dire ". Pour lui aussi, c'est une
discrimination. Une de plus.
Hamadi, en effet, explique que, dans la bonne ville de Bordeaux, ses
deux fils se voient refuser l'entrée dans les
discothèques et que Mohamed, le cadet, ne s'appelait plus
Mohamed quand il travaillait comme cuisinier dans un restaurant du
groupe Auchan au Lac. " Le plat était préparé par
Alain ou Patrick "...
Pas de droit de vote, vexations racistes, Hamadi s'est
éloigné de la politique d'étiquetage national. "
Je n'ai aucun parti dans mon coeur ", commente-t-il. Il confesse de
l'estime pour les Verts " qui défendent depuis toujours le droit
de vote aux immigrés ".
Amadou, lui, est malien. Il vit à Bordeaux depuis 30 ans et il
ne pourra pas voter. " Les mêmes obligations et les mêmes
droits ", telle est sa position. " Les pays comme la France
réfractaires au droit de vote des immigrés seront
obligés de suivre le droit communautaire ", prédit-il. De
Juppé à Bordeaux, il dit " qu'il a été
toujours en haut, qu'il n'a pas la culture politique de masse, qu'il
n'avait pas compris mais qu'il commence à comprendre ". Ajoutant
: " Dans une ville, il n y a pas que les lampadaires, les
lumières et les ravalements des façades, il y a aussi
l'emploi, le social, la solidarité ".
Amadou ne se sent pas concerné par le clivage gauche-droite "
qui s'estompe " et il est peu attiré par les Verts " qui ont
servi tout le monde, la gauche et la droite ". Pour lui, au plan de
l'actualité bordelaise, " TransCub a une
légitimité, Denis Teisseire est une réalité
locale, son acharnement militant est indiscutable, il est pour beaucoup
dans le tramway ".
" LES IMMIGRÉS NAÏFS ET MANIPULABLES "
Iba est un ami d'Amadou. Sénégalais, il vit à
Bordeaux depuis 21 ans, il a la double nationalité et il ira
voter. " C'est ma ville d'adoption. Je me sens concerné ". Il
regrette que les communautés étrangères soient peu
représentées dans les listes d'étiquetage national
aux municipales et il trouve que " les étrangers de Bordeaux ne
jouent pas un rôle actif dans la cité ". " Il ne faut pas
aller les voir seulement au moment des élections ". De par sa
sensibilité la culture est sa principale préoccupation. "
Il y a des événements culturels à Bordeaux mais il
manque une politique culturelle de fond qui servirait de tremplin pour
les jeunes artistes ".
Tuthuy, elle, a la double nationalité vietnamienne et
française. Elle n'ira pas voter. Elle se déclare " peu
intéressée par le débat local "; son CES (contrat
emploi solidarité) se terminera en juin : " Je suis plus
angoissée par mon avenir professionnel que par les
problèmes de circulation, de stationnenment et de piste cyclable
", souligne-t-elle.
Hassan, animateur de Surf Insertion, a la double nationalité
française et marocaine. Il ira voter. Mais sans illusion. Il n'a
pas voulu être " l'arabe de service " dans une liste et il juge
les politiques locaux " ringards dans leur manière d'aborder les
problèmes de cette ville ".
Il qualifie les listes d'étiquetage national comme " des listes
d'appareil ". Commentant : " On dirait que tout est joué
à l'avance. Après Chaban, Juppé ". Il milite pour
le droit de vote des immigrés. " La citoyenneté c'est
aussi et surtout le droit de vote. La France a du mal à franchir
le pas. Il en va pourtant de la crédibilité de son
engagement contre la discrimination ". Il analyse ainsi les
réticences de la classe politique à donner le droit de
vote aux immigrés : " L'immigré est encore
considéré comme la propriété de son pays
d'origine et il existe la croyance, à droite comme à
gauche, que les immigrés seraient naïfs et manipulables.
Donc, prudence, on n'en fait pas des électeurs ".
Candidat
Les Motivé-e-s de Bordeaux
Comme à Toulouse avec Zebda,
à Rennes ou Strasbourg, la liste " Couleurs bordelaises " met en
piste ses 61 candidats
Par Marie-Claude Aristégui
23 février 2001 / Les membres de la liste Couleurs
bordelaises conduite par Karfa Diallo -29 ans, conseiller emploi
formation, président de l'association Diverscités-
partent du principe que la population de Bordeaux, comme ailleurs,
n'est pas homogène et que ses différentes composantes ne
sont pas représentées par les formations politiques, ni
par les élus indépendants.
