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Né le 15 mai 1968, ancien attaché parlementaire d'Eric Raoult, Kamel Hamza s'est engagé au RPR en 2001 puis à l'UMP. Il était candidat aux législatives de 2007 dans la 3ème circonscription de la Seine Saint-Denis.
Originaire de La Courneuve, Kamel Hamza est candidat UMP aux législatives de juin prochain dans la 3è circonscription de Seine-Saint-Denis. Il a voté Mitterrand en 1981 et 1988, avant d’entrer en politique lors de la campagne présidentielle 2002 aux côtés de Jacques Chirac
« Tout sauf Sarkozy »
Je suis à La Courneuve et j’y vois une version [de l’image de Nicolas Sarkozy] alimentée par la gauche. Quand on va voir les jeunes, ils nous disent Nicolas Sarkozy n’aime pas les étrangers, il veut tous nous renvoyer. Mais ils ne lisent pas son programme et ne se documentent pas. Ils ont une vision qui est celle d’associations tout de même politisées. Il faut se souvenir aussi que sous le credo d’appeler les jeunes à s’inscrire pour voter [pour ces présidentielles], on leur a aussi dit « fais le vite, tu te souviens ce que Sarkozy a dit… » On leur a tellement dit que c’est le méchant loup qu’il est difficile de leur parler. Seuls ceux qui veulent s’en sortir s’intéressent aux programmes et essayent de venir nous voir.
La réalité est aussi que pour les populations issues de l’immigration, dans les banlieues, il y a un « chromosome de gauche » : on grandit avec des associations de gauche, le maire adjoint est de gauche et on va en vacance avec des animateurs sociaux de gauche. J’ai connu cela mais en accédant aux études supérieures, par curiosité, j’ai pu comprendre que la droite n’est pas le méchant loup.
Le mouton, la racaille et le kärcher
Le mot « kärcher », à La Courneuve, il l’a dit lors de sa première visite. Il est revenu une deuxième fois où il a été interpellé et a pu s’expliquer, puis une troisième… Mais là il a été question de la « racaille ». Il est sûr que des mots ont pu choquer, je ne le remets pas en cause. Mais quand Royal parle de son encadrement militaire pour les jeunes, on n’en fait pas une montagne. Il y a eu des mots malheureux, le mouton égorgé, la racaille, qui est une réalité, et le karcher, qui faisait suite à la mort d’un enfant lors d’un affrontement entre bandes rivales. Si on ne remet pas cela dans le contexte…
Quand vous êtes en politique, vous vous adressez à des personnes de différents milieux. A La Courneuve, plus que du racisme, les gens éprouvent un ras le bol véritable. Ma vision est qu’il y a les 10% de racistes purs et durs qui ont voté FN au premier tour et les autres, qui se disent qu’il y a peut-être un espoir de vivre ensemble. Nicolas Sarkozy a mobilisé autour de thèmes comme la Nation, la France, le travail… je crois que c’est simplement du bon sens.
Discrimination positive et immigration choisie
Pour moi, ceux qui disent que la discrimination positive est anti-républicaine sont ceux qui travaillent. Quand vous avez du boulot, c’est facile d’être républicain. [Quant à l’immigration choisie], c’est pour moi une façon de dire aux gens : quand vous viendrez, vous aurez une reconnaissance, un logement, un travail, et plus la prime à la clandestinité en attendant dix ans pour être régularisé. C’est être honnête avec les gens.
Les
dernières élections législatives ont vu débarquer de nouveaux visages
d’homme et de femme venant de tout courant politique, partant à
l’assaut de ville et circonscription imprenable, comme la
circonscription de la Courneuve ou Kamel Hamza, attaché parlementaire
du vice-président de l’Assemblée nationale et maire du Raincy, Eric
Raoult a fait la surprise des élections législatives en se qualifiant
pour le second tour, éliminant ainsi le candidat PC et maire de la
Courneuve, Gilles Poux.
