L'Express du 14/06/2004

Les réseaux qui comptent à Avignon

Albert Mansour en quête de reconnaissance

Malgré son influence dans les quartiers déshérités, ce fils de harki, qui a fait fortune, peine à s'imposer au sein de l'UMP

Ce fils de harki est parti de rien. Avec sa famille, il a connu le camp de Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard). Mais Mansour est bosseur et, surtout, débrouillard. Il s'épanouit «dans les affaires», achète des immeubles et les revend, avec plus-value. De beaux établissements, comme l'hôtel-restaurant les Domaines, sur la place de l'Horloge, sont passés entre ses mains. Il s'est offert au pied du Ventoux un vignoble de 30 hectares dont il tire une excellente AOC, le Domaine Mansour. Il roule en Ferrari.

Mais cette réussite ne lui suffit pas. La politique est sa grande ambition. Depuis 1995, Albert Mansour fait partie de l'équipe de Marie-Josée Roig. «Elle m'a, reconnaît-il, ouvert une petite porte.» Une délégation, la propreté, où il fait du bon travail. La présidence des HLM, qu'il gère rondement. Un atout maître pour conquérir le canton d'Avignon-Sud. Mais deux autres élus municipaux guignent l'investiture UMP. Comment trancher? Marie-Josée Roig s'en remet à un sondage qui donne l'avantage à un médecin, Philippe Marcucci. Evincé des cantonales, Mansour espérait se trouver en position éligible aux régionales. Mme la Maire l'avait promis. Résultat? «Rien. On n'a pas voulu d'un fils de l'immigration.» Avec 30,5% des voix, Marcucci a été battu à plate couture. La liste UMP, elle, n'a décroché que 29% des suffrages aux régionales. A la différence des municipales, Albert Mansour ne s'est probablement pas fatigué à aller chercher les voix de la droite dans les quartiers populaires.