Ils ne sont pas aigris. Ils sont déçus. Ils ne veulent
plus rester passifs. Leur objectif est de faire entendre non seulement
les " sans voix " selon l'expression d'immigrés qui
galèrent pour trouver leur place mais également les
enseignants, médecins, militants associatifs, animateurs,
éducateurs, étudiants, artistes... très jeunes
mais aussi quadragénaires ou quinquagénaires, utopistes
ou contestataires, qui jugent décalés les discours
politiques traditionnels.
Parmi eux, beaucoup de nouveaux habitants qui ne se sentent pas
adoptés alors qu'ils veulent bien devenir bordelais et
s'impliquer dans la vie locale. C'est d'ailleurs le point commun de
tous ces candidats : ils affirment s'être écartés
du débat politique et des débats faute d'avoir
trouvé des lieux, des groupes au sein desquels militer pour
défendre les causes qu'ils estiment justes.
Anne-Marie Faucon, gérante du cinéma Utopia et qui figure
sur la liste Couleurs bordelaises, estime que son métier
justement lui fait découvrir les richesses culturelles, les
différences, tant sur les écrans que dans les salles,
ignorées par les formations politiques. A défaut de
réel programme, tous plaident pour le droit à la
différence, pour le respect des minorités, pour davantage
d'équité, pour une meilleure répartition des
richesses, pour le renouvellement des idées. Ils trouvent dans
cette liste l'occasion d'exprimer publiquement leurs révoltes
personnelles et se rendent compte qu'ils ne sont pas aussi
isolés qu'ils pouvaient le craindre.
CONTRE-POUVOIR
" Un temps j'ai cru qu'il suffisait de voter pour la gauche pour avoir
ce que l'on voulait... Maintenant, on va leur dire ce que l'on veut
vraiment ", commente une jeune femme membre de la liste.
Ils vont " le dire " pendant cette campagne pour les municipales. Et
aussi, après : déjà ils préparent un
troisième tour avec notamment la mise en place d'un " un conseil
municipal parallèle ". Lequel, sous forme associative, serait
composé de plusieurs commissions chargées de prendre le
contre-pied des décisions municipales et de faire des
propositions. Pas pour critiquer systématiquement mais pour
faire émerger des idées, associer tout le monde.
Les candidats de Couleurs bordelaises, novices en politique, n'ont pas
la prétention de trouver des solutions à tous les
problèmes. Ils souhaitent agir pour que toutes les questions
puissent être posées et pour lancer un mouvement de
réflexion afin de réconcilier avec la chose publique tous
ceux qui s'en sont désintéressés mais sont
prêts à s'investir. Il s'agit de rassembler les nouveaux
Motivé-e-s. Comme à Toulouse avec les Zebda qui ont fait
des émules dans bien d'autres villes : Marseille, Rennes, Bondy,
Strasbourg...
Les soixante-et-un noms |
|
Karfa Diallo, 29 ans, juriste; |
Evènement
Karfa Diallo optimiste
Leader de la liste "Couleurs
Bordelaises", Karfa Diallo a répondu en direct sur le web aux
questions des internautes et de la rédaction de Sud Ouest
vendredi 2 mars. Compte rendu intégral.
Par la rédaction de Sud Ouest, avec les internautes.
02 mars 2001 / Sud Ouest : Un sondage CSA / France Bleu Gironde /
Sud Ouest vous crédite d'environ 2% des intentions de vote
auprès des électeurs Bordelais. Qu'en pensez-vous?
Karfa Diallo : Les sondages sont une photo de l'opinion. Pour
nous, le travail de couleurs bordelaises est dans la durée et il
y a une adhésion reelle de la population. On sait aussi que les
sondages peuvent évoluer.
Quel score espérez-vous ?
Karfa Diallo : On n'a jamais fait d'estimation
réellement, la liste s'est formée tard, on est apparu
pour la population le 20 decembre dernier seulement. Le sondage ne nous
surprend pas et n'influe pas sur notre determination.