Le parcour de Kamel Hamza n’a rien d’un parcour normal, enfant de la Courneuve ayant comme il aime le rappeler un "chromosome de gauche" a cru pendant des années "à la parole des dirigeants de gauche sur la diversité, l’égalitarisme". Il est également l’un des enfants d’une famille de huit frères et soeurs qui ont tous réussi : "Mes sœurs sont infirmière, psychologue, prof des écoles à la Courneuve, assistante sociale. Un de mes frères a fondé sa boîte. Il était chef de travaux au Stade de France et a supervisé l’installation du réseau informatique, un autre est commercial dans les Telecom, le dernier chef de rang dans un grand restaurant".
Après le bac, il veut faire Sciences Po, mais quand il voit que toutes les prépas étaient à Paris et qu’il ne pourrait pas suivre financièrement, il est allé à la fac. "J’ai fait un Deug de sciences éco puis j’ai suivi des cours du soir - stats, informatique, base de données, marketing - et j’ai travaillé en parallèle, pion dans des écoles primaires, animateur dans un centre de loisirs..." Il termine sa formation et entre au Centre de recherche de France Telecom pendant deux ans ; il a travaillé dans une start-up et créé sa société NTIC.
C’est de là que commence son engagement politique à la Courneuve en créeant d’abord une association France 2000. Baignant dans un environnement communiste, il a toujours voté à gauche sans vraiment s’interroger. "Nous avons organisé des rencontres avec des politiques. Je me suis rendu compte que le terme Beur ne correspondait à rien, qu’il traduisait une absence d’identité, les récupérations et manipulations politiques, SOS Racisme. Qu’étaient-ils devenus ceux de la marche des Beurs de 1983 ? On les avaient instrumentalisés, mais on ne leur avait jamais permis de devenir acteurs de leur vie. C’était ça les années Mitterrand, le bilan de la gauche, mon droit d’inventaire."
S’investissant pleinement dans la vie politique et associative locale, prend sa carte au Rassemblement pour la république, RPR, et va voir Eric Raoult en lui disant qu’il a une équipe derrière lui, chose qui était fausse car aux cantonales de 2004 ils étaient à peine quatre ou cinq personnes à militer sur toute la ville. Aujourd’hui sur la Courneuve "plus ça va, plus je pense que je peux la gagner. Plein de gens viennent me voir maintenant... On sent un engouement : Si c’est toi, j’y vais, je te suis."
Cet engouement est aussi dû à l’investissement des jeunes de l’UMP de la Courneuve, les "jeunes pop" comme le dit son responsable sur la circonscription, Jean-Baptiste Borsali. Il a une "bonne tête" disait un des responsables, et il a raison, Borsali, joli garcon, cheveux brun, est devenu avec une autre jeune, Rebecca Battiato, l’un des lieutenants de Kamel Hamza. "J’ose pas dire que nous sommes devenus sa tête et ses jambes, mais lorsque j’ai pris ma carte à l’UMP, j’étais le seul jeune sur la Courneuve, aujourd’hui nous comptons une dizaine d’adhérents jeunes et une vingtaine de sympathisants jeunes sur la ville, je le dois aussi à Rebecca Battiato qui m’a rejoint et qui occupe des fonctions aussi importantes que moi chez les jeunes". Ce succès vient aussi du fait que son chef de file lui ait donné carte blanche sur les actions des jeunes sur la Courneuve. "Ce succès s’associe aussi à mes responsables jeunes du département, Fabien schaller le président des jeunes du département et son vice-president et candidat à la mairie de Saint-Ouen, Mike Borowski".
Aujourd’hui Kamel Hamza, Jean-Baptiste Borsali et Rebecka Battiato se lanceront dans les élections municipales des 9 et 16 mars 2008 pour faire basculer cette ville à droite car ils le savent bien à la Courneuve comme dans d’autres villes de Seine-Saint-Denis l’affrontement PS-PC peut tourner à l’avantage de l’UMP, l’élection de Kamel Hamza à la mairie communiste de la Courneuve avec l’appui de ses jeunes Courneuviens serait une victoire à plusieurs symboles dans cette ville que Nicolas Sarkozy voulait passer au kärcher.