Sud Ouest que peut apporter votre liste aux minorités ?
Karfa Diallo : Notre liste est interculturelle. C'est
l'échange, l'interaction, la reconnaissance et la valorisation
des communautes culturelles. Il faut intégrer la dimension de la
diversité culturelle. C'est une question éminemment
politique, cela s'intègre dans le cadre de valeurs de la
République.
Vous considérez-vous comme un candidat des minorités ou bien plus, comme représentant d'une tendance ?
Karfa Diallo : Le candidat d'une minorité? Non, j'ai
initié, porté cette liste. Ma présence se justifie
par mon engagement, je me sens représentatif d'une France qui
voudrait être reconnue, en dehors du monde sportif. Je pense que
les populations doivent avoir un dialogue d'égal a égal
dans le cadre de la gestion de la cite.
Il y a necessité de faire entendre notre voix en dehors des
partis politiques. Il faut sortir des appareils, des logiques de
pouvoir qui nient la dimension humaine.
Notre voie est militante. On se positionne en dehors des cercles politiques actuels.
Sud Ouest : que ferez vous au deuxième tour?
Karfa Diallo : La question n'a pas encore été
abordée clairement par notre liste. Il faut incarner
l'alternative dans une rupture réelle. Au deuxième tour,
on laissera les gladiateurs se battrent entre eux. C'est mon avis
personnel, ensuite on laisse une liberté individuelle à
chacun.
Sud Ouest que ferez vous après l'élection ? votre mouvement continuera-t-il ?
Karfa Diallo : La rupture que nous pronons par rapport aux
pratiques politiques, nous allons l'incarner après les
élections avec un conseil municipal parallèle. Nous ne
nous prononcerons pas sur tout, mais il faut un contre-pouvoir à
la politique municipale, quitte à travailler avec la
municipallite ou d'autres partis!
C'est l'occasion de faire entendre notre voix. On peut assumer hors des
partis un discours politique. Couleurs Bordelaises donne cette
possibilité aux bordelais.
Que pensez vous du collectif mené par dieudonné et Calixte Beyala ?
Karfa Diallo : Ce collectif pose des questions de fond en
matiere de représentativité des minorités
culturelles. Personnellement, je ne suis pas pour les quotas. Les
hommes peuvent d'eux même, je pense, partager le pouvoir. Sans
contrainte légale.
Il y a des minorites qui ont contribue a l'essor de ce payx, et elles
trouvent qu'elles ne sont pas représentées. Il faut
soutenir ce combat, mais dans un cadre "ouvert". Je n'ai pas d'avis
très clair sur cette question.
Vos relations avec Alain Juppé ?
Karfa Diallo : Elles sont cordiales, on se connaît. Je ne
mentirai pas en répetant qu'il y a un réel probleme de
communication à son niveau, même s'il fait des efforts. Je
regrette surtout son mépris pour les groupes politiques
bordelais. Refuser un debat public avec ses rivaux, ce n'est pas
très démocratique.
De quelle origine êtes vous ?
Karfa Diallo : Elle est double, un grand père
berbère, l'autre partie de la famille est
sénégalaise. Mon père a fait ses etudes de
médecine à Bordeaux. J'ai vécu au
Sénégal, mais j'ai baigné longtemps dans un
univers intellectuel français. Et notre projet dit que nous
devons être fier de nos racines.
D'ailleurs, nous voulons la reconnaissance du passé de Bordeaux,
port négrier. Pas pour culpabiliser les Bordelais, mais pour
oeuvrer pour un devoir de mémoire : la diversité
culturelle est une richesse, qui n'est pas toujours valorisée
dans notre pays, hors des cadres musicaux ou sportifs.
Est-ce facile d'etre africo-occitan-gascon ?..
Karfa Diallo : Je ne sais pas. Pour moi, je n'ai aucun
problème par rapport à ça, j'assume mon
identité, je suis fier de ce que mes ancêtres ont fait. Il
faut faire un travail sur la mémoire. Tant que l'apport de ces
minorités n'est pas reconnu, valorisé, ces populations
auront du mal à se reconnaitre dans le discours
républicain.
Votre avis sur le tramway?
Karfa Diallo : Il y a eu des combats menés par des hommes
politiques, l'entêtement par rapport au métro. Je
m'étonne que les travaux du tramway ne démarrent
qu'à l'approche des élections municipales.
Réaliser l'enquête d'Utilité publique après
avoir décidé de son itinéraire, cela ne me semble
pas normal non plus. La décision a été prise par
le Prince, sans écoute des avis des populations.
Pourquoi le chapeau ?
Karfa Diallo : C'est mon style, ma personnalité. Certains
me disent que dans le cadre d'une pratique politique, ce n'est pas une
habitude. Mon chapeau n'influe pas sur mes idées :-)
Aujourd'hui, on a un discours politique avec une uniformisation, on
nous dit qu'il faut être comme on est, mais j'assume mon chapeau,
mes scarifications...
Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?
Karfa Diallo : D'abord, c'est la démocratie
participative. Longtemps, nous avons délégué nos
pouvoirs à des représentant. Le système a
fonctionné, fonctionne encore, mais on en connaît les
limites. On a vu l'émergence du mouvement associatif. Il y a des
exemples, certaines municipalités tentent de mettre en place des
comités de quartier, mais il y a des problèmes de
fonctionnement car ils n'ont pas de legitimité populaire.
Il y a une bureaucratie, une lourdeur qui fait que les besoins des
populations ne sont pas pris en compte. Nous voulons des mairies de
quartier, élues, avec des budgets votés par les
habitants. On connaît l'exemple de Porto Alegre, où la
population vote 20% du budget!
Nous voulons aussi débaptiser les rues qui portent le nom de
familles esclavagistes, comme la rue Balguerie-Stuttenberg. Un
sociologue nantais a écrit un livre intéressant sur
Bordeaux, port négrier. Cette famille était l'un des
principaux armateurs négriers!
Que proposez vous pour endiguer la violence ?
Karfa Diallo : Tous les hommes politiques parlent maintenant
d'insecurité. Nous voulons nous intéresser aux
problèmes de fond dans les quartiers. Il y a des
potentialités non valorisées, il faut donner les moyens
d'exister aux jeues pour endiguer la violence. Il faut des subventions,
coordonner les projets au travers d'une structure, il faut que ces
jeunes disposent d'un espace pour s'exprimer.
On ne veut pas une politique d'assistanat, mais que les jeunes montent
leurs propres projets. C'est notre réponse à la violence.
Il faut aussi donner la possibilité de voter aux
immigrés. La question de la violence est prise à
rebrousse poil aujourd'hui. On organise des fêtes, on parle de
polices de quartier... des millions engloutis pourraient venir en aide
à des familles en difficulté.
Quelles sont vos relations avec la liste de gauche plurielle ?
Karfa Diallo : Elles sont correctes et cordiales, comme avec
Juppé. C'est tout. Mais nous avons été
extrêmement déçu par la gauche plurielle. Des
promesses ont ete faites et n'ont pas été tenues. C'est
une réalité.
Vous mettez gauche et droite sur le même plan ?
Karfa Diallo : C'est difficile pour quelqu'un qui a eu une
enfance de gauche, des idées de gauche, de penser que les
différences s'amenuisent entre la gauche et la droite.
Comment fonctionnera votre conseil municipal parallèle?
Karfa Diallo : Couleurs bordelaises a fonctionné selon un
principe d'ouverture. Nous appelons tous les groupes politiques
bordelais à nous rejoindre dans notre conseil municipal
parallèle. Nous n'aurons pas un avis sur toutes les questions,
mais nous serons intransigeants sur certains sujets.
Au niveau "technique", la structure n'est pas définie. Dans
l'esprit, ce sera un contre pouvoir, nous soutiendrons ou critiquerons
les projets municipaux "officiels". Nous sommes determines à ce
que ce conseil voit le jour.
Vous évoquez un réseau vélo-roller protégé dans votre programme...
Karfa Diallo : A Bordeaux, il est difficile de circuler dans la
vieille ville. Il y a des efforts à faire, trop peu de parkings
à vélo, les pistes cyclables sont mal faites. Nous
demandons un aménagement important de svoies cyclables, et un
aménagement piétonnier du centre-ville, de la place
Gambetta, la place de la Victoire...
Cette ville est grise à cause de la pollution.
Vous parlez aussi de Sport pour tous dans votre programme, de quoi s'agit-il ?
Karfa Diallo : C'est un accès au sport pour permettre aux
jeunes des quartiers de Bordeaux d'avoir une activité sportive
réelle, d'accéder au stade Lescure, aux manifestations
sportives à des coûts moins importants.
Il faut développer les infrastructures sportives dans les
quartiers, que ce soit pour favoriser le sport en tant que loisir ou
profession.
Quel est le slogan de Couleurs Bordelaises ?
Karfa Diallo : Dans notre petit journal, le slogan est "la ville
est à nous". D'ailleurs, lors de la dernière rencontre
avec Alain Juppé, au marché Colbert, lorsqu'il a lu le
slogan, il nous a dit : "vous avez de la chance".
Mais on ne s'accapare pas la ville, on dit qu'elle est à chacun
d'entre nous. Une minorité ne doit pas gouverner seule. La
majorité silencieuse doit venir prendre la parole, la ville leur
est ouverte.
Comment les bordelais ont ils accueilli votre liste ?
Karfa Diallo : Dans un premier temps, ce fut de
l'indifférence. Puis il y a eu un intérêt manifeste
après nous avoir lu, écouté. Pour l'instant,
l'accueil est enthousiaste, les gens se reconnaissent. Cette campagne
est d'un ennui mortel!
Comment faites-vous campagne ?
Karfa Diallo : On a des rencontres, des rassemblements, qui ne
sont pas très relayés au niveau de la presse je trouve.
Ce soir, on a un débat à l'Utopia, demain une rencontre
avec Charb et Luz de Charlie Hebdo... Puis on a les distributions, on
descend sur la rue piétonne, les centres commerciaux. C'est une
campagne modeste, on se finance par les dons des personnes.
Notre budget va tourner autour de 90 000 francs. On ne les a pas
aujourd'hui, mais on est optimiste : avec 5% des suffrages, nous seront
remboursés. Malgré le sondage de Sud Ouest, au soir du 18
mars, nous sommes persuadés d'avoir plus de 5%.
Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
Karfa Diallo : J'ai fait des études de droit, je suis
actuellement conseiller emploi-formation dans un espace Info-Jeunes.
C'est un travail d'encadrement et de recherche d'emploi.
Avez-vous des ambitions personnelles en politique ?
Karfa Diallo : Quand on s'implique, que l'on est tête de
liste, on a forcément une ambition. Est-elle individuelle? Toute
la question est là. Ma seule ambition c'est d'oeuvrer pour cette
ville.
A Couleurs Bordelaises, on a une métaphore : les gladiateurs, ce
sont les partis traditionnels. Nous on est les guignols qui arrivent
dans l'arène. On se fait rabrouer par les gladiateurs, mais on
vient pour changer les règles du jeu, pour se battre avec nos
armes à nous. Aujourd'hui, on s'engage car nous ne nous sentons
pas correctement représentés.
Allez vous appliquer à la lettre la loi sur la parité ?
Karfa Diallo : On n'a pas le choix! On n'a pas eu de
problèmes pour avoir les femmes. Très vite, on a eu plus
de 31 filles. D'ailleurs, elles sont d'un dynamisme extraordinaire dans
la liste. Pour la parité, pas de problème.
Votre conclusion?
Karfa Diallo : C'est la liste qui le décidera. Au soir du
11 mars, on saura répondre aux préoccupations des
bordelais. J'appelle tous les internauttes, dont je fais partie,
à communiquer, à relayer ce mouvement, Couleurs
Bordelaises, sur la Toile. Car le mouvement ne s'arrêtera pas au
18 mars. La porte est ouverte, notre permanence est au cinéma
Utopia.
Bordeaux. |
||
Candidats (Parti) |
Voix |
|
Alain Juppé (RPR) |
50,96% |
50 sièges |
Pierre Hurmic (Verts) |
9,59% |
3 sièges |
Monique Nicolas (LCR) |
2,43% |
|
Denis Lacoste (LO) |
2% |
|
Gilles Savary (PS) |
19,99% |
7 sièges |
Jacques Colombier (FN) |
5,04% |
|
Karfa Diallo (Gauche) |
3,70% |
|
Alain Audebert (Droite) |
1,74% |
|
Denis Teisseire (Sans étiquette) |
3,74% |
|
Jean Jametti (MNR) |
0,81% |